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A notre connaissance, des palplanches métalliques avaient donné de bons résultats à M. Caudrelier, ancien Ingénieur des Ponts et Chaussées à Charleville, dans la construction de l'usine d'Issy-les-Moulineaux de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité (voir le compte rendu des Annales, 1913, V). Et nous avions tout lieu de penser que des résultats aussi favorables seraient obtenus sur la Meuse, dont nous connaissions bien la consistance du fond du lit, pour y avoir travaillé de longues

années.

En fait, les batardeaux qui ont été ainsi réalisés ayant rendu les plus grands services, il nous avait paru intéressant de compléter, pour les lecteurs des Annales, les renseignements de la note de 1913 (1). Nous avions en conséquence recueilli certains documents sur la marche des travaux, quand les Ingénieurs de la Compagnie nous ont fait parvenir une notice qu'ils avaient déjà rédigée pour la Revue des chemins de fer.

les

Nous ne donnerons donc pas ici les indications contenues dans cette notice - à laquelle nous renvoyons le lecteur- indications qui visent plus spécialement les dispositions de détail adoptées en exécution pour le battage des palplanches, les épuisements et l'enlèvement des batardeaux. C'est dans cette notice que constructeurs trouveront des renseignements très intéressants pour l'organisation et la conduite d'un chantier utilisant ce mode de fondation. Mais, en nous plaçant au point de vue des Ingénieurs, qui ont à faire le choix d'un mode de fondation, nous signalerons plus spécialement les conditions rencontrées sur la Meuse nature des terrains, profondeur des fondations, durée des opérations, etc.

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La question ne se posait guère en août 1919 de savoir quel type de palplanches pourrait convenir le mieux aux travaux à

(1) Contrairement à une opinion, quelquefois émise, que les articles des Annales servent peu aux Ingénieurs, on verra cependant, par les résultats obtenus sur la Meuse, que la note de M. Caudrelier a été utilisée pour des travaux importants.

réaliser. Non seulement les stocks étaient à peu près épuisés en France et pour en faire venir d'Angleterre ou d'Amérique, il fallait tenir compte de la difficulté des transports, qui n'avait jamais été plus grande. On se trouva ainsi amené à approvisionner les palplanches des types Ransome, Annison et Lackawanna, et l'on put récupérer, dans un dépôt du Génie allemand, un certain nombre de palplanches du type Universel.

Les caractéristiques des palplanches employées sont les sui

vantes :

Ransome. Le modèle employé est celui ci-contre, dit section

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normale. Il pèse 49 kilos au mètre courant, ce qui donne 137 kilos par mètre carré de rideau. Il existe un autre modèle, dit section lourde, qui pèse par mètre courant 77 kilos.

Annison. Représenté ci-contre : la palpanche, avec le pieuagrafe, pèse 120 kilos le m. 1.

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Fig. 2. Palplanche Annison.

Lackawanna. Représenté ci-contre.

Poids: 50 kilos le m. 1.

Universel. - Deux modèles de fers à double Tont été employés;

ils avaient respectivement pour hauteur 380 et 250 mm. Le croquis ci-contre s'applique à l'un des modèles.

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Poids par mètre, agrafe comprise: 93 kilos.

A remarquer que, pour tourner à angle droit avec tous ces types, on peut couper au chalumeau une palplanche vers le

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milieu et réunir les deux parties au moyen d'une cornière, lorsque le constructeur ne fournit pas de palplanches spéciales.

III.

-

APPLICATION DES TYPES DE PALPLANCHES AUX
DIFFÉRENTS OUVRAGES. NATURE DU LIT.

Pour donner une idée de l'importance des travaux qui réalisés avec les différents types de palplanches en question, signalons qu'ils ont été employés à la reconstruction des ouvrages de la Meuse désignés ci-contre :

Des palplanches Ransome et Annison ont également été uti–

lisées à la reconstruction du pont de la Crusne (1 pile) à Longuyon; elles ont été battues dans une hauteur moyenne de 1 m. 50 de maçonnerie éboulée.

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A Donchery et à Lumes, où les fondations ont été établies pour voies, les enceintes en rivière ont présenté des dimensions importantes (29 mètres sur 8 mètres au moins).

Ajoutons que la nature du lit était constituée, à l'amont de Charleville, par du gravier et des galets recouvrant des bancs alternés de calcaire et de marne du lias, et à l'aval, par des galets, quelquefois d'assez fortes dimensions, recouvrant un rocher compact, constitué par des schistes ou des quart

zites.

A l'aval de Charleville, on pouvait craindre pouvait craindre que la pénétration des palplanches serait à peu près nulle dans le rocher très dur, que l'on voulait atteindre pour la fondation. Aussi, à Revin, at-on été conduit à «< foncer » les palplanches à l'intérieur et contre les parois des anciens caissons en bois, dans lesquels avait été

coulé le béton de fondation du pont détruit. Ce béton avait été simplement disloqué par les explosions.

IV.

DISPOSITIONS PRISES SUR LES CHANTIERS.

Ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, nous signalerons très sommairement les dispositions prises sur les chantiers.

Battage des palpanches. -Les sonnettes à vapeur employées comportaient des moutons de 600 kilos.

Pendant l'opération, on plaçait, sous le mouton, un faux-pieu de 2 m. 50 à 3 mètres de hauteur et de 0,35 à 0,40 environ de diamètre (orme, frêne, ou acacia), fretté à ses extrémités et en son milieu, et on interposait, entre cette pièce de bois et la palplanche métallique, une semelle de fer plat de 20 mm. d'épaisseur. Un approvisionnement de faux-pieux est indispensable, car un de ces éléments peut être rendu inutilisable après le battage d'une seule palplanche.

Il est recommandé de graisser, avec un mélange de suif fondu et d'huile, les bouts mâles et femelles, puis, au début du battage, de procéder par faibles coups de mouton et aussi de veiller à ce que les dernières volées ne soient pas exagérées, afin de ne pas provoquer la torsion du pied des palplanches sur le terrain dur.

En moyenne on a battu par journée de 10 heures, 6 palpanches Ransome ou 3 palplanches Annison complètes avec pieuagrafe.

Fermeture du batardeau. - Généralement les bords des 2 palplanches à relier ne sont pas parallèles. Dans ce cas, pour fermer l'enceinte, on a quelquefois adopté la disposition suivante :

On interpose des cales en bois, en a et b, sur toute la hauteur du panneau, et on coule du ciment prompt entre les palplanches.

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(Consulter également la Notice de la Revue des Chemins de fer.) Etanchéité et consolidation des batardeaux. Avant de commencer les épuisements, un scaphandrier doit procéder à une visite minutieuse du pied des rideaux de palplanches, à l'extérieur de l'enceinte.

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