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sition dont le résultat est de leur don- grave, demanda un confesseur. Un ner une qualité éminemment véné- jeune prètre attaché à la paroisse de, neuse Ce mouvement intestin a lien Saint-Germain-l'Auxerrois se renordinairement vers le milieu d'avril; dit auprès de lui pour y exercer leg les saucissons de foie en sont les plus fonctions de son ministère. En se resusceptibles. Ces sortes d'empoison- tirant, il remarqua dans une bibliomens, ajoute M. Kerner, sont assez thequé les œuvres de Voltaire et de frequens dans le Wurtemberg. Sur Rousseau; et, poussé par un zèle soixante-seize personnes qui avaient peut-être trop ardent, après avoir fait mngé d'un saucisson fumé, trente- part de son dessein au malade, il emsept sont mortes en peu de temps, et porta ces ouvrages, en y joignant les autres sont restées valetudinaires inème plusieurs romans et pièces dé pendant plusieurs années. théâtre.

5. Paris. Question de droit criminel.- Un citoyen se rend-it coupable de rébellion forsqu'il résiste à des gendarmes qui veulent l'arrêter en exécution d'un ordre illégalement donné par un commissaire de police? La cour de cassation a résolu aujour d'hui cette question affirmativement, en rejetant le pourvoi formé contre an arret de la cour royale de Grenoble. L'arrêt de rejet est fondé sur ce principe, que les particuliers ne peuvent pas se constituer juges des actes de l'autorité, et que leur devoir est d'abord d'obeir.

6. Paris. Double malheur.-Avanthier est morte en couche, à la suite des plus vives douleurs, madame la viComtesse de Courcelles, née d'Estampes, sœur de madame de Labedoyère. Cette mort cruelle à été l'occasion d'un événement bien tragique. M. de Fabry, proche parent de M. de Courcelles, était au nombre des personnes que l'intérêt et l'inquiétude avaient rénnies dans cette maison, destinée à devenir en peu d'heures une maison de deuil. S'étant chargé, au milieu de la nuit, d'aller chercher le docteur Dubois, au moment où il arrivait à sa porte, il a glissé et est tombe sur des piquans de fer qui lui ont fait ane blessure mortelle. Le malheureux rexpiré,en quelques secondes, baigné dans son sang. Cet intéressant jeune homme, qui a trouvé dans le dévoùment de Pamitié un sort si funeste, était auteur des Missionnaires de 93, et de plusieurs autres ouvrages où respirent les sentimens les plus religieux et le royalisme le plus pur.

7. Paris. Anecdote. — Un ouvrier, ogé chez M. ***, peintre-vitrier, hotel d'Aligre, étant, ces jours derniers, atteint d'une maladie très

Ces livres, à ce qu'il paraît, ap partenaient au propriétaire de l'appartement qui logeait l'ouvrier chez lui. Il est allé chez le jeune ecclésiastique, et ce dernier lui a déclaré que, d'après le danger de ces ouvrages, if les avait brûles dès le même soir. On ajoute que, peu satisfait de cette réponse, le peintre-vitrier se propose de porter sa plainte devant l'autorité judiciaire.

7. Rhodez. La diligence de cette ville à Montpellier, qui portait deux cent mille franes des recettes du département de l'Aveyron, fut attaquée entre le village appelé la Pesade et le Caillar; elle était escortée par la gendarmerie. Les brigands, qui paraissaient être nombreux, commencerent par faire feu sur l'escorte; un des gendarmes eut son chapeau percé d'une balle au premier coup de fusil. Un colonel de hussards, qui était dans la voiture, commanda la charge d'une voix de Stentor, comme s'il avait été à la tète de son régiment. La bonne conduite de l'escorte, l'in'trépidité du colonel, l'adresse du postillon, qui rebroussa chemin, déconcertèrent les brigands, et ils ne purent empêcher la diligence de s'en retourner à la Pesade, où elle attendit le jour pour reprendre sa route.

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io. Milan. Assassinat. Hier au soir, quelques minutes après minuit, le colonel anglais Brown, qui était de retour ici pour rassembler des témoignages afin de répondre aux calomnies dont il avait été l'objet dans le procès de la reine, fut assailli, en sortant de l'opéra, par deux personnes inconnues armées de couteaux. Ces assassins n'avaient pas l'intention de le voler, car ils ne s'emparèrent ni de sa montre, ni de son argent; le

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Malgré ses blessures, il eut encore la force de se trainer chez lui, où le docteur Cicéri, et le professeur Poletta, de l'hôpital de Milan, lui prodiguèrent tous les soins, et déclarerent qu'aucune des blessures n'étoit mortelle.

-

Idem. Paris. Riche mendiant. Il y a quelques jours qu'un commissionnaire, agé de soixante-cinq ans, nommé Antoine, demeurant rue Saint Pierre-aux-Boeufs, dans la Cité, est mort subitement dans une cave, place du Parvis Notre-Dame. En faisant l'inventaire du peu de meubles qui étaient dans sa chambre, on trouva dans une armoire quatre-vingt-deux mille francs tant en or qu'en argent. Cet homme gagnoit beaucoup d'argent et ne dépensoit presque rien pour sa nourriture, son seul bonheur était d'amasser. Il n'avoit ni femme ni enfant; ses héritiers sont deux neveux, qui ne s'attendaient probablement pas à une pareille succession,

11. Turin. (Piémont)-Tumulte au théâtre d'Angennes (Voy. l'histoire, pag. 334.)

12. Paris. Cour royale. Question de droit criminel. Dans son audience d'hier, la cour de cassation, section criminelle, a jugé, sur la plaidoirie de Me Garnier, avocat de la femme Dubos, plusieurs questions fort importantes, savoir que le complice d'un crime peut être déclaré coupable, quoique l'accusé principal soit acquitte; que, dans le même cas, le complice doit être condamné à raison des circonstances aggravantes du fait principal, quand même il ne les aurait pas connues; enfin, qu'il n'est pas nécessaire que la liste des jurés contienne les prénoms de chaque juré; qu'il suffit que les autres désignations ne laissent aucun doute sur son individualité.

Un

13. Lyon. Trait singulier. Anglais logé ici à l'hôtel du Parc occupe beaucoup, depuis quelques jours,

la curiosité publique. Ce voyageur se nomme James Webb: c'est un gentleman jeune encore, et dont la for tune peut s'élever à plus d'un millios de revenus. Il en fait un généreux emploi, et si ses largesses ne sont pas toujours réparties avec un égal disternement, c'est qu'elles sont tour tour l'effet du pur caprice ou de dis positions vraiment bienfaisantes. On raconte que, se rendant de Lons-le Saulnier à Lyon, sa voiture versa an pont de Messia; et que cette chute, qui pouvait être plus dangereuse, lui occasionna d'assez graves contusions En mémoire de cet évènement, il a fait élever à ses frais, sur le lieu même, une colonne entourée d'une balustra de. Dans une de nos villes du Nord, il a donné, pendant le temps qu'il! a résidé, 600 fr. par jour aux hospi ces. Les distributions qu'il faisait de pièces de menue monnaie, parmi les quelles se trouvaient quelques écus de cinq francs, ne se sont renouve lées que deux fois, au grand désappointement des décrotteurs et des mendians qui se réunissent habituellement sur la place des Terreaul L'autorité, pénétré de l'inconvenance de ces rassemblemens, que grossissa

encore

un certain nombre d'eisik spectateurs désintéressés, a pris da mesures pour qu'ils ne fussent p tolérés plus long-temps. En conse quence, M. James Webb est part le 12 pour Marseille, fort méconten de ce qu'il n'était pas permis en Fra ce de jeter son argent par la fenêtre.

14. Paris. Cour d'assises. Jugement de l'affaire Adam et Fayolle, relate aux troubles de juin.-Voyez l'An2, p. 1820, p. 783.)

Idem. Magdebourg (Prusse.) Saicide singulier. Il vient de se passer, à la représentation de Dom Carlos & Schiller, un évènement des plus tra giques; M. Fabricius, directeur du théâtre, remplissait dans cette piece le rôle du marquis. Au moment où personnage doit être tué d'un coup de pistolet tiré au travers des grille de sa prison, le malheureux Fabricius s'est traversé lui-même le cœur d'une balle, et il est tombé sur le théâtre sans proférer une parole.

16. Paris. Théatres.--La comédie française a célébré hier soir le ceni

quatre-vingt-dix-neuvième anniversaire de la naissance de Molière par la représentation du Tartufe et du Malade Imaginaire. L'intérieur de la salle n'offrait pas aux regards une seule place vide, et deux cents spectateurs paysans encombraient les coulisses. Après la réception, les docteurs des deux sexes ont déposé chacun une couronne de laurier au bas de l'estrade sur laquelle était élevé le buste de =Moliere; et, au moment de la chute du rideau, tous ont élevé au-dessus de l'image du grand homme les palmes, symboles de sa gloire et de son immortalité. Le spectacle a fini à minuit, et la recette s'est élevée à 6,000 fr.

-Il n'est pas hors de propos de consigaer ici qu'un M. Beffara vient de recueillir les preuves authentiques qui fixeront désormais toutes les opinions sur l'anniversaire de la naissance de Molière, et sur son véritable domicile, Il parait démontré que Molière est né le 15 janvier 1622, et non pas 1620, comme on l'avait cru jusqu'ici sur la foi de Voltaire et d'un grand nombre de biographes; que la maison de ses parens était située rue Saint-Honoré, et non rue de la Tonnellerie; que sa mère s'appelait Marie Crésé, et non pas Anne Boutet ou Boudet ; et qu'enfin son nom de baptême n'est pas JeanBaptiste, mais Jean, tout court. Les recherches auxquelles a dù se livrer M. Beffara pour établir tous ces faits Dont donné des résultats trop positifs pour qu'il soit possible de conserver le 55 plus leger doute.

la

17. Reims. (Extrait d'une lettre.) Missions. — • M. l'abbé de ForbinJanson a fait dans cette ville une mission dont aucune autre en France n'égale l'éclat et le succès. Le jour de la plantation de la croix (14 fevrier), garde nationale sous les armes, et une musique triomphale annoncèrent cette pieuse cérémonie. Une procession de huit mille personnes suivait et précédait la croix. Cent curés des villages voisins les missionnaires toutes les autorités de la ville, tout son clergé, et les évêques de Soissons et d'Amiens entouraient la croix. Appuyée sur une énorme charpente, haute de cinquante-deux pieds, et du poids de douze mille livres, elle était Boulevée et portée par des divisions de

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deux cent cinquante hommes, qui se relayaient sous ce noble fardeau. Elle dominait sur les flots de population de la ville et des campagnes, comme un vaisseau amiral domine sur les flots de la mer. Elle passa sous quatorze arcs de triomphe; plus de soixante-dix mille ames faisaient retentir les airs de cantiques, des cris de vive la Croix ! vivent la France et les Bourbons!............... »

Au commencement de cette mis

sion, au moment où la piété des Rémois se manifestait par des preuves si éclatantes, à la troisième prédication qui avait lieu dans l'église de SaintRemi, trois jeunes gens qui se trouvaient dans le choeur auprès de l'autel, excitèrent l'un d'eux, par un parí sacrilege, à une action grossière que la délicatesse de notre langue ne nous permet pas d'exprimer. Ce malheureux, qui d'ailleurs appartient à une famille honnête et justement considérée, accepte le pari, monte sur l'autel, et là, par une execrable infamie, il insulte à la décence publique, et à la sainteté du temple et de l'autel. Il est arrêté presque sur le fait. Nous laissons à nos lecteurs le soin de juger à quel point s'éleva l'indignation publique. Heureusement sans doute ce miserable jeune homme était sous la protection même de la religion et de la société qu'il venait d'outrager. Il fut arrêté et conduit en prison. Le curé de Saint-Remi fit démolir l'autel profané; et, par une resolution spontanée, tous les paroissiens voulurent contribuer à l'érection d'un autre autel. Le pauvre et la veuve apporterent le denier de l'Evangile. L'affaire a été jugée aujourd'hui. Le coupable a été condamné au maximum de la peine, 500 francs d'amende et six mois de prison.

18. Saint-Denis (Seine.) Audace d'un voleur. - Un nommé Cronier, déjà frappé de plusieurs jugemens infamans, avait été arrête pour un nouveau vol qu'il avait cominis dans nos environs. Il fut conduit chez le juge l'instruction, qui, après l'avoir interrogé, dit à deux gendarmes qui l'avaient amené: Reconduisez monsieur. Cet homme, profitant habilement de l'expression honnète dont le juge s'étail servi, dit aux gendarmes : Je suis

acquitté, il est inutile que vous me reconduisiez jusque chez moi; ainsi, messieurs, je vous remercie de votre peine, j'ai l'honneur de vous saluer. Et de suite il gagne la rue et se sauve. L'erreur des gendarmes ne tarda pas à être reconnue; la police se mit à la recherche, et il a été arrêté de nouveau et remis entre les mains de la justice.

20. Paris. Cour royale. Affaire du chevalier Desgraviers contre la liste civile. Après de longues et savantes plaidoiries entre Me Dupin, avocat de M. Desgraviers, et l'avocat-général Quéquet, la célèbre cause entre la liste civile et M. le chevalier Désgraviers, au sujet de la vente faite du domaine de l'Isle-Adam par le dernier prince de Conti, en 1783, vient d'être décidée. Par arrét rendu le 19, la cour a admis les prétentions du chevalier Desgraviers. Ses motifs sont que S.A. R. MONSIEUR, aujourd'hui S. 'M, Louis XVIII, a été originairement acquéreur, qu'il n'y avait point eu de reserve de déclaration de command, et que la retrocession faite au roi Louis XVI, hors la présence du prince de Conti, n'avoit point exprimé de novation aux droits des parties; qu'il ne se trouve également aucune altération ni dérogation dans les actes postérieurs; que le fait allégué, que S. A. R. MONSIEUR n'a point profité de l'acquisition, ni particulièrement de la réserve d'usufruit, ne peut ètre d'aucune consideration au procès, attendu que la valeur des actes ne dépend point des circonstances de perte ou de gain.

Que les moyens de confusion, de déchéance, etc., introduits par les lois de la révolution, ne peuvent, sans violer les principes de la légitimité, ètre applicables aux princes de La famille royale, sauf les droits acquis aux tiers.

Qu'enfin la réunion au domaine de l'Etat des biens particuliers du prince qui monte sur le trône, ne peut avoir pour effet de détruire les droits des créanciers; qu'il résulte seulement de cette réunion une double action au profit du créancier, l'une contre l'Etat, l'autre contre le roi, comme tenu personnellement de ses propres dettes,

En conséquence, la cour a co damné la liste civile au paiement des un million 400,000 fra mes restant duş en capital sur le prix du domaine de l'Isle-Adam, et de 371,000 pour les intérêts.

21. Célébration de l'anniversaire de la mort de Louis XVI.

22. Paris. Comète.-M. Nicollet, astronome à l'Observa toire royal, a découvert une cométe très-petite, faible de lumière, sans noyau apparent, mais ayant une queue d'environ un demi-degre; elle était invisible à l'œil nu. M. Nicollet l'a trouvée dans le carré de Pégase, près de l'étoile que l'on désigne par la lettre gamma cette constellation.

dans

Idem. Ponts et Chaussées. -D'a près les rapports de l'administration des ponts, il est passé en 1820, sur les trois ponts des Arts, de la Cité et da Jardin des Plantes, un million cent soixante-neuf mille quatre cent quatrevingts personnes de plus qu'en 1812, année où les produits de ces pons avaient été le plus considerables, quatre cent vingt-deux mille huit cent vingt de plus qu'en 1818.

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23. Marseille. Suicides.-Un triple suicide vient d'avoir lieu dans l'ile de Corse. Trois demoiselles, dont l'une appartenait à une des familles les plus respectables d'Ajaccio, ont trouve dans une mort volontaire le moyen de se soustraire à un mariage qui contrariait leurs inclinations. Une de ces infortunées s'est poignardée, les deux autres se sont asphyxiees. Ajaccio ava été, le 7 janvier, le theatre d'un evene ment encore plus désastreux. Un mai chand avait réuni, au second étage de sa maison, environ soixante parts ou amis pour les fiançailles de sa fille. Tout à coup une poutre casse, le pla fond s'enfonce et entraine dans sa chute le plancher du premier étage, et les convives tombent, avec les menbles et les décombres, dans une bontique au rez-de-chaussée. Cinq person nes y ont perdu la vie, vingi autes ont été blessées plus ou moins grave

ment.

27. Explosion d'un pétard a Tuileries. -(Voyez l'histoire, pag. 15, etc...)

- Le premier bal de Coulon dont on attend toujours l'ouverture avec

tant d'impatience, acu liet hier, et il a été, ainsi que les années précédentes, le rendez-vous des étrangers de distinction, des jeunes gens les plus à lá mode de Paris, et des plus jolies actrices de nos premiers théâtres. 'Avec une pareille composition, comment ne pas passer une nuit charmante ? Nous disons une nuit, car on ne peut se présenter an bal de Coulon avant onze heures du soir; et l'aube matinale a déjà blanchi le faite des maisons lorsque l'on consent à se retirer chez soi.

à-fait converti; le jour de l'abjuration est fixé; le néophite prend pour par rain le premier marguillier de la paroisse, et la sœur supérieure de l'hos pice sera la marraine.

Le jour de l'Epiphanie fut choisi pour la cérémonie. Le maire, le juge de paix, son greffier y assistèrent Après il dina chez son parrain avec sa marraine. On fit une collecté pour le nouveau converti, et elle fut trèsproductive. Il avait en portefeuille un billet de mille francs qui n'était payable que dans quelques mois; son 30. Cour d'assises' d'Orléans. parrain eut la bonté de le luiescompter. Aujourd'hui la cour d'assises d'Or- Mais quelques jours après il disparut leans a jugé l'affaire déjà ancienne des subiteinent; on prit des renseignemens editeurs de journaux qui publièrent sur l'effet escompte, on reconnut qu'il dans le temps le prospectus de la sous- était faux. Mais il n'était plus temps. cription connue sous le nom de Sous-On en fut pour la dénonciation de l'escription nationale. Les prévenus croc à la justice. étaient M. Bidault, éditeur du Constitutionnel; M. Gaubert, éditeur du Courrier; M. Foulon, éditeur des Lettres Normandes, et M. Bert, éditeur de l'Indépendant. Après une discussion fort longue, dans laquelle l'accusation a été soutenue par M. l'avocat-général Russeau, la cour a condanine M. Bidault à huit mois de prison et à 4,000 fr. d'amende; MM. Foudon et Gaubert à deux mois de prison et à 2,000 fr. d'amende, et M. Bert a un mois de prison et à 1,000 francs d'amende.

31. Soissons. Escroquerie.-Unquidam arrive dernièrement dans une pe tite ville deces environs ; il se disait mifitaire réformé, ci-devant sergent-major, ayant quatorze ans de service; il semblait tellement affaibli par les souffrances de toute espèce, qu'on le fit entrer à l'hospice de cette ville. A peine eut-il passé quelques jours, qu'il fait confidence aux sœurs qui le soignent qu'il est protestant et fils d'un calviniste en Suisse; mais la charité, dont il reçoit tant de marques, commence à le faire chanceler en faveur de la religion catholique. Les bonnes sœurs redoublent de soins; it leur dovne chaque jour quelque espérance de plus; enfin il déclare formellement qu'il vent entrer dans le giron de Véglise. M. le curé se rend auprès de tur; if le trouve déjà assez instruit; ls parlent latin ensemble; il dispute iblement, il se rend; le voila tout

FÉVRIER.

1. Rome. Brigands. - Dans la nuit du 23 janvier, une bande composée de dix-huit brigands s'est emparée d'un college aux environs de la ville de Terracine, et emmenaient avec eux sur les montagnes les professeurs, les écoliers et les domestiques, formant environ trente personnes en tout, lorsqu'ils furent attaqués par un gendarme aussi courageux que téméraire. Plusieurs coups de fusil furent tirés dans les ténèbres; le gendarme fut tué, le vice-recteur du college blessé mortellement, et deux écoliers blesses aussi, mais légèrement. Pendant cette mêlée, un professeur et un domestique s'échapperent et allèrent infor mer les magistrats de Terracine de l'événement; ils mirent aussitôt la troupe de ligne et les chasseurs du pays à la poursuite des brigands et de leurs prisonniers; mais ceux-ci étaient déjà cachés dans les montagnes.

Le 24, les brigands relâchèrent deux écoliers et le portier, en les chargeauft d'apporter des lettres aux parens des autres écoliers, dans lesquelles ils lente demandaient 72,000 écus romains de rançon, qui furent ensuite réduits à 30,000. On n'osait pas aller attaquer les brigands, quoique l'on connût le lieu de leur retraite, parce qu'ils avaient annoncé qu'ils tueraient les jeunes gens à l'aspect du premier gendarme. Il fallut dene se décider à leur

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