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un traité de paix fait avec l'iman de Senna, qui assure aux Anglais le repos de ces tribus et de grands avantages commerciaux.

Au commencement de l'année, on parlait de faire la guerre aux émirs de Sinde, sous prétexte d'une incursion faite en représailles du meurtre d'un de leurs ambassadeurs (Wakeel), tué par méprise, ou peut-être en effet pour étendre les frontières de l'Inde britannique jusqu'à l'Indus. Cependant il ne paraît y avoir eu d'autre action dans cette partie de l'Inde qu'un petit combat livré, le premier octobre, à côté de Mongroule, entre le lieutenant-colonel Maxwell et l'un des chefs (Maharao-Kishmore-Sing), qui a perdu deux canons et deux cents hommes.

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nances.

CHAPITRE XII.

AFRIQUE.Guerre civile dans l'Empire de Maroc. — AMÉRIQUE. — EtatsUNIS. - Réélection du président James Monroë.- Discours d'installation. -Prise de possession des Florides, et querelles à ce sujet. Admission de l'Etat du Missouri dans l'Union. - Ouverture de la session du congrès. — Message du président.-Rapport de la trésorerie sur la situation des fiSAINT-DOMINGUE.-Conspiration.—Session législative. — Révolution dans la partie espagnole. COLONIES ESPAGNOLES.-Nouvelle-Grenade et Venezuela. — Rupture de l'armistice entre Bolivar et la Torre. Ouverture de la session du congrès de la Colombie.-Victoire de Calaboso. -Prise de Caraccas, Laguira, etc. O Constitution de la Colombie. Clôture du congrès. — MEXIQUE.—Etat du pays.-Déclaration d'Iturbide. Soulèvement des provinces. - Déposition du vice-roi Apodaca. — Election de Novella.-Arrivée d'O’donoju àla Vera-Crux.-Siége de cette ville par Santa-Anna. Entrevue d'Iturbide et d'O'donoju. — Convention de Cordova. - Déclaration de l'indépendance du Mexique. — Entrée d'Isurbide et d'O'donoju à Mexico. Formation de la junte et de la régence. - Convocation d'un congrès. PÉROU. Etat des parties belligérantes.— Déposition du vice-roi Pezuela. — Opérations militaires. — Armistice. Reprise des hostilités. Prise de Lima. — Retraite des royalistes dans la province de Xauja. — Prise de Callao. -- Gouvernement établi par SaintMartin à Lima. - Divisions entre Saint-Martin et lord Cochrane.-CHILI. Etat du Pays.-BUENOS-AYRES. Suite de la guerre.-Défaite et mort de Ramirez. Pacification des provinces de l'Entre-Rios.-Gouvernement de Buenos-Ayres.

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AFRIQUE.

OUTRE les événemens qui se rattachent à l'histoire de la Turquie, celle de l'Afrique offre, dans l'empire de Maroc, la suite de cette guerre allumée l'année dernière par la révolte de MuleyIsmaïl, neveu de l'empereur régnant, Muley-Soliman. Après plusieurs avantages remportés sur les troupes de son oncle, MuleyIsmaïl ayant été trouvé mort dans son palais à Tétuan, les chefs de son armée, trop compromis dans la révolte pour espérer leur pardon, mirent à sa place son frère Muley-Seid ou Yezid, qui se

trouva bientôt à la tête de trente mille hommes. Suivant des rapports auxquels on ne peut ajouter une foi entière, après avoir remporté une victoire le 9 juillet, dans un endroit nommé Palmana, entre le vieux et le nouveau Fez, il fut défait lui-même par son oncle en personne à Géféraz sur la Guarga; ce qui ne l'a pas empêché, après avoir disparu quelque temps de la scène, de rentrer au nouveau Fez, à la tête de quinze à seize mille hommes. Le reste de l'empire paraissait alors soumis à l'autorité de MuleySoliman. C'est tout ce qu'on sait de cette guerre et de ce pays, qu'il faut se hâter d'abandonner pour une terre plus heureuse et plus digne de nos regards.

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Deux grands événemens marquent le commencement de l'année pour les États-Unis ; la ratification du traité de cession des Florides, donnée par le congrès, le 22 février 1821; et l'installation du président réélu, James Monroë, faite le 5 mars dans la chambre des représentans. Le discours qu'il prononça dans cette cérémonie simple et touchante offre un tableau de la situation des Etats durant la première administration de James Monroë; il rappelle le résultat de la dernière guerre et les bienfaits de la paix; il expose les avantages de l'acquisition des Florides. « On ne peut y attacher trop d'importance, dit-il; elle assure aux EtatsUnis un territoire d'une grande valeur, surtout sous le rapport des intérêts de l'union; elle ouvre à plusieurs de nos Etats un libre passage vers l'Océan; elle nous met à l'abri des incursions de plusieurs tribus indiennes ; elle nous donne des ports excellens sur le golfe du Mexique, même pour les vaisseaux de haut bord; elle débouche enfin le Mississipi et d'autres grands fleuves, par lesquels vont désormais s'écouler librement les riches productions de nos provinces occidentales. Enfin les Etats-Unis jouissent maintenant d'une souveraineté incontestée depuis Sainte-Croix jusqu'à la Sabine. » Quant aux tribus d'Indiens encore enclavées dans le territoire des Etat-Unis, le président témoigne quelques regrets sur le système qu'on a suivi à leur égard. On les a traitées comme

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des nations indépendantes, sans qu'elles eussent de prétentions à en soutenir le rang. Cette distinction a flatté leur orgueil, retardé leur civilisation, et en plusieurs circonstances préparé leur destruction. Il vaudrait mieux abolir ce vain droit de souveraineté sur ce vaste territoire qu'ils ne peuvent cultiver, et leur distribuer, pour eux et leur postérité, des portions de terrain, en assiguant à chaque tribu, pour le territoire cédé, un fonds permanent destiné à l'entretien de leur gouvernement, à leur instruction dans les arts agricoles, à leur subsistance, jusqu'à ce qu'ils pussent y subvenir par leur travail. Quant à la situation intérieure de l'Etat, le président ne dissimulait point au congrès que la dépression du prix des productions du pays n'eût considérablement diminué les revenus...; mais il avait une perspective d'amélioration : la dette publique rachetée s'élevait à 67 millions de dollars, les ressources du pays étaient immenses, et sa prospérité fondée sur une constitution libre, sur le dévouement des citoyens, sur la perfection des institutions, dont le mouvement s'opérait avec un ordre et une harmonie qui commandaient l'admiration et le respect du monde civilisé.

Après ce magnifique éloge, le président promettait de remplir avec le même zèle, et dans le même esprit qui lui avait mérité la confiance de ses concitoyens, les fonctions de la haute dignité à laquelle il était rappelé, et il prêta le serment de fidélité à la constitution.

On attendoit avec impatience la remise des Florides, où les Espagnols n'occupaient que Saint-Augustin et Pensacola; enfin, le 17 juillet, les autorités et la garnison espagnoles, au nombre de 6 à 700 hommes, évacuèrent la dernière place, dont le général Jackson prit à l'instant possession au nom des Etats-Unis. Il n'y avait dans les deux résidences de Saint-Augustin et de Pensacola, ni police, ni administration municipale. Tous les pouvoirs étaient réunis dans les mains du gouverneur et de l'alcade. Le général Jackson y créa un conseil municipal composé d'un maire et de six aldermen, dont trois habitans du pays et trois Américains. Il y établit la justice de paix et le jury; mais en même temps il mit

dans son administration une sévérité qui fit regretter aux habitans l'arbitraire complaisant de leurs gouverneurs.

D'après le traité de cession (art. 2), les archives et papiers du gouvernement des deux provinces devaient être remis au commissaire des Etats-Unis. A cet égard il s'éleva une querelle entre le général Jackson et le colonel Callava, ex-gouverneur de la Floride orientale, sur certains papiers que le colonel avait retenus et que le général Jackson réclamait, prétendant, l'un qu'ils appartenaient au gouvernement espagnol, l'autre qu'ils faisaient partie des titres et des archives de la Floride. A la suite de ces débats, le général Jackson fit mettre le colonel en prison (22 août), et ordonna à tous les officiers espagnols de sortir avant le 3 octobre du territoire des Florides, où il les accusait de fomenter des troubles... Le colonel protesta contre la violence, les officiers réclamèrent, les habitans se plaignirent, le ministre d'Espagne à Whasington quitta la résidence, on porta plainte devant le congrès; il en résulta que le général Jackson donna sa démission, et que les Florides furent plus tranquilles.

D'autres difficultés, relatives à l'admission du Missouri dans l'Union, venaient d'être aplanies ( Voyez l'Annuaire pour 1820, page 535). Il avait été convenu, avant la séparation du congrès, de reconnaître l'admission du Missouri, à condition que la législature de cet Etat ferait une déclaration portant qu'aucune partie de sa constitution ne priverait un citoyen des autres Etats de l'Union des priviléges et immunités dont ils jouissent d'après la constitution fédérale. Cette condition ayant été remplie le 26 juin par une délibération de l'assemblée du Missouri, le président des États-Unis a fait publier, par une proclamation du 10 août, que l'Etat du Missouri était admis dans l'Union.

Le 5 décembre, à l'ouverture de la session du congrès, le président lui adressa son message ordinaire sur la situation générale des Etats de l'Union. Il y expose, avec plus de détails et de clart que nous ne pourrions le faire, les actes généraux de l'administration, les difficultés existantes entre les Etats-Unis et quelques pays étrangers (surtout la France ) pour les relations commer

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