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recherche fut la plus rigoureuse dans son exécution (1) et la plus sévère pour l'exigence des titres qu'il fallait produire. Quiconque ne justifiait pas de la qualité de noble et d'écuyer avec des titres suffisants et filiatifs depuis 1550, ou au moins jusqu'en 1560, était condamné à une forte amende et imposé à la taille au rôle des non nobles. Tandis que par l'arrêt du conseil-d'état du 26 février 1697, et la déclaration du 8 décembre 1699, la preuve de noblesse fut reconnue suffisante à cent années, à compter du 4 septembre 1596.

Le Nobiliaire de Soissonnais que je publie est le résultat des opérations de la première recherche. Il est dressé sur les cahiers originaux des traitants, comparés avec les listes de MM. Dorieu et de Machault. Les dates des jugements de maintenue ne sont pas toujours portées dans ces cahiers et listes, mais cette omission est sans aucune importance.

Les documents relatifs à la recherche de 1696 et années suivantes dans la généralité de Soissons, ne nous sont pas connus. Si quelques familles d'abord condamnées ou renvoyées par MM. Dorieu et de Machault, avaient obtenu des jugements de maintenue de MM. Le Pelletier de la Houssaye, Le Fèvre d'Eaubonne et Turgot de Saint-Clair, ou des arrêts du conseil-d'état, nous les invitons à nous en faire part, et, dans les additions du plus prochain volume des Archives, nous indiquerons l'ordre dans lequel elles doivent être classées au Nobiliaire de Soissonnais.

Ce nobiliaire, formant la seconde partie de celui de Picardie, que nous avons donné d'après la recherche de 1696 à 1727, nous avons pensé que la noblesse de cette province verrait avec plaisir la réunion que nous avons faite au Nobiliaire de Soissonnais d'environ 140 familles de la généralité d'Amiens, maintenues lors de la première recherche dans cette généralité, et sur lesquelles nous n'avions pas l'année dernière les notions que nous avons récemment recueillies.

Nous espérons aussi qu'en parcourant ce recueil, on nous rendra la justice de reconnaître que nous n'avons rien négligé pour y répandre tout l'intérêt que comporte la matière. D'un côté, autant que nos recherches ont pu nous le permettre, nous nous sommes efforcés de faire connaître l'ancienneté des familles au-delà des titres visés dans leurs jugements de maintenue de noblesse, et à cet effet, nous nous sommes autorisés d'une foule de renseignements précieux, puisés principalement dans les travaux du cabinet des ordres du Roi. D'un autre, nous n'avons jamais reculé devant l'obligation, souvent fâcheuse, de divulguer l'erreur et le mensonge, en fixant l'opinion sur des origines qu'une usurpation orgueilleuse ou une complaisance intéressée avait jusqu'à présent soigneusement travesties. S'il est vrai que rien ne soit plus contraire à la juste considération qu'on doit à la noblesse où brillent des distinctions réelles, acquises par une longue continuité de services et de travaux utiles, que le contact de ces familles postiches qu'on voit tous les jours se parer des titres et des illustrations des autres et en imposer au vulgaire sous les dehors d'une grandeur artificielle dont le faux brillant déconsidère et avilit en quelque sorte la grandeur véritable, la tâche d'un généalogiste serait sans honneur et sans but, si son premier devoir n'était pas de réprimer, en le signalant, un abus devenu si commun et si préjudiciable. Cette tâche est aujourd'hui la nôtre; et au défaut de la capacité et des lumières qui peuvent nous manquer nous aurons du moins le courage et toute la bonne volonté qu'il faut pour le remplir.

Comme il n'y a pas d'observations sur la noblesse de Soissonnais qui ne s'appliquent en général à la noblesse de Picardie, nous renvoyons pour le surplus des détails, à l'Introduction, placée en tête du Nobiliaire de la généralité d'Amiens.

(1) Dans la seule généralité de Soissons, il y eut au moins 200 condamnations outre environ 140 renvois au conseil pour le prononcé définitif.

Nous terminerons celle-ci par le tableau approximatif des familles nobles existantes dans chaque élection des deux généralités à l'époque des recherches.

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Le Nobiliaire de Champagne est sous presse pour paraître dans le prochain volume. Il comprend les deux recherches de 1666 et 1696. Le prix de chaque vo lume des Archives de la Noblesse, contenant le Nobiliaire d'une généralité, est, pour les souscripteurs à tout l'ouvrage, de 10 francs, pris à Paris, ou 12 fr., envoyé franc de port dans les départements. Pour les personnes qui ne prennent que le seul tome relatif à leur province, à raison du dépareillement des exemplaires, le prix est de 15 fr., pris à Paris, ou 17 fr. le port compris.

Les demandes et envois quelconques doivent être adressés francs de port, à M. LAÎNÉ, éditeur-propriétaire des Archives de la Noblesse, rue du Paon-SaintAndré-des-Arcs, no 1.

NOBILIAIRE

DE SOISSONNAIS.

A

D'ABANCOURT. Louis d'Abancourt, lieutenant de Roi à Saint-Quentin, en Vermandois, Louis d'Abancourt, vicomte de Vandancourt, élection de Guise, et François d'Abancourt, sieur de Courcelles, ont été maintenus par arrêt du conseil-d'état du 21 mai 1667. D'argent, à l'aigle de gueules, becquée et membrée d'or. Cimier : une tête de maure au bout d'une lance. Supports: deux lions de gueules.

Cette famille est ancienne et distinguée. Elle tire son nom d'une terre située près de Grandvilliers, en Beauvaisis. Jean d'Abancourt, écuyer, seigneur de Courcelles, l'un de ses premiers auteurs connus, fournit le dénombrement de cette terre, mouvante du vidamé de Gerberoy, à l'évêque de Beauvais, le 6 avril 1377. Druon d'Abancourt, chevalier, seigneur d'Abancourt et de Courcelles, vivait en 1415. Il eut pour fils Guillaume d'Abancourt, seigneur d'Abancourt et de Courcelles en 1451, et Jean d'Abancourt, écuyer, qui tenait un fief dans le vidamé de Gerberoy en 1454, ce dernier rappelé comme défunt le 29 octobre 1471, dans le contrat de mariage de Jacqueline de Henencourt avec Antoine de Lameth. (Anciennes Remarques sur la Noblesse Beauvaisine, par Louvet, p. 2.)

D'AGUESSEAU. Jean d'Aguesseau, sieur d'Ignaucourt et d'Happeglesne, trésorier de France à Amiens, à été maintenu par M. de Colbert lors de la première recherche générale ordonnée en 1666. Cette famille, une des plus illustres de la magistrature française, remonte à François Aguesseau, échevin de la ville d'Amiens, anobli par lettres du roi Henri IV, de l'année

1597, enregistrées à la cour des aides le 9 août 1613, pour avoir contribué à la réduction de cette ville sous l'obéissance de ce prince. La branche de Fresne, dont était le chevalier d'Aguesseau et que représente le marquis d'Aguesseau, pair de France, dernier rejeton mâle de cette branche, a tiré son anoblissement des charges et dignités qu'elle a remplies. D'azur, à 2 faces d'or, accompagnées de 5 coquilles et d'un croissant d'argent, 3, 2 et 1. Couronne de marquis. Support : un triton posé de front.

D'AILLY, seigneurs d'Annery, marquis d'Annebaut et de Senecey, comtes de Pont-Audemer et de Saint-Aignan. C'est sans motif qu'Haudicquer de Blancourt a placé cette maison dans son Nobiliaire de Picardie, puisque ses principales possessions sont situées en Normandie, et qu'elle n'est point une branche de l'illustre maison d'Ailly-Pecquigny, quoiqu'elle en porte les armes. MM. d'Ailly d'Annery ayant produit leurs titres au cabinet des ordres du Roi, ont prouvé depuis Waleran d'Ailly, écuyer, seigneur de Biache en Ponthieu, de Neuvy-le-Roi, de Malpart, etc.., vivant en 1470. Leur mémoire est terminé par celte note de M. Chérin. « Il y a diversité d'opinions sur l'ori>> gine de cette famille. Elle prétend être une branche de l'an» cienne maison d'Ailly-Pecquigny, en Picardie. M. Charles d'Ho>> zier, mort en 1732, a soupçonné qu'elle en était issue par un » bâtard. M. Pierre Clairambault, mort en 1740, semble avoir » mieux réussi à trouver la vérité. Il a dressé sur titres un frag>> ment de généalogie, dans lequel se trouve un Jean d'Ailly, >> conseiller au parlement de Paris, seigneur de Biache et de >> Quiry en 1408, qu'il croit petit-fils de Raoul d'Ailly, chan» geur à Paris en 1344. Or M. d'Ailly d'Annery convient que » Waleran d'Ailly, leur chef, possédait ces deux terres en 1470 » et 1497. »De gueules, à 2 branches d'alisier d'or, arrondies et formant une couronne; au chef échiqueté d'argent et d'azur.

D'ALAMANY. Charles d'Alamany, seigneur dudit lieu, demeurant au Pont-Saint-Mard, élection de Soissons, et François, baron d'Alamany, son fils, capitaine de chevau-légers, ont été renvoyés par M. Dorieu, le 23 mars 1669, au conseil-d'état où ils ont été maintenus après avoir prouvé qu'ils descendaient d'une illustre maison de Florence, et produit les lettres de naturalisation obtenues par le père de Charles d'Alamany en 1595. Bandé d'argent et d'azur de 4 pièces. Supports: deux griffons d'or, langués et armés de gueules.

D'ALNONCOURT. Roger d'Alnoncourt, seigneur de Magny, et Louis d'Alnoncourt, seigneur de Saint-Clément, élection de

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Laon, renvoyés par M. Dorieu les 22 juillet 1667, et 29 mars 1669, au conseil d'état, y ont été maintenus. Parti, au 1o d'argent, à 3 écussons de gueules, qui est d'ALNONCOURT; au 2 d'azur, au chevron d'or, accompagné de 3 annelets du même en pointe, qui est de BEAN.

D'AMBLY. Robert d'Ambly, baron des Ayvelles et des Laires, demeurant à Fresnoy, élection de Crepy, renvoyé par M. Dorieu le 16 mars 1669 au conseil-d'état, y fut maintenu sur une production de titres remontant à 1527. D'argent, à 3 lionceaux de sable, lampassés et armés de gueules.

Cette maison est ancienne et illustre. Nous en parlerons avec plus de détail dans le Nobiliaire de Champagne, tome IV de cet ouvrage.

D'AMERVAL, seigneurs de Bocqueaux et de Fresne, élection de Laon, et de Villers, élection de Melun, maison qui a prouvé au conseil-d'état depuis l'année 1499, et a été maintenue par arrêt du mois de février 1669. D'argent, à 3 tourteaux de gueules. On peut consulter pour les autres branches le Nobiliaire de Picardie, t. II de cet ouvrage, p. 3.

D'ANGLEBERMER, noble et ancienne famille originaire d'Allemagne. Claude de Vaudetard, veuve de Nicolas d'Anglebermer, seigneur de Lagny, élection de Laon, et ses fils Robert et Jacques d'Anglebermer, ont été maintenus par M. Dorieu sur une production de titres qui justifiaient, sans discontinuation, la qualité de chevalier, depuis 1520. Leur bisaïeul était chevalier de l'ordre du Roi en 1571. D'azur, fretté d'or.

Haudicquer de Blancourt, p. 12 de son Nobiliaire de Picardie, rapporte que cette familla se tient issue d'un Berthault, frère puîné de Henri, comte de Furstenberg, et d'Agnès, comtesse d'Anglebermer, et dont le fils Jean, comte d'Anglebermer, prit le nom et les armes de cette héritière, que ses descendants ont continués. On n'a pas besoin d'insister pour faire sentir le ridicule d'une pareille tradition, qui ne pouvait trouver place que dans l'ouvrage d'Haudicquer.

D'ARBOIS. Anne de Ricarville, veuve de Christophe d'Arbois, demeurant à Dolignon, et son fils Antoine d'Arbois, sieur de Blanchefontaine, élection de Laon, ont été renvoyés par M. Dorieu au conseil-d'état, le 3 avril 1669, et y ont été maintenus. D'argent au loup passant de pourpre, ayant la tête contournée, accompagné en chef de 3 cloches d'azur.

D'ARGOUGES, seigneurs de Grèves, élection de Chateau

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