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15 Le comte Golowkin, grand-mai.
tre des cérémonies à Péters-
bourg, dans cette ville.
16 Mme la comtesse de Remuzat, née
de Vergennes, † à Paris.

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M. Viel, prêtre, né le 31 oct. 1736 à la Nouvelle-Orléans, † an collége de Jully (Seine-et-Marne). 17 Mae Phoché-Rassel, † à Brighton ( Angleterre ), à l'âge de 111 ans. 28 Le contre-amiral L. P. Lanbuci, +à Saint-Georges de Luzançon (Aveyron).

29 M. le général Dumoncean, comte de Bergendal, membre de la seconde chambre des états-généraux, + à Bruxelles.

30 M. Benencori, compositeur de musique, † à Paris.

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MÉLANGES.

ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES.

L'arrivée du planisphère de Denderah en France est un événement remar quable. Les dessins des divers zodiaques, gravés pour la magnifique description de l'Egypte, au retour de cette célèbre expédition, avaient excité entre ks savans (Dupuis, Volney, Larcher, Visconti, etc. etc. ) une controverse que la vue d'un de ces monumens, livré à leurs disputes, va réveiller. En attendant qu'il en résulte quelque chose d'évident pour l'histoire de la science ou de l'art, nous avons cru devoir mettre sous les yeux du lecteur quelques morceaux propres à donner une idée de la querelle scientifique, du monument, et de la manière dont il vient d'être acquis à la France.

EXTRAIT d'un rapport fait à l'Académie des Sciences, sur les Mémoires inédits de M. de Puravey, relatifs à l'origine chaldéenne des zodiaques, le 5 février 1821.

l'auteur discute l'âge des monumens astronomiques trouvés en Egypte, et principaleinent celui de Denderah. L'un de nous a dit, d'après Isidore,

Nous arrivons enfin au mémoire où Scaliger, et d'autres autorités plus

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anciennes (1), qu'antrefois les colures, au lieu de répondre à l'origine des quatre saisons, en indiquaient le milieu; de sorte que le printemps commencait quarante-cinq jours avant l'équinoxe, l'été quarante-cinq jours avant le solstice, et ainsi des deux autres saisons. L'auteur, appliquant ces raisonnemens aux zodiaques d'Esné, observe qu'ils commencent tous les deux par les poissons, ce qui suppose l'équinoxe dans le milieu du bélier. Par cette seule explication, l'âge des monumens d'Esné serait considérablement réduit; il serait ceIni de la sphère d'Eudoxe.

Les deux axes du planisphère indiquent les solstices et les équinoxes; les diagonales, qui joindraient les angles opposés du parallelogramme, formeraient, avec les deux axes, des angles de 45o, et marqueraient les commencemens des saisons; elles pas seraient sur le milieu du taureau, du lion, du scorpion et du verseau, tandis que les équinoxes et les solstices seraient marqués par le bélier, le la balance et le capricorne (et par le premier degré de ces signes environ).

cancer,

Mais les monumens d'Esné étant moins détaillés et moins complets que ceux de Denderah, M. de' Paravey s'attache spécialement à ces derniers. Il les croit même gradués, et désirerait que l'académie pût en faire exécuter la mesure exacte en Egypte; mais cette graduation, si elle existe, n'aurait guère d'autre avantage que de faire connaitre le zéro de la division, encore faudrait-il que Ton reconnut les chiffres des Egyp

tiens.

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égaux; ils sont donc tous de 30o, ou représentent des axes de 30o.

La dernière de ces femmes tourne le dos à toutes les autres, et indique la trope ou la conversion du soleil arrivé au point du solstice, c'est-àdire dans le second des gémeaux, suivant les idées de l'auteur. Il retrouve les mêmes solstices indiqués par l'axe nord et sud du planisphère de Denderah, où il croit voir une progression stéréographique faite, avec une exactitude encore assez grande, sur le plan de l'équateur ; car il est persuadé que le centre de ce planisphère offrait le pôle de l'équateur et non pas celui de l'écliptique.

Il nous parait assez vraisemblable en effet, d'après toutes les raisons qu'il apporte, que le centre du plafond est le lieu de ce pole; mais si ce zodiaque était projeté stéréographiquement, les signes méridionaux occuperaient un espace sensiblement plus grand que les signes boreaux. On ne trouverait d'égalité qu'entre les signes également éloignés du même tropique. L'inégalité entre deux signes voisins croitrait ou décroitrait continuellement, suivant une loi qui paraît avoir été imparfaitement suivie dans la composition de ce zodiaque, où les signes sont ou rapprochés ou éloignés les uns des autres d'une maniere qui ne peut s'accorder avec l'idée d'une projection rigoureuse. Si c'est une projection, comme il est permis de le penser, elle a éte faite sans aucune idée de géométrie. On ne voit dans ce zodiaque que des cercles concentriques, dont même aucun n'est l'équateur. L'écliptique, à la yerité, n'est pas tracée; les signes n'y suivent la circonférence d'aucun cercle. Le cercle qu'on pourrait faire passer

peu près par le milieu de toutes les figures zodiacales ne pourrait être que très-excentrique; car les différentes constellations sont au moins à distances très-inégales du centre que nous considérons comme le pôle de l'équateur. Nous n'oserions assurer que le dessinateur du zodiaque eut la moindre connaissance de la projection d'Hipparque; ce qui serait

donner à ce monument une date décidement trop moderne aux yeux de quelques savans, dont l'opinion merite toute sorte d'égards. Mais ayant une partie considérable de la sphère à considérer sur un plan, ils auront choisi tout naturellement celui de l'équateur; ils auront placé au centre le pôle boréal autour duquel ils auront dessiné les différentes constellations dans l'ordre de leur passage au méridien à des distances polaires à peu près égales aux distances réelles, autant du moins qu'ils pouvaient les estimer, sans avoir eu mème l'idée de les rendre égales anx tangentes des moitiés de ces distances réelles, ainsi que l'exigerait la théorie d'Hipparque; peut-être ont-ils suivi les distances à l'équateur ou les déclinaisons telles qu'ils auraient pu les connaître ; c'est ce dont il est impossible de s'assurer, puisqu'ils n'ont indiqué la place d'aucune étoile.

Ici se présente une objection. La figure bien reconnaissable de l'écreVisse se trouve presque au-dessus de la tête du lion, et sensiblement plus voisine du pôle que le lion et les gémeaux. L'ecrevisse serait donc le signe solsticial, et ce signe ne serait nullement dans l'axe ou dans la ligne parallèle aux murs latéraux de l'édifice qui est orienté. Mais il est évident que cette écrevisse est déplacée; elle devrait être entre les gémeaux et le lion; elle y est remplacée par un homme à bec d'oiseau. Or, l'ibis ou sa tête est le signe ancien auquel on a substitué l'écrevisse. Laissons de còté cette écrevisse, ne considérons que l'homme à bec ou d'ibis, ou d'autre oiseau. Les signes seront dans leur ordre naturel. Les gémeaux seront le signe le plus boreal; le second de ces gemaux et la croupe du sagittaire seront sur l'axe équinoxial, et nous aurons le système de M. de Paravey. Tout cela parait assez plausible, et semblerait prouver qu'on a voulu mettre les poissons et la vierge aux equinoxes; mais quelque séduisante que nous paraisse cette hypothèse, elle n'est pourtant pas mathématiquement démontrée. Il resterait à prouver si l'on peut exiger une preuve mathématique quand il s'agit des sculptures d'un plafond.

Quant à la division de 360° que soupçonne M. de Paravey dans les zodiaques de l'Egypte, sans nous dire précisément où iî la place, si elle est à la circonférence de l'un des cercles concentriques du planisphère, comme il est naturel de le penser, elle ne serait que la division de l'équateur, ou, ce qui revient au même, celle de l'un de ses parallèles. Elle viendrait à l'appui du témoignage de Sextus Empiricus, qui nous dit que les Chakdéens ont divisé l'équateur en douze portions égales. (Remarquons en passant qu'Empiricus avait, de l'astronomie des Grecs, des notious suffisantes pour composer aussi son roman, et préter complaisamment, comme l'ont fait depuis tant d'astronomes et de géomètres, son esprit et ses connaissances à un peuple devenu célebre, à qui ces connaissances ont toujours été parfaitement étrangères.)

Il resterait à examiner si les constellations zodiacales répondent exactement aux degrés de l'equateur ayıquels elles répondaient au temps où l'on supposerait que le zodiaque a été dessiné. Il faudrait donc commencer par convenir d'une époque, ce qui est impossible, ou faire le cal cul dans un grand nombre d'hypotheses, pour voir si l'on pourrait entin en trouver une qui put s'accorder aver les sculptures de Denderah. Ce serait une recherche immense, à laquelle nous n'avons pas cru devoir nous livrer; d'abord parce qu'elle rous parait fort incertaine de sa nature, puisque les ascensions droites varioul cuatinuellement et inégalement, arcsi que les déclinaisons; et ensuite parie qu'au premier coup-d'œil, il nous a paru que les intervalles entre les signes sculptés ne paraissent pas plus conformes aux différences d'ascension droite, que les distances polaires ne le sont à leurs progressions stereographiques.

Enfin, M. de Paravey voit dans ces planispheres l'horizon de la sphere d'Aratus. Nous savons, par un petit écrit du mécanicien Léonce, que, pour l'usage des navigateurs, on construisait des globes que l'on nommait sphères d'Aratus. Le métier de Léonce était de leur fournir ces globes. Suivant M. de Paravey, la por

tion visible que ce planisphère indique Suppose une hauteur du pôle de 40 à 50. Cette hauteur serait un peu grande pour la Chaldée, et surtout pour l'Egypte; elle le serait même pour la Grèce proprement dite: et, si les plafonds ont été sculptés d'après Aratus, il faudrait supposer que le sculpteur auteur de ces monumens aurait copié une sphère qui n'était ni celle de son âge, ni celle de son parallèle. Au reste, les constellations marquées sur un planisphère ne sont guere propres à donner la latitude d'un observateur qui a pu négliger les constellations qui s'élèvent peu sur son horizon et ne sont visibles que peu de momens. On ne pourrait reconnaitre cet horizon d'une manière un pen sûre que par le cercle arctique des Grecs, qui y renfermaient toutes les étoiles qui ne se couchent jamais: or ce cercle arctique n'est pas tracé sur les plafonds.

M. de Paravey insiste surtout fortement sur ce que le planisphère de Denderah, étant situé dans un temple orienté et dans une salle également orientée de ce temple, a dû être luimême orienté et construit sur l'axe que forme naturellement dans tout planisphère le colure des solstices, d'où il suit que l'axe mème de la salle où se trouve ce planisphère détermine le lieu du solstice.

Il trouve dans le temple du Soleil, à Palmyre, un zodiaque orienté de la même manière que celui de Denderah, la ligne nord et sud y passant aussi par la croupe du sagittaire et par les gémeaux. Les zodiaques de Palmyre et de Denderah seraient donc à peu près du même temps, c'est-adire, du premier siècle de notre ère, à moins qu'on ne dise que le zodiaque de Palmyre est une imitation du zodiaque de Denderah.

Il montre des colures situés à peu près de même dans le globe Farnese; il cite des passages d'Aratus et de son commentateur Théon, qui placent la conversion du soleil dans les derniers degrés du sagittaire, ainsi qu'on la voit dans ces divers monumen's antiques.

Il remarque enfin que, par son explication, le grand zodiaque du portique de Denderah se trouve offrir

exactement les deux solstices dans les mêmes lieux où ils se trouvent sur le planisphère du même temple. Cet accord de deux projections du ciel faites dans un système différent lui semble surtout démonstratif, et il se croit permis d'établir avec quelque certitude que les monumens astronomiques de Denderah ne sont pas antérieurs à la sphère d'Aratus, ni même à l'école d'Alexandrie. On sait que MM. Jollois et Devilliers ont trouvé une conformité singulière entre les sculptures et les levers décrits dans le commentaire sur Aratus, attribué faussement à Eratosthene, et qui doit être du premier siècle de notre ère au moins, puisqu'on y trouve les noms d'Hipparque et du mois de juillet. Par une idée assez semblable celle de MM. Jollois et Devilliers, M. de Paravey croit que les sculptures ont été faites d'après le commentaire d'Hipparque.

D'autres savans estiment que l'époque des zodiaques pourrait remonter au vingt-cinquième siècle avant notre ère. Ils se fondent sur les levers heliaques de Sirius, qu'on observait comme des annonces du prochain débordement du Nil; mais rien de plus incertain que l'observation de la premiere apparition de l'étoile. Le jour où le fleuve sort de son lit est, au contraire, bien facile à déterminer ; mais, comme la crue du Nil est trèsdifférente suivant les diverses années, ce phénomène ne saurait avoir des retours aussi réguliers que les révolutions célestes. Il nous parait done bien difficile que le lever de Sirius ait jamais pu servir à trouver cette année de 365 174 jours, connue des Egyptiens, au moins dans les derniers temps.

Enfin M. Visconti n'a point hésité à prononcer que les monumens d'Egypte sont postérieurs à l'âge d'Alexandre, que peut-être on doit les rapporter à celui d'Auguste et de Tibère, et l'on voit qu'il penche beancoup pour ce dernier sentiment. Nous avons donc une incertitude de vingt on vingt-six siècles, si nous comparons les deux opinions extrêmes, et il paraît assez difficile de lever tous les doutes. M. Visconti se fonde sur les inscriptions grecques, sur le mélange

des inœurs et des arts de l'Egypte et de la Grèce, et, sur ce point, nous n'avons rien à dire ; il nous recommande d'être réservés et de nous abstenir de toute opinion péremptoire. Un nouvel examen de la question nous conduit à la mème conclusion. Il ne nous reste aucun livre composé par un Egyptien. Nous avons dit ce que nous pensions du poëme très-insignifiant de Manéthon. Platon et Eudoxe, qui ont passé treize ans, nous dit-on, dans un temple en commerce avec Jes prêtres du pays, n'en ont pu rapporter que les notions les plus vagues et les plus incertaines. On vient de retrouver des mémoires imposans par leur masse, enrichis de sculptures qui seraient bien curieuses si nous pouvions les comprendre, mais qui, dans Pétat actuel de nos connaissances et par leur nature même, offrent un vaste champ aux conjectures. Les Egyptiens partageaient le zodiaque en donze signes comme nous. Ces signes portent les mêmes noms; il ont les nemes figures que parmi nous. Voilà ce qui est certain; tout le reste est vague, et peut s'interpréter de diverses manières. On peut pencher pour une explication plus que pour une autre ; on peut appuyer celle qu'on préfère d'argumens plus ou moins plausibles. De cette lutte des opinions il ne peut rien sortir qui contribue le moins du monde à l'amélioration de nos tables ni de notre système astronomique; c'est encore un point qui ne saurait ètre contesté. Nous ne voyons rien dans ces monumens qui ne puisse s'expliquer par les simples notions d'une astronomie dans sa première enfance. Ce point est le seul qui intéresse l'academie; ce qui concerne l'histoire des peuples et celle de l'art n'est point de notre compétence.

Ce rapport est signé à la minute: AMPERE, CUVIER, DELAMBRE, rap

porteur.

LETTRE DE M. SAULNIER fils, à l'académie des inscriptions et belleslettres, en date du 4 octobre 1821, sur l'arrivée du planisphère de Denderah en France.

« Je crois ne remplir qu'un devoir en vous annonçant que le zodiaque

circulaire du temple de Denderah, en Egypte, a été détaché du plafond dans lequel il était encadré : j'ai l'assurance qu'il est maintenant arrivé a Marseille. Permettez-moi de vous faire rapidement le récit des circonstances relatives a cette opération, dʊnt la hardiesse pourra causer quelque surprise. Vous connaissez, messieurs, la protection que Mohamed - Ali - Pacha accorde aux explorateurs des antiquités de la Thebaide; son bat est d'attirer, par cette espèce de s'dur. tion, les Européens, dont il apprécie les lumières, dans l'Egypte qu'il gouverne heureusement aujourd'hui, après l'avoir soustraite à la domination anarchique des Mamelouks. Instruit de cet état de choses par des correspondances particulieres et par les relations des plus récens voyageurs, je conçus, l'an dernier, le projet d'en profiter; mais en même temps je pris la résolution de ne pas m'exposet aux chances hasardeuses des fouilles. Quand bien même celles que j'aurais tentées auraient réussi, elles ne pouvaient guère avoir d'autres résultats que de grossir le nombre de ces monumens d'un caractère imposant, mais uniforme, qui commencentà encombrer les cabinets de l'Europe. Je pensai qu'il était temps denégliger ces inutiles copies des mèmes types, et que c'était vers quelque objet d'une importance reconnue, et, si je puis parler ainsi, individuelle, qu'il fallait exclusivement diriger mes vues. Elles ne tardèrent pas à se fixer sur le pianisphère sculpté en relief dans une des salles du temple de Denderah. Rien, en Egypte, ne me paraissait plus curieux que ce vénérable reste d'une si haute antiquité, signalé pour la première fois à l'attention de l'Europe par des savans français, et depuis, objet de tant de débats qui se prolongent encore. Je crus que ce se rait faire une chose utile que de l'erlever à des contrées lointaines, d'un accès difficile, habitées par des populations barbares, et ou bien des genres de destruction pouvaient le menacer. Si les Français avaient jusqu'alors trop peu profité des facilités que le gouvernement de Mohamed - Ali arcorde aux entreprises de la mème nature; si la plus grande parc des an

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