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quent tabler sur 8 millimes 5 par mètre cube ou 10,5 suivant la solution pour les boues.

En comptant sur 7 0/0 pour l'intérêt et l'amortissement du capital de premier établissement on aurait donc comme dépense totale annuelle si on table sur 300 jours de marche par an:

Désignation

Par mètre cube journalier

Par habitant

Région parisienne. de 5,60 +3,00 = 8,60 à 5,85 +3,709,55 de 1,30 à 1,45 Province de 3,852,556,40 à 4,00 +3,157,15 de 0,95 à 1,40

En somme la dépense par habitant et par an serait variable suivant les régions entre 1 franc et 1 fr. 50.

La partie de ces dépenses concernant le traitement des matières dissoutes ne parait guère susceptible de réduction; mais comme on le verra plus loin, on peut espérer abaisser celles de ces dépenses qui sont relatives à la décantation.

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8. Contrôle de la marche de la station. Le fonctionnement des opérations de décantation ne peut être bien étudié, et apprécié avec certitude que grâce à un contrôle constant comportant des prélèvements et des essais nombreux au sujet desquels il convient de donner quelques explications qui s'appliqueraient d'ailleurs aussi pour beaucoup à ce qui concerne les matières en solution.

Un soin tout particulier doit présider à l'organisation des prélèvements. On ne peut obtenir des résultats ayant une valeur qu'en multipliant les expériences et en y apportant une minutie extrême. Il faudra se défier, ici plus encore qu'ailleurs, de ces généralisations hâtives auxquelles se laissent parfois entraîner les hommes de laboratoire. Les essais portent sur des phénomènes si complexes qu'il sera souvent difficile, et même presqu'impossible, de faire la part de chacune des causes ayant pu influer sur l'effet obtenu. On sera conduit à multiplier les expériences pour éliminer par le jeu des moyennes, les erreurs accidentelles et l'influence des facteurs inconnus (si on les suppose variables en tous

sens). Enfin pour préciser le rôle de tel agent naturel ou de tel dispositif on conduira des expériences comparatives simultanées qu'on fera en sorte de ne différencier les unes des autres que par la variation de l'agent ou du dispositif soumis à l'étude.

Jusqu'en 1912, la décantation avait été contrôlée de la manière suivante: deux échantillons de 1 litre étaient pris, le premier dans le bassin d'arrivée, le second dans le canal rassemblant les eaux à la sortie des fosses.

La comparaison des quantités de matières en suspension ne donnait de la sorte qu'un renseignement peu utilisable. On constatait bien que l'eau, à la sortie des fosses, était suffisamment claire; mais à quoi était due la décantation ? Dans quelle mesure chacun des organes qui y avaient coopéré, bassin d'arrivée, canal, fosses septiques, avait-il influé sur le résultat constaté ? D'autre part, quelle amélioration complémentaire fournissaient les décanteurs ? Quelle comparaison enfin pouvait-on établir entre les deux types de fosses septiques?

C'est pour nous mettre en mesure de répondre à ces questions que nous avons institué un autre régime de prélèvements qui a fonctionné à partir du débat de 1913.

Un échantillon A de l'eau à l'arrivée est pris non pas dans le bassin où les remous et l'importance des dépôts ne permettent pas de recueillir un liquide vraiment représentatif, mais dans la conduite d'amenée elle-même où la rapidité du courant uniformise le liquide. Cependant, comme il y a de fréquentes variations dans l'eau, on prend trois fois l'échantillon A aux temps - 2 heures, t, t+2 heures, et c'est le mélange de ces trois échantillons de 1 litre qui servira de référence pour la composition de l'eau brute. Les autres échantillons qui sont tous de 1 litre, sont pris à des moments séparés du temps par des intervalles correspondant aux durées de passage dans les divers organes de décantation, durées qui ont été indiquées ci-dessus. Ils représentent ainsi suffisamment la même eau dans ses transformations successives. Ce seront les échantillons :

Bet C pris à l'entrée, le premier, d'une fosse septique ancienne; le second d'une fosse septique nouvelle ;

B, et C, pris à la sortie des mêmes fosses;

B', B, et C. pris à la sortie des décanteurs correspondants (sur le décanteur rond qui ne dessert que des fosses nouvelles, aucun

prélèvement n'est opéré, car il est exactement pareil à l'autre décanteur du même type).

Le schéma de la station montre les points de prélèvement.

Aux deux prélèvements anciennement faits, on en a substitué 8. Mais on peut ainsi étudier la décantation d'une fosse indépendamment de celle qui s'opère dans le bassin d'arrivée et le canal de distribution; comparer les effets des deux types de fosses; discerner dans quelle mesure les décanteurs circulaires ou rectangulaires éclaircissent l'eau, toutes choses qu'on ne pouvait élucider auparavant.

Afin de suivre d'aussi près que possible la marche de la station, et aussi afin d'élucider par le jeu des moyennes, les erreurs accidentelles, on renouvelle ces groupes de 8 prélèvements avec une fréquence qui n'est limitée que par le personnel et les moyens dont on dispose.

9. Difficultés qu'on rencontre dans le contrôle d'une installation d'épuration. Taux de décantation. Mais tout cela ne servirait de rien si les prélèvements n'étaient pas individuellement bien représentatifs de l'eau étudiée: le jeu des moyennes n'éliminera que les erreurs accidentelles, et on n'obtiendra pas une donnée juste en prenant une moyenne de données fausses.

Or il n'est pas facile de prélever des échantillons d'une manière satisfaisante. Si, par exemple, il s'agit de l'eau qui entre dans une fosse septique, va-t-on se contenter de plonger dans l'eau une bouteille vide? Si on opère doucement, l'eau qui entrera dans la bouteille sera celle de la couche supérieure qui sera soit plus propre que l'eau à étudier s'il n'y a pas de « chapeau » formé à la surface, soit beaucoup plus sale s'il y en a un, car alors on en recueillera des parties.

Nous nous sommes arrêté au procédé qui consiste à prendre l'échantillon autant que possible en plein courant et au moyen d'une bouteille munie d'un dispositif qui permette de l'ouvrir et de la reboucher sous l'eau à la profondeur convenable.

S'agit-il de prélever un échantillon à l'entrée d'une fosse septique, on descend la bouteille dans la fosse au droit de la vanne d'alimentation, le goulot tourné vers l'afflux d'eau; on débouche, on rebouche et on remonte la bouteille.

On devra éviter les fractionnements et les transvasements qui

peuvent entrainer de graves erreurs, et opérer directement sur toute la quantité d'eau qui aura été recueillie.

Supposons qu'on ait évité les écueils que nous venons de faire entrevoir, et qu'on se trouve en possession de déterminations aussi certaines que possible. On voudra alors se servir des nombres trouvés pour évaluer le degré de perfection de l'installation.

Considérons par exemple une installation de décantation ; les moyennes d'un grand nombre de prélèvements (1) fournissent les données suivantes :

=

Eau bruter 300 milligrammes de matières en suspension par litre.

Eau décantée y =

par litre.

60 milligrammes de matières en suspension

Ces chiffres caractérisent la faculté de décantation, mais ils se prêtent assez mal aux comparaisons avec les résultats d'autres stations. Et alors, pour chercher à faciliter ces comparaisons dont l'intérêt est évident, on introduit la notion d'un taux 0/0 d'épuration qui sera :

100

I'

soit, dans l'exemple ci-dessus, 80 o/o.

Mais il faut se défier de cette notion et se garder de lui accorder une valeur en quelque sorte intrinsèque. Si une autre installation a fourni les données suivantes :

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le taux sera 60 0/0, et cependant il est très possible que la

(1) Une erreur que nous avons vu commettre plusieurs fois consiste lorsqu'on a un grand nombre de déterminations correspondantes A1 A1⁄2;........ An, as a2.. an et qu'on veut obtenir un coefficient général moyen à prendre A2 la moyenne des coefficients X 100; etc...

au lieu de prendre la valeur :

A1
A1

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X 100:

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La première valeur ne présente pas en général d'intérêt.

deuxième installation pour laquelle la teneur absolue de l'eau décantée est plus faible, soit plus parfaite que la première si elle a permis la décantation de particules d'un grain plus fin.

On devra donc user avec circonspection de ces coefficients dont les personnes peu au courant des questions d'épuration font souvent un fâcheux abus.

Enfin on est naturellement conduit parfois à rechercher lequel, de deux ou de plusieurs appareils, est préférable. Il faut alors entreprendre des expériences comparatives dans lesquelles le nombre des variables soit réduit au moindre nombre, et abaissé, autant que possible, à 1. Si les appareils ou les substances sur lesquels on expérimente sont tels que les résultats dépendent de plusieurs paramètres, on n'aura le plus souvent expérimenté qu'en vain. En particulier, il est très important, et presqu'indispensable de comparer deux appareils en leur fournissant à chaque instant la même eau, et non pas en leur fournissant, soit simultanément, soit successivement, des eaux de nature différente, avec cette pensée que la considération des coefficients d'épuration permettra quand même des comparaisons.

Voici un exemple qui est emprunté non plus à des essais de décantation, mais à des essais concernant des lits bactériens.

Supposons qu'on veuille comparer les résultats donnés par les lits pour deux régimes distincts, et qu'on expérimente non pas en fournissant simultanément à deux lits bactériens semblables ne différant que par leurs régimes, une eau semblable, mais en essayant successivement les deux modes de fonctionnement sur un seul lit. Même si l'eau fournie était absolument identique (ce qui sera matériellement impossible), les résultats seraient troublés par les influences dissemblables des facteurs saisonniers et atmosphériques. Si l'un des essais est fait en août, et l'autre en décembre, les résultats du dernier pourront être très inférieurs à ceux du premier, même si en réalité la méthode essayée en décembre est la meilleure. Car la nitrification, et, d'une manière générale, la plupart des phénomènes d'épuration, sont bien plus actifs en été qu'en hiver.

Que si on décide alors de faire les deux essais en décembre, mais toujours successivement, on n'aura pas supprimé toute difficulté. Car nous croyons pouvoir affirmer d'après les observations faites à Mesly que si l'un des essais est fait par temps de brouillard, et l'autre par temps clair, le second donnera, toutes

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