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présentes que yceulx commandeur et religieux puissent acquérir en noz fiefs et seigneuries dudict Cliczon jusques à la somme de 100 livres de rente et au-dessoubz dont dès maintenant pour lors leur avons quicté et donné, quictons et donnons les ventes et honneurs et icelles 100 livres baillées et transportées auxdits commandeur et religieux nous sommes tenuz et avons promis et promettons garir et deffendre envers tous et contre tous (1).

En tesmoign de ce et affin que soit chose ferme et stable en perpetuel nous avons faict mettre nostre seel à ces présentes.

Donné en nostre chastel dudit Cliczon le XVIIIe jour de Febvrier l'an de grâce 1433. Ainsi signé Richard. Scellé en cire rouge (2).

L'expédition qui est du temps est signée de Manteau et Fonteneau.

AUMONERIE DE LA BÉNATE.

A vous monseigneur le seneschal de Nantes commys par le roy nostre sire par ses lettres patentes, etc... le 6 jour de juillet, l'an de grâce 1554... par lesquelles et par votre ordonnance, ainsi qu'est de nouveau venu à congnoissance à messire Jean Morisson prêtre chappellain d'une chappellenie fondée par deffuncte Catherine de Rays et déservie en la chappelle de Sainct-Anthoine de la Benaste, etc...

Tout premier remonstre et dict ledict Morisson audit nom comme MM. les gens du clergé de votre dit ressort... auroient par cy devant composé avecques ledit seigneur pour raison de ses dits francs fiefs, etc...

Et premier :

Six livres de rente tournois sur le village du Plessis Bauldry

(1) Garentir.

(2) Archives nationales, S, 4857.

en la paroisse de Sainct-Columbain, quelle rente est tenue du seigneur de la Benaste.

Item plus cinq hommées de pré ou environ sises ou marays de la Roche, nommés les Prez-Bureau, tenues de la seigneurie de Machecoul et sur quoy est deu au seigneur du Boys 18 deniers tournois de rente et peuvent valloir de rente ou revenu annuel audit chappellain environ 100 solz.

Item 20 solz monnoye de rente sur une maison size en la ville de Machecoul près de la porte de Sainct-Nicollas, joignant la rue qui conduict des petitz bancs, audit Sainct-Nicolas de Machecoul et maison à Mre Laurent Morisson et sa femme.

Item 2 sestiers seigle de rente, mesure de Benaste, sur la recepte de la seigneurie dudit lieu de la Benaste payable par les mains du recepveur de lad. seigneurie et peuvent valloir environ 100 solz de rente ou revenu annuel.

Pour cause de laquelle chappellannie et desdictes choses baillées pour l'entretenement, fondation et dotation d'icelle et dudit chappellain il doyt et est tenu dire troys messes par chacune sepmayne de chacun an en la chapelle de SainctAntheine de la Benaste, l'une d'icelles messes de SaincteCatherine, une aultre du Sainct-Esprit et l'aultre des Trépassez, etc...

A Nantes le ve jour de Decembre 1554, signé Morisson (1).

(1) Déclarations de 1554. Clergé, fo 88.

CHAPITRE II.

AUMONERIES

de Saint-Armel.

Saint Armel ou saint Arzel est un de ces nombreux anachorètes qui vinrent d'Outre-Mer peupler les solitudes. de la Bretagne. Childebert ayant témoigné le désir de le voir, il se rendit à la cour du roi de France, mais il n'y resta pas longtemps. A son retour, voyant une foule de malades qu'on portait sur son passage dans l'espoir d'obtenir leur guérison, il eut le bonheur de rendre la santé à plusieurs. Arrivé à trois lieues de Rennes, au lieu que lui avait donné le roi Judwal, il y édifia un oratoire qui est devenu Saint-Armel des Boschaux et y vécut entouré de quelques disciples (1). Plou-Arzel et Ploërmel gardent encore l'empreinte de son nom. Sa réputation, trèsrépandue en Bretagne, n'a pas franchi la Loire.

De tous les hôpitaux placés sous l'invocation de saint Armel, il n'en est que deux qui aient conservé le titre de leur fondation et ce ne sont pas, selon toute vraisemblance, les plus anciens. Le premier, dont je puisse certifier l'origine au lecteur, est de 1314. Ses débuts nous sont révélés par une ordonnance de l'évêque de Nantes rédigée

(1) Albert de Morlaix, p. 523 et 524.

de concert avec le chapitre de la Cathédrale pour assurer l'accomplissement des dernières volontés du duc Arthur dont ils étaient les exécuteurs testamentaires. Ce prince avait stipulé dans son testament qu'il voulait fonder une aumônerie au village de Rozet, en Plessé, au moyen d'une rente de 200 livres.

Les dispositions qui furent prises par l'autorité épiscopale sur les conditions de cet établissement comme sur le mode d'administration peuvent se résumer dans les articles suivants.

ART. I. L'aumônerie sera construite aux frais de la succession du duc et son successeur régnant permettra de prendre dans la foret du Gâvre tout le bois nécessaire aux édifices.

ART. II. L'assiette du revenu de 200 livres sera déterminée par les exécuteurs du testament à moins que le duc ne l'ait fait avant la fête de Noël prochaine.

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ART. III. L'aumônerie sera pourvue de lits, de linge, d'ustensiles et de tous les objets nécessaires sur les mêmes fonds elle sera gouvernée par un chapelain spécial, lequel sera assisté pour le service de la maison d'un laïc honnête, d'une matrone et même d'autres auxiliaires qui seront complètement dans sa dépendance.

ART. IV. Cette maison sera ouverte et offrira à coucher à tous les pauvres passants sains ou malades, pourvu que leur mal ne soit pas contagieux.

ART. V. Ils seront nourris au moins de légumes selon les ressources de la maison, les malades seront reconfortés et les femmes ne seront pas dans la même salle que les hommes.

ART. VI. - Le chapelain administrera les sacrements aux pauvres étrangers, il les enterrera au besoin. Il célébrera la messe tous les jours de la semaine pour le duc

de Bretagne et en cas d'empêchement il ne pourra pas. dire moins de trois messes par semaine. Le dimanche il ne pourra célébrer la messe avant la grand'messe sans la permission du curé de la paroisse avant d'avoir renvoyé les gens du pays. Il ne devra recevoir aucune offrande des paroissiens sans offrir une compensation au curé. Quant aux dons venant des étrangers il pourra les garder. Le curé ne percevra aucun droit sur les funérailles de ceux qui décéderont à l'hôpital du Rozet. Cependant en compensation des pertes que l'église paroissiale en souffrira l'aumônier paiera au recteur une rente annuelle de 60 sous le jour de Pâques de chaque année.

ART. VII. Le chapelain pourvu de cette charge sera tenu de résider sans pouvoir être dispensé. S'il use d'une dispense quelconque qu'il soit destitué par l'évêque, le chapitre ou le duc. Il lui est interdit d'accepter aucun autre bénéfice ecclésiastique sous peine de déchéance. Sur le revenu de 200 livres ci-dessus il lui est assigné une pension de 50 livres. Il aura aussi un logement convenable qui lui sera construit aux frais de la succession, en réservant toujours le reste de la dotation pour l'usage des pauvres ainsi que les acquisitions ultérieures.

ART. VIII. Quant au choix de l'aumônier il appartiendra d'abord aux exécuteurs testamentaires. Ils présenteront leur sujet à l'évêque qui l'acceptera sans contradiction, à moins d'empêchement légitime et après leur mort l'évêque de Nantes ou le chapitre de Saint-Pierre, présentera au duc deux ecclésiastiques prêtres parmi lesquels il en désignera un que l'évêque investira des fonctions de gouverneur de l'hôpital sans opposition. Dans cette nomination et cette présentation le présentateur et le collateur agiront suivant leur conscience, car il y va du salut de leur âme.

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