Page images
PDF
EPUB
[graphic]

c) Des compagnies d'ouvriers spécialistes appartenant, partie à la réserve de l'armée active, partie à l'armée territoriale et comprenant des mécaniciens de rouleaux à vapeur et à essence, des conducteurs, de moteurs à vapeur, à essence ou électriques, des grutiers, chauffeurs, forgerons, chaudronniers, charpentiers, menuisiers, maçons, charrons, ouvriers en fer, scaphandriers; ces compagnies seraient à constituer à raison d'une par armée et d'une par département.

d) Dix compagnies spécialisées dans la construction des ponts lourds militaires (ponts en charpente, ponts Pigeaud, Gisclard, etc.). En raison de la nature des travaux qui leur sont demandés, ces unités doivent être recrutées parmi des officiers, sous-officiers et des hommes appartenant à des classes jeunes de la réserve de l'armée active. Au point de vue technique, elles doivent remplir sensiblement les mêmes. conditions que les compagnies G. M. Les effectifs de celles-ci étaient insuffisants et devraient être portés à 200 hommes par l'augmentation du nombre des maçons et l'addition de simples manoeuvres pour la manutention du matériel.

e) Deux compagnies de parc composées de R.A.T. (ouvriers en fer et en bois, manoeuvres), pour l'entretien, la réparation, l'expédition de l'outillage et du matériel des routes et des ponts lourds militaires. Comme moyens de transports spécialisés :

1o Des voitures de tourisme pour chacun des chefs de service et de leurs adjoints, des voiturettes pour les officiers techniques, chefs de secteur, et, pour les commandants des compagnies de cantonniers et des compagnies des ponts lourds.

2o Des sections de tombereaux comptant chacune 25 tombereaux, 80 chevaux (50 pour l'attelage des tombereaux, 20 pour l'attelage des tonnes d'arrosage, 10 pour remplacement des chevaux au repos ou indisponibles), 50 conducteurs; ces sections, groupées par quatre, sous les ordres d'un officier du train, seraient rattachées à chacune des compagnies de cantonniers et dépendraient directement du commandant de cette unité. En outre, un millier de tombereaux non attelés et 2.000 harnachements à colliers (1.000 de limon, 1.000 de flèche) devraient être répartis entre les services routiers, pour pouvoir être mis à la disposition des divisions.

3o Des sections de camions routiers aménagés pour déchargement automatique, comptant chacune 30 camions, dont 15 en service et 15 en visite ou en réparation; ces sections, placées sous les ordres d'un officier spécialiste, dépendraient directement du chef de service des routes à la disposition duquel elles seraient mises; le nombre de ces sections paraît devoir être de six par armée et de quatre par département de la zone des armées. De même que pour les compagnies de

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1919-V.

18

[ocr errors]

tombereaux et les sections de tombereaux, une section serait en principe attachée à chaque service routier d'armée et la suivrait dans ses déplacements.

4o Des camions spécialement aménagés pour transport du matériel de ponts lourds, à raison de huit pour chacune des dix compagnies affectées à la construction de ces ouvrages.

5o Des wagons tombereaux ou des plates-formes pour la formation des rames-navettes entre les grandes carrières et les dépôts de matériaux d'empierrement et les gares ou ports destinataires (on peut évaluer à environ 8.000 wagons le matériel de chemin de fer qui serait nécessaire en permanence pour assurer les transports de macadam).

6° Une flottille de péniches spécialisées au transport, des cailloux et qui seraient construites et aménagées pour cette affectation particulière. Cette flottille comprendrait environ 700 péniches. Elle serait, bien entendu, pourvue de ses équipages et moyens de traction.

7 Une flottille d'une vingtaine de bateaux de mer de 3.000 à 4.000 tonnes.

En fait de matériel spécial pour les routes (rouleaux à vapeur et à essence, piocheuses mécaniques, tonnes d'arrosage, balayeuses mécaniques, chasse-neige, goudronneuses), on peut admettre que les ressources des services de voirie seraient suffisantes et qu'un groupement, d'ailleurs facile, serait seulement nécessaire. Mais les stocks de matériel de ponts lourds devraient être constitués à l'avance. En outre, pour la réparation et l'entretien de tout ce matériel, pour le fonctionnement desquels sont prévues les compagnies d'ouvriers spécialistes, des stocks de machines-outils (tours, perceuses, scies, forges, etc...) et de pièces de rechange pour les rouleaux et le matériel spécial des routes seraient à prévoir.

Des concasseurs fixes et mobiles et leurs moteurs seraient également utiles à avoir en réserve.

Des emplacements seraient prévus pour les parcs, les magasins et ateliers.

Au point de vue des matériaux d'empierrement, des dépôts de pierres dures seraient à constituer en des points où ils pourraient être repris par voie de fer ou voie d'eau; cette précaution présenterait surtout de l'intérêt dans les régions dépourvues de matériaux durs et où un certain nombre de routes et chemins sont entretenus avec des matériaux apportés de loin.

Enfin, des voies réservées au déchargement des pierres à macadam dans certaines gares de la zone des armées et des ports sont à aménager, avec des engins mécaniques, pour le déchargement des cailloux,

leur transbordement en wagon, leur mise en dépôt et leur reprise au dépôt.

Telle est, dans ses grandes lignes, la conception toute personnelle que nous avons à l'heure actuelle d'un service des routes militaires, conception qui n'a plus qu'un intérêt spéculatif et qui, d'ailleurs, risque fort d'être vouée au ridicule dans un avenir plus ou moins lointain. Étant données les choses que notre génération a vues et que nos pères eussent traitées de chimères, l'imagination n'entrevoit-elle pas l'époque où les belligérants ne se rencontreront plus que dans les airs, où les tirs tellement lointains, de l'artillerie supprimeront les déplacements des armées, en même temps qu'auront été découverts le pont filiforme d'une résistance fabuleuse et la route inusable, parfaitement unie, exempte de boue et de poussière, rêves communs à l'ingénieur et à l'automobiliste. Heureux les services routiers d'alors! Ils jouiront d'une tranquillité de corps et d'esprit inconnue de ceux qui ont supporté les épreuves de la guerre 1914-1919, épreuves largement compensées, il est vrai, par le sentiment d'avoir joué un rôle modeste, mais indispensable au triomphe de nos armées.

LORIEUX.

N° 30

COMPTE RENDU DES PÉRIODIQUES

Périodiques français, par MM. JACQUINOT, Ingénieur en Chef, Inspecteur de l'École des Ponts et Chaussées'. Périodiques anglais, par M. THERON, Ingénieur en Chef. Électricité appliquée, par M. BLondel, Ingénieur en Chef.

I. SCIENCES APPLIQUÉES.

Le Génie civil (Paris, 23 et 30 août et 6 septembre 1919). —H. BRILLIE: Étude des ondes acoustiques. La propagation des ondes vibra

[ocr errors]

toires et l'écoute sous-marine. Les connaissances relatives à la propagation des ondes vibratoires dans des tuyaux, aux phénomènes de réflexion dus à des variations brusques de section, aux pertes de rendement correspondant aux ondes réfléchies, etc., étaient tellement sommaires au début de la guerre qu'elles pouvaient être considérées comme inexistantes. L'énergie auditive, à peine définie, ne comportait aucun procédé de mesure connu. C'est dans de telles conditions que, brusquement, s'est posé à la marine, comme une des plus importantes questions de guerre à résoudre, le problème de l'écoute sous-marine. Les applications que, pour la recherche des sous-marins, l'on a cherché à faire des stéthoscopes, microphones et appareils similaires déjà connus, ont entraîné par suite des tâtonnements laborieux. M. H. Brillié a étudié les divers problèmes relatifs à la propagation des ondes acoustiques. Nous ne pouvons que signaler son important travail, dont les applications sont d'ailleurs loin d'être limitées à l'écoute sous-marine.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Le Génie civil (23 et 30 août et 6 septembre 1919). Jean ESCARD: Fabrication, propriétés et utilisation industrielle du fer électrolytique. Dans cette importante étude, l'auteur passe en revue d'abord les différents procédés de fabrication du fer pur par voie électrolytique, puis il en précise les conditions d'application, et donne notamment des renseignements sur le prix de revient. Une seconde partie de l'article étudie les propriétés du fer électrolytique, dont

« PreviousContinue »