APPLICATION DU JAUGEUR VENTURI AUX USINES HYDRO-ÉLECTRIQUES ET A LEURS ANNEXES Malgré leurs propriétés remarquables, il ne semble pas que ces appareils jaugeurs aient été employés jusqu'à présent dans les usines électriques, à part un essai qui devait être fait à Jouchy, mais dont nous n'avons pas connu la suite. Mais, se basant sur les résultats que nous avons mentionnés et qui indiquent le degré de confiance que l'on peut avoir dans cet appareil, la Compagnie du Midi en a fait installer sur les conduites forcées de l'usine hydro-électrique de Soulom, qu'elle vient de faire construire pour établir la traction électrique sur une partie de son réseau. Elle en a, en outre, prévu l'emploi, à deux titres différents, sur les usines actuellement en construction ou en projet. Tout d'abord, comme à Soulom, les conduites. forcées des autres usines seront munies de Venturi; mais, il y a une catégorie d'usines où l'emploi du Venturi est à peu près indispensable sur un autre point. Ce sont les usines qui prennent l'eau dans un réservoir, dont les ressources en eau ne sont pas illimitées. Il existe actuellement deux usines de ce type en construction ce sont l'usine d'Eget dans les Hautes-Pyrénées, et l'usine de Porté dans les Pyrénées-Orientales. En tête, non des conduites forcées, mais du canal de dérivation des eaux, existent de grands lacs où l'on emmagasine les eaux de fonte de neige; l'eau est précieuse, et il faut, pour éviter le gaspillage, n'envoyer à la chambre de mise en charge que les quantités strictement nécessaires. On a donc muni les appareils de prise d'eau dans le lac, de jaugeurs Venturi indiquant à chaque instant la quantité débitée, et permettant, par suite, au gardien de la prise d'eau de la régler à volonté. Ces installations étant assez nouvelles, il nous semble intéressant de les décrire en quelques mots. USINE INSTALLATION DES VENTURI SUR LES CONDUITES FORCÉES DE L'USINE DE SOULOM A propos des essais que nous avons faits sur le Venturi installé à l'Institut Électrotechnique de la Faculté des Sciences. de Toulouse et qui ont eu pour corollaire des essais faits aux Venturi de Soulom dont nous allons parler, nous avons décrit en détail cette installation dans deux articles parus, l'un dans la Technique Moderne, l'autre dans la Lumière Electrique. Nous y reviendrons rapidement. L'usine hydro-électrique de Soulom se compose de deux chutes différentes sur le même bâtiment d'usine. Fig. 2. Plan sommaire des abords de l'usine de Soulom. Une dérivation du Gave de Pau, qui donne une chute de 120 mètres de hauteur, est amenée par trois conduites sur trois turbines de 3.500 chevaux chacune, chaque turbine ayant sa conduite distincte. Un petit collecteur, branché à l'intérieur de l'usine sur les trois conduites, mais qui peut être isolé de chacune des conduites, amène l'eau aux turbines d'excitatrices. Les grandes conduites, en tôle soudée, assemblées avec joints à brides, ont 1 m. 200 de diamètre. Une dérivation du Gave de Cauterets reproduit exactement les mêmes dispositions, avec ces différences que la chute a 250 mètres de hauteur et les conduites 0 m. 81 de diamètre. Sur chaque conduite avant son entrée dans l'usine, est un appareil Venturi, dont les figures 3, 4 et 5 indiquent les dimensions et les dispositions. Toutefois, chaque groupe de trois conduites ne comporte qu'un seul compteur enregistreur, qui est constitué par un manomètre différentiel à mercure (fig. 6) mesurant H, H,. Cet appareil comporte à la fois un index se déplaçant sur une règle de cuivre où sont indiqués directement les débits, et un style se déplaçant sur un tambour enregistreur qui fait un tour par semaine. Ce compteur enregistreur peut être mis en communication, par un jeu de robinets, avec celle des conduites de son groupe dont on veut mesurer le débit. La graduation de l'appareil va, pour les conduites de Pau, Jusqu'à 3.500 litres, et pour celle de Cauterets, jusqu'à 1.560 litres. Ces installations de Venturi ont été faites en collaboration par les Maisons Kent et Bouchayer et Viallet. ESSAIS FAITS SUR LES VENTURI DE SOULOM Il nous a semblé intéressant de nous servir de ces Venturi pour nous livrer à diverses mesures et essais que nous allons résumer ci-après, renvoyant pour plus de détails aux articles dont nous avons déjà parlé. D'abord, connaissant, d'une part, les caractéristiques des Venturi, de Soulom, d'autre part, les dimensions des appareils servant à enregistrer les débits, nous avons calculé le rapport entre le coefficient K réel des appareils et celui K' admis par les constructeurs pour la mesure du débit. Nous avons trouvé les résultats suivants : |