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M. TOUKHOLKA (Russie), rend compte des goudronnages superficiels exécutés récemment en Crimée (quantités, prix de revient, résultats). Il ne nous apprend rien qui ne soit connu déjà.

Enfin dans le Rapport Suisse, MM. GRIVAZ et AN DER AUER après s'être étendus sur les applications superficielles de goudron faites en Suisse, donnent quelques renseignements circonstanciés sur diverses applications de goudronnage interne poursuivies à Lausanne, Montreux, Zurich, Coire, Bâle, etc..., selon les procédés Aeberli, Philippin et Reformguss.

La tâche du Rapporteur général. M. WALKER SMITH, était ardue car la division du sujet en un grand nombre de sous-titres, que la Commission locale d'organisation anglaise avait réclamée dans le but de simplifier la rédaction des Rapports en permettant aux auteurs de ne traiter que tel ou tel des points, a eu précisément le résultat contraire.

La plupart des rapporteurs se sont cru obligés de traiter tous les points et de disperser sur une foule de sujets leurs observations et remarques, parfois au détriment du sujet principal.

Le Rapporteur général a cependant réussi à dégager des 330 pages que représentent l'ensemble des 12 rapports: 1o des Conclusions générales sur la valeur des résultats obtenus avec les liants hydrocarburés et sur la manière dont il faudrait, à l'avenir, se procurer les renseignements concernant les applications qui en seront faites; 2o une série de Conclusions particulières sur chacune des subdivisions de la question. Son travail, très consciencieusement établi, a facilité grandement la discussion en séance de section.

CHAPITRE II.

DISCUSSION EN SECTION. CONCLUSIONS ADOPTÉES PAR LE CONGRÈS.

La discussion en section a eu lieu le 25 juin 1913 pendant les deux séances de la journée, sous la présidence de SIR JOHN MAC DONALD.

Elle a été très longue et laborieuse car une certaine confusion s'y

est introduite du fait de la méthode adoptée par le Président qui a ouvert d'abord un débat général où chacun était libre d'apporter des remarques personnelles sur tous les points du sujet et de suggérer des amendements aux conclusions proposées par le Rapporteur général, puis un débat sur chacune des conclusions, où l'on reprenait naturellement ces amendements. Il en est résulté des redites, et, parfois, un défaut de clarté.

Nous nous contenterons de faire ressortir les points saillants de la discussion.

Les Conclusions d'Ordre général soumises à la Section par M. WALKER SMITH, Rapporteur général, constataient la possibilité d'obtenir par l'emploi des liants goudronneux, bitumineux et asphaltiques, toute une série de revêtements de valeur et de résistance variées et conseillaient l'adoption de méthodes uniformes pour recueillir et relater les renseignements de tout ordre permettant de déterminer cette valeur dans les divers cas.

Ces renseignements se rapportent aux conditions locales de trafic, de climat et d'orographie, aux méthodes de construction, à la nature des matériaux, etc...

Ces propositions rencontrèrent l'assentiment unanime, ainsi qu'une addition présentée par M. Doërr au nom de la Délégation française demandant que le soin d'établir le cadre des formules à employer fût confié à la Commission Internationale Permanente.

Mais, à propos de l'emploi dans la rédaction des Conclusions des termes matières << goudronneuses, bitumineuses et asphaltiques », s'éleva un débat assez animé. Certains délégués de langue anglaise (MM. Blanchard, Hutchins), ayant fait remarquer que le mot anglais << bituminous » comprend les 3 acceptions, demandaient qu'il fût employé seul. Des délégués d'autres nationalités, MM. Doërr et Le Gavrian (France), Callias (Grèce), appuyés par les délégués allemands et aussi par plusieurs anglais ou américains (MM. Emden, Clifford-Richardson), s'opposèrent à cette simplification comme susceptible d'entraîner dans la traduction des mémoires écrits en anglais, des confusions regrettables tant au point de vue linguistique qu'au point de vue commercial: le terme « bituminous » est en effet

généralement traduit en français par le mot « bitumineux » et en allemand par le mot « bituminös » qui n'évoquent pas l'idée du goudron ou de l'asphalte. En attendant l'établissement d'une Terminologie bien nette, ils demandèrent donc que l'on maintînt les 3 termes. SIR G. GIBB, Président général du Congrès, proposa alors une rédaction transactionnelle qui mit tout le monde d'accord, et il fut convenu que, dans le texte anglais des Conclusions, on dirait : << bituminous, including tarry and asphaltic », c'est-à-dire « bitumineux (ce terme comprenant aussi les qualifications: goudronneux et asphaltique) », alors que, dans les textes allemands et français on continuerait à énoncer les trois qualificatifs.

Ce débat a eu l'avantage de bien montrer le très grand intérêt que présenterait l'adoption d'une Terminologie précise, déjà réclamée par le Congrès de Bruxelles, en vue d'éviter les divergences d'acception qu'un même mot, transposé dans plusieurs langues sans modification apparente sensible, peut cependant provoquer.

Il a eu d'ailleurs pour conclusions le vote, par la Section d'un vœu chargeant la Commission Internationale Permanente de poursuivre l'élaboration de la « Terminologie» de la Route en 3 langues.

Les Conclusions particulières au nombre de 9, présentées par le Rapporteur général WALKER SMITH, donnèrent lieu, à leur tour, à un certain nombre d'observations et d'amendements (On trouvera plus loin le texte définitif des Résolutions adoptées).

1. Fondation et drainage. Confirmant les conclusions adoptées à Bruxelles en 1910, M. W. SMITH insistait sur l'utilité particulière de bonnes fondations pour les chaussées goudronneuses, bitumineuses et asphaltiques qui sont coûteuses à établir et que l'on doit, par conséquent, mettre dans les meilleures conditions de résistance.

Cette conclusion, après une intervention de M. LOPPENS (Belgique), concernant la forme de sa rédaction, fut adoptée.

2. Dimensions et formes de la pierre cassée à employer dans le revêtement à liant spécial.- Le Rapporteur général, envisageant successivement le cas du macadam ordinaire goudronné superficiellement, des revêtements à liants hydrocarburés exécutés par la

méthode de mélange, d'une part, et par la méthode de pénétration, d'autre part, formulait des dimensions bien définies pour le cassage des pierres à employer dans les chaussées de la première catégorie, de simples conseils sur l'emploi de pierrailles convenablement graduées en vue de laisser entre elles le moindre vide, pour les chaussées de la seconde (mélange), enfin concluait à plus ample information quant aux dimensions des matériaux à employer dans les chaussées du troisième genre (pénétration).

Sur l'intervention de MM. STEUERNAGEL (Allemagne) et HUGO FRANZ (Autriche), un quatrième paragraphe fut ajouté - Superflu à notre avis — demandant que les études et essais fussent continués pour toutes les méthodes également.

3. Sur la possibilité d'employer les anciens matériaux dans un nouveau revêtement, à condition de ne pas les utiliser dans la couche supérieure, aucune divergence de vues ne s'est manifestée.

4. Sur l'importance des menues réparations aussitôt que des dégradations mêmes minimes, se produisent dans un revêtement, il y eut également unanimité.

5. Une conclusion a également posé en principe la nécessité des réfections d'ensemble dans certaines conditions.

Sous le N° 6, une résolution fut ajoutée, sur la demande de la Délégation française, marquant l'état actuel de l'expérience acquise, sur diverses conditions techniques à réaliser dans les méthodes de construction des chaussées à liants hydrocarbures (séchage et chauffage des pierres, assèchement de la fondation, liants non en excès; poids des rouleaux compresseurs).

7. Relativement aux avantages des analyses et essais de Laboratoire et à la nécessité de les uniformiser, l'accord se fit également sur les résolutions proposées par le Rapporteur général, avec une addition chargeant la Commission Internationale Permanente d'étudier cette uniformisation.

A signaler toutefois l'intervention d'un délégué américain, le Col. SOHIER (Massachusetts), exprimant son peu de confiance dans les essais de laboratoire proprement dits, la réplique, en sens contraire

d'un autre américain, M. CHURCH, et une observation du Colonel CROMPTON (Angleterre), attirant l'attention du Congrès sur les expériences qu'il poursuit actuellement au Laboratoire national de Teddington où il a institué, pour ainsi dire, une méthode d'expérimentation intermédiaire entre l'essai sur routes et les essais chimiques ou physiques habituels des Laboratoires. (1).

8. Les chaussées dont on s'occupe ici, comme toutes les chaussées à revêtements lisses, sont parfois glissantes sous de certaines conditions atmosphériques. Le Rapporteur général indique les moyens d'obvier à cet inconvénient.

9. L'influence des chaussées à liants hydrocarburés sur la vie des poissons et les végétaux, comme sur la santé publique, est considérée comme n'étant pas nocive.

10. Il est établi que l'emploi de ces revêtements procure des économies dans le balayage et l'arrosage des chaussées.

Ces trois conclusions du Rapporteur général n'ont pas été

contestées.

Enfin, sur la proposition de M. DE TIMONOFF (Russie), la Section a adopté un vou chargeant la Commission Internationale Permanente de confier à un Comité de techniciens de divers pays les différentes tâches que les Résolutions ci-dessus commettent à ses soins, de manière à présenter à un prochain Congrès les résultats du travail de ce Comité.

Texte des Conclusions

votées par le Congrès sur la 3° Question :

Conclusions d'ordre général.

L'emploi des liants goudronneux, bitumineux ou asphaltiques, permet d'obtenir toute une série de revêtements différents pouvant étre appliqués avec succès suivant les diverses conditions de circulation, de situation et de climat.

(1) Il s'agit d'essais d'usure sur des chaussées construites de toutes pièces par le moyen d'une piste circulaire sur laquelle se meuvent des roues automotrices chargées d'un poids déterminé.

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