Malebranche: Extraits

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Les Lettres Françaises., 1901 - 296 pages
 

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Popular passages

Page 18 - ... sensitive, ni aucun autre principe de mouvement et de vie, que son sang et ses esprits agités par la chaleur du feu qui brûle continuellement dans son cœur, et qui n'est point d'autre nature que tous les feux qui sont dans les corps inanimés.
Page 20 - Si M. Descartes est devenu si savant dans la géométrie, dans, la Physique et dans les autres parties de la Philosophie, c'est qu'il a passé vingt-cinq ans dans la retraite, c'est qu'il a parfaitement reconnu les erreurs des sens, c'est qu'il en a évité avec soin l'impression, c'est qu'il a fait plus de méditations que de lectures.
Page 214 - Car c'est la même chose à l'âme de recevoir la manière d'être qu'on appelle la douleur, que d'apercevoir ou de sentir la douleur ; puisqu'elle ne peut recevoir la douleur d'autre manière qu'en l'apercevant.
Page 157 - Mais, lui dirai-je, que valent nos bonshommes, à nous tous, sans les développements psychologiques et, au théâtre, il n'y en a pas et il ne peut pas y en avoir!
Page 37 - On est sévère , mais en même temps on porte dans le fond de l'âme une aigreur que rien ne peut adoucir, on y conserve un poison mortel , des haines implacables, des inimitiés dont on ne revient jamais; on est sévère , mais en même temps .on entretient des partis contre ceux qu'on ne se croit pas favorables , on leur suscite des affaires , on les poursuit avec chaleur, on ne leur passe rien , et tout ce qui vient de leur part on le rend odieux par les...
Page 17 - Je désire que vous considériez après cela que toutes les fonctions que j'ai attribuées à cette machine , comme la digestion des viandes , le battement du cœur et des artères, la nourriture et la croissance des membres , la respiration , la veille et le sommeil ; la...
Page 134 - Il n'est pas absolument nécessaire d'examiner s'il ya effectivement au dehors des êtres qui répondent à ces idées, car nous ne raisonnons pas sur ces êtres, mais sur leurs idées. Nous devons seulement prendre garde que les raisonnements que nous faisons sur les propriétés des choses, s'accordent avec les sentiments que nous en avons, c'est-à-dire que ce que nous pensons s'accorde parfaitement avec l'expérience, parce que nous tâchons dans la physique de découvrir l'ordre et la liaison...
Page 164 - Dieu, qui ne peut agir que pour sa gloire, en reçût une, qui répondît parfaitement à son action. Est-ce que le verbe ne peut s'unir à l'ouvrage de Dieu sans s'incarner ? Il s'est fait homme : mais ne pouvait-il pas se faire ange ? Il est vrai qu'en se faisant homme, il s'unit en même temps aux deux substances, esprit et corps, dont l'univers est composé, et que par cette union il sanctifie toute la nature. C'est pour cela que je ne crois point que le péché ait été la seule cause de l'incarnation...
Page 145 - Autrement c'est nous qui agissons, et non pas Dieu en nous. C'est par un acte libre et par conséquent sujet à l'erreur, que nous consentons, et non par une impression invincible ; car nous croyons parce que nous le voulons librement, et non parce que nous le voyons avec une évidence qui nous met dans la nécessité de croire comme font les démonstrations mathématiques.
Page 223 - Ils ne voient point de couleur quoiqu'on leur en parle, s'ils n'ouvrent les yeux ; ils ne goûtent point de saveurs s'il n'arrive quelque changement dans l'ordre des fibres de leur langue et de leur cerveau. En un mot, toutes les sensations ne dépendent point de la volonté des hommes, et il n'ya que celui qui les a faits qui les conserve dans cette mutuelle correspondance des modifications de leur âme avec celle de leur corps. De sorte que si un homme veut que je lui représente de la chaleur...

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