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ciales; celles de l'exécution du traité des Florides; l'amélioration des finances, les progrès des manufactures et des travaux entrepris pour la défense ou la prospérité de la république, etc....

Quelques jours après ( 10 décembre ), le secrétaire de la trésorerie (W. H. Crawford) mit sous les yeux du congrès son rapport annuel, dont l'aperçu donnera au lecteur une idée nette des finances des Etats-Unis.

D'après ce rapport, la dette publique non rachetée, qui s'élevait, avant 1812, à....

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20,570,627 dol. 12 cent.

92,636,095 84

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21,012,937

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Pour 1821 (d'après le produit des neuf premiers

mois) à . Ce revenu, consistant presque en totalité en droits de douanes, avait souffert en 1819 une dépression qui se fit sentir davantage en 1820, et qui fut à son périgée dans le premier quartier de 1821... Le malaise qui s'ensuivit influa sur la vente des terres de l'Etat, dont on fut obligé de retarder les paiemens. Un acte da congrès, en date du 3 mars 1821, avait autorisé un emprunt de cinq millions de dollars, qui a été souscrit à 5 59/100 d'interêt, et employé en grande partie à la conversion d'annuités à 6 pour cent er annuités à 5. Ces opérations ont été consommées avec avantage pour le trésor et sans gêne pour le commerce. Enfin le produit des droits s'étant relevé dans les trois derniers quartiers de 1821, il devrait rester au trésor, au 1er janvier 1822, un excédant de 1,777,648 dollars 58 cent. sur les dépenses estimées, d'après celles des neuf premiers mois, ainsi qu'il suit :

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Mais, attendu qu'il reste une charge sur l'exercice de 1821 de 2,268,611 dol. 28 cent. dans la balance des appropriations, il en résulte, sur l'exercice de 1821, un déficit réel de 490,962 d. 70 c. Dans cet état de choses, le secrétaire du trésor proposait d'établir le budget de 1822, ainsi qu'il suit :

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d'où résulterait un excédant de recette de 1,162,338 d. 20 c., lequel, en déduisant la différence laissée à la fin de 1821 entre la balance du trésor et celle des appropriations, montant à 490,962 d. 70 c., devrait être réduit à 671,375 d. 50 c.

A la fin de son rapport, le secrétaire du trésor annonçait l'es→ pérance que les dépenses de 1823, 1824 et 1825 n'excéderaient pas celles de 1822; qu'il y aurait à rembourser, en 1825, la dette contractée dans les années 1812, 1813, 1814 (24,000,000 empruntés à 6 p. 100, réduits en 5 p. 100); mais qu'il y avait lieu d'espérer un accroissement considérable dans le revenu; ou que, si l'on était trompé dans ces espérances, on pourrait faire face aux charges, soit par une augmentation de droits, soit par la réduction du sinking-fund.

Telle était au mois de décembre la situation des États-Unis,

dont le message du président donnera, sous d'autres rapports, une idée plus complète. (V.l'Appendice.)

SAINT-DOMINGUE.

Tout odieuse qu'était la tyrannie de Christophe, elle avait pourtant laissé des regrets et des intérêts profondément blessés par le triomphe de Boyer. Ceux mêmes qui avaient conspiré contre le tyran n'aspiraient peut-être qu'à le remplacer. Déjà façonnés aux honneurs de la servitude, ils n'avaient dépouillé qu'à regret les titres et les cordons dont Christophe les avait décorés; et à peine Boyer était-il retourné au Port-au-Prince, qu'ils résolurent de renverser sa république. D'abord ils travaillèrent à rallumer les vieilles haines des noirs contre les mulâtres; ils représentèrent ceux-ci, qui dominaient dans la république, comme des amis secrets de la France, à laquelle ils étaient disposés à vendre la liberté et à livrer leurs frères. Des régimens noirs furent séduits. Richard, ci-devant duc de Marmelade, à qui Boyer avait laissé le gouvernement du Cap, était à la tête de cette conspiration, dont le but était d'exterminer les blancs et les mulâtres, et de rétablir l'empire de Dessaline et de Christophe. Elle devait éclater à la fin de février sur plusieurs points à la fois ; au Cap, aux Gonaïves, à Saint-Marc et au quartier de l'Artibonite mais la précaution que le président Boyer avait prise l'année dernière de disséminer les troupes du midi et du nord en amortit les effets.

A l'instant où le mouvement allait éclater au Cap par l'incendie de la ville, le 25 février, le général Magny, ayant rassemblé à la hâte des soldats fidèles, fit arrêter Richard et trois de ses officiers, qui furent sur-le-champ envoyés, sous escorte, au Portau-Prince, où ils ont été jugés et fusillés. A Saint-Marc, un colonel Paulin avait déjà séduit son régiment et levé l'étendard de la révolte, quand le général Marc se présenta devant lui avec quelques troupes. Il fut bientôt abandonné de ses soldats. Mais aux Gonaïves, les insurgés, dirigés par les généraux Dossons et Joseph-Jérôme, furent pendant plusieurs jours maîtres du pays, et en chassèrent les républicains : le président s'y rendit es

personne à la tête d'une petite armée. La promptitude de sa marche déconcerta les rebelles; ils se dispersèrent devant lui : Dossons fut arrêté, les autres se sauvèrent. Boyer fit faire justice des chefs (Richard, Dossons, Romain, etc.), pardonna aux autres, publia une proclamation (8 mars) pour ramener les hommes égarés et justifier son gouvernement, et tout rentra daus Fordre.

Le 9 août, le président £t l'ouverture de la cinquième session de la chambre des représentans des communes par un discours où il rappela l'heureuse réunion qui avait eu lieu, la dernière conspiration qui avait empêché de convoquer les communes de l'Artibouite et du Nord pour la nomination des représentans. D'ailleurs il annonçait l'état prospère des finances et l'amélioration de la culture; il rendait hommage au dévoûment de l'armée, et invitait la chambre à s'occuper du code haïtien. Cette session, qui dura environ trois mois, a été close, le 14 novembre, par un discours de son président, qui donne une idée générale des travaux de la première législature.

Il était difficile, au milieu de ces agitations, que la partie espagnole abandonnée à elle-même y restât long-temps étrangère. Quoiqu'il eût été déclaré par le 40° article de la constitution haïtienne que l'île d'Haïti, avec les îles adjacentes et indépen dantes, constituait le territoire de la république, cependant depuis l'attaque de Santo-Domingo par Dessalines, en 1864, les Haïtiens n'avaient fait aucune entreprise de ce côté. Même après la mort de Christophe et la réunion des provinces du nord, quelques députés de la partie espagnole ayant été envoyés à Boyer pour lui proposer de faire de toute l'ile une fédération, il avait rejeté leurs ouvertures et contenu le zèle de ses officiers, pour ne pas s'attirer d'affaires avec les puissances de l'Europe. Cependant l'Espagne étant dans l'impuissance de pourvoir aux besoins et à la défense de cette colonie, les principaux habitans résolurent de se soustraire à l'autorité de la métropole, et le 1er décembre, de concert avec leur capitaine-général, leur chef politique et tous leurs magistrats, ils publièrent le manifeste de leur indépendance. Mais ils n'étaient pas également d'accord sur le choix de l'Etat auquel Annuaire hist. pour 1821.

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il fallait se joindre. Ceux de Santo-Domingo voulaient faire partie de la république de Colombie, et ils en arborèrent d'abord le pavillon; ceux de Santiago, plus agriculteurs que commerçans, situés dans la partie centrale de l'ile et près des frontières haïtiennes, préféraient s'unir à leurs voisins; et dans la junte provisoire qu'ils avaient créée, ils décidèrent, le 25 décembre, d'envoyer à Boyer une députation chargée de lui remettre et d'appuyer un mémoire où, désayouant toute idée de confédération avec Columbia, ils demandaient à faire partie intégrante de la république d'Haïti. L'histoire de l'année prochaine dira comment ce parti l'emporta.

COLONIES ESPAGNOLES.

Cette Colombie, dont Santo Domingo réclamait l'appui, n'avait pas encore d'existence politique aux yeux des vieilles puissances de l'Europe; mais elle venait de faire un pas de géant vers son indépendance.

D'après l'armistice du 25 novembre dernier, le libérateur Bolivar avait envoyé en Espagne M. Zéa et deux autres commissaires pour y traiter d'une paix définitive. On a vu que cette négociation n'avait encore eu à la fin de l'année aucun résultat. Le rapprochement ne s'opérait pas non plus en Amérique entre les parties belligérantes. Quelques différends s'étaient élevés entre les Espagnols et les indépendans pour des violations prétendues de l'armistice. Des deux côtés on se plaignait que le parti contraire profitât de la paix pour pratiquer des intrigues........... Enfin, le 10 mars, Bolivar écrivit de son quartier-général de Bocono de Truxillo au général de la Torre, commandant en chef de l'armée espagnole, qu'il lui était impossible, à raison de l'augmentation du nombre des malades, de la disette des provisions et de la rareté des bestiaux qui se faisaient sentir dans son armée, de soutenir plus long-temps la prolongation de l'armistice; qu'il ne pouvait hésiter entre l'issue douteuse d'une campagne et la perte certaine de l'armée colombienne par la peste et par la famine; qu'il était de son devoir de faire la paix ou de combattre. Ainsi il sommait le général espagnol d'autoriser ses commissaires (Santorio et Espe

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