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effet, montré que, dans les cas analogues à ceux qui nous occupent, l'emploi du coefficient r 0,06 pouvait donner des mécomptes. Mais il fallait encore le vérifier sur place.

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Des essais que l'emploi du Venturi a rendus possibles et extrêmement simples (car l'emploi du moulinet ou d'un déversoir est impossible dans un canal entièrement souterrain) nous ont donné, comme coefficients correspondant au canal de dérivation du Gave de Pau, des valeurs de r comprises entre 0,12 et 0,13, avec une moyenne de 0,126.

Nous reproduisons enfin ci-contre, à titre de document, des portions de courbes d'enregistrement de Venturi; on y remarquera la graduation logarithmique des débits, ce qui est d'ailleurs logique, puisque l'on a :

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Nous y avons joint les portions de courbes de manomètres enregistreurs correspondantes, en attirant l'attention sur ce fait que l'échelle des temps n'est pas la même pour les deux appareils (fig. 8).

Le Venturi nous a permis de faire à l'usine de Soulom d'autres études que nous publierons ultérieurement.

EMPLOI DES VENTURI POUR MESURER LES QUANTITÉS D'EAU EMPRUN-
TÉES A DES LACS PLACÉS EN TÊTE DES CANAUX DE DÉRIVATION
D'USINES HYDRO-ÉLECTRIQUES.
USINE D'EGET.

L'usine d'Eget, qui est actuellement en construction et dont l'armement total atteindra, lorsqu'elle sera complètement terminée, le chiffre assez exceptionnel de 35.000 chevaux, comprendra tout d'abord des Venturi sur les sept conduites de 0 m. 56 de diamètre qui, sous une pression de 750 mètres d'eau, amèneront l'eau à des groupes de 5.000 chevaux chacun; ces Venturi, qui sont fournis par les mêmes constructeurs qu'à Soulom, ne comporteront qu'un seul compteur enregistreur pouvant être relié à l'un quelconque d'entre eux.

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9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 13′′

10 11 12 13 14 15 16 17 18

Fig 8. Graphiques donnés par le manomètre enregistreur monté sur une conduite et par le manomètre différentiel du Venturi branché sur la même conduite.

1.200

1.000

800

600

400

Mais elle donnera lieu aussi à l'application du Venturi pour mesurer le débit à la sortie d'un lac-réservoir placé en tête du canal d'amenée.

On est, en effet, en train de créer, en tête du canal de l'usine d'Eget, un lac artificiel de 6.000.000 de mètres cubes par la construction d'un barrage en maçonnerie de 30 mètres de hauteur. Les eaux sont prises dans ce lac artificiel par un souterrain fermé par un masque en maçonnerie.

Ce masque est traversé par six tuyaux aboutissant à six robinets-vannes qui, fermant hermétiquement les tuyaux, permettent d'arrêter complètement le débit, si c'est utile.

Nous arrêterons ici momentanément cette description pour dire que cette disposition est actuellement la seule usitée dans les nombreux lacs aménagés jusqu'à ce jour dans la région, non pour créer de l'énergie, mais pour servir aux irrigations et à l'alimentation des régions du Sud-Ouest ayant leur origine au plateau de Lannemezan.

Une installation pareille, ayant à fonctionner sous d'assez fortes charges, présente de gros inconvénients. D'abord, ces robinets-vannes ne fonctionnent, sans risques d'accidents, qu'à pleine ouverture; d'autre part, leur débit est variable suivant la charge d'eau en amont et, par conséquent, suivant le degré de vidange du lac. On était donc obligé, dans les installations antérieures, de multiplier les robinets pour mieux proportionner le débit obtenu au débit demandé, et d'établir des consignes assez compliquées prescrivant le nombre de robinets à ouvrir en fonction du niveau de l'eau dans le lac et du débit à obtenir. Encore n'avait-on qu'une approximation assez grossière, bien insuffisante quand la quantité d'eau dont on dispose est étroitement

mesurée.

Les maisons Bouchayer et Viallet et Kent, à qui le problème fut posé pour l'usine d'Eget, l'ont résolu de la façon suivante :

Les robinets-vannes, seuls étanches absolument, ont été maintenus. On en a prévu six qui seront ouverts en plus ou moins grand nombre, de manière à se rapprocher du débit demandé, mais toujours en excès marqué.

Les tuyaux provenant de ces robinets se réunissent deux par deux dans des sortes de corps de chaudières entièrement noyés dans un massif en maçonnerie. Chaque corps de chaudière reçoit donc le débit de deux robinets-vannes.

De chacun de ces corps, au nombre de trois, part ensuite une seule conduite, plus grosse que les conduites primitives et de 0 m. 500 de diamètre dans le cas qui nous occupe. Cette conduite porte d'abord un Venturi, pour mesurer le débit, puis un robinet à soupape se levant sur un siège tronconique pour achever le réglage que les robinets-vannes sont incapables de faire, car, à l'inverse des robinets-vannes, les robinets tronconiques ne sont pas étanches sous forte pression à la fermeture totale, maist on peut fractionner leur ouverture autant qu'on le veut. Cette installation comprend ainsi trois Venturi de 0 m. 500 munis chacun d'un compteur enregistreur.

On voit donc que l'on est à même de donner la quantité d'eau qu'on veut avec toute la précision nécessaire. De plus, le caractère d'enregistreur du Venturi en fait un instrument de contrôle permanent des agissements d'un agent qui est la plupart du temps abandonné à lui-même sans surveillance.

Cette disposition sera d'ailleurs reproduite dans d'autres usines de la Compagnie du Midi.

CONCLUSION

Nous croyons avoir suffisamment démontré, par tout ce qui précède, que le jaugeur Venturi est un appareil de mesure qui donne, avec une facilité inconnue jusqu'à ce jour, des indications aussi précises que les meilleurs procédés de jaugeage actuellement en honneur.

Employé seulement à l'étranger, et uniquement, semble-t-il, à des distributions d'eau et d'irrigation, surtout en raison de son caractère d'enregistreur, on ne s'explique guère l'ostracisme' dont il paraît frappé pour les usines hydrauliques.

Jusqu'à présent, dans des installations de ce genre, on se livre, lors de la mise en charge, à toute une série d'essais pour lesquels

on emploie l'arsenal des moyens les plus compliqués, moulinets et tubes de Pitot pour le jaugeage des canaux de dérivation, méthode chimique ou déversoir pour le débit des conduites forcées et les essais de turbines; puis, une fois l'usine en exploitation, on abandonne le tout, avec d'autant plus de raison que ces procédés, d'emploi assez pénible, demandent l'établissement d'un régime constant (chose à peu près irréalisable sur un réseau), car ils sont incapables d'indiquer un débit instantané.

Il ne serait pas inutile, cependant, de pouvoir contrôler à nouveau,, de temps en temps, les divers points d'une installation, de voir si le rendement des turbines ou des alternateurs se maintient, de le vérifier à des régimes variables, de voir s'il ne se produit pas des pertes dans les parties difficilement accessibles, etc...

Nous avons indiqué, au cours de ce rapport, quelques-uns des essais que l'on peut faire sans aucune peine, grâce au Venturi. Il en existe bien d'autres, aussi utiles, que la pratique de cet appel suggérera bien vite.

En résumé, les observations de l'ingénieur Clemens Herschel, confirmées par nos mesures, montrent que le débit d'une conduite se réduit très simplement à des erreurs relatives près n'at

1

teignant pas 50° de la différence des pressions exercées dans la section amont et dans la section la plus rétrécie d'un Venturi. M. Boussinesq, en se basant sur les expériences d'Herschel et sur les nôtres (C. R. Académie des Sciences, t. CLXI, p. 259), a expliqué récemment comment il se fait que l'hypothèse inexacte de l'égalité de vitesse des filets liquides fournisse un débit pratiquement exact.

Il a montré que ce paradoxe s'explique par deux petites erreurs de sens contraire, commises dans le calcul l'une qui fait obtenir un débit trop fort pour l'excédent H, — H, de pression constaté le long du rétrécissement et qui consiste en ce qu'on néglige les frottements, les imperfections de fluidité de l'eau; l'autre, tenant à ce que, pour un liquide parfait, un calcul exact. avec mise en compte de l'inégalité de vitesse des filets, donnerait un débit supérieur au débit théorique approché obtenu.

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