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Les eaux de Mesly sont un peu moins chargées que celles d'une eau urbaine du système unitaire dans la solution du tout à l'égout; mais en revanche l'importance du débit des eaux industrielles et l'irrégularité de ce débit constituent, pour l'épuration, des difficultés spéciales sur lesquelles on doit attirer l'attention.

Tout balancé,

3. Système unitaire et système séparatif l'eau de Mesly ne s'écarte donc pas sensiblement d'une eau type du système unitaire et les conclusions de l'expérience acquise dans cette station peuvent servir pour une ville où il s'agira d'épurer des eaux amenées par un système de canalisation du même genre.

Mais s'il s'agit de canalisations du système séparatif toute l'étude ne sera-t-elle pas à reprendre? Nous ne le croyons pas et nous pensons que dans beaucoup de cas les résultats obtenus n'auront qu'à être légèrement modifiés.

On sait quel sujet classique de discussions sont chez les hygiénistes les mérites et les défauts comparés de l'unitaire et du séparatif. Il n'est d'ailleurs pas possible de trancher ce débat : c'est une question d'espèce et dont les aspects sont divers suivant qu'on se place au point de vue des dépenses d'établissement, des dépenses d'exploitation, des commodités, des résultats hygiéniques, etc.

En ce qui concerne les dépenses, dans bien des cas l'établissement dans le système séparatif des deux canalisations, celle des eaux vannes ménagères industrielles, et celle des eaux fluviales, est plus coûteux que celui de la canalisation unique du système unitaire. Mais les dépenses nécessaires pour la station d'épuration ne seront-elles pas en revanche inférieures dans le séparatif?

La quantité d'eau sera évidemment beaucoup plus faible : environ 50 0/0 du débit du réseau unitaire, soit pour une ville type 75 litres par habitant. Mais la quantité des impuretés sera sensiblement la même, du moins par temps sec et alors la question est de savoir si les dépenses dépendent du cube d'eau ou de la quantité des impuretés.

On peut suffisamment éclaircir le débat pour les stations d'épuration biologique en disant que les dépenses de traitement par lits bactériens sont à peu près dépendantes uniquement des impuretés et par conséquent sensiblement les mêmes dans les deux systèmes (1), alors que celles de décantation sont diminuées dans le système séparatif non pas proportionnellement à la diminution du débit, mais cependant très sensiblement comme on le verra plus loin (§ 16).

Supposons que les matières lourdes et les corps flottants aient déjà été retenus; c'est le cas par exemple à Mesly où ils sont séparés à l'usine de refoulement d'Ivry avant l'aspiration par les

pompes.

On n'aura plus qu'à effectuer les opérations d'épuration concernant les particules en suspension et les matières dissoutes.

La pre

4. Conditions à satisfaire dans la décantation. mière de ces opérations est, à notre avis, la plus importante, et de beaucoup, d'abord parce que la deuxième qui n'est pas toujours indispensable, est impossible ou beaucoup plus difficile sans elle, ensuite parce qu'étant la plus coûteuse en frais d'exploitation, la solution qu'on adopte réagit fortement sur les dépenses qu'on entend réduire au strict nécessaire.

Il faut que la décantation satisfasse aux conditions suivantes : 1o Pousser aussi loin que possible la séparation des matières contenues dans l'eau, condition essentielle pour le bon fonctionnement des lits bactériens. Il faut en effet éviter de les encrasser par les matières minérales sur lesquelles les actions microbiennes, ou plus généralement, les actions vitales ne peuvent rien, et par les matières organiques en suspension assez grosses pour que leurs dimensions les rendent rebelles à l'oxydation et aux attaques des infiniments petits.

2o Séparer les matières en suspension dans des conditions

(1) Voir par exemple le Se Rapport de la Commission Royale Anglaise. La Commission estime que le volume d'eau qui peut être épuré par mètre cube de lit de contact ou de lit percolateur varie, dans les limites pratiques. presque inversement avec la concentration du liquide traité.

telles qu'elles soient faciles à recueillir et à évacuer ou transformer sans frais exagérés.

5. Solution primitivement adoptée à Mesly pour assurer la décantation (1). A Mesly les parties de l'installation dans lesquelles se modifie la quantité des matières en suspension sont assez complexes. Ce sont :

Un bassin d'arrivée, d'où l'eau passe dans :

Un canal de distribution le long duquel se trouvent :

Des fosses septiques que l'eau traverse en 24 heures.

A la sortie des fosses, la décantation de l'eau est encore complétée avant son envoi sur les lits bactériens par un passage dans des appareils nommés « décanteurs ».

Voici quelques renseignements utiles sur chacune de ces parties de la station.

1° Bassin d'arrivée.

D'une capacité utile de 256 mètres cubes, que l'eau, lorsque le débit est 20.000 mètres cubes par jour ou 230 litres par seconde, traverse en 18 minutes environ avec une vitesse moyenne de 18 millimètres.

20 Canal de distributiun. Desservant deux séries de fosses septiques. Longueur: 215 mètres ; largeur: 4 mètres; profondeur 1,50; cube: 1.290 mètres. Durée du trajet de o à

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1 heure le long des fosses anciennes; de o à 3 heures le long des fosses nouvelles. Le trajet le plus long du bassin d'arrivée à l'extrémité du canal dure donc 4 heures. Vitesse moyenne : 38 millimètres par seconde à l'arrivée; 19 au droit de la première fosse nouvelle; o à l'extrémité.

30 Fosses septiques. L'eau les traverse d'une manière continue avec des vitesses correspondant à une durée de passage de 24 heures.

Il y a deux types de fosses (voir les coupes des fosses fig. n° 12 et 13): les premières construites, au nombre 11, sont des bassins d'une profondeur de 4 mètres avec caniveaux abou

(1) Voir le plan schématique (fig. 1) sur lequel les parties de l'installation parcourues par la même eau sont hachurées de la même façon. Nous ne rappelons les dispositions de la station de Mesly et nous ne ferons allusion aux principes de l'épuration bactérienne que dans la mesure strictement indispensable pour l'intelligence de notre sujet, renvoyant pour le surplus à l'intéressant memoire publié par M. l'inspecteur général Mahieu dans les Annales des Ponts et Chaussées (1910, V) et aux ouvrages de M. le Dr Calmette.

tissant à une bonde centrale débouchant dans une conduite d'éva-
cuation des boues. Elles ont en plan 35 mètres sur 9 mètres ;
cloisons verticales d'une hauteur inférieure de 1 mètre à celle

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(anciens siphons transformes) (Systeme Lajotte-Durey-Sohy)

Fig. 1.- Schéma de l'installation d'épuration d'eaux d'égout de Mont-Mesly. (Echelle approximative = L 400°)

des fosses, laissent passer alternativement en haut et en bas
l'eau qui est ainsi forcée de suivre un trajet sinusoïdal. Cela
augmente la longueur du trajet de 10 mètres environ, de sorte
qu'on peut évaluer à o mm. 52 la vitesse moyenne de l'eau.

Les deuxièmes fosses, au nombre de 11, elles aussi, n'ont pas de cloisons verticales; ce sont des bassins qui ont en plan 42 m. 60 sur 10 mètres; le radier est, du côté de l'arrivée à une profondeur de 4 mètres, sur 2 mètres de largeur; puis il se relève suivant un plan à l'inclinaison de 7 cm. 4 par mètre de sorte que du côté du départ de l'eau, la profondeur n'est plus que de 1 mètre. La vitesse moyenne de l'eau est, à l'entrée o mm. 317, et, à la sortie, 1 mm. 27. La vitesse moyenne générale est o mm. 5 (1).

A la sortie des fosses, l'eau traverse une petite couche de cailloux dont l'épaisseur est 20 centimètres et dont la superficie est 3 à 4 mètres carrés par fosse.

4° Décanteurs. - De plusieurs types.

a) Décanteurs ronds. - Forme cylindrique de 10 mètres de diamètre sur 3 mètres de hauteur; au-dessous du cylindre un tronc de cône, sommet en bas, de 4 m. 70 de hauteur, à parois inclinées à 45° environ, terminé lui-même par un puisard cylindrique de o m. 8o de diamètre et de 1 m. 20 de hauteur.

L'eau arrive par un tuyau qui débouche à environ 3 mètres au-dessous du plan d'eau et est évacuée presque au niveau de ce plan.

La hauteur totale est 8 m. go; la contenance: 328 mètres cubes.

:

L'un reçoit les effluents de 2 fosses anciennes et de 2 fosses nouvelles représentant au total 4.720 mètres cubes par jour ou 55 litres par seconde. Si tout le décanteur était utilisé par le courant de passage de l'eau, la durée de ce passage serait 1 heure 40, et la vitesse y varierait entre un maximum qui n'est guère déterminable, et une valeur minimum obtenue en admettant une répartition uniforme dans la section de 10 mètres de rayon; elle serait o mm. 70.

Pour l'autre décanteur qui reçoit 4.400 mètres cubes venant de 4 fosses nouvelles, les données sont à peu près les mêmes.

b) Décanteurs rectangulaires. L'un qui correspond à 4 des fosses nouvelles a 25 mètres de long sur 7 de large; il a 3 mètres de profondeur et se termine en forme de pyramide renversée sur une nouvelle profondeur de 3 mètres, à laquelle s'ajoute un puits à boue de 1 m. 20. La profondeur totale est de 7 m. 20; contenance : 600 mètres cubes environ. Si on admet que tout le

(1) Ce que nous appelons vitesse moyenne n'est pas la moyenne des vitesses dans les sections d'entrée et de sortie. Elle s'obtient, soit en divisant le débit par seconde par la surface de la section moyenne (cette section moyenne étant celle qui, multipliée par la longueur, donnerait la contenance), soit en divisant la longueur par la durée du parcours, laquelle équivaut à la durée nécessaire au remplissage.

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