Page images
PDF
EPUB

Enfin le rapport du moment de redressement au moment de renversement qui permet de se rendre compte du degré de stabilité de la porte est égal à

624000

= 1,35

464000

MODE D'EXÉCUTION DES OUVRAGES

Nature du terrain.

Les terre-pleins dans lesquels sont construites les formes ont été conquis, il y a quelques années sur l'ancienne grève. Ils ont été constitués avec les produits de dragages de la rade, refoulés à la pompe derrière une enceinte formée par des perrés établis sur enrochements. Les ouvrages sont assis sur la roche dure dont la surface forme à quelques mètres en contrebas de la grève un plan incliné qui plonge progressivement vers la rade de la cote zéro à la cote (-13,50).

Un puits d'essai foncé en avant de la forme no 10, près de la crête S.-E. du terre-plein, a rencontré successivement :

Jusqu'aux abords du zéro, les remblais faits au moyen de produits de dragages refoulés à la pompe, ensuite jusqu'à l'ancienne grève et sur une hauteur de 3,30 un remblai pierreux provenant du versement des déchets d'une carrière du port, puis des terrains plus ou moins argileux s'intercalant dans les sables fins et enfin la roche dure à la cote (-13,90).

Le fonçage a été fait à la faveur d'épuisements jusqu'à la cote (-6,00), puis il a fallu recourir à l'air comprimé à cause de l'arrivée abondante des sables fins entraînés par les eaux dont le débit était d'environ 100 mètres cubes à l'heure.

Le tracé des ouvrages laisse la totalité des maçonneries en dedans des crêtes des terre-pleins qui par suite restent utilisables comme batardeau dans une large mesure.

Solution adoptée. Les travaux ont fait l'objet d'un marché de gré à gré après concours institué sur les bases suivantes :

La Marine a remis aux entrepreneurs les dessins des ouvrages projetés, un tableau faisant connaître les quantités correspondantes

des ouvrages de diverses natures et un projet de marché. Le concours portait sur le procédé d'exécution des ouvrages, sur les prix unitaires et sur le délai d'exécution.

Les sujétions spéciales telles que emploi d'air comprimé, construction et démolition de maçonneries provisoires, épuisements, etc... résultant des procédés d'exécution, devaient être payées par une plus-value, applicable aux maçonneries de toutes natures exécutées au-dessous de la cote (+ 2,00), plus value à fixer par les concurrents. Il était indiqué dans le projet de cahier des charges que l'énergie électrique nécessaire aux épuisements et à l'éclairage des chantiers serait fournie par la Marine à un prix très faible (0,025 le kilowattheure).

Cinq propositions furent présentées.

Deux d'entre elles comportaient l'exécution à l'air libre par épuisements à l'abri du terre-plein et de batardeaux extérieurs (argile ou congélation de terrain) protégeant l'angle Sud du chantier situé près de la mer.

Deux autres entrepreneurs proposaient de construire une enceinte en maçonnerie, en exécutant à l'air comprimé au moyen de caissons mobiles, dans une fouille préalablement draguée, les maçonneries aval des formes et une partie du bajoyer Ouest c'est-à-dire en somme les parties voisines de la mer, puis à l'air libre les maçonneries amont; les travaux étaient achevés par épuisement après fermeture provisoire des écluses.

La cinquième proposition comportait l'exécution à l'air libre par épuisement de la plus grande partie des ouvrages, après construction par havage ou à l'air comprimé dans la partie des ouvrages voisine de la mer d'un «< mur parafouille » arasé à (+ 2,00) dans l'angle Sud et à (1,00) partout ailleurs et suivant le tracé extérieur des maçonneries de tête et du bajoyer Ouest de la forme no 10 sur environ 90 mètres à partir de la tête de cette forme.

Les résultats du concours furent soumis à l'examen du Conseil général des Ponts et Chaussées.

Les solutions avec batardeaux extérieurs dans l'angle Sud furent écartées comme n'offrant pas de garanties d'étanchéité suffisantes.

Les deux suivantes comportaient un emploi excessif d'air comprimé

les rendant trop onéreuses, les maçonneries de garde s'élevant jusqu'au niveau des hautes mers.

Dans le cinquième projet, comportant un mur de garde de hauteur réduite, on comptait sur la masse des terres conservées autour du chantier pour protéger celui-ci contre l'envahissement des eaux dans la limite des mouvements de la marée, d'où une réduction de dépense; en outre on portait le premier effort sur les écluses. Ce plan assurait la stabilité de l'enceinte, barrait le passage aux eaux sous fortes pressions et comportait une marche rapide du chantier sans dépenses excessives.

Le projet fut donc retenu par le Conseil général des Ponts et Chaussées qui proposa au Ministre de la Marine de traiter avec les auteurs, MM. Verjat, Combarelle et Co, après avoir toutefois apporté aux propositions primitives les modifications principales suivantes :

Abandon radical du fonçage par havage et exécution de toutes les parties du mur de garde à l'air comprimé ;

Augmentation de longueur du mur para fouille d'environ 100 mètres de façon qu'il prenne appui par ses deux extrémités sur le fond de roche à la cote (-4,00);

Surélévation de la crète du parafouille jusqu'aux cotes (+ 3,00) dans l'angle Sud, et (+1,50) dans les autres parties.

Conduite générale des travaux. Après avoir déplacé un aqueduc ovoïde de 1,50 de hauteur qui traversait le chantier et exécuté quelques batardeaux d'argile à travers certaines parties très perméables du terre-plein, on mit en fonctionnement un excavateur (1), creusant à la cote (+3,00) environ une cunette de largeur suffisante pour permettre la construction des caissons destinés à constituer le mur parafouille.

Les dimensions et la position de ces caissons ainsi que la cote à laquelle ils ont été assis sur le rocher solide, sont indiquées sur le dessin ci-après (fig. 7).

(1) Cet excavateur à vapeur comporte une chaîne à godets latérale guidée permettant d'obtenir des talus plans; il peut creuser jusqu'à 10 mètres de profondeur et à un rendement de 150m3 à l'heure en terrain facile.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

A l'exception de ceux qui ferment provisoirement les écluses, tous les massifs constituant le parafouille font partie des maçonneries définitives des bassins; mais ils n'ont reçu que l'épaisseur nécessaire pour résister à la poussée des terres. Le profil définitif des bajoyers, écluses, etc..., est réalisé ultérieurement après fonçage et déblaiement.

Pendant le fonçage des caissons, les travaux de déblais ont été poursuivis de façon à étendre la fouille à la cote (+ 3,00), et permettre d'y descendre l'excavateur en vue de l'exécution de la partie inférieure des fouilles.

Les déblais étaient repris par un deuxième excavateur (1) installé sur le terre-plein; celui-ci avait un rendement double du premier, ce qui lui permettait en même temps de réaliser la tranche supérieure de la fouille au-dessus de (+ 3,00). Les 2 excavateurs se déplaçaient parallèlement à l'axe des bassins.

Dans les intervalles de 1 mètre de largeur environ entre les massifs et contre la face extérieure de ceux-ci ont été battus des pieux formant vannages de façon à permettre le déblaiement de ces intervalles jusqu'au rocher au fur et à mesure de l'avancement des travaux, puis leur remplissage en maçonnerie.

Dans le môle de protection des chambres des portes entre les 2 formes sont ménagées 2 baies pour faciliter l'évacuation de l'eau lors de la manoeuvre des portes; la fermeture provisoire de ces baies a été obtenue au moyen de palplanches métalliques spéciales.

Après avoir ainsi isolé de la mer les parties du chantier qui en étaient le plus rapprochées et où les venues d'eau et les éboulements pouvaient être le plus à craindre, on a pu descendre la fouille jusqu'au rocher avec des talus variant de 1/1 à 3/2 au nord du dernier caisson du bajoyer Ouest, construire la partie des bajoyers qui s'appuie sur ce rocher, puis procéder aux déblais du roc de façon à réaliser les cotes de fondation prévues pour les différents ouvrages,

(1) Le deuxième excavateur est du même type que le premier, mais a un rendement de 300m3 à l'heure en terrain facile et peut creuser à 15 mètres de profondeur. En fait, à Laninon, en marche normale la production par journée de 10 heures a éte seulement de 1.000 à 1.200m3 pour les deux excavateurs travaillant en relais, en raison du nombre insuffisant des trains pour la distance de transport (1,500 à 2*,000) et des arrêts en résultant pour les excavateurs.

« PreviousContinue »