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merce eurent rendu le bien-être, que les connaissances utiles ou agréables obtinrent une attention sérieuse et suivie. Louise-Ulrique donna des directions et des encouragemens. Gustave III, son fils, qui aimait et cultivait les lettres et les arts avec autant de zèle que sa mère, leur accorda une protection puissante.

le

L'académie des sciences de Stockholm naquit en 1780; elle fut fondée par quelques citoyens animés de zèle pour bien public, et désirant de concentrer les efforts de ceux qui pouvaient présenter des vues utiles sur l'économie rurale, sur le commerce, sur les manufactures. Le plan s'étendit peu à peu, et embrassa les diverses parties des sciences mathématiques et physiques, de manière cependant que le but d'utilité ne put être perdu de vue. Le sort fit échoir à Linné la présidence pour le premier trimestre. Cette académie a publié, en langue suédoise, une suite considérable de mémoires, un grand

nombre de discours de réception, qui sont autant de traités scientifiques faits avec soin, plusieurs autres discours prononcés dans différentes circonstances, et toutes les pièces qui ont remporté des prix. Elle a élevé un observatoire, et a fait acquisition d'un vaste bâtiment, où elle tient ses séances, qui renferme un cabinet d'histoire naturelle, une bibliothèque, une collection d'instrumens de physique, et qui sert à loger quelques employés. Elle a fait imprimer des livres élémentaires à l'usage des agriculteurs, et a décerné des récompenses à ceux qui se sont rendus utiles par des inventions dans les arts industriels A l'exception des sommes que lui a rendues le privilége des almanachs, elle n'est redevable des moyens qu'elle a si bien employés qu'à la générosité de quelques particuliers, et à l'ordre qu'elle a fait régner dans son administration économique. En 1773, un négociant de Gothenbourg, nommé Sahl

grén, lui remit une somme de trentesix mille livres, dont la rente devait être employée à distribuer des prix annuels parmi les cultivateurs.

L'académie a choisi ses membres dans toutes les classes, dans tous les rangs, ne consultant que l'utilité publique et l'intérêt de la nation. Dès les premières années de sa fondation, elle envoya un diplôme à la comtesse d'Ekeblad, née comtesse de la Gardie, qui venait de se faire connaître par des essais importans d'économie rurale. La comtesse prit place à l'académie, au milieu des applaudissemens d'une assemblée nombreuse, et prononça le discours sui

vant:

L'académie, en m'admettant parmi ses membres, me fait un honncur auquel mes faibles travaux ne sont pas proportionnés. Eussé-je donné des preuves d'une expérience consommée, je n'eusse osé prétendre à la distinction que j'ai obtenue.

« Une société aussi fameuse que la vôtre, une société qui fixe l'attention de l'Europe, prouve, en m'admettant dans son sein, que ce n'est pas une obligation imposée par mon mérite, mais son indulgence qu'elle a écoutée, et que son but a été plutôt d'encourager des efforts, que de récompenser un mérite effectif.

<«< Ma reconnaissance est d'autant plus vive, que ce n'est pas à moi seule, mais aussi à d'autres, que l'honneur qui m'est accordé servira d'aiguillon.

<< Cet honneur pourra m'imposer des devoirs au-dessus de mes forces, quoique très-conformes aux intentions de l'académie, mais du moins ne serai-je pas en arrière pour les sentimens d'estime et de respect qui sont dus à votre société ».

En 1786, Gustave III fonda, dans la capitale, l'académie suédoise sur le modèle de l'académie française. Elle doit s'occuper de l'éloquence et de la poésie,

proposer des prix, et publier un dictionnaire. Le réglement fixe le nombre des académiciens à dix-huit, et prescrit que, dans toutes les occasions, ils ajouteront à leurs noms et à leurs autres titres: l'un des dix-huit de l'académie suédoise. Le dictionnaire est commencé, et l'académie a couronné plusieurs pièces d'un mérite très - distingué.

La même année, le roi renouvela l'académie des belles-lettres, qui avait été fondée par Louise-Ulrique, et dont les travaux languissaient depuis la mort de cette princesse. Gustave III, dans l'acte de renouvellement, rend hommage à la mémoire de sa mère, et ordonne de placer le portrait de la reine dans la salle des séances.

Le comte Charles-Gustave Tessin, qui avait beaucoup voyagé, et qui aimait les beaux arts avec enthousiasme, jeta, dès l'année 1733, à Stockholm, les fondemens d'une académie de peinture et de

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