Page images
PDF
EPUB

le candidat devait également être citoyen de la république, et avoir résidé dans son comté ou district six mois avant l'élection.

Les sénateurs seraient nommés pour trois ans, et devraient être âgés de trente ans, et avoir une année de résidence dans leur district.

Ils se renouvelleraient par tiers; chaque année sénateurs et représentants seraient indemnisés pendant la ses

sion.

Il y aurait quarante représentants et vingt sénateurs. Chaque loi devait être adoptée par les deux Chambres et par le président qui ferait connaître sa réponse dans les cinq jours; s'il apposait son veto, il fallait pour l'annuler les deux tiers des votes dans chacune des Chambres.

Le droit de suffrage appartenait à tout citoyen âgé de vingt-et-un ans et établi depuis six mois dans le pays.

Nul fonctionnaire public rétribué ne serait éligible. Les juges seraient élus pour quatre ans, rééligibles et rétribués.

Tout accusé pouvait obtenir son élargissement sous caution suffisante, hors le cas d'accusation capitale.

Les dettes n'entraîneraient pas l'emprisonnement. Le Jury l'habeas corpus et la loi commune d'Angleterre étaient les fondements provisoires de la législation civile et criminelle.

Un mois s'était à peine écoulé depuis l'établissement de cette constitution et le général Houston la sanctionnait par une victoire éclatante sur les rives du San-Jacinto..

La première pensée des Texiens, en cette grande occurrence, se porta vers leur-mère patrie, la fédération américaine du nord; ils lui demandaient la reconnaissance de leur indépedance, promettant d'ailleurs d'entrer

immédiatement dans son sein, et de rattacher leur destinée à la sienne. Le Cabinet de Washington consentit à reconnaître le Texas; mais il refusa d'accepter sa réunion comme province à la grande famille anglo-américaine.

Ce fut à la suite de cette déclaration que les Texiens songèrent à se bâtir une capitale. On convint qu'elle s’éléverait sur la rivière de Buffalo-Bayou, et qu'elle porterait le nom du vainqueur de San-Jacinto.

<< Quand les membres du gouvernement et des deux législations arrivèrent à l'emplacement désigné, dit un voyageur, il y trouvèrent deux cabanes décorées du titre de maison, et comptant en tout une dizaine d'habitants. Chacun se mit à l'œuvre et bientôt une vaste grange en bois s'ajouta aux deux maisons premières. Cette grange fut appelée Capitole; on en divisa l'intérieur-en deux parties, à l'aide d'une cloison en planches : le Sénat s'installa d'un côté, les représentants de l'autre. La nuit, le froid était assez vif, et ni le président, ni les ministres, ni les sénateurs, ni les représentants n'avaient un seul lit à leur disposition; on emplissait de grands sacs de toile avec des copeaux de bois, et président, ministres, sénateurs, représentants, s'étendaient dans leur sac. Ce genre de vie dura plusieurs semaines. »

La population de la ville nouvelle ne tarda pas à s'accroître, néanmoins le gouvernement comprit bientôt que sa position, sans doute heureuse pour le commerce, ne répondait cependant pas à tous les intérêts de la république.

En effet les Mexicains n'étaient pas ses seuls ennemis, et sur ses frontières du nord remuaient des tribus des Indiens Commanches et Vaccos vieux débris des anciens maîtres du sol américain; menacés eux-mêmes dans leur dernière retraite par l'ambition envahissante des Texiens. On s'était partagé leurs terres; on les avait

vendues d'avance: on allait s'en emparer; Mais ils prirent les armes pour la défense, puis pour l'attaque, et ne quittèrent plus leur lance et leur cheval de guerre. Il fallait donc opposer une digue à leurs invasions; il fallait être à portée de surveiller leurs mouvements et de les réprimer par une prompte résistance. Or, de Houston chez les Indiens la distance était trop grande pour que le gouvernement pût atteindre ce but. En conséquence, il fat décrété que la capitale serait transférée des rives du Bayou sur celles du Brazos dans le comté de Bastrop et qu'elle porterait le nom d'Austin, fondateur de la colonie texienne.

Telle était la situation du pays au commencement de cette année. Un nouveau président, M. Mirabeau-Hamar, avait été placé à la tête des affaires, mais la politique du gouvernement n'avait point changé. La nécessité des alliances devenait de plus en plus évidente à cette nation née d'hier et encore isolée. En effet, son avenir n'offrait pas assez de garanties pour qu'elle pût établir son crédit et négocier avec succès les emprunts que sa situation lui commandait. C'est ainsi qu'à une demande de deux millions de dollars faite aux Etats-Unis, il fut répondu qu'on y accéderait sans retard si l'indépendance du Texas était reconnue par l'Angleterre et la France. Le président, français d'origine, aspirait avant tout à l'amitié et à la reconnaissance officielle du cabinet des Tuileries, sans négliger pourtant de rechercher celles du cabinet de Londres. Le général Henderson fut donc député vers ces deux puissances. Ses propositions n'eurent point un complet succès. L'Angleterre qui avait de nombreux intérêts à défendre au Mexique, les rejeta, provisoirement du moins. La France était vis-à-vis de la république dans des relations plus bienveillantes, et la sympathie du peuple Texien pour les Français avait éclaté pendant le séjour de l'amiral Baudin

dans ce pays. Un traité d'amitié, de commerce et de navigation fut signé à Paris, le 25 septembre.

La question de reconnaissance avait engagé la France à suspendre les négociations jusqu'à ce que des informations suffisantes eussent été recueillies sur l'état présent et les espérances du Texas. Cette enquête fut toute favorable à ce pays. En effet, il résulta d'un relevé fourni par le ministre secrétaire du trésor, que la marine se composerait incessamment de :

8 Vaisseaux de 70 canons et 1,055 hommes d'équipage chacun. 1 Bâtiments de 18 canons et

211

[blocks in formation]

Déjà le Texas possédait tout ce matériel de marine à l'exception des grands vaisseaux.

Dans le cas de reprise des hostilités avec le Mexique, le gouvernement était autorisé à lever six régiments réguliers, dont un de cavalerie, un d'artillerie, et quatre d'infanterie. Douze mille hommes de milices exercées pouvaient être prêtes et réunies en moins de trente jours.

Le même travail donnait l'état de la dette et des ressources de la république.

DETTE.

Emission de papier, ou promissary-notes, depuis
l'établissement du gouvernement.

1,098,453

Rentré par perception sur les importations et par
les taxes directes depuis la loi de la dernière
session du congrès. . . .

198,453

En vertu de cette loi, cette somme rentrée ne pou-
vait plus être émise, il restait donc en circula-
tion....

900,000

Le montant de la dette consolidée, rachetable au
gré du gouvernement aprés 1842, était de..

A reporter......

...

667,800

1,567,800

Report....

Le montant des dettes militaires et autres obligations en mains de particuliers, était de.. Réclamations contre le gouvernement non encore liquidées, estimées.

(1,567,800

248,000

60,000

Montant de la dette proprement dite. . . . . Dépenses du gouvernement pour les départements civils, qui, cette année, seraient de..

1,875,800

400,000

Total général de la dette à la fin de la présente année, à l'exception toutefois des dépenses éventuelles de l'armée et de la marine...

2,275,800

RESSOURCES.

Droits de douane, estimés pour la présente année d'après les produit de premiers mois.

...

454,000

[blocks in formation]

Vente de lots de la ville de Austin (la nouvelle

500,000

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Ajoutons que les récoltes de coton commençaient à être importantes, et excitaient un vif intérêt chez les classes commerçantes des Etats-Unis et de l'Angleterre.

Mais un obstacle s'opposait à l'accroissement de la pcpulation: le petit nombre des femmes par rapport au nombre des hommes. Dans l'espérance de rétablir promptement de justes proportions, le congrès adopta une loi qui accordait 2,982 aires de terre à toute femme qui se marierait dans le courant de l'année avec un citoyen de la république, reconnu comme tel à l'époque de la déclaration de son indépendance.

« PreviousContinue »