Page images
PDF
EPUB
[merged small][ocr errors]

Les parcelles que nous venons de décrire sont limitées d'une part par des lignes naturelles, encadrant les districts d'abord établis et qui sont définitives, d'autre part par des lignes ordinairement sinueuses que nous avons ouvertes pour distinguer les différents aspects de peuplements. Ces dernières doivent maintenant être rectifiées, leur réseau simplifié en vue de se prêter aux exigences d'une bonne assiette des coupes.

Il est bien rare que les caractères permanents, non fortuits, du peuplement changent brusquement dans l'intérieur d'un district. Le plus souvent l'aspect se modifie progressivement, insensiblement, de sorte que les lignes provisoires peuvent être plus ou moins déplacées. Des lignes brisées seront remplacées. par une ligne droite, des obliques par des perpendiculaires sur la voie de vidange ou la ligne concurrente, des lignes en écharpe sur le versant par des lignes de plus grande pente. On fera aboutir les lignes sur des bornes de périmètre, on les fera passer sur une roche, un point remarquable quelconque, de façon qu'elles soient plus visibles et plus solidement repérées sur le terrain.

Des parcelles trop grandes, même parfaitement homogènes, seront partagées en deux ou trois de contenance normale. De même des parcelles trop petites seront confondues avec les voisines. Il faut cependant éviter de réunir dans une même parcelle des peuplements dont les différences tiennent à une cause permanente (par exemple à la nature du sol), ainsi que nous l'avons remarqué déjà. En revanche, on ne doit pas craindre. d'englober dans une parcelle même des peuplements très différents si ces différences sont uniquement le résultat d'accidents ou d'une intervention de l'homme. Dans ce cas, où les variations d'aspect s'atténueront et finiront par disparaître sous l'influence d'opérations appropriées, il suffit de constater les limites des peuplements d'aspects actuellement inconciliables par la forma

tion de sous-parcelles ou subdivisions destinées à disparaître avec les causes qui les ont motivées.

Ce travail de rectification, de division ou de réunion s'effectue sur le plan, en s'aidant du calepin renfermant les descriptions de peuplements. Une fois le réseau des lignes de parcelles arrêté sur le papier, on le reporte sur le terrain, le modifiant parfois encore légèrement pour mieux l'adapter à la forme du terrain et à ses accidents. Les lignes définitives s'ouvrent assez largement pour rester visibles pendant une série d'années, jusqu'au moment où elles pourront être défrichées et abornées. Une bonne pratique est de les jalonner de hauts étocs, c'est-à-dire de couper à cinquante centimètres du sol les arbres et brins qu'on abat pour les ouvrir. Ces hauts étocs restent visibles très longtemps et servent utilement à rétablir des lignes qui se seraient refermées par défaut d'entretien. On lève alors exactement les limites des parcelles et on les reporte sur le plan qui est devenu ainsi le plan parcellaire.

IV. DENOMINATION DES PARCELLES.

Il existe plusieurs procédés pour dénommer les parcelles. Un des meilleurs, à notre avis, consiste à les désigner par la suite des lettres majuscules de l'alphabet, en formant une suite par canton. Les subdivisions d'une même parcelle sont désignées par la lettre de cette parcelle affectée d'un indice ou d'un exposant. Nous aurons ainsi la subdivision, A1 ou A2 de la parcelle A du canton du Fays, ou les parcelles A, B, C, etc., du canton du Marrien-Chanois, ou encore celles A,B,C, etc., du canton des Roches, et ainsi de suite. Ce système a l'avantage de consacrer officiellement les dénominations populaires des cantons et d'être ainsi intelligible à tous les bùcherons, même non initiés aux combinaisons de l'aménagement. Il a été le premier employé, en France, lorsqu'on commença, vers 1830, à faire des parcellaires. avec nos idées actuelles; il a été assez fàcheusement abandonné pour le suivant :

Toutes les parcelles affectées à une même période sont désignées par une suite de lettres majuscules portant en indice ou exposant le chiffre qui marque le numéro de cette période. Les sous-parcelles sont dénommées au moyen d'un chiffre arabe ou d'une lettre minuscule écrit à la suite de la lettre de parcelle. C'est ainsi que A3 1 ou A3 a sera la subdivision 1 ou a de la parcelle A de l'affectation de la 1° période. La parcelle B3 sera la parcelle B de l'affectation de la ve période, etc. Ce système a été imaginé à l'époque où l'on admettait la permanence indéfinie des affectations périodiques (voir fig. 12). Il a perdu sa meilleure raison d'être, étant données nos idées actuelles,qui admettent des remaniements fréquents de la composition des affectations et ne convient pas du tout aux méthodes qui ne comportent pas d'affectations ou seulement une affectation unique.

Dans ce dernier cas, on prend souvent le parti de numéroter les parcelles en formant une seule suite de nombres écrits en chiffres arabes pour toute la série d'exploitation. Les subdivisions se désignent en ajoutant une lettre minuscule au numéro de la parcelle.

Ce qui précède concerne surtout les forêts aménagées en futaie. Dans les taillis, où les parcelles définitives coïncident toujours avec les assiettes de coupes annuelles, on emploie exclusivement le système de numérotage indiqué en dernier lieu, qui précise en même temps l'ordre d'accession à la coupe des différentes parcelles.

On a eu l'habitude, autrefois, de désigner les parcelles par un nom, plus facile à retenir qu'une lettre ou un numéro. Les arpenteurs de la première partie du siècle dernier ne manquaient guère de dénommer ainsi toutes les coupes d'une série de taillis et l'on voit leurs plans porter, par exemple: Coupe 1, dite du Sanglier; coupe 2, dite du Renard; coupe 3, dite du Pendu, etc. Ce système a l'avantage d'être, si l'on peut parler ainsi, plus esthétique, lorsque les dénominations sont pittoresques et significatives, condition difficilement réalisée dans le cas de parcelles très nombreuses. Nous préférons voir dénommer le seul canton

par un nom populaire et désigner les différentes parcelles qui le composent par une suite de lettres, conformément au système que nous avons exposé en premier lieu.

Dans tous les cas, lorsqu'on dénomme les parcelles, on commence par l'extrémité Nord-Est du canton, de l'affectation ou de la série, et l'on finit au Sud-Ouest. On rappelle ainsi la règle d'assiette, qui veut que l'on aborde la forêt par la lisière abritée du vent. Il y a quelque intérêt à ce que les lettres ou numéros des parcelles se suivent toujours dans le même ordre qui permettra au forestier égaré de retrouver la direction des points cardinaux.

ECONOMIE Forestière. III.

24

CHAPITRE VI

LES SÉRIES D'EXPLOITATION

SOMMAIRE

Définition des séries d'exploitation. Avantages résultant de la formation des séries. Inconvénients de leur multiplication excessive. Règles à suivre dans la formation des séries.

Nous avons défini la série comme une portion de forêt destinée à former une unité économique, une exploitation distincte. C'est aussi, si l'on préfère, une suite complète d'assiettes destinée à fournir des produits principaux pendant toute une durée de révolution.

On donne, en faveur de la formation des séries, les motifs suivants :

1o On réalise mieux, par leur établissement, le rapport soutenu dans l'ensemble du massif si celui-ci présente des régions de fertilité différente. Au lieu d'une seule unité disparate, on aura dans la forêt plusieurs parties dont chacune séparément sera bien homogène et pourra donner un rendement régulier d'une année à l'autre ;

2. Il peut arriver que, dans l'intérieur d'une même section, des variations dans la nature des essences ou la qualité du sol entraînent des âges d'exploitation différents. Il est alors nécessaire de former des séries distinctes des parties auxquelles seront appliqués des âges d'exploitation inégaux;

la com. 3° La formation des séries peut être avantageuse pour modité du commerce, pour celle des bûcherons, des voituriers. Elle diminue les dégâts de la vidange, facilite la régénération

« PreviousContinue »