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fissemens et les danses, suivant l'ordre indiqué par le programme.

Le soir, les édifices publics et presque toutes les maisons de la capitale ont été illuminés, et à neuf heures, un beau feu d'artifice, tiré sur la place circulaire des ChampsElysées, près de l'allée des Veuves, a complété les plaisirs de cette jour

née.

Id. Institut royal. Distribution des prix. La séance publique de racadémie française, à l'occasion du 25 août, avait attiré aujourd'hui un nombreux et brillant auditoire, malgré l'excessive chaleur de la température, qui s'est élevée à 25 degrés. Voici les prix qui ont été décernés par l'académie, et les noms des personnes qui les ont obtenus :

Premier prix de vertu: mademoiselle Marie-Magdeleine Descourtis, domestique.

Deuxième prix idem : Antoine Bonafox, rémouleur.

Prix d'éloquence: M. Thery, agrégé professeur de seconde au college de Versailles.

Prix de pocsie: M. Gaulmier, régent au collège de Nevers.

C'est M. Raynouard qui, en sa quaLité de secrétaire perpétuel, a fait le rapport sur le concours de poésie et d'eloquence, rapport que l'on a beaucoup applaudi.

marquis de Laplace, chancelier de l'académie.

Id. Bordeaux. Inauguration du . C'est aupont de Louis XVIII. jourd'hui, à l'occasion de la fête du roi, que le passage du pont de cette ville a été ouvert au public. Le courage et le talent de l'architecte (M, Deschamps) ont triomphe de toutes les difficultés qu'offrait l'exécution des travaux. Ce magnifique monument excite l'admiration des étrangers. (Voyez Mélanges. )

M. Picard a lule discours de M. Thery, qui roulait sur cette question: déterminer les causes du génie poétique, puis l'ode de M. Gaulmier, sur le dévoûment de Malesherbes, et ́ le récit des belles actions qui ont mérité les prix de vertu. Ensuite M. Roger a lu la notice de M. Ch. Lacre telle, sur le bon et vénérable baron de Montyon.

En dernier résultat, quelques momens d'ennui, causés par des préambules beaucoup trop longs et par des dissertations un peu verbeuses, ont été assez bien compensés par des momens d'une satisfaction réelle. On a été principalement redevable de ces derniers aux belles strophes de M. Gaulmier et aux bonnes actions de M. de Montyon, fondateur des prix de

vertu.

La séance était présidée par M. le

26. Brunswick. Funérailles de la reine d'Angleterre. Le convoi de S. M. est arrivé avant-hier à dix heures du soir près de cette ville. Lord et lady Hood, lady Ann Hamilton, le ainsi que d'autres personnes déjà ardocteur Lushington et son épouse rivées à Brunswick, étant informés de l'approchie du convoi, allèrent aussitôt à sa rencontre pour recevoir le corps de S. M., qui était escorté par un détachement du régiment noir de Brunswick, à la tête duquel le feu duc, frère de la reine, succomba à la bataille de Waterloo.

Les habitans de Brunswick ayant demandé, pour une députation choisie parmi eux, la permission de trainer le char funèbre, sir. G. Nayler s'était d'abord opposé à ce désir, mais il céda bientôt sur les représentations que lui firent le chambellan et le commandant, qu'ils ne pouvaient pas répondre de la tranquillité de la ville, si cette demande raisonnable était rejetée. Les chevaux furent dételés et le cercueil fut placé sur un magnifique char funèbre devant lequel se rangea une centaine d'habitans paraissant appartenir à la classe respectable de la ville.

Le cortege se mit en marche; une foule immense de peuple couvrait le chemin; ceux qui précédaient le char portaient des torches allumées, et de chaque côté de la route les arbres étaient garnis de lampes en verres de couleur.

On apercevait dans le lointain les maisons de Brunswick illuminées; le son des cloches, les sanglots étouffés des femmes, et le profond silence des hommes, ajoutaient encore à la scène imposante que présentait cette triste cérémonie.

A son arrivée à la cathédrale, à minuit, le corps a été reçu par le ministre et le corps municipal: le cercueil a été enlevé par seize sergens de la cavalerie de Brunswick, et seize majors portaient le drap mortuaire. Conformément aux ordres transmis, il n'a été célébré aucun service. Pendant que le corps traversait l'église pour être déposé dans le tombeau de famille de l'illustre maison de Brunswick, cent jeunes demoiselles des premieres familles de la ville, vêtues de blanc, jetaient des fleurs sur son passage. Toutes les personnes qui avaient accompagné le corps de la reine étant arrivees dans le caveau, le prédicateur de la cathédrale, placé à la tête du cercueil, a prononcé une oraison funèbre en forme de prière.

Après cette prière, les cent jeunes demoiselles ont été admises et se sont rangées autour du cercueil, sur lequel elles ont jeté des fleurs. Elles ont fait ensuite une courte prière et se sont retirées. La cérémonie a fini à environ 'deux heures du matin; une demi-heure après les rues étaient désertes, le silence était aussi profond que dans la tombe où la reine venait d'être déposée.

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27. Londres. Suite du convoi de la Reine. L'enterrement du charpentier Honey et du tuilier Francis, l'un tué le 14 août, l'autre mort de la 'suite des blessures qu'il avait reçues, a eu lieu hier avec plus d'ordre qu'on ne l'avait espéré. Le cortège était composé de charpentiers, et de tuiliers qui avaient nommé un comité directeur pour empêcher toute sorte d'excès. Cependant, en passant à Knights Bridge, devant la caserne du régiment des gardes, il a éclaté un tumulte très-vif; quelques soldats de ce régiment s'étaient places sur le trottoir, et avaient l'air de braver la populace. M. le sheriff Waithmann, qui se trouvait à cheval pour veiller à l'ordre public (à ce qu'il assurait), fit inviter le commandant du régiment à faire rentrer ses soldats, et à les consigner dans la caserne. « Quoi « s'écria le commandant, je mettrais <mes soldats en prison pour faire plaisir à un Waithmann, chef de tous les désordres! Qu'il aille........... »

Sur le refus de l'officier, M. Waithmann prit sur lui, comme sheriff, de donner aux soldats l'ordre de se retirer. Ils se moquèrent de lui, et, prenant son cheval par la bride, lai firent quitter le trottoir. Un soldat chargea même son arme, et fit semblant d'ajuster le shérif. Sur ces entrefaites, la police fit lire le riot-act et les soldats se retirèrent. Mais quelques gardes, qui étaient plus loin, ayant été assaillis par le peuple, une partie du régiment sortit, armée de sabres, de bâtons, et de tout ce qui lui tomba sous la main, pour sauver ses camarades. Il y eut un combat tres-vif; les gardes eurent beaucoup de peine à tirer leurs camarades da danger où ils se trouvaient; le peuple resta long-temps rassemblé, et jeta beaucoup de pierres contre la caserne. Il y a eu de part et d'autre quelques blessures graves.

C'est à Hammersmith que Honey et Francis ont été enterrés, quoiqu'ils ne fussent pas de la paroisse. Le choix de ce local avait pour but de réveiller le souvenir de la reine, et de fournir un prétexte pour passer devant la

caserne.

On a ouvert, au bureau du Courrier, une souscription pour donner une récompense aux soldats qui ont été blessés dans le tumulte du 14 août. Il y a déjà beaucoup de souscripteurs.

28. Paris. Cour d'assisses. Délit de la presse. Le sieur Courrier, homme de lettres, chevalier de la Légion d'honneur, et le sieur Bobće, imprimeur, ont été traduits aujour d'hui devant la cour d'assises, sous la prévention de s'être rendus coupables du délit d'outrage à la morale publi que, comme ayant composé, imprimé et distribué une brochure ayant pour titre: Simple discours de Paul-Lonis, vigneron de la Chavonnière, à l'occasion de la souscription pour l'acquișition du domaine de Chambord.

Voici des passages indiqués dans l'arrêt de renvoi, comme servant de base à la prévention :

Page 8. 1g La cour donne tout aux < princes, comme les prêtres tout à Dieu; et ces domaines, ces apana«ges, ces listes civiles, ces budgets « ne sont guère autrement pour le

é Roi, que le revenu des abbayes n'est pour Jésus-Christ. Achetez Chambord, c'est la cour qui le mangera; le prince n'en sera ni pis ni mieux,» Page 13. A Chambord, qu'ap< prendra-t-il ? ce que peuvent ensei• gner et Chambord et la cour: là, tout est plein de ses aienx. Pour e cela précisément je ne l'y trouve pas bien, et j'aimerais mieux qu'il • vécùt avec nous qu'avec ses ancè

tres...... ”

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« D'ailleurs, dit-il, je n'ai attaqué aucune personne vivante :'j'ai sculement voulu signaler la source impure de l'ancienne noblesse; et de même qu'en disant aujourd'hui que les Romains descendent de voleurs, on n'insulte pas les Romains d'aujourd'hui : de même je n'attaque pas les familles nobles, en rappelant comment leurs auteurs ont acquis la noblesse; et il ne me serait pas difficile de multiplier ici les exemples.

D

M. de Broe, avocat-général, soutenant l'accusation sur les quatre passages incriminés:

« C'est offenser la morale publique, dit-il, à l'occasion du premier, que d'outrager les ministres du culte par des allusions injurieuses.

«C'est l'offenser d'une manière plus grave, ajoute-t-il ( après avoir donné. lecture du second passage, qui se trouve suivi d'une diatribe amère contre François Ier et Louis XIV), que d'imputer l'immoralité la plus profonde, les déportemens les plus affreux, aux ancêtres du jeune prince; aux rois qui ont régné sur nos aïeux, puisque c'est nous ravir le souvenir honorable de notre gloire nationale... < Dans les deux premiers passages, l'auteur a attaqué les prètres et les rois pour compléter son système, il Vous, le-a dù attaquer la noblesse; et c'est contre elle qu'est dirigé le troisième passage incriminé. Sans doute la charte, en maintenant les titres de la noblesse ancienne et nouvelle, n'a pas voulu qu'une classe nombreuse d'hommes distingués par leurs services pût être livrée aux attaques de l'esprit de parti. Ce n'est pas d'ailleurs, à proprement parler, de la noblesse, mais d'une classe entière de la société, que nous devons prendre la défense; et c'est offenser d'une manière grave la morale publique, que de signaler une classe d'hommes comme devant son illustration aux pillages, aux assassinats et à la prostitution.

Page 20 et 21. — « Sachez qu'il n'y a pas en France une seule famille noble, mais je dis noble de race et d'antique origine, qui ne doive sa fortune aux femmes: vous m'entendez. Les femmes ont fait les grandes maisons....... It en parait e bien d'autres causes, telles que le ← pillage, les concussions, l'assassinat, et surtout les confiscations......... Les dépouilles des huguenots, des frondeurs, des traitans, autres faveurs, bienfaits qui coulaient, se répandaient par les mêmes canaux aussi purs que les sources. Bref, comme < il n'est, ne fut, ne sera jamais, pour nous autres vilains, qu'un moyen de fortune, c'est le travail; pour la noblesse non plus, il n'y « en a qu'un, et c'est....... c'est la prostitution..... Page 28 et dernière. gislateurs nommés par les préfets, • prévenez ce malheur, faites des lois, empêchez que tout le monde ne vive; ôtez la terre au laboureur, et <le travail à l'artisan, par de bons priviléges, de bonnes corporations; hatez-vous, l'industrie, aux champs < comme à la ville, envahit tout, chasse partout l'antique et noble barbarie. On vous le dit, on vous le crie; que tardez-vous encore? qui peut vous retenir? Peuple, < patrie, honneur...... Lorsque vous voyez là les emplois, l'argent, les cordons, et le baron de Frimont. » Interrogé comment il avait pu imprimer en France que la noblesse devait son illustration à l'assassinat et à la prostitution, puisque c'était outra ger la morale publique et une classe entière de la société, le sieur Courrier a répondu en persistant à dire qu'à la cour on n'obtenait rien que par les femmes.

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Enfin, au sujet du dernier passage, M. de Broé soutient que c'est outrager la morale publique, que de supposer à la France la lâcheté d'abandonuer aux préfets le choix de ses députés.

Après la plaidoirie, où Me Berville a développé les motifs de défense indiqués par le sicur Courrier, le jury

a déclaré le sieur Courrier coupable, et le steur Bobée non coupable.

Le sieur Courrier a été condamné à deux mois de prison, à 200 fr, d'amende et aux frais du procès. L'imprimeur Bobée, à l'égard duquel le ministère public avait abandonné l'accusation, a été acquitté.

renverse,

30. Paris. Assassinats, Aujours d'hui, vers dix heures et demie du soir, un individu, qui n'avait rien de remarquable, ni dans son langage, ni dans ses vétemens, se présente au bureau de change tenu par M. Moutier, rue de la Feuillade, no 1, dans le quartier le plus fréquenté de Paris, an coin de la place des Victoires, Madame Moutier était alors seule dans le bureau: il se précipite sur elle, la et lui porte un coup de poignard à l'épaule gauche; elle tombe baignée dans son sang. Elle conserve cependant assez de force pour appeler du secours et pour jeter quelques cris perçans ils sont entendus par la domestique de la maison, qui accourt aussitôt; mais l'assassin va au-devant d'elle, la frappe de neuf coups de poignard et l'étend à ses pieds, Arrive alors le neveu de M. Moutier, qui était dans le haut de la maison: il lutte quelque temps avec l'assassin, mais enfin il succombe à son tour, percé de sept coups, Il faut remarquer que ces scènes de carnage ont dure très-peu d'instans, et qu'il y avait peu de monde dans la rue, attendu qu'il pleuvait à verse.

L'assassin, après avoir poignardé ces trois victimes, ne songe plus à s'emparer de l'argent qu'il voulait probablement voler; il prend la fuite, Aux cris des blessés et de quelques personnes accourues, un homme d'un age avancé, qui passait, ne consulte que son courage; il se jette sur le scélerat qui fuit; les coups de poignard qu'il en reçoit ne lui font point lacher prise; il allait peut-être recevoir le coup mortel quand la garde des postes voisins arrive. Elle s'empare du imeurtrier et le conduit au corps-degarde de la Banque, où il a blessé encore un gendarme; mais à peine est-il entré, que, sans qu'on ait eu le temps d'arrêter ses nouvemens, il a tire un pistolet de sa poche, s'est brûlé la cervelle, et a expiré à l'ins,

tant. On ne sait encore qui est co monstre, sur lequel on n'a trouvé aucun papier. Son corps est à la Morgue,

31. Paris, Cour d'assiseş. Affaire de Cauchois-Lemaire. La cour d'as sises a prononcé aujourd'hui dans l'affaire du sieur Cauchois-Lemaire, auteur d'un pamphlet intitulé Opas cules, et prévenu de provocation à la guerre civile, et d'offenses envers la personne du Roi et les membres de sa famille. Une foule immense remplis sait de bonne heure l'audience, moins par l'intérêt qu'inspirait le fond de la cause, que par la curiosité que faisait naître le point de droit tout nouveau sur les mises en liberté sous caution. On se rappelle que l'accusé n'avait recouvré sa liberté qu'en four nissant un cautionnement de 20,000 fr. et que, n'ayant pas comparu lors de la citation, la cour avait déclaré le cautionnement acquis à l'Etat.

Après les débats sur le fond de l'affaire, la déclaration du jury ayant été affirmative sur les deux points, le prevenu a été condamné à un an de prison, 2,000 fr. d'amende, et aux frais du procès et de l'affiche de l'ar ret, au nombre de 300 exemplaires. On a passé immédiatement à la question du cautionnement, et la cour a confirme la sentence par défaut, qui adjugeait les 20,000 fr. à l'Etat.

(M. Cauchois-Lemaire s'est poursu devant la cour de cassation, qui a cassé l'arrêt de la cour d'assises le 19 octobre, et a renvoyé la cause d vant la cour d'assises de Rouen,)

SEPTEMBRE.

1. Paris. Anguille électrique. Une scène comique, quoique pénible, vient de se passer au Jardin des Plantes. Il y était arrivé de Surinam une apguille électrique (gymnoticus elec◄ tricus) vivante, le premier animal de cette espèce qui ait été transporté en Europe. A cette nouvelle tous les sa vans et tous les naturalistes de sy rendre pour y voir de leurs propres yeux, pour y toucher de leurs propres mains cette machine electrique vivante, et répéter sur elle les expériences de M. de Humbolt. La plupart se contentèrent d'y porter la main,

et ils n'en éprouvèrent qu'une légère commotion; mais l'un d'entre eux, Je docteur Janin de Saint-Just, poussé par un plus grand zèle de la science, ou par une curiosité plus vive, voulant essayer dans toute son étendue la puissance électrique de l'animal, osa le prendre et le presser dans ses deux mains. A l'instant il éprouva une série rapide et répétée de commotions violentes telle que la pile de Volta n'en avait jamais fait éprouver à personne. Ses muscles se contracte rent, et il se mit à cabrioler en faisant des contorsions, en poussant des cris effroyables. En vain on lui crioit de lâcher l'animal que, par la contraction involontaire de ses muscles, il serrait toujours davantage, allait peut-être périr dans d'horribles convulsions, lorqu'un des spectateurs lui conseilla de replonger l'anguille dans son baquet, où le simple contact de l'eau le débarrassa sans effort de son ennemi. Il en a été quitte pour de vives douleurs dans toutes les parties du corps, dans les épaules, et surtout dans le bras droit, dont il a perdu l'usage pendant vingt-quatre heures.

3. Valmy (département de la Marne). Cérémonie funèbre.-On se rappelle que le maréchal duc de Valmy avait eu la noble pensée de demander, par son testament, que son cocur fût déposé sur le champ de bataille de Valmy, et avait confié cette touchante mission à la piété de son fils, avant

même de mourir.

Il n'avait demandé qu'une simple pierre et deux pieds carrés, pour reposer à couvert au milieu de ses anciens compagnons d'armes; et l'idée consolante de se réunir à ceux qui, trente ans plus tôt, avaient contribué à sa gloire et au salut de la France, lui avait souri à ses derniers momens.

Aussitôt que cette intention fut connue, et que son fils se fut mis en devoir de l'exécuter, les propriétaires de Valmy, appréciant ce dernier vœu d'un guerrier mourant, offrirent à l'envie leur terrain pour recevoir ce noble dépôt,

Il a été résolu spontanément que le terrain désigné serait payé par tous 1-s habitans, et qu'on ouvrirait une souscription pour elever un obelisque à la méinoiré du maréchal. La céré

monie de la translation et de l'inauguration a eu lieu aujourd'hui par le plus beau temps du monde. Après un service funèbre, où le pasteur du lieu a prononcé l'éloge du général, celui de ses braves compagnons d'armes et de la journée du 20 septembre : à midi, le cortége s'est mis en marche vers l'obélisque. Le clergé marchait à la tète. Quatre anciens officiers portaient le cœur du maréchal, que suivaient le général son fils, M. le sous-préfet, le maire de Valmy, le colonel de Tancarville, plusieurs membres des administrations, plus de deux mille as sistans, et la garde nationale de SainteMenehould sur les flancs.

Arrivé sur le terrain, on s'est rangé autour de l'obélisque, le pasteur a fait la bénédiction du monument, et on a déposé la boîte qui contient le cœur du maréchal dans un caveau ménagé sous l'obélisque, sur lequel on lit l'inscription dictée par le maréchal lui-même :

Ici sont morts les braves qui ont sauvé la France au 20 septembre 1702. Un soldat, qui avait l'honneur de les commander, le maréchal Kellermann, duc de Valmy, a voulu que son cœur fût placé au milieu d'eux. »

5. Londres. Buste de Napoléon Bonaparte. Aujourd'hui le comte Bertrand ( exécuteur testamentaire de Bonaparte ), s'est présenté devant M. Birnie, au bureau de la police, pour avoir une explication avec ce magistrat, au sujet d'une autorisation qui avait été donnée de visiter sa résidence, pour faire la recherche d'un buste de son illustre maitre, que le docteur Burton, ex-chirurgien à Sainte-Hélène, réclamait comme étant sa propriété. Sir Robert Wilson accompagnait le comte.

Avant sa mort, Bonaparte avait donné l'ordre à ses exécuteurs testamentaires que personne ne touchât à son corps. Cependant, après sa mort le comte Bertrand engagea le docteur, Antommarchi à faire son buste. Mais celui-ci ne trouvant point les matériaux convenables, en fit part au docteur Burton, qui promit de chercher à s'en procurer. En effet, il parvint à composer une pâte qu'il trouva propre à ce travail. Il la montra au docteur Antommarchi, qui refusa d'en

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