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#244. Paris. ·Institut. La séance) annuelle des quatre académies, dont la réunion forme l'institut, a eu lieu aujourd'hui. Elle avait attiré une société peu nombreuse, mais choisie, M. Walckenaër, qui la présidait, a ouvert la séance par un discours dans lequel, en rappelant que Louis XIV avait voulu créer, sous le titre d'aca-. démie universelle ou de grande académie, un corps semblable à l'Institut actuel, il a trouvé une transition: adroite pour amener l'éloge du Roi, comme protecteur et ami des letires. Ensuite on a annoncé que le prix destiné par l'académie française à l'ouvrage littéraire le plus utile aux mœurs, publié du 1er janvier au 31 décembre 1820 (médaille d'or de 600 fr.), était accordé à un écrit de M. le baron de Gerando, intitulé: le Visiteur des patres. Enfin on a annoncé pour L'année prochaine la distribution du prix annuel de 1,200 fr., fondé par le célèbre Volney, en faveur de celui qui anra le mieux rempli ses intentions, lesquelles sont, suivant ses propres termes, de provoquer et encourager tout travail tendant à donner suite et exécution à sa méthode de transcrire les langnes asiatiques en lettres européennes régulièrement organisées.

L'académie, désirant connaitre plus clairement les intentions du fondateur, propose, pour l'année prochaine, une médaille du prix de 1200 fr. à celui qui aura le mieux expliqué les moyens de réaliser ce plan un peu équivoque; les bornes dans lesquelles il conviendrait d'en circonscrire l'ap plication; la direction à donner au travail; enfin les résultats probables qu'on aurait droit d'en attendre.

·Après la distribution ou l'annonce des prix, M. Boissy-d'Anglas a lu un fragment d'un poëme intitulé: Bougival, ou les Souvenirs. Ce fragment, qui rappelle les augustes infortunes de la maison de Bourbon, a été inspiré à L'auteur par la vue de l'abbaye de Saint-Denis, sur les antiquités de laquelle M. Boissy-d'Anglas a fait des recherches savantes. Les sentimens français et religieux, exprimés dans une poésie touchante et quelquefois très-élevée, ont excité la plus vive impression.

M. Charles Dupin, de l'académie

des sciences, dans uħ mémoirê dà f traite de l'influence de l'industrie sur la puissance des gouvernemens et sur le bonheur des hommes, s'est attaché surtout à réfuter les objections qu'on élève encore sur l'emploi des machines, et sous sa plume ingénieuse les details les plus arides ont soutenu P'intérêt de l'assemblée.-M. Guérin, représentant de l'académie des arts, a lu un discours sur les, caracières du genie, qu'il ne considère pas avec Buffon comme une grande aptitude à la patience.

Enfin M. N. Lemercier, de l'acadé→ mie française, a terminé la séance par un extrait de son poëme de Moise, tableau des législations successives du monde, où l'on a vivement applau di des vers étincelans de verve, et des passages sur la morale de l'Evangile et sur les avantages du gouvernement constitutionnel.

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26. Paris. Nouvelles.-M. le via comte de Châteaubriand, ministre plenipotentiaire à Berlin, est arrivé aujourd'hui à Paris.

L'académie française s'est réunie hier pour procéder à la nomination du successeur de M. le marquis de Fontanes. Il y avait 31 votans. M. Villemain a réuni 18 suffrages, et M. ď’Avrigny 12. En conséquence, M. Villemain a été proclamé membre de l'academie française.

27. Londres. Théatre. — La tragédie le Doge Faliero, par lord Byron, a été jouée au théâtre de DruryLane mercredi dernier. L'auteur avait formellement déclaré qu'il n'y consentait pas. Il dit, dans sa preface : « Je n'ai pas composé cette pièce pour le théâtre, qui, dans son état aetuel, n'est peut-être pas un objet d'ambition très-élevé.... J'ai trop été derrière la scène pour l'avoir regardée comme tel en aucun temps. Je ne puis concevoir qu'un homme d'un caractère irritable se mette à la merci d'un parterre. Le lecteur malin et le critique mordant sont < des fléaux isolés et éloignés ; mais « quand un parterre, éclairé ou igne«rant, foule aux pieds une produc

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tion qui, bonne ou mauvaise, a été « un travail d'esprit pour l'écrivain, « c'est une douleur immédiate, ren« due plus vive par le doute de l'an

teur sur la compétence de ce tribunal, et par l'incertitude de l'im• prudence qu'il a commise en s'y e soumettant. Si j'étais capable d'écrire une pièce qui pût être jugée « digne du théâtre, le succès ne me • causerait point de plaisir, et la chute me ferait beaucoup de peine. C'est pour cette raison que, même pendant que j'ai été membre du co«mité d'un des théâtres, je n'en ai jamais fait l'essai, et je ne le ferai jamais.

Muni de cette préface et d'un pleinpouvoir du lord Byron, le libraireéditeur de la tragédie se présenta devant le lord-chancelier, qui fit intimer à la direction du theatre l'ordre de se désister d'une entreprise que ce juge suprême du royaume regarde comme une violation du droit de propriété de l'auteur et du libraire. La direction, qui avait, depuis einq jours, fait apprendre les roles, osa désobéir à l'injonction du lordchancelier, qui probablement ne lui était pas parvenue dans toutes les formes. La représentation ne fut pas brillante, car les acteurs ne savaient pas leurs rôles, et le public, disent les journaux anglais, « en admirant le style poétique de la pièce et la force de la pensée, trouva le noeud « trop simple et le ton général trop < uniforme. » Tout le monde blânia la conduite de la direction; cependant elle prétend être dans son droit, et se propose de plaider devant le lordchancelier.

Voilà un procès dont nous n'avons pas d'exemple en France. Nos auteurs dramatiques n'en font qu'à ceux qui refusent de les jouer.

28. Paris. Cour d'assises. Procès de M. Bergasse. L'enceinte de la cour d'assises n'avait pas réuni depuis long-temps un aussi nombreux auditoire, et avant dix heures tous les siéges disposés dans l'intérieur du parquet étaient occupés par une foule de personnes distinguées, et par des dames elégamment vêtues.

M. Bergasse (né à Lyon, ancien député aux Etats-généraux de 1789, ágé de soixante-un ans) a été traduit devant la cour d'assises comme prévenu du délit d'attaque formelle con tre les droits garantis par l'article 9

de la charte constitutionnelle, en publiant un écrit intitulé : « Essai sur la propriété, ou considérations morales et politiques sur la question de savoir s'il faut restituer aux émigrés les héritages dont ils ont été dépouilles durant le cours de la révoTution. »

On remarque parmi les passages inculpés les phrases suivantes :

Des heritages si injustement vendus et usurpes n'ont presque nulle part changé de mains. Frappés d'une sorte de réprobation qui ne permet pas à quiconque se respecte un peu de les acquérir, l'opinion, plus forte que la loi, a inspiré une telle défaveur, qu'on ne peut les posséder sans honte, et en jouír sans audace. »

M. Bergasse, interrogé sur le but dans lequel il avai' publié son ouvrage, a répondu que c'était pour faire cesser une agitation qui, si elle continuait, pourrait compromettre la monarchie.

L'avocat-genéral (M. de Marchangy) a retrace d'abord les grandes considérations morales et politiques qui ont dù faire consacrer l'inviolabilité des propriétés dites nationales; il ne dissimule pas que les théories présentées par M. Bergasse ne soient répré¬ hensibles et périlleuses par l'application qu'il en fait, mais il'hésite à croire qu'il soit coupable dans le sens de l'article 5 de la loi du 12 mai 1819, et qu'il ait attaqué d'une manière directe les droits garantis par l'article 9 de la charte. « Enfin, dit M. l'avocat-général, en rappelant à MM. les jurés les titres de M. Bergasse à la bienveillance publique, une condamnation qui trapperait un vieillard toujours fidele à la cause de la monarchie serait bien rigoureuse sans doute au moment où la France entière entoure de ses vœux le royal enfant auquel se rattachent ses espérances. »

Me Berryer, chargé de la défense de M. Bergasse, parcourant sa vie entière, consacrée au bien public et à la cause de la monarchie, a exposé que le but unique de M. Bergasse avait été d'établir qu'il était juste d'indemniser les émigrés. « Quand il a parlé de spoliation, dit-il, c'était pour venger l'honneur national; et, en cherchant à prouver qu'un très-petit nombre d'individus avaient concouru aux premières ventes

nationales, s'il a voulu faire reconnaitre le droit de propriété dans la personne des émigrés, ce n'était que pour justifier sa proposition principale, qu'il était juste de leur accorder une indemnité.

Pour compléter sa défense, Me Berryer a cherché à établir que la doctrine professée par M. Bergasse, sur l'injustice des confiscations et la nécessité d'indemniser ceux qui en avaient été les victimes, a été proclamée par les hommes recommandables de tous les siècles, etc.....

En résultat, le jury ayant déclaré à l'unanimité l'accusé non coupable, la cour a renvoyé M. Bergasse de la prévention, a donné main-levée des exemplaires saisis, et a ordonné qu'ils lui seraient rendus.

29. Londres. Justice des Chinois.Notre commerce a été momentanément interrompu à Canton, parce qu'un of ficier du London, vaisseau de la compagnie des Indes, étant à la chasse, avait tué un Chinois par accident. Une loi ancienne, et qui est généralement observée en Chine, tant pour les indigènes que pour les étrangers, veut que la mort d'un homine expie celle d'un homme tué, soit par hasard, soit autrement.

Les marins du London étant bien décidés à ne pas sacrifier leur officier, il s'éleva des contestations sérieuses. Mais un matelot de ce bâtiment s'étant pendu pour échapper à un châtiment rigoureux auquel il était condamné, son corps a été offert à la famille du Chinois défunt, qui l'a accepté, et l'affaire a été terminée.

30. Bordeaux. Nouvelle d'un massa 1 cre à Manille. Fanatisme des Indiens. -On vient de recevoir ici la nouvelle affreuse d'un massacre qui a eu lieu du 9 au 10 octobre 1820, à Manille.

Le cholera morbus s'y étant déclaré le 5 octobre, à la suite d'un coup de vent violent, les Indiens s'imaginérent que les Français qui s'y trouvaient pour affaire de commerce avaient empoisonné la rivière de Passig, et résolurent de les exterminer. L'un d'entre eux, M. Godefroy, médecin, frère du naturaliste, parcourait le village de Santa-Crux, séparé de Manille par la rivière de Passig, portant les secours gratuits de son art dans les chaumières

des Indiens, dont plusieurs avaient été sauvés par ses soins. Ce fut la première victime de leur fureur. L'un d'eux ayant succombé à la maladie parce qu'il n'avait pas voulu s'astreindre au régime prescrit, quelques-uns des amis et parens du mort se rassemblent autour du docteur, l'attaquent, s'emparent de deux fioles de laudanum qu'il portait sur lui pour le soulagement des malades, et les font avaler à un chien qui meurt sur-le-champ. Aussitôt cette race barbare et stupide crie à l'empoisonnement ! Toute la populace des environs s'ameute. M. Godefroy est accablé d'injures et de coups: il est remis dans les mains du corregidor(chef de la police), qui le fait jeter dans un cachot. Son frère, Godefroy le naturaliste, accouru au brait de cette scène pour le faire sortir de prison, est bientôt obligé, pour se soustraire lui-même à la fureur de ces barbares, de se réfugier dans la maison occupée par M. Guillot, subrecargue du navire l'Eglantine, de Bordeaux. A peine y était-il entré que les Indiens, poussant des cris de rage contre tous les Français, courent assaillir la maison; ils en forcent l'entrée, et, conjointement avec un sergent et quatre soldats envoyés pour protégerces etrangers, ils massacrent MM. Guillot et Godefroy, ainsi qu'un capitaine anglais et un officier de la marine americaine réfugiés dans la maison. Enhardis par ce succès, les Indiens assiégèrent et pillèrent toutes les maisons des Français, égorgeant tous ceux qu'ils pouvaient trouver, et cela sous les yeux du gouverneur espagnol (Don Mariano Folgueras), qui tint 3,000 hommes armes dans l'inaction.

Le 10, les Chinois furent attaqués, pillés et massacrés à leur tour; et l'auLorité ne réprima ces massacres que quand elle connut les projets funestes des Indiens, qui étaient de se délivrer de tous les blancs. On arréta des Espagnols soupçonnés d'avoir trempé dans le complot, mais ils furent relachés sans mème avoir été confrontes avec leurs accusateurs, Grand nombre d'Indiens furent jetés dans les prisons, quelques-uns condamnés; mais, six semaines après, on n'en avait pas

encore éxécute un seul.

On évalue le nombre des étrangers

massacrés dans ces deux journées à plus de cinquante, et leur perte à 300,000 dollars.

MAI.

1. Paris. Baptême de Mgr. le duc de Bordeaux. Les fêtes annoncées ent commencé hier par des distributions extraordinaires de prix dans les cinq colleges royaux de la capitale, dont la ville de Paris avait fait les fonds; par une revue brillante au Champ-de-Mars, où le Roi et la famille royale se sont rendus au milieu d'une foule innombrable qui faisait retentir Paris de ses acclamations, et par des spectacles gratis donnés le soir sur tous les théâtres de la capitale.

Il n'y avait pas moins de onze pières nouvelles préparées pour cette solennité sur les onze premiers theatres; celle de l'opéra, Blanche de Provence, devant d'abord être donnée à la cour, a été remplacée par une cantate intitulée le Serment des Gardes, paroles de M. Janillion, musique de M. Louis Jadin. Celle du théâtre Français, Jeanne d'Albret, ou le Berceau d'Henri IV, intermède en vers libres de MM. Théaulon, Rochefort et Carmouche, représente les apprêts du bapteme, auquel Jeanne et Henri d'Albret préludent par des bienfaits et des actes de clémence. Au theatre de l'Opéra Comique, dans un divertissement de MM. Théaulon et Dartois, intitulé le Panorama de Paris, on c'est féle partout, la scène se passe d'abord à l'hôtel de l'Univers, où viennent débarquer les voyageurs empressés de voir les fêtes qui se préparent; puis sur une place publique, où l'on force un milord Taciturne à prendre part à l'allégresse générale. A l'Odéon, la scene se passe à l'Hôtel des Invalides; les vieux favoris de la victoire se désolent de ne pouvoir se trouver à la fete, mais on tire au sort une députation qui se trouve composée de braves de tous les temps, depuis Fontenoy jusqu'à nos jours, et cette idée ingénieuse (de M. Dubois) est relevée par de jolis couplets. Le Vaudeville à célébré la fete par le Baptême de village. Les auteurs des Variétés et du Gymnase,

ont transporté leurs spectateurs à Chambord. Dans l'une et l'autre pièce, un agent de la bande noire voulait acheter le château pour le demolir, mais la nouvelle de l'adjudication faite au profit des souscripteurs, pour en offrir l'hommage au duc de Bordeaux, arrivée en même-temps que celle du baptême, répand la joie dans le village, où l'on célèbre à la fois les deux événemens. Enfin les théâtres de la Porte Saint-Martin, la Gauté, l'Ambigu Comique, le Cirque Olympique, et le Panorama Dramatique, ont rivalisé de zèle. Il est inutile de dire que ces pièces, inspirées plus ou moins heureusement, ont été vivement applaudies, et quelques-unes méritent de survivre à la circonstance qui les a fait naître.

Cérémonies du baptême.

Aujourd'hui, dès la pointe du jour, les troupes des différens corps destinés à former le cortége, ou à border la baie sur le passage du Roi et de la famille royale, pour se rendre à l'église Notre-Dame, se sont mises en marche pour aller occuper le poste qui leur était destiné.

La garde nationale, la garde royale et les troupes de la garnison formaient la haie, en suivant les quais du Louvre et de l'Ecole, le Pont-Neuf, le quai des Orfèvres, jusqu'au parvis Notre-Dame. A midi, le cortège est sorti du château des Tuileries. M. le maréchal-de-camp de Rochechouart, commandant de Paris, et l'état-major de la place, ouvraient la marche venaient ensuite M. le dieutenantgénéral comte Digeon et son étatmajor, des pelotons de la garde nationale à cheval, des détachemens de lanciers, les hérauts d'armes, les voitures de la cour, au nombre de trente, chacune attelée de huit chevaux. Dans le carrosse de S. A. R. Mgr. le duc de Bordeaux, qui précédait immédiatement celui du Roi, se trouvait S. A. R. Mademoiselle et madame la comtesse de Gontault, gouvernante des enfans de France, accompagnée de trois autres dames.

Dans le carrosse du Roi étaient LL. AA. RR. Monsieur, Madame, madame la duchesse de Berri et Mgr.

le duc d'Angoulême. La voiture de 5. M. et celle de Mgr le duc de Bordeaux étaient entourées des gardes du-corps du Roi et de Monsieur. Des pelotons de la gendarmerie royale et des chasses ouvraient et fermaient la niarche. Une population immense, qui s'était portée sur les lieux par lesquels Je cortege devait passer, a fait retentir les airs des cris de vive le Roi, vivent les Bourbons, vive le duc de Bordeaux !!!

Les croisées sur ce passage étaient richement pavoisées de drapeaux blancs fleurdelises; sur le Pont-Neuf, en avant de la statue du bon Henri, on lisait l'inscription suivante :

Français, aimez mon petit-fils comme j'ai aimé vos pères.

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Là, une députation des dames de la halle s'est présentée à la voiture de Mgr le duc de Bordeaux et de Mademoiselle pour leur offrir des fleurs, que la petite princesse a reçues en souriant à cette offrande.

Le portail de la métropole était orné d'un pavillon gothique, des deux côtés duquel on avait figuré les statues de Clovis et de Charlemagne, de saint Louis et de Henri IV, avec les monogrammes du Roi et du duc de Bordeaux. Sur les ailes latérales on voyait les noms et les armes des bonnes villes du royaume.

L'intérieur de l'église était pompeusement décoré. Tous les bas-côtés étaient garnis de tribunes en amphithéâtre, le tout orné de riches draperies, de gazes d'or, d'argent ou de taffetas, et les tribunes principales drapées velours et or. Des figures ailées formant consoles avaient été placées dans tout le pourtour de la nef et du choeur, et supportaient une multitude de bougies. Il y avait en outre trentesix lustres suspendus aux voûtes, qui jetaient un éclat resplendissant sur tout l'ensemble de l'édifice.

L'autel pour la célébration du baptème était élevé au bas de la grille du chœur, à l'éxtrémité de la nef. Il était forme par quatre colonnes supportant un archivolte, le tout surmonté d'une croix. En avant de l'autel était place le dais de S. M. L'ensemble de ces dispositions était magnifique.

Avant neuf heures du matin les tribunes de l'église étaient déjà remplies de spectateurs invités par billets.

Les trois premieres banquettes de chaque tribune étaient garnies de dames en grande parure; la presque. totalité des hommes portait l'unilorme ou l'habit français.

Les deux tribunes nouvellement construites dans les croisées de la croix étaient occupées, celle de gauche par MM. les deputes des départemens, et celle de droite par MM. les pairs de France. Le corps diplomatique, les députations des bonnes villes, la cour de cassation, celle des comptes, la cour royale, MM. les lieutenans-genéraux, maréchaux-de-camp, grandsofficiers des ordres de Saint-Louis et de la Légion-d'Honneur, MM. les prés fets du département de la Seine et de la police, MM. les maires de Paris et les membres du conseil municipal, se sont placés selon le rang qui leur est attribué. Les cardinaux, les maréchaux de France, les ministres, le conseit d'Etat et les Evêques étaient autour de la croix de l'église.

L'orchestre était disposé dans le chœur.

A une heure, le bruit des tambours et des trompettes, que couvraient encore les acclamations publiques, ont annoncé l'arrivée du Roi : S. M. a été reçue à la porte extérieure par Mgr de Quelen, coadjuteur, et le clergé de la métropole; Mgr le cardinal a presenté au Roi l'eau bénite. En entrant dans l'église, les premières personnes qui ont frappé les yeux de S. M. sont les jeunes époux qui ont été unis et dotés par les douze mairies de Paris, à l'occasion du baptème de S. A. R. Mgr le duc de Bordeaux. S. M. a été conduite à son prie-dieu; après le Veni Creator, une basse messe a été célébrée par Mgr de Quelen, et diférens morceaux de musique de la composition de M. Lesueur ont été exécupar la chapelle du Roi.

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Après la messe basse et le Te Deum, la benediction pontificale a été donnée par Mgr l'archevêque, qui a fait la cérémonie des catéchumènes; puis il a été procédé à la célébration du baptême. Les honneurs du jeune prince, tels que le cierge, le chrémeau, La salière, le bassin, l'aiguière et la

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