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une place égale dans la chapelle. Du prieuré qui dépendait de l'abbaye de Nieul-sur-l'Autize, il ne reste que les quatre murs; mais personne n'ignore que son domaine embrassait un grand pré et un clos de vigne de quatre hectares. Son cimetière fut un lieu d'inhumation pendant la révolution de 1793.

A une demi lieue de Machecoul, sur le bord du chemin de la Marne, on voyait autrefois une chapelle dédiée à saint Thomas, qui n'a pas laissé de souvenirs.

Le château de Saint-Thomas, situé près de l'abbaye, au Sud-Ouest de Saint-Etienne-de-Montluc et au bord des marais, a été construit sur les ruines d'une antique chapelle entourée d'un cimetière, dont les revenus étaient affermés 1,800 livres (1). Son temporel se composait d'un pré en Saint-Etienne et du tiers de toutes les anciennes dîmes de Cordemais.

Sur le prieuré de Saint-Thomas de Châteaubriant et sur celui de Pornic, fondé par le seigneur du PlessisGrimault, les archives ne contiennent aucun renseignement précis. Le bénéfice de Saint-Thomas de Saint-Cyr-en-Retz valait 68 livres de revenus (2).

La chapelle de Saint-Thomas, érigée au bourg de Vieillevigne à la manière antique,» « passait pour si ancienne en 1683, qu'on la regardait comme la première église paroissiale (3). Il est certain que les huguenots s'en emparèrent pendant les guerres civiles pour y faire leurs

(1) Les propriétaires ont trouvé des ossements en faisant des déblais aux alentours; on ne peut donc pas nier le cimetière. V. Arch. départ., G, Paroisses.

(2) Estimations des biens d'églises. (Ibid., Q.)
(3) Livre des visites du climat de Clisson, fo 43.

prêches et qu'ils s'y maintinrent jusqu'en 1602, époque où les commissaires exécuteurs de l'édit de Nantes la firent rendre aux catholiques romains. En échange, on leur assigna un autre emplacement pour y faire leur cimetière.

CHAPITRE V.

LÉPROSERIES

de Saint-Blaise, Saint-Clément, Saint-Denis, SaintEtienne, Saint-Fiacre, Saint-Léger, Saint-Laurent, Saint-Mandé, Saint-Mathurin, Saint-Nicolas, SaintSébastien et Saint-Symphorien.

Saint Blaise exerçait la médecine en Arménie, quand le gouverneur de Cappadoce le fit mettre en prison pour son attachement à la foi chrétienne. Il avait une telle renommée, que les malades continuèrent de le consulter même pendant sa détention. La cure qui fit le plus de bruit fut la délivrance d'un enfant qui était sur le point d'être étranglé par une arète. Il n'en fallait pas davantage pour qu'on le regardât comme le protecteur obligé de tous ceux qui étaient atteints du croup, du goître, de la coqueluche et d'une toux quelconque. Aétius, médecin grec du Ve siècle, recommande l'invocation à saint Blaise parmi les antidotes efficaces contre le mal de gorge. Dans les campagnes, les paysans vouent souvent leurs porcs à saint Blaise, pour les défendre de l'esquinancie si commune chez ces animaux. Les lépreux qui l'invoquaient pensaient surtout au supplice qu'il endura quand ses bourreaux lui déchirèrent les chairs avec un peigne de fer (1).

(1) Cartulaire de l'abbaye de Tyron. (Arch. d'Eure-et-Loire.) Terrier de la sénéch. de Nantes, XIII, 342.

Saint-Blaise, d'Arthon, était au prieuré de Sept-Faux, bénéfice dépendant de l'abbaye de Tyron, situé au Nord de cette commune, près du Bois-Hamon, sur la route de Frossay (1).

Le temporel du bénéfice de Saint-Blaise d'Ancenis étant situé dans le clos de Grand-Champ, à la sortie de la ville, près de la Croix-de-Pierre et à un carrefour, on peut croire qu'il a été desservi à l'origine dans une chapelle spéciale érigée en cet endroit. En face, existe le village de la Corderie.

Saint-Blaise, de Couëron, était au village de la Hamonnière. Une assemblée s'y tient le 2 février (2).

A Issé, le chapelain de Saint-Blaise célébrait, en 1554, le service religieux dans l'église paroissiale, mais le dénombrement de son temporel semble annoncer un bénéfice qui, à l'origine, aurait été indépendant. Il déclare d'abord un tenement au bourg appelé le Cloître, avec étages de maisons couvertes d'ardoises, rues, issues et jardin contenant un journal et demi, un canton au clos des Ermites, deux hommées de pré et divers morceaux de terre. La fête de saint Blaise est toujours célébrée à Issé (3).

La ville de Machecoul, si riche en fondations pieuses, avait aussi un prieuré de Saint-Blaise fondé vers 1032, dans le faubourg de Saint-Mathurin et donné à l'abbaye de Tournus. (4).

A un quart de lieue sur le chemin de Machecoul, en

(1) Dans les villes, les cardeurs de laine le prenaient pour patron de leur confrérie. L'hôpital de la commanderie de la Lande, en Saint-Marc (Vendée) et la maladrie de Lisieux l'avaient pour patron.

(2) Bull. de la Soc. archéol., VI, p. 284. On y officiait en 1780.

(3) Le recteur reçoit de ses paroissiens, ce jour-là, une quantité considérable de pieds de porc. (Déclarations de bénéfices de 1554, fo 118.) (*) Livre des visites du climat de Retz de 1686, fo 63.

sortant de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, on voyait autrefois une chapelle dédiée à saint Blaise, dont les domaines étaient inconnus déjà au XVIIe siècle (1).

Saint Etienne, premier martyr, a été le patron de six chapelles ou églises qui me semblent dans le cas d'être assimilées aux édifices des maladreries.

Sur la route de Pornic à Nantes, à l'endroit où s'embranche celle d'Arthon, près de la Birochère, il y a dans la commune du Clion tout un canton appelé les champs de Saint-Etienne et une excellente fontaine intarissable qui dépendaient d'un prieuré situé en cet endroit (2). Son domaine, très-vaste, s'étendait jusqu'à la Fontaine-auxBretons, autre source renommée au loin, qui attirait des pèlerins de la basse Bretagne. Le bénéfice, annexé au prieuré de Saint-Pierre des Moûtiers, dépendait de l'abbaye de Redon.

Le Pallet possède sur son sommet un prieuré de SaintEtienne, que desservaient les moines de Saint-Jouin de Marnes (3).

Sur le chemin de la Plaine à Saint-Michel-Chef- Chef, on trouve dans un lieu écarté, loin de toute habitation, quelques morceaux de terre enclos de murs qui appartenaient à une chapelle de Saint-Etienne renversée depuis longtemps. On ignore à quel établissement elle se rattachait.

Le prieuré de Saint-Etienne de Meilleraie, fondé sur l'emplacement du bourg actuel, figure parmi les bénéfices qui furent cédés aux moines de l'abbaye de Saint-Florent,

(') Ibidem.

(2) Estimations des biens du clergé. (Arch. dép., Q.) E. 491 (Ibid.)

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Voir aussi

Il y a le lieu dit des Aumonières près du chemin de

Saint-Etienne (Tableau des chemins ruraux.)

(3) Livre des visites du climat de Clisson de 1683.

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