Des délits et des peines

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C. de Plancy, 1823 - Punishment - 467 pages
 

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Popular passages

Page 278 - Dans l'opinion la plus extravagante et la plus barbare qui entra jamais dans l'esprit humain, savoir, que tous les devoirs de la société sont suppléés par la bravoure; qu'un homme n'est plus fourbe;, fripon, calomniateur; qu'il est civil, humain, poli , quand il sait se battre; que le mensonge se change en vérité , que le vol devient légitime , la perfidie honnête, l'infidélité louable, sitôt qu'on soutient tout cela le fer à la main ; qu'un affront est toujours bien réparé par un coup...
Page 143 - LA sévérité des peines convient mieux au gouvernement despotique, dont le principe est la terreur, qu'à la monarchie et à la république, qui ont pour ressort l'honneur et la vertu. Dans les états modérés , l'amour de la patrie , la honte et la crainte du blâme, sont des motifs réprimants, qui peuvent arrêter bien des crimes. La plus grande peine d'une mauvaise action sera d'en être convaincu. Les lois civiles y corrigeront donc plus aisément, et n'auront pas besoin de tant de force.
Page 248 - Le mal est venu de cette idée, qu'il faut venger la divinité. Mais il faut faire honorer la divinité , et ne la venger jamais.
Page 450 - L'abbé Morellet le traduisit ; et Beccaria l'en remercia par une lettre que je cite, parce que c'est l'aveu naïf d'un étranger, tout saisi, tout bouleversé de la philosophie française: Je ne saurais vous exprimer combien je me tiens honoré de voir mon ouvrage traduit dans la langue d'une nation qui éclaire et instruit l'Europe.
Page 131 - Cela n'invite à la lâcheté que les méchants; et tout ce qui leur ôte le courage, est utile. — La délicatesse de l'auteur est d'une âme noble et généreuse ; mais la morale humaine, dont les lois sont la base, a pour objet l'ordre public, et ne peut admettre au rang de ses vertus la fidélité des scélérats entre eux, pour troubler l'ordre et violer les lois avec plus de sécurité. Dans une guerre ouverte, on reçoit les transfuges; à plus forte raison doit-on les recevoir dans une guerre...
Page 213 - ... jamais, et sous des traits défigurés contemplez vos semblables meurtris de leurs fers, à demi couverts de quelques lambeaux, infectés d'un air qui ne se renouvelle jamais et semble s'imbiber du venin du crime ; rongés...
Page 144 - L'expérience a fait remarquer que , dans les pays où les peines sont douces , l'esprit du citoyen en est frappé , comme il l'est ailleurs par les grandes.
Page 144 - On a prétendu augmenter la peine, et on l'a réellement diminuée» . . , ' ». .âll ne faut point mener les hommes par les voies extrêmes; on doit être ménager des moyens que la nature nous donne pour les conduire. Qu'on examine la cause de tous les relâchements, on verra qu'elle vient de l'impunité des crimes, et non pas de la modération des peines.
Page 228 - Assurément, la persuasion de ne trouver aucun lieu sur la terre où le crime puisse demeurer impuni , serait un moyen bien efficace de le prévenir.
Page 150 - La souveraineté et les lois ne sont que la somme des petites portions de liberté que chacun a cédées à la société. Elles représentent la volonté générale , résultat de l'union des volontés particulières. Mais qui jamais a voulu donner à d'autres hommes le droit de lui ôter la vie ? Et doit-on supposer que , dans le sacrifice que chacun a fait d'une petite partie de sa liberté , il ait pu risquer son existence , le plus précieux de tous les biens...

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