Annales des ponts et chaussées: Partie technique. 1re partie

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de revient croît dans une proportion qui dépasse notablement celle des portées. Le poids de la dalle s'augmente en effet non seulement du fait du changement de la portée, mais encore par suite de la nécessité où l'on se trouve d'augmenter la rigidité des poutres, les surcharges pouvant devenir plus considérables. Prenons par exemple le calcul de la dalle de 3 m. 20 du pont sur l'Oued Fès. La surcharge est constituée par un essieu de 10 tonnes de 1 m. 70 de largeur de jante placé au milieu de la portée (Rouleau compresseur de chaussées). Moment fléchissant correspondant 4 Tm. 70.

Avec une dalle de 3 m. 70 de portée, il faut placer le même essieu au milieu de la dalle, mais on peut encore placer deux essieux ordinaires de 8 tonnes accolés au cylindre. Le moment fléchissant correspondant est alors de 9 Tm. 600.

Si, à ces chiffres, on ajoute ceux dus au poids propre de la dalle et à la charge permanente de la chaussée, on arrive à trouver que, dans le deuxième cas, le moment fléchissant maximum à faire entrer dans les calculs a une valeur double de celui qu'on peut adopter dans le premier.

Passant de la dalle de 3 m. 20 à la dalle de 3 m. 70, on est ainsi conduit aux conclusions suivantes :

1o La quantité de fer est augmentée dans la proportion de 3 à

2o Pour le béton, on peut admettre une augmentation de volume dans le rapport de 1 à 2;

3o Enfin, les coffrages sont plus compliqués, et, surtout, les étais doivent être renforcés. Si on a un pont très haut, l'augmentation de dépense qui en résulte peut être relativement considérable.

Dans ces conditions, il a paru intéressant d'étudier l'introduction, dans les ponts du type route nationale, d'un anneau central.

A un pont constitué par deux anneaux de 1 m. 60, on substitue un ouvrage formé de trois anneaux de 1 m. 50 séparés par des vides de 1 m. 30.

Les avantages d'une pareille disposition sont les suivants:

1° Tous les inconvénients énumérés ci-dessus disparaissent. A

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une dalle à nervures confectionnée dans des coffrages compliqués soutenus par des étais importants, on substitue un simple plancher de 0 m. 15 d'épaisseur que l'on peut poser par tronçons préparés à l'avance, ou, mieux, construire sur place au moyen d'un coffrage ne prenant appui que sur les maçonneries.

2o On a deux séries de dalles; en cas d'accident à l'une d'elles, la circulation n'est jamais interrompue. On remplace la dalle détériorée par une dalle tenue en réserve qui peut être mise en place en quelques heures.

L'économie susceptible d'être réalisée par l'application de cette modification au type normal est évidemment d'autant plus considérable que les matériaux importés ciments, fers et bois sont d'un prix de revient plus élevé par rapport aux matériaux indigènes pierre, sable.

Elle dépend dans une certaine mesure de la forme même de l'ouvrage; elle est relativement plus forte pour un pont très élevé que pour un ouvrage passant à une faible hauteur du sol.

L'étude des prix de revient du pont de Mesdoura et du pont sur l'Oued Fès montre que, d'une manière générale, l'économie réalisée par la réduction de portée de la dalle compense à peu près la dépense résultant de l'établissement de l'anneau médian pour les ponts du type réduit. Elle la dépasse pour les ponts plus larges appartenant au type I.

Nous allons donner ci-dessous une analyse des prix de ces deux ouvrages:

Le pont de Ben Tato, sur l'Oued Fès, appartient au Type II. Il comporte deux anneaux et une dalle de 3 m. 20 (fig. 1).

Le pont de Mesdoura appartient au Type I. Il comporte trois anneaux et deux systèmes de dalles de 1 m. 30 (fig. 2).

1° PONT DE BEN TATO.

Deux anneaux de 1 m. 60. Dalle de 3 m. 20. Anse de panier de 18 mètres de portée entre deux culées évidées par des pleins cintres de 7 mètres. Hauteur de la dalle au-dessus des eaux :

27.5

7 mètres. Longueur totale de la dalle, égale à celle du pont :

43 m. 90.