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N° 21

COMPTE RENDU DES PÉRIODIQUES

Périodiques français par MM. G. MOURET et A. GOUPIL, Ingénieurs en chef. Périodiques étrangers, par MM. A. GOUPIL et THÉRON, Ingénieurs en chef. Électricité appliquée, par M. BLONDEL, Ingénieur en chef.

I. SCIENCES APPLIQUÉES.

Le Génie Civil (Paris, 26 mai 1917). MAGNEL: Méthode rapide de calcul des lignes d'influence d'arcs prismatiques surbaissés à deux encastrements. Il s'agit d'une méthode expéditive, mais ne donnant que des résultats approchés avec 10°, d'erreur. Elle peut être utile aux praticiens pour les constructions très courantes en béton armé, d'importance secondaire, ou pour les études préliminaires d'avant-projets de constructions plus complexes et plus imporLantes. L'auteur a établi un abaque d'une application facile et qui relie le cas de la poutre à celui de l'arc. G. M.

Revue de Métaphysique et de Morale (mars 1914). F. ENRIQUES: Sur l'infini mathématique. Dans cet intéressant article, Pauteur passe en revue les diverses conceptions de l'infini mathématique qui ont été formulées par les philosophes et les géomètres en distinguant les idées opposées des réalistes et des nominalistes. Il discute particulièrement la doctrine de Cantor sur les ensembles et conclut comme suit :

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On a beaucoup raisonné, au sujet des paradoxes de la théorie des ensembles (paradoxes de Russel, Burali Forti, etc.), mais des raisonnements ingénieux ne sauraient violer la vérité qui s'impose de toute évidence, le principe même du nouveau rationalisme en est condamné. C'est ce que reconnaît par exemple implicitement M. Dingler dans sa note récente Ueber die logischen Paradoxen der Mengelehre 1913) lorsqu'il affirme que la définition d'une classe comme totalité des éléments répondant à des conditions données, devra être accom

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pagnée de la démonstration d'existence logique du nouveau concept ainsi introduit.

Une démonstration de ce genre ne saurait être fournie généralement par des arguments logiques mais devra faire appel à des postulats empruntés à une rationalisation de l'expérience. Ainsi done les constructions des réalistes ne seront autorisées qu'autant qu'elles resteront dans le domaine des êtres que l'intuition expérimentale peut nous faire connaître. Les paradoxes de la théorie des ensembles prouvent que les défiances des mathématiciens nominalistes sont fondées.

Zeitschrift des Ver. deutscher Ingenieure (3 février 1917). E. FEIFEL Oscillations de la surface libre dans les canaux d'amenée des turbines. L'auteur s'est proposé de montrer que ces oscillations survenant à la suite de perturbations du régime satisfont à des relations mathématiques analogues à celles qui régissent le coup de bélier dans les conduites forcées. Il établit des relations donnant la hauteur et la vitesse de propagation des intumescences. Les diagrammes ne sont pas en concordance avec les résultats obtenus pour les conduites forcées; il se présente aussi des cas de résonance.

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(3 février 1917). H. KAYSER Relations entre la résistance à la compression et la résistance à la flexion. L'auteur a cherché des relations simples entre la flexion totale d'une tige sous une charge isolée Q appliquée normalement en son milieu et son flambage.

Le raccourcissement Al dû au flambage est donné par la valeur approchée

π

f2 = 47

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fétant la flexion totale, et dans la pratique,

la détermination précise de la fibre neutre infléchie n'a pas une grande importance étant donné les circonstances diverses qui viennent influer sur le flambage excentricité, hétérogénéité de la matière, etc. La relation précitée est considérée comme valable également pour une pièce encastrée à ses extrémités et dont la fibre

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La force de flambage R est la force réelle ou supposée qui agissant suivant l'axe de la tige droite produit le travail de flexion pour une R =2 f2 flexion totale quelconque R Al=

Si la flexion est supposée

produite par une charge isolée Q appliquée normalement au milieu

de la longueur

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R = € 9,2

f

R =2 f2
41

1/2 Qf et l'on a approximativement

relation valable pour des tiges entièrement encastrées.

Si la tige, outre la charge normale Q, est sollicitée par une force longitudinale P, on obtiendra

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Si la tige, au lieu d'être primitivement droite, a une flèche initiale

fo la flexion finale sera donnée par la formule f

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R désignant la résistance à la flexion de la tige primitivement droite.

Si on désigne par fm l'augmentation de la flèche due à la charge
0,2 QI
P+ fm

transversale Q on trouve R

L'auteur décrit ensuite les expériences faites avec des tiges de bois pour vérifier les formules précitées.

II.

MATÉRIAUX ET PROCÉDÉS GÉNÉRAUX DE CONSTRUCTION.

Les

Le Génie Civil (Paris, 12 mai 1917). A. PAWLOWSKI: Barrage à arches multiples en béton armé sur la Sélune (Manche). Annales ont déjà signalé un nouveau système de barrage inauguré aux États-Unis (1) et consistant en une série de contreforts en maçonnerie reliés par des voûtes en béton dont la convexité est tournée vers l'amont. Les voûtes cylindriques chargées uniformément, dans le même plan horizontal, résistent dans les meilleures conditions et permettent une économie sensible de matériaux, par rapport au plancher plat en béton armé employé quelquefois. Plusieurs barrages de ce système existent déjà aux États-Unis, mais jusqu'ici ce système n'avait pas encore été appliqué en France. On vient de l'appliquer à un barrage que l'on construit actuellement pour former sur la Sélune (Manche) un réservoir de 36 hectares de superficie et une chute de 12 mètres, destinés à alimenter l'usine hydroélectrique de la Société des Forces de la Sélune.

La Sélune, longue de 60 kilomètres, prend sa source au pied des coteaux de Saint-Cyr-du-Bailleul, à 170 mètres d'altitude et se

(1) Voir dans les Annales de mai-juin 1914, page 870, la description du barrage de la Big Bear Valley (Californie).

jette dans la baie du Mont-Saint-Michel. Son bassin est presque entièrement constitué par des terrains anciens, imperméables, et les pluies y sont fréquentes. Il en résulte que le débit de la rivière est assez élevé. Il oscille, en effet, entre 8 et 30 mètres cubes, avec une moyenne de 20 à 23 mètres cubes.

C'est ce qui a décidé la Société des Forces de la Sélune à installer une usine hydroélectrique à la Roche-qui-Boit, en Ducey, à un tournant brusque de la rivière (fig. 1). A la suite des études pour

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Fig. 1. Plan montrant l'emplacement du barrage de la Sélune.

suivies, on a établi un projet, d'après lequel une chute de 12 mètres de hauteur est en voie d'exécution, pouvant assurer une puissance moyenne de 2.500 chevaux.

Ce qui fait l'originalité de cette installation c'est un barrage en béton armé et fretté, et constitué par des voûtes (fig. 2 à 8).

Le plan de naissance des voûtes est incliné à 45o. La résultante des pressions de l'eau est une force normale au plan, passant au tiers de la hauteur à partir du bas, de sorte que, en tenant compte du poids du béton, la résultante générale est plus redressée que 45° et vient rencontrer le sol dans le tiers amont de la semelle du contrefort. Il en résulte que celui-ci exerce sur le sol des fondations une pression bien plus forte à l'amont qu'à l'aval, au contraire de ce qui se passe dans les barrages de maçonnerie, où il est fort difficile d'éviter les efforts de tension près du parement amont.

La stabilité se trouve ainsi assurée; dans le cas d'infiltrations, dans les voûtes, l'eau s'écoulera entre les conforts sans compromettre la stabilité de ces derniers. L'adoption de voûtes pour constituer la surface amont entre deux contreforts permet de réduire l'épaisseur de la structure constituant cette surface et en définitive d'économiser une

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partie du béton qui entrerait q dans la construction d'une paroi plane.

Pour obtenir l'étanchéité de la paroi, la hauteur d'eau ne dépassant pas 15 mètres, on a pu se contenter d'un enduit en ciment, dans lequel est emprisonné un grillage. métallique à mailles assez serrées pour empêcher la formation de fissures. Un grand barrage nécessiterait, au contraire, l'emploi de feuilles de métal, plomb ou acier, incorporées à la paroi, comme on le pratique pour les conduites en ciment armé à haute pression.

L'ouvrage mesure 129 mètres de longueur totale et 15 mètres de hauteur maximum. Il se compose de trois parties un rideau étanche, formé de voûtes inclinées à 45o environ, des contreforts verticaux, et, à l'amont, un radier étanche, couvrant le fond et les flancs de la vallée sur une certaine largeur contiguë au pied du rideau.

Le rideau étanche est constitué par des voûtes de 5 mètres d'ouverture, sur lesquelles est posée directement une chape dans le voisinage de sa clé et jusqu'aux reins. Au-dessus des naissances cette chape repose sur des massifs en béton-profilés suivant des lignes courbes de raccordement. Pour mettre ce revêtement à l'abri d'une

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Longueur totale 12900

Fig. 2. Elévation, du côté aval, du barrage de la Sélune.

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1917-III.

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