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L'installation supportant les appareils de déchargement est réduite à un petit appontement en forme de losange, de 10 mètres de longueur sur 8 mètres de largeur,

Ducs d'Albe, Les ducs d'Albe, espacés de 75 mètres d'axe en axe, sont plus robustes que ceux précédemment décrits. Ils doivent en effet pouvoir résister à des efforts de 20 tonnes appliqués à la hauteur des bollards, soit à la cote (7.70) C. M. Ils sont construits sur les mêmes principes. Situés à 500 mètres de la rive nord de la Loire, en bordure du chenal, ils permettent un mouillage de 9 mètres aux plus basses marées.

Chaque duc d'Albe est fondé sur 15 pieux, de 0 m. 45/0 m. 45 de 20 mètres de longueur, dont les pointes atteignent le rocher à la cote (20.00) C. M. et qui ont en moyenne 12 m. de fiche. Ces pieux sont coiffés de gaines en béton armé, exécutées à l'avance et permettant de solidariser complètement la tête des pieux à la cote (+ 2.25), où l'on trouve un premier contreventement horizontal. Les bracons soutenant ce contreventement ont 0 m. 45/0 m. 45. Les poutres formant contreventement ont 0 m. 70/0 m.70 lorsqu'elles sont parallèles ou perpendiculaires au front d'accostage et 0 m. 45/0 m. 70 lorsqu'elles sont inclinées à 45o environ sur cet alignement.

Au-dessus de ce premier contreventement, s'élève la superstructure constituée par 9 poteaux de 0 m. 350/0 m. 225 disposés suivant les sommets, le centre et les milieux des côtés d'un rectangle de 6 m. /4 mètres, dont les petits côtés sont parallèles au front d'accostage. Ces poteaux sont contreventés par des bracons placés dans des plans verticaux et inclinés à 2,5/2 sur la verticale. Le tout est en outre raidi par un contreventement horizontal à la cote (+ 4.75) constitué par des poutres de 0 m. 350/0 m. 225.

La partie supérieure des ducs d'Albe, à la cote (+ 7,475), est formée par un hourdis de 6 m. 35/4 m. 35 et de 0 m. 10 d'épaisseur.

Sur chaque duc d'Albe on a prévu un bollard pour l'amarrage des navires. Cet amarrage est complété par 2 bouées mouillées sur des plateaux d'ancrage placées à chaque extrémité de Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1921-II.

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l'installation et par 2 ancres de 2.000 kilos mouillées à l'aval de l'appontement, le navire mouillant à l'amont son ancre d'avant.

Les dues d'Albe extrêmes supportent les feux électriques de signalisation de l'ouvrage et un appareil sonore, également électrique, qui fonctionnera en cas de brume.

Le cube de béton employé a atteint 778 m3. Le poids des fers mis en œuvre est de 181.109 kilos correspondant à un volume de 23 m3 219. Le rapport du volume des fers au volume du béton est ainsi de 30/1.000.

Estacade en bois.

Le losange de 8 mètres sur 11 mètres formé par l'estacade qui supporte l'extrémité des conduites de refoulement du pétrole à terre a son grand axe parallèle au front d'accostage. Son axe est à 11 m. 50 de ce front. L'ouvrage est construit tout entier en bois, sur 65 pieux moisés et contreventés convenablement.

Les conduites de refoulement, de 0 m. 20 de diamètre intérieur, sont actuellement au nombre de 2. Elles ont 500 mètres de longueur environ. Elles sont simplement posées sur le fond du lit. Pour les empêcher d'être déplacées par le courant, on a disposé sur ces conduites, tous les 80 mètres, des crapauds en fonte de 3.500 kilos.

Le refoulement des pétroles ou des mazouts dans des réservoirs posés à terre, d'une capacité totale de 620.000 hectolitres, s'effectue à l'aide de pompes dont sont munis les navires.

Les tuyaux arrivant à l'estacade en bois sont raccordés aux pompes par des tuyaux flexibles pour assurer le jeu normal des

marées.

Si le navire est chargé de pétrole ou d'essence, le liquide est envoyé dans le réservoir à terre, sans autre précaution; s'il est chargé de mazout, on réchauffe ce mazout au préalable à bord des bateaux, à la température de 40°. La pression des pompes est de 3 kilos à 3 kilos 1/2. La différence de température du mazout depuis le bateau jusqu'à la rive est de 1o en moyenne; 0° 5 au minimum et 2° au maximum.

Le premier navire ayant accosté l'appontement portait 8.200 tonnes; il a pu être déchargé avec les 2 tuyaux en 100 heures,

mais il est probable que quand le personnel sera exercé, on arrivera à un rendement de 200 t. par heure avec 2 tuyaux.

L'ouvrage a été exécuté dans le courant de l'année 1919 en 6 mois environ. Il a coûté 960.000 francs, soit 196.250 francs par duc d'Albe. L'estacade en bois entre dans la dépense pour 175.000 francs.

Le tableau ci-après permet la comparaison des pourcentages des volumes de fer et de béton mis en œuvre dans les ouvrages qui viennent d'être décrits. Il ne comprend pas les quais sur pieux aval de Pirmil dans lesquels on n'a employé que des pieux en ciment armé.

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Si l'on néglige dans cette comparaison le pourcentage de la partie aval du quai des Antilles, l'emploi de pièux en bois au lieu de pieux en ciment armé ayant pour résultat de modifier considérablement le pourcentage en question étant donnée la proportion relativement grande de fer entrant dans la composition des pieux, (le pourcentage pour les pieux du quai de Pirmil aval est de 33 millièmes), le tableau ci-dessus montre les économies de métal faites dans les constructions exécutées pendant ces dernières années.

Les économies de métal faites à Paimbœuf ont pour origine l'utilisation de cet ouvrage par des navires de moins grandes dimensions que ceux devant se servir de l'appontement de Donges ou des estacades de l'Usine Brûlée. Le pourcentage plus faible des estacades de l'Usine Brûlée comparé à celui de l'appontement de Donges tient aux superstructures importantes qui

ont dû être prévues sur cet ouvrage pour permettre sa desserte par courroies.

Il n'est pas non plus inutile de signaler les économies considérables pouvant résulter de l'exécution des ouvrages des types décrits.

Les études comparatives faites à l'Usine Brûlée, où il est question à l'heure actuelle de faire un ouvrage d'accostage pour des navires de 120 mètres, ont donné les résultats ci-après :

Rétablissement d'un quai du type de celui du quai aval du bras de Pirmil.

Dépenses à prévoir: 2.640.000 fr.

Installation d'une estacade porte-grues de 100 mètres de longueur, munie de 4 ducs d'Albe et armée avec des grues à portique de 10 m. 50 de portée.

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L'économie réalisée par l'adoption de cette estacade sera ainsi de 50%; elle sera loin d'être absorbée par l'acquisition de grues de 16 mètres de portée avec portique de 10 m. 50 sur lesquelles la cabine pourra se déplacer sur une longueur de 14 m. 50.

Les installations de Paimbœuf, de Donges, de l'Usine Brûlée et de la Maison Paix ont été étudiées sous notre Direction par MM. Descans et Rimbaut, Ingénieurs des Ponts et Chaussées Belges, qui ont été attachés à notre service depuis le début de la guerre et qui ne nous ont quitté qu'au commencement de l'année 1919. Les travaux de Paimbœuf, de Donges et de l'Usine Brûlée ont été exécutés avec un personnel de fortune, constitué pour la plus grande partie par des Prisonniers de Guerre. C'est grâce à l'activité de MM. Descans et Rimbaut, qui ont été secondés par MM. les Ingénieurs des T. P. E. français Armspach et Eyot, qu'il a été possible de les poursuivre dans des conditions de rapidité relativement très satisfaisantes.

Nantes, le 15 décembre 1920.

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En 1775, Antoine Chézy, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Inspecteur général du pavé de Paris, établissait, dans un rapport adressé à Perronet, une formule nouvelle U=C√RI qui devait révolutionner l'hydraulique des cours d'eau. Ce rapport ne fut pas publié, et la formule ne devint connue des Ingénieurs et du public que longtemps après la mort de son auteur. Le rapport lui-même a disparu, et il ne reste qu'un manuscrit qui en tient lieu, écrit de la main de Chézy, et enfoui depuis 1775, dans la collection des manuscrits qu'abritent, faute de place, les combles de l'École des Ponts et Chaussées.

C'est à cette circonstance qu'il faut attribuer le mystère, qui, pour certains, entoure l'origine de la formule, et la curiosité qu'ont excitée à l'étranger, les circonstances de sa naissance.

En France la question n'a pas attiré l'attention; le nom de Chézy y est à peu près oublié, l'importance de son œuvre capitale est méconnue. Les traités classiques, qui s'étendent sur la formule de Torricelli, ne mentionnent qu'en passant-s'ils la mentionnent celle de Chézy, autrement intéressante pour les Ingénieurs. Dans les articles très sommaires que les dictionnaires biographiques consacrent à Chézy, dans la notice. qu'a écrite Tarbé de Saint-Hardouin, la partie maîtresse de l'œuvre de Chézy est complètement passée sous silence.

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