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inclinaisons du radier en dents de scie sont beaucoup plus marquées: o m. 68 par mètre au lieu de o m. 10 à Francfort. L'eau comprise dans les espaces situés au-dessous des sommets des dents peut être considérée comme de l'eau morte qui ne participe pas au mouvement de translation. Celui-ci n'intéresserait que la partie supérieure dont la profondeur uniforme est de 3 mètres. C'est pourquoi on a appliqué la formule (1) à ce bassin comme s'il avait cette profondeur.

Les bassins considérés donnent des valeurs théoriques de Vo comprises entre 0,132 et 0,293 qui pour une eau d'égout telle que celle définie § 14 comme type, correspondraient à des taux de décantation de 70 à 80 0/0. Les valeurs réelles de V, surtout à la fin d'une période de fonctionnement seraient, comme on l'a fait observer, bien supérieures et environ doublées de sorte que les taux de décantation obtenus doivent être compris entre 65 et 75 00 (on cite comme remarquable la décantation suivante obtenue à Francfort-sur-le-Main 2o solution: eau brute, 483 milligrammes par litre ; à la sortie des fosses à sable 390; à la sortie des bassins 99. Le taux de décantation des bassins serait

291

390 100 =

75 0/0).

En somme au point de vue des résultats de décantation obtenus, ces bassins sont suffisamment comparables. Quant au bassin théorique figuré et défini plus haut, il donnerait, semble-t-il, une décantation au moins égale à la meilleure obtenue avec les bassins allemands envisagés.

2o Il est de la plus haute importance de réaliser l'uniformité de vitesse de translation admise comme base dans l'essai de théorie esquissé plus haut. Si la vitesse n'est pas uniforme, on gagnera en général moins d'avantages dans la partie où la vitesse est audessous de la moyenne qu'on n'en perdra dans celle où elle la dépasse, de sorte qu'il sera toujours plus avantageux d'éviter ces écarts.

Certaines causes d'écart peuvent être supprimées ou au moins considérablement atténuées par des dispositions judicieuses. Ce sont, en particulier, celles qui sont dues au mode d'entrée et de sortie de l'eau.

On devra faire en sorte qu'à l'entrée il ne se produise pas un

courant rapide et localisé comme cela aurait lieu si l'eau arrivait par une vanne de petite dimension ou par un déversoir de surface. Il sera préférable de démasquer d'un coup une ouverture de toute la largeur du bassin, ou bien un grand nombre de petites ouvertures de sorte qu'à une faible distance de l'entrée, toute la section droite se trouve utilisée par le courant d'eau. On a vu précédemment qu'on ne pouvait guère songerà alimenter par toute sa hauteur un bassin de peur de remettre en suspension la boue déjà déposée. On peut conseiller de placer immédiatement après l'entrée un écran percé de trous ou de fentes en grand nombre. Mais alors il sera prudent de rendre cet écran amovible pour qu'il puisse être enlevé au moment des opérations de curage qu'il entraverait s'il était fixe.

A la sortie, on sera presque toujours conduit à faire écouler. l'eau par un déversoir de surface, d'abord parce que l'eau de surface est plus décantée que l'eau de profondeur, ensuite parce que de cette façon on ne perdra pas de hauteur de charge, ce qui est essentiel dans beaucoup de cas. Ici encore l'écran à trous ou à fentes pourra être utile comme moyen de diminuer les courants ascendants qui sont la conséquence du déversement de surface, ou, plus exactement, de les localiser entre le plan d'écran et l'extrémité du bassin.

Une autre cause de non uniformité du courant est un excès de largeur du bassin. Il sera préférable à ce point de vue de construire des bassins étroits.

Mais certaines causes d'écarts de vitesses ne pourront être évitées; ce sont celles qu'engendrent les différences de température à la surface et au fond, ainsi que les frottements sur les parois auxquels il a déjà été fait allusion § 18.

3o Ce qui a été dit au sujet du curage des fosses septiques est encore vrai ici en partie. L'enlèvement de la boue exige en principe (1) la mise hors service et la vidange au moins partielle du

(1) Un essai intéressant a été tenté à Elberfeld pour arriver à extraire la boue sans mettre le bassin hors service.

Au dessous du bassin de décantation proprement dit, se trouvent des espaces en formes de pyramides renversées dont les parois ont des inclinaisons

bassin qui doit être aménagé pour que cette vidange s'effectue dans des conditions économiques.

Dans les bassins bien conçus, il y a toujours au moins une (1) fosse à boues qui se trouve au-dessous de l'arrivée de l'eau ; c'est là que la quantité de boue déposée est naturellement la plus forte, et on y ramène au moyen de racloirs, ou de toute autre façon, la boue qui recouvre le reste du radier.

L'extraction est alors souvent opérée au moyen d'une pompe munie d'un tuyau fixe plongeant au point le plus bas de la chambre à boue, par lequel on aspire le mélange de boue et d'eau pour le refouler soit dans des machines desséchantes (centrifuges), soit dans des bassins de dépôt, soit sur des étendues de terre où la dessiccation s'opère à la fois par évaporation et par drainage.

On peut, dans certains cas, préférer l'extraction au moyen de grue à benne preneuse permettant de ne relever que la boue telle qu'elle s'est déposée avec sa teneur en matières sèches très faible, mais sans eau de mélange. On chargé alors les produits en voitures ou en wagonnets pour les mener à une installation de dessication ou sur des terrains d'enfouissement.

4° Les bassins cités ont des contenances par l/s qui, en s'en tenant aux vitesses de passage les plus probables, varient de 8 à 22 mètres cubes; elles auraient, sans doute, pu être réduites si on avait diminué les profondeurs.

Pour le bassin type, la contenance par l/s est plus faible. On a trouvé 6 m3 4, et 8 m3 en tenant compte de la nécessité de mettre un bassin hors service après 4 jours de fonctionnement, pour le

et des revêtements qui facilitent le glissement des dépôts. A mesure qu'on avance dans le sens du courant, les parois sont plus abruptes, et deviennent même en partie verticales parce que dans la région située près de la sortie, ce sont les matières les plus fines qui sont en même temps celles dont le glissement est le plus difficile, qui se déposent. Dans les cavités plongent des tuyaux par lesquels la pression de l'eau chasse les matières déposées quand on ouvre des robinets. L'installation paraît bien conçue, et elle n'a d'ailleurs été construite qu'après des essais sur de petits modèles. Mais nous ignorons si les résultats obtenus sont vraiment satisfaisants.

(1) A Elberfeld il y a quatre fosses.

A Francfort le deuxième type de bassin en a deux dont les boues sont évacuées par pompage après mise hors service du bassin.

curer. Mais si on s'en tient aux bassins exécutés, on pourra admettre que la contenance par l/s est de l'ordre de grandeur de 10 mètres cubes.

Les renseignements que nous avons recueillis jusqu'ici en ce qui concerne le prix de ces bassins ne permettent pas de s'arrêter à des conclusions certaines. Les installations de Francfort (re solution), Prague et Elberfeld, où l'eau est simplement décantée et qui ont des bassins cubant respectivement 4.570, 12.670 et 3.840 mètres cubes, ont coûté: 875.000 francs, 2.500.000 francs et 632.000 francs. En rapportant la dépense au mètre cube de bassin on obtiendrait les prix suivants: 170, 190 et 164 francs qui paraissent bien comparables. Mais tandis que dans une installation à fosse septique ou bassins profonds, comme celle de Mesly, la dépense de construction des bassins proprement dits est de beaucoup la plus importante de celles concernant la décantation (à Mesly plus de 80 0/0), il n'en est pas de même pour les installations à bassins de décantation peu profonds où les nettoyages sont très fréquents et exigent un outillage mécanique important. De fait dans les trois installations précitées, on trouve outre les bassins proprement dits qui sont couverts à Francfort et Prague, découverts à Elberfeld, des chambres à sable compliquées avec dragues, des grilles de types spéciaux nettoyées mécaniquement, des organisations pour produire l'aspiration de la boue des bassins après vidange de l'eau surnageante et le refoulement de cette boue sur des terrains d'égouttage. Il y a lieu aussi de noter qu'à Francfort on mélange à l'eau un lait de chaux.

Les dépenses peuvent aussi être rapportées au litre seconde ou au mètre cube journalier. On trouve alors:

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Dans l'installation de Gleiwitz qui est récente, la décantation effectuée par bassin revient à 12 fr. 70 par mètre cube journalier. Mais ce prix ne donne que la dépense des bassins. La dessiccation de la boue en lagunes a comporté en outre des frais élevés de même qu'un dégrossissage mécanique par grilles tour

nantes.

Pour comparer ces données aux dépenses de décantation avec les fosses septiques de Mesly, il faudrait ajouter aux dépenses de décantation proprement dites dans cette station, la moitié des dépenses d'ordre général, l'autre moitié étant appliquée aux dépenses des lits bactériens; on arriverait à 32 francs par mètre cube journalier.

On devrait encore tenir compte dans les dépenses de premier établissement par la solution des fosses septiques, de 3 fr. 50 pour achat de terrains destinés au traitement des boues ainsi qu'on le verra plus loin, de sorte qu'on arriverait à une dépense de 36 francs. Mais d'après ce qui a été dit § 7, pour une station établie hors de la région parisienne, et avec le strict nécessaire, ce prix pourrait être abaissé entre 25 et 30 francs.

Si l'on écarte le cas de Francfort, puisque la solution a été reconnue défectueuse et que cette station a dû être transformée, pour se borner aux exemples de Prague et d'Elberfeld (supposée fonctionner à la dose journalière de 40.000 mètres cubes), exemples qui paraissent parmi les meilleurs puisque la contenance serait de 8 à 9 mètres cubes seulement par l/s, on voit que la dépense par mètre cube journalier est, au lieu de 25 à 30 francs pour la décantation par fosses septiques, 15 à 20 francs pour la décantation par bassins.

En définitive si la capacité par litre seconde est 6 à 8 fois inférieure pour les bassins à ce qu'elle est pour les fosses, il semble que la proportion entre les dépenses d'établissement serait loin d'être la même et que l'économie serait 20 à 50 0/0 seulement.

Si les bassins sont plus économiques que les fosses en ce qui concerne les frais de premier établissement, ils semblent plutôt moins avantageux comme exploitation, parce que la quantité de boue à évacuer est considérable (voir § 24).

29. Bassins spéciaux. -Ainsi les fosses septiques ont l'avantage au point de vue des dépenses d'exploitation, mais les bassins sont moins coûteux comme frais de premier établissement, et la décantation n'y est pas troublée par les dégagements gazeux produits par la fermentation.

On a essayé de concilier les avantages des fosses avec ceux des bassins en faisant fermenter les boues non pas au fond même des

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