Mémoires d'outre-tombe, Volumes 3-4

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Eugène et Victor Penaud frères, 1849 - Authors, French
 

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Popular passages

Page 81 - Jamais Iphigénie, en Aulide immolée, N'a coûté tant de pleurs à la Grèce assemblée Que dans l'heureux spectacle à nos yeux étalé En a fait sous son nom verser la Champmeslé 2.
Page 138 - Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, sachant le bien et le mal ; mais maintenant il faut prendre garde qu'il n'avance sa main, * et ne prenne aussi de l'arbre de vie, et qu'il n'en mange et ne vive à toujours.
Page 267 - Le souvenir de mes égarements répandit sur ses derniers jours une grande amertume : elle chargea, en mourant, une de mes sœurs de me rappeler à cette religion dans laquelle j'avais été élevé. Ma sœur me manda le dernier vœu de ma mère : quand la lettre me parvint au delà des mers, ma sœur elle-même n'existait plus ; elle était morte aussi des suites de son emprisonnement. Ces deux voix sorties du tombeau, cette mort qui servait d'interprète à la mort, m'ont frappé.
Page 253 - ... du vassal , la simple foi du chrétien , s'y mêlaient à la rude indépendance plébéienne accoutumée à s'estimer et à se faire justice. Le sentiment de sa liberté paraissait n'être en lui que la conscience de la force de sa main et de l'intrépidité de son cœur. Il ne parlait pas plus qu'un lion ; il se grattait comme un lion, bâillait comme un lion, se mettait sur le flanc comme un lion ennuyé, et rêvait apparemment de sang et de forêts : son intelligence était du genre de celle...
Page 16 - Il avait une prise extraordinaire sur l'esprit et sur le cœur, et quand une fois il s'était emparé de vous, son image était là comme un fait, comme une pensée fixe, comme une obsession qu'on ne pouvait plus chasser.
Page 136 - Je n'entretiendrai pas non plus la postérité du détail de mes faiblesses ; je ne dirai de moi que ce qui est convenable à ma dignité d'homme, et, j'ose le dire, à 1 élévation de mon cœur. Il ne faut présenter au monde que ce qui est beau...
Page 363 - A droite et à ganche du chemin, se montraient des châteaux abattus; de leurs futaies rasées, il ne restait que quelques troncs équarris, sur lesquels jouaient des enfants. On voyait des murs d'enclos ébréchés, des églises abandonnées, dont les morts avaient été chassés, des clochers sans cloches, des cimetières sans croix, des saints sans tête et lapidés dans leurs niches. Sur les murailles étaient barbouillées ces inscriptions républicaines déjà vieillies : LIBERTÉ, ÉGALITÉ,...
Page 314 - Dans un des couplets qui précédent celui-ci, je parle des lyres que la France doit à M. de Chateaubriand. Je ne crains pas que ce vers soit démenti par la nouvelle école poétique, qui, née sous les ailes de l'aigle, s'est, avec raison, glorifiée souvent d'une telle origine. L'influence de l'auteur du Génie du Christianisme s'est fait ressentir également à l'étranger, et il y aurait peut-être justice à reconnaître que le chantre de Child Harold est de la famille de René.
Page 22 - Chênedollé, avec du savoir et du talent, non pas naturel, mais appris, était si triste qu'il se surnommait le Corbeau : il allait à la maraude dans mes ouvrages. Nous avions fait un traité : je lui avais abandonné mes ciels, mes vapeurs, mes nuées; mais il était convenu qu'il me laisserait mes brises, mes vagues et mes forêts.
Page 67 - Maintenant, dans la supposition que mon nom laisse quelque trace, je le devrai au Génie du Christianisme : sans illusion sur la valeur intrinsèque de l'ouvrage, je lui reconnais une valeur accidentelle : il est venu juste à son moment.

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