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pes n'auraient pas de possibilité déterminée, leur emplacement seul serait fixé et leur quotité dépendrait uniquement de la considération des progrès de la régénération. On assurerait ainsi un ordre parfait dans l'exploitation. Il est vrai que le produit des coupes principales pourrait varier d'une année à l'autre, mais cet inconvénient serait facile à atténuer dans une large mesure par la multiplication du nombre des suites.

On pourrait enfin simplifier encore davantage l'aménagement par contenance des futaies pleines en employant le procédé sui

vant :

Soit une forêt dont l'âge d'exploitation est fixé à 160 ans et qui est divisée en 160 parquets numérotés de 1 à 160 dans l'ordre de leur accession à la coupe. Soit cinq ans l'intervalle jugé convenable des coupes de régénération progressives. Le règlement d'exploitation pourrait être établi, en ce qui concerne les coupes principales, conformément au modèle ci-après.

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Cette méthode très simple n'a pas encore été appliquée; nous la croyons utilisable dans des forêts où la régénération est facile par voie naturelle. Il va sans dire qu'un pareil règlement devrait être révisé de temps à autre, suivant les besoins.

§ 3. Aménagement des futaies pleines résineuses.

I. MÉTHODES PAR CONTENANCE.

A. - Les Pineraies.

On rencontre dans la zone inférieure de nos montagnes méridionales, par exemple de nos Alpes du Dauphiné, des forêts de pin sylvestre qui sont traitées en demi-futaies, avec des révolutions de 40 à 70 ans. On coupe chaque année à blanc étoc une surface égale, ordinairement de proche en proche, en réservant seulement quelques baliveaux destinés à parcourir deux révolutions, exactement comme il est d'usage dans les taillis simples feuillus. Les reboisements en résineux (pins maritimes, pins sylvestres ou d'Autriche, épicéas, mélèzes) effectués, au cours du siècle dernier, dans beaucoup de régions de la France peuvent être aménagés de même. Souvent, notamment dans les Alpes méridionales, ou les régions à climat doux convenant bien au pin maritime, les années de semences sont assez fréquentes pour qu'on n'ait guère plus à se préoccuper de la régénération que dans les taillis; elle se fait avec abondance et régularité grâce à la fertilité que, dans les régions méridionales, le pin manifeste de très bonne heure. Sous les climats rudes, et à défaut de semis suffisants, la régénération se pratique artificiellement.

Les forêts sont divisées sur le terrain en coupes annuelles numérotées et le règlement d'exploitation est établi comme dans les taillis simples.

Les pineraies dont nous parlons ici, ordinairement propriétés communales ou particulières, constituent un type de forêt très répandu dans certaines parties de la France; c'est pourquoi nous

ECONOMIE FORESTIÈRE. III.

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les mentionnons, bien que leur aménagement ne présente rien de spécial.

B. Les Pignadas ou les Pignadars.

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On désigne sous le nom de pignadas ou pignadars les forêts de pin maritime à résiner, si répandues dans la partie sud-occidentale de la France. Elles sont traitées suivant une méthode par contenance pure spécialement imaginée en vue des exigences du gemmage.

Rappelons que le gemmage se pratique de deux manières différentes suivant qu'il s'applique à des arbres destinés à rester encore longtemps sur pied (gemmage à vie), ou bien à des arbres destinés à disparaître prochainement (gemmage à mort). Le gemmage à vie se fait avec modération, de façon à ne pas épuiser l'arbre; le gemmage à mort s'exécute en augmentant, autant que le permettent les dimensions de l'arbre, le nombre et la grandeur des quarres ouvertes à la fois.

La durée de la révolution dans les pignadas est d'ordi. aire assez courte. Les propriétaires particuliers ne dépassent guère 60 ans environ. Dans les forêts de l'Etat, où l'on s'efforce d'obtenir un rendement en bois d'œuvre important, on a choisi souvent l'âge de 75 ans (1). Pour abréger notre exposé nous admettons un âge d'exploitation de 60 ans et une durée de révolution égale.

Cette révolution est divisée en périodes dont la durée est celle du fermage de la résine, c'est-à-dire le temps qui est concédé à un fermier (adjudicataire) pour résiner les pins à gemmer à mort dans la série. Il est ordinairement de cinq ans. La série est divisée parallèlement en douze parties égales formant douze affectations destinées à être réalisées successivement pendant les douze périodes. Il n'est évidemment pas nécessaire que les affec

(1) C'est celui admis comme normal, par exemple dans la forêt domaniale de Biscarosse (Landes) contenant 6258 hectares, divisée par l'aménagement de 1887 en cinq séries traitées avec une révolution de 75 ans et une section hors cadre. Un nouvel aménagement (1903) a proposé, tout en maintenant en principe l'âge d'exploitation de 75 ans, de réduire la durée de la première révolution à 60 ans, mesure motivée par le défaut de jeunes bois dans la forêt.

tations forment un bloc d'un seul tenant et l'on ne fera aucun sacrifice d'exploitabilité pour obtenir ce résultat.

Au début de la première période, soit par exemple en 1906, tous les bois de la première affectation seront mis en vente. L'adjudicataire devra gemmer les pins à mort pendant les quatre premières années et les couper à blanc étoc pendant la cinquième. L'abatage pourra, par exemple, commencer le 1er septembre de l'avant-dernière année du marché (1er septembre 1909).

La période expirée, on opérera de même pour les bois de l'affectation classée comme deuxième au début, et qui est devenue la première, après avoir procédé, s'il y a lieu, à un remaniement de la répartition des parcelles entre les affectations des différentes périodes, et ainsi de suite, de période en période, de façon à réaliser toute la contenance dans le délai de 60 ans fixé pour la révolution.

En même temps qu'on fait les coupes principales, on pratique, dans les parties de la forêt autres que l'affectation en tour (de réalisation) des coupes d'amélioration dont la nature varie suivant l'âge des bois.

Dans les cinq dernières affectations, dont les peuplements ont de 0 à 25 ans, il ne saurait encore être question de résinage. On n'y exécute que des nettoiements-éclaircies qu'on commence vers l'âge de dix ans, c'est-à-dire dans les affectations 8, 9 et 10. Chacune de ces affectations sera parcourue annuellement sur un cinquième de son étendue par des nettoiements-éclaircies qui enlèveront les morts-bois, les pins dominés ou mal conformés, et réduiront progressivement le nombre des tiges, qui ne devra plus dépasser 500 à l'hectare à 25 ans. On procède aussi à l'élagage des branches basses de façon à obtenir, malgré l'espacement des tiges, des hauteurs de fût suffisantes pour le résinage. Pratiqués sur des tiges de faibles dimensions, de végétation très active, ces élagages sont sans inconvénient, les plaies se recouvrant très rapidement. Les coupes de nettoiement-éclaircie n'ont naturellement pas de possibilité proprement dite;

on se contente de fixer leur assiette sans leur assigner de quotité.

Lorsque les pins ont atteint la dimension de 1 mètre à 1 m. 20 de tour, c'est-à-dire à peu près vers 25 ans, le résinage peut commencer. Dès lors les opérations changent de caractère. Dans les affectations II à VII, où les bois ont de 55 à 26 ans, on opérera de la manière suivante :

Au début de la période, on désignera par une empreinte au marteau, dans chaque affectation, tous les pins qui devront être abattus en éclaircie pendant la période (1). Ces arbres seront gemmés à mort pendant les quatre premières années, puis abattus au cours de la cinquième. Tous les autres pins destinés à rester sur pied au moins provisoirement, qu'on appelle des pins de place, pins à demeure, etc., sont gemmés à vie. Leur nombre décroitra progressivement par l'effet des éclaircies jusqu'à se trouver réduit à 200 ou 250 arbres de place dans les peuplements arrivés à l'âge d'exploitation (2).

Le règlement général d'exploitation peut s'établir sous la forme suivante :

(1) On voit que cette méthode d'aménagement oblige les agents à parcourir en martelage, périodiquement tout les cinq ans, plus de la moitié de l'étendue des séries, sans compter les griffages des nettoiements-éclaircies dans les tout jeunes bois. Il sera donc à propos, dans une forêt renfermant plusieurs séries, de s'arranger de façon à ce que l'origine des périodes varie de l'une à l'autre, pour répartir plus uniformément, sur toutes les années, les adjudications et les travaux de marque des coupes.

(2) On trouvera des renseignements très intéressants et très complets sur le rendement actuel des forêts domaniales de pin maritime dans un travail de M. de Lapasse, inspecteur des Eaux et Forêts à Mont-de-Marsan, qui a paru dans le fascicule du 1er juin 1906 de la Revue des Eaux et Forêts.

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