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avec des sous-officiers de divers corps et d'autres individus, paraissaient avoir formé le projet de s'emparer du château de cette ville, et de proclamer Napoléon II ou la république. Ce complot fut déconcerté par l'arrestation de huit à dix conjurés ( 23 décembre), qui furent traduits devant un conseil de guerre et condamnés à des peines plus ou moins sévères. Ce n'était que le prélude d'une tentative plus hardie, dont le récit n'appartient pas à l'histoire de cette année.

Ainsi le ministère nouveau commmençait sa carrière au milieu des préventions, des inquiétudes, des orages et des complots qui s'annonçaient au-dedans, sur les frontières et dans plusieurs Etats voisins, où l'on trouvera encore quelques renseignemens à recueillir pour notre histoire.

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HISTORIQUE UNIVERSEL,

POUR 1821.

SECONDE PARTIE.

HISTOIRE ETRANGÈRE.

CHAPITRE PREMIER.

ALLEMAGNE. DIETE Germanique. -Loi organique sur la constitution mililaire de la confédération. Difficultés entre la Russie et le duc d'AnhaltKöthen.-Convention de Darmstadt pour la navigation de l'Elbe.-Affaires diverses. — AUTRICHE.- Affaires extérieures. Intérieur. Révolte de paysansen Moravie.-Edit de conscription. -Mesures contre les Carbonari. -Emprunt. - Rapport sur l'extinction de la dette. — PRUSSE.-Conspiration. Budget de l'Etat. Voyage du roi dans le grand duché du BasRhin. Mesures contre les étudians. - Bulle du saint-siége pour la cirConscription des siéges épiscopaux.-Commission pour la rédaction d'une constitution.-BAVIÈRE.-Agitations. Cures du prince abbé de Hohenlohe. - Publication du concordat de 1817.-WURTEMBERG. —Suite de la session des Etats.-Affaire de M. List. Travaux des Etats.-BADE. Réunion des communions évangéliques. — Hesse – DAKMSTADT. — Clôture des Etats. HESSE-CASSEL. Mort de l'électeur Guillaume Ier.Changement dans l'administration. SAXE.-Diete. Résultat de ses travaux.-Constitution donnée dans le duché de Saxe-Cobourg-Saalfeld. HANovre. Différends dans l'assemblée des Etats. Arrivée et séjour du roi d'An

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gleterre à Hanovre.

DIETE GERMANIQUE.

De tous les objets soumis à la délibération de la diète germani

que, il n'en est ni de plus difficile, ni de plus important que l'organisation militaire de la confédération. Depuis six ans qu'on s'en

occupe, elle n'est pas achevée, nous en avons fait entrevoir les causes. Nous avons exposé les bases de cette organisation telles qu'elles avaient été convenues entre les puissances prépondérantes (l'Autriche et la Prusse), et présentées le 12 octobre 1818, par le ministre président de la diète ( Voyez l'Annuaire pour 1818, pages 216, 218). On a vu les difficultés survenues pour la distribution des contingens (Annuaire pour 1819, page 268). Enfin, de tant de travaux préparatoires, de négociations et de discussions confidentielles, il est résulté un plan de constitution militaire qui a été adopté dans la quinzième séance de la diète, le g avril, comme loi organique de la confédération. L'armée fédérale est composée des contingens de tous les Etats de la confédération, levés d'après la formation de leur matricule. — Elle est divisée en plusieurs corps, en sorte que les puissances principales forment des divisions particulières, et que les puissances inférieures en population se réunissent pour former des contingens séparés. Le général en chef de l'armée doit être élu par la confédération chaque fois que le rassemblement de l'armée a été décidé par la diète, devant laquelle il prête serment, et à l'autorité de laquelle il est exclusivement soumis. D'ailleurs les Etats assez considérables pour fournir un corps, une division, une brigade, en nomment les commandans; et pour les divisions composées de plusieurs contingens, cette nomination appartient à la réunion des gouvernemens intéressés....... En général on a pris soin d'éviter jusqu'à l'apparence de suprématie d'un État de la confédération sur l'autre, d'après l'égalité légale de droits et de devoirs des coÉtats: et la diète seule décide de la force et du rassemblement de l'armée à mettre sur pied; mais là, plus qu'ailleurs, dominé l'influence décisive des puissances prépondérantes. Depuis, il a été décidé (dix-septième séance, 12 avril) que le contingent ordinaire de chaque Etat serait d'un centième de sa population,- que la proportion numérique de la cavalerie de l'armée fédérale serait du septième du nombre total de troupes de chaque contingent (1),

(1) L'armée de la confédération germanique, d'après l'organisation arrėtės

que ces contingens devraient être tenus au complet, même en temps de paix, et que le mode de leur levée serait laissé au choix des co-Etats. Quant à la construction de nouvelles forteresses dans le midi de l'Allemagne, soit défaut de fonds, soit faute d'accord entre les parties intéressées, rien n'en a été décidé. On commence à croire que l'état de la France permet d'ajourner tant de précautions.

Entre les réclamations soumises cette année à la diète germanique, il faut citer celles des acquéreurs de domaines westphaliens, toujours reproduites et toujours renvoyées à l'examen des puissances intéressées (la Hesse, la Prusse et le Hanovre ). - Celle de la ville de Brême, en discussion avec le duc d'Oldembourg, relativement à la navigation du Weser, qui a été conciliée, et celles de la commune israélite de Lubeck, qui demandait la prompte exécution de l'article 16 de l'acte fédéral et la médiation de la diète. De son côté la ville de Lubeck prétendait que les Juifs n'étaient pas fondés dans leurs griefs. La diète a décidé ( 15 mars), sur le rapport de M. le baron d'Aretin, ministre de Bavière, qu'il serait demandé des éclaircissemens au sénat de Lubeck sur l'état de possession des droits de la commune israélite, dans l'espoir qu'il ferait observer provisoirement envers les réclamans la justice et les lois existantes. C'est ici le cas de remarquer que dans

par la diéte, consiste en 301,637 hommes, dont 222,119 hommes d'infanterie de ligne, 11,694 de chasseurs, 48,090 de cavalerie, 21,717 d'artillerie, et 3,017 pionniers et pontonniers. Les contingens sont calculés sur la centième partie de la population des Etats confédérés, qui s'élève à 30 millions 163,483 âmes. Les corps d'armée sont au nombre de dix. L'Autriche forme les trois premiers, en fournissant 74,822 hommes; la Prusse forme les 4, 5e et 6e corps, comprenant 74,235 hommes; la Bavière, le 7o, avec 30,600 hommes; le 8e corps d'armée, Wurtemberg, 13,955, Baden 6,190, grand duché de Hesse 6,190, Francfort 479 hommes, etc.; le go corps d'armée, le royaume de Saxe 12,000, Hesse électorale 5,970, Nassau 3,028, Luxembourg 2,556 hommes, etc.; le 10 corps d'armée, Hanovre 13,054, Holstein 3,600, Brunswick 2,096, Mecklenbourg-Schwerin 718, Oldenbourg 2,179, Waldeck 519, LippeSchaumbourg 240, Lippe-Detmold 691, Lubeck 407, Brême 485, et Hambourg 1,298 hommes.

sa séance du 12 juillet, la diète a nommé une commission chargée de rédiger un projet pour l'amélioration de l'état civil des Juifs, combiné d'après les lois et règlemens existans, dans les divers Etats, sur les rappports de droit des Juifs.

On ne cite ces décisions, d'ailleurs si peu historiques, que pour donner une idée des délibérations les plus ordinaires; mais il s'y traita, cette année, une affaire plus grave à considérer, sous les rapports de droits d'État; elle vaut bien qu'on s'y arrête. Elle a montré tous les inconvéniens de l'extrême inégalité de forces entre les membres d'une fédération, et la difficulté d'y maintenir les relations amicales, d'y accorder les prétentions ou les intérêts des Etats avec ceux de la liberté du commerce et de la navigation des fleuves, stipulée par le congrés de Vienne, et d'arriver à cet état d'indépendance et de prospérité promis par les actes du congrés.

Les trois principautés de la dynastie Anbaltine situées sur la rive gauche de l'Elbe, et autrefois entre la Saxe et la Prusse, se trouvaient, par suite du congrès de Vienne et du démembrement de la Saxe, enclavées de toutes parts dans les États prussiens. Ils ne tardèrent pas à sentir les inconvéniens de cette enclave; la Prusse, en appliquant le nouveau système de ses douanes dans la partie de la Saxe qui lui était adjugée, était forcée, pour empêcher la fraude dans ses États, d'établir autour des possessions des princes d'Anhalt, enclavées dans son territoire, un cordon de douaniers que les localités rendaient difficile et coûteux, ou de frapper d'un droit de transit, équivalent aux droits de consommation établis par son nouveau tarif, les marchandises appartenant aux sujets des États d'Anhalt sur sa frontière extérieure. Elle prit çe dernier parti; mais en s'y décidant, elle offrit aux princes enclavés dans son territoire des indemnités proportionnées aux pertes qui en résulteraient pour eux, évaluées sur la quantité des produits consommés; en sorte qu'en apparence il n'en résulterait pour les sujets des princes enclavés d'autres inconvéniens que de payer pour leurs denrées au tarif et aux autorités de la Prusse, des droits dont le produit reviendrait indirectement à leur souve

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