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CHAPITRE XII.

ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE DU NORD. Résolution du Sénat sur la demande tendant à autoriser le président à prendre des mesures de représailles contre - Débats dans la Chambre des représentans sur la même deCommunications diplomatiques sur l'état des relations avec la

la France. mande.

Opinion publique.

France. Nouveaux débats à ce sujet. Insulte faite à des officiers français à New-York. — Message du président accompagné de nouvelles communications diplomatiques sur l'affaire des 25 millions. - Résolution de la Chambre des représentans sur cette affaire. Bill des fortifications. Rapport fait au Sénat sur le dernier message du président. Clôture de la session du Congrès. · Lettre du ministre américain à Paris à M. le duc de Broglie. — Question de l'esclavage. Persécutions violentes contre les partisans de l'abolition de l'esclavage. Exécutions populaires dans plusieurs villes. Loi de Lynch. application de cette loi à Wiksburg et à Baltimore. · Violations de la liOuverture de la session du Congrès. Message du

berté de la presse.

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- Incendie de New-York.

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président. MEXIQUE. Popularité du président Santa-Ana. Soulèvement militaire à la Vera-Cruz en faveur d'un gouvernement central. Insurrection des partisans du système fédéral. Santa-Ana marche contre les insurgés et les met en déroute.-Manifestations de l'opinion en faveur du système central. - Promulgation d'une nouvelle Constitution qui établit ce système. Insurrection du Texas. · Motifs de cette insurrection. Secours envoyés des Etats-Unis aux insurgés. Nouvelle Constitution du Texas. SantaAna marche contre les insurgés.

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Insurrection militaire contre le gouvernement à Caracas. Le général Paez marche contre les insurgés. Ils sont successivement battus sur divers points. — Troubles dans l'Équateur. Etat des choses dans la Nouvelle-Grenade. Recensement de la population. - Négociations avec l'Espagne.

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naissance de la Nouvelle-Grenade par le Saint-Siége. - Traité avec l'Équateur. Isthme de Panama. PÉROU ET BOLIVIE. Insurrection au Pérou. Etat déplorable de Lima. — Le président du Pérou demande à la Bolivie des secours contre les insurgés. - Le président de la Bolivie entre dans le Pérou avec un corps d'armée. Bataille de Yanacocha. - Etat favorable de la Bolivie.

CHILI. Effroyable tremblement de terre. Finances de la république. URUGUAY. BUENOS-AYRES. Amnistie proclamée par le gouvernement de l'Uruguay. Etablissement d'une dictature à Buenos-Ayres.

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BRÉSIL. Insurrection à Para. Conspiration de noirs à Bahia.

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de l'esclavage. Troubles et massacres à Para. Cette ville rentre sous l'autorité du gouvernement. - Elle est de nouveau prise et saccagée par les Indiens. Election d'un régent pour le Brésil. Manifeste du régent élu. Loi sur la succession au trône. Clôture de la session.

Le message adressé par le président des États-Unis au Congrès, à l'ouverture de la session (voyez 1834, p. 672), donnait à résoudre une des plus graves questions qui fussent encore venues compliquer les relations extérieures de la république; il ne s'agissait de rien moins que d'une rupture avec la France. A n'en juger que par ses paroles, le président avait certainement pris son parti, et, s'il n'eût tenu qu'à lui, les hostilités n'auraient pas tardé à éclater peut-être ; mais la constitution américaine n'a pas voulu qu'il pût dépendre des passions, des intérêts, quelquefois des caprices d'un seul homme, si haut placé qu'il fût, d'exposer ainsi son pays à toutes les chances de la guerre; il faut encore que la nation y consente par l'organe de ses représentans : c'est leur décision que nous avons maintenant à faire connaître, sur la demande du président tendant à autoriser la saisie des propriétés françaises jusqu'à concurrence des 25 millions de francs que le traité du 4 juillet 1831 avait accordés aux États-Unis.

Examen fait de toutes les parties de la négociation relative au traité des 25 millions, avant comme après le rejet de ce traité par la Chambre des députés de France, M. Clay, président du comité diplomatique du sénat, déclara (6 janvier) dans son rapport sur les relations extérieures des États-Unis, qu'il n'avait rien vu qui fût de nature à faire douter de la sincérité et de la parfaite loyauté du roi des Français dans toute cette affaire. L'opposition à l'exécution du traité n'était pas venue du roi, mais de la Chambre des députés ; et la politique du gouvernement américain devait être d'appuyer et de seconder les bonnes dispositions du gouvernement français, et surtout de ne rien faire pour en diminuer l'ef

ficacité. En résumé, le comité était d'avis que le temps n'était pas encore arrivé pour le Congrès d'être appelé à examiner la question vraiment sérieuse de savoir s'il avait à prendre une décision par laquelle il assumerait sur lui le redressement des griefs contre la France; qu'il fallait éviter tout recours à la guerre ou à des mesures tendant à l'amener; qu'il fallait plutôt attendre le résultat des efforts que ferait sans aucun doute le roi des Français pour assurer la pleine et entière exécution du traité.

Un projet de résolution conforme à ce rapport, et portant qu'il ne convenait pas d'investir en ce moment le président des pouvoirs qu'il avait demandés, fut discuté par le sénat dans la séance du 14 janvier. M. Clay présenta de nombreuses considérations en faveur du projet. M. King, après avoir rendu un éclatant témoignage à la franchise et à la modération du rapport, proposa d'amender le projet en fixant un délai au sénat pour agir à l'époque où des nouvelles ultérieures de France auraient pu être reçues. Cet amendement ayant été combattu par M. Clay, M. Webster suggéra une formule qui, en définitive, fut adoptée à l'unanimité elle déclarait qu'il était inopportun, dans les circonstances présentes, de prendre aucune mesure législative touchant les relations entre la France et les ÉtatsUnis. C'était aller encore plus loin que la rédaction primitive de M. Clay, qui consistait seulement à écarter les propositions du président.

La majorité du comité des relations extérieures, dans la Chambre des représentans, était également contraire à la demande du président; mais pour ne pas condamner la précipitation du général Jackson, à l'exemple du sénat, elle résolut de ne faire provisoirement aucun rapport, de laisser tomber l'affaire, sans manifester publiquement, sans consigner dans aucun acte officiel qu'elle différait d'opinion avec le pouvoir exécutif sur une question qui l'intéressait personnellement.

Cependant une tentative fut faite pour amener la Chambre à s'expliquer un membre proposa sur la partie du message qui se rapportait aux relations des États-Unis avec la France, une série de résolutions tendant à déclarer qu'il n'était pas expédient, d'après les circonstances existantes, d'adopter aucune mesure législative au sujet des 25 millions. Ces résolutions, combattues par les amis de l'administration, furent laissées sur le bureau, à la majorité de 109 voix contre 103; c'est-à-dire, en d'autres termes, qu'on passa à l'ordre du jour.

Malgré ce vote, dont il résultait clairement que la Chambre voulait s'abstenir, M. Adams remit l'affaire sur le tapis, en demandant que le président fût invité à communiquer au Congrès, touchant les relations des États-Unis avec la France, des documens plus récens que la correspondance qui lui avait déjà été soumise, et pour autant qu'ils pourraient être produits sans préjudicier aux intérêts publics. En réponse à cette motion, qui avait été adoptée par la Chambre, le président envoya le 7 février au Congrès différens extraits des dépêches de M. Livingston, ministre des États-Unis à Paris. On voyait, par l'un de ces extraits, que le roi des Français avait, dans un entretien avec M. Livingston, donné à ce dernier sa parole d'honneur, non seulement comme roi, mais comme homme, qu'il ferait tout en son pouvoir, et qu'il mettrait en œuvre toute son influence pour obtenir la prompte exécution du traité d'indemnité. Dans une autre lettre du 22 novembre 1834, l'agent américain s'exprimait ainsi :

« Je n'espère pas de décision sur nos affaires avant le milieu de janvier. Un des motifs de délai est l'attente du message du président, qui doit arriver avant la discussion et dont quelques passages peuvent contenir la vive expression des sentimens nationaux sur ce sujet. Ceci n'est pas simplement une conjecture, je sais que c'est un fait, et, quoique je l'aie déjà dit plus d'une fois dans mes dépêches précédentes, je le répète encore maintenant d'après ma parfaite connaissance de toute l'affaire le ton de modération dont s'est servi notre gouvernement, après le rejet de la loi, a été attribué par quelques personnes à l'indifférence ou à la conviction du président qu'il ne serait pas soutenu par le peuple dans l'adoption d'aucune mesure vigoureuse, tandis que

d'autres y ont vu l'aveu tacite que le traité nous accordait plus que nous n'avions le droit de demander. »

M. Livingston revenait encore dans la même lettre sur cette idée, que du ton du message dépendraient en grande partie et le paiement de l'indemnité et même la réputation d'énergie de la nation, ajoutant qu'il n'avait pas de doute que ce document ne fût rédigé de manière à assurer à l'Amérique ces deux importans objets.

Après la lecture de la correspondance et du message d'envoi, M. Adams proposa que ces documens fussent renvoyés au comité des relations extérieures, avec injonction de faire son rapport immédiatement.

« Il est du devoir de la Chambre, disait M. Adams à l'appui de sa proposition, d'agir sans plus de délai; il importe à l'honneur et à la dignité de la nation que les recommandations faites par le président des États-Unis dans son message annuel, soient appuyées par un vote unanime.

» La France, j'en suis convaincu, n'a pas l'intention d'accomplir le traité du 4 juillet 1831; la guerre doit être la conséquence immédiate de son refus, et il faut que le peuple américain sache que ses droits seront défendus. La France doit donc apprendre quelles sont nos intentions; de plus longs délais de la part de la Chambre ne conviendraient qu'à une assemblée sans énergie et pusillanime, et non pas à un peuple plein de fermeté et de courage. La Chambre doit au président d'agir maintenant; que la France sache que la nation américaine est unie dans la ferme résolution de défendre son honneur et de faire triompher ses droits. »

L'orateur disait enfin de cette partie du message du président qui traitait de la question française, que, bien qu'elle pût exposer celui qui l'avait conçue à un reproche d'imprudence, elle resterait néanmoins comme un monument de son patriotisme.

Ce discours produisit une vive impression; toutefois la Chambre, préférant rester libre de tout engagement, renvoya le message et les documens au comité, sans lui enjoindre de présenter son rapport immédiatement.

Telles furent cependant la surprise et l'inquiétude que causèrent dans tout le commerce les paroles de M. Adams, qu'il crut devoir donner à deux reprises différentes des explications sur leur véritable sens. Il était, suivant lui, du devoir du comité des relations extérieures d'agir de quelque

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