Venturi construit par la maison Kent de Londres et dont les caractéristiques étaient les suivantes :

De plus, comme la Commission voulait se rendre compte de l'influence des formes données par les constructeurs à l'appareil, elle fit essayer aussi un Venturi de fortune, formé simplement de deux troncs de cône raccordés par leur petite base; ses caractéristiques étaient les suivantss :

Ces expériences ne furent pas faites suivant le mode expérimental de M. Herschel, mais en mesurant la quantité d'eau passée au-dessus d'un déversoir; ce déversoir lui-même, qui n'avait pu être construit suivant les règles mêmes indiquées par M. Bazin pour son déversoir type, avait été préalablement taré à l'aide d'une bâche à orifices, dont on avait, avant toute autre opération, étudié avec le plus grand soin les coefficients de débit.

Les pressions furent mesurées, pour le Venturi Kent, dans des chambres annulaires dont sont munis ces appareils, comme cela avait été fait d'ailleurs dans les expériences américaines, et, pour

le Venturi de fortune, en perçant directement un trou dans la

paroi de l'appareil.

Les résultats obtenus, ramenés au même type que celui que nous avons donné pour les expériences américaines, sont les suivants :

Ces résultats indiqueraient, même pour le Venturi Kent, des pertes de charge plus fortes que celles trouvées dans les expériences américaines; mais loin d'indiquer une variation sensible de à avec les débits, elles sembleraient montrer que le coefficient à reste à peu près constant, ce qui, comme l'ont dit, d'ailleurs, les expérimentateurs quand ils ont rendu compte de leurs expériences dans le Bulletin du Conservatoire des Arts et Métiers, permettrait, une fois un Venturi construit, de l'étalonner par la détermination du coefficient à à faible débit, ce coefficient étant pris comme constant pour les autres débits réalisables en pratique. Ces essais de Venturi de fortune n'ont d'ailleurs sés au delà.

pas été

pous

Il serait intéressant de chercher à définir davantage les lois qui font varier le coefficient suivant les débits et la forme donnée aux Venturi.

Nous avons nous-même entrepris de nouveaux essais, dont nous avons rendu compte en détail dans la Technique Moderne, sur un Venturi Kent monté à l'Institut Electrotechnique de Toulouse par la maison Bouchayer et Viallet.

ESSAIS DE L'INSTITUT ÉLECTROTECHNIQUE DE TOULOUSE

Ces essais ont été faits suivant la méthode américaine, c'est-àdire que l'on mesurait l'eau qui s'écoulait, pendant un temps donné, dans un bassin de capacité connue et jaugé par pesées; mais, pour plus d'exactitude, on relevait, en même temps que des débits de l'appareil, la montée de l'eau dans le bassin, au fur et à mesure de l'expérience, de manière à vérifier le résultat total par les résultats partiels, et à s'assurer de la régularité de l'ascension de l'eau, c'est-à-dire de la suppression des oscillations du niveau.

Le Venturi utilisé avait les caractéristiques suivantes :

Les débits ont varié de 60 à 170 litres par seconde. Les pressions ont été mesurées avec deux appareils différents : d'une part, avec le manomètre différentiel fourni par le constructeur avec l'appareil; d'autre part, avec un manomètre différentiel faisant partie des collections de l'Institut Électrotechnique.

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1917-II.

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Des précautions spéciales étaient prises pour amortir les oscillations de la surface libre dans le réservoir de jaugeage; on employait pour cela :

1o Des cellules amortissantes dont les parois étaient parallèles aux filets liquides;

2o Des flotteurs placés en série.

Ces deux procédés ont été trouvés très efficaces l'un et l'autre (voir le détail des expériences dans les mémoires spéciaux). Voici quelques résultats d'expériences :

Il n'a pas été possible de déceler une influence notable de la perte de charge. Les expériences répétées à maintes reprises ont donné sensiblement = 1, l'erreur relative ne dépassant pas : λ 1 %. La vitesse a atteint 2 m. 38 dans la canalisation et 11 m. 60 dans la section rétrécie. Une deuxième vérification de ce résultat a été obtenue en déterminant, d'après les dimensions de l'instrument, la graduation fournie par le constructeur. On a trouvé qu'elle était exactement conforme à la formule: Q=KV/H, — H1. On peut affirmer avec certitude que : λ= 1 dans le Venturi étudié à l'Institut Électrotechnique de Toulouse.

Les diverses expériences que nous venons de relater ont prouvé que le Venturi est un instrument de jaugeage très précis et extrêmement commode, qui permet de connaître à chaque instant le débit d'une conduite par une simple lecture, et même de l'enregistrer.

APPLICATIONS DU JAUGEUR VENTURI AUX DISTRIBUTIONS D'EAU
ET AUX IRRIGATIONS

Les constructeurs de cet appareil et, en particulier, M. Kent, se basant, croyons-nous, plutôt sur une longue expérience que sur des considérations théoriques, sont arrivés à des résultats tels qu'ils garantissent une précision de 2 % entre les limites variant de 1/10 du plein débit d'une conduite jusqu'à ce plein débit.

Aussi trouve-t-on des Venturi de toutes dimensions sur d'importantes distributions d'eaux potables ou d'irrigation, car il faut remarquer que le Venturi jouit de cette précieuse qualité de pouvoir fonctionner même avec des eaux troubles ou chargées de matières.

Nous citerons, parmi les plus remarquables de ces exemples, les réservoirs de Stains, en Angleterre, où existent deux Venturi sur des canalisations de 2 m. 40 de diamètre; un Venturi installé à Buenos-Ayres sur une conduite de 1 m. 200 avec étranglement de 1/8, pour vérifier le débit d'une pompe centrifuge; deux Venturi de 990 mm. appartenant à la Compagnie des Eaux de Portsmouth; enfin, le Gouvernement égyptien doit faire installer à Baltim quatorze jaugeurs Venturi de 2 m. 490 de diamètre.

Les essais faits sur la plupart de ces jaugeurs, munis de compteurs enregistreurs. sur lesquels nous reviendrons plus loin, ont indiqué des précisions de l'ordre de 1 %. En particulier, le jaugeur de 1 m. 200 de diamètre installé à Buenos-Ayres, est arrivé, d'après les feuilles d'essais que nous avons eues en main, à une précision de 0,26 °。.

Remarquons, d'ailleurs, que, dans cette précision que nous indiquons, il n'est pas question du rapport entre le débit théorique, tel qu'il est donné par la formule et le débit réel, mais bien du rapport entre le débit réel et le débit indiqué par la graduation fournie par le constructeur avec l'instrument.