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rendue le 19 décembre 1834 contre don Miguel et ses partisans. Ces mesures eurent généralement le succès qu'on en attendait. Remechido ne fut pas détruit; mais les petites bandes qui s'insurgèrent sur différens points, furent poursuivies, battues et dispersées par les gardes nationaux des districts où elles se trouvaient.

CHAPITRE XI.

GRANDE-BRETAGNE. Introduction.

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- Bill ten

Agitation en

Discours du roi à l'ouverture de la session du Parlement. Adresse de la Chambre des lords. Adresse de la Chambre des communes. - Affaires extérieures. Dissolution des loges orangistes. Motion sur le partage des successions ab intestat. Objets divers. - Motion sur l'observation du dimanche. — Budget. dant à réformer les corporations municipales d'Irlande. Irlande. Bill relatif aux dimes d'Irlande. Bill sur la célébration de certains mariages par les prêtres catholiques. Bill pour la commutation des dîmes en Angleterre. Bill tendant à la réforme de l'église en Angleterre. - Réduction du droit de timbre sur les journaux. Bills tendant à établir des registres pour l'enregistrement des mariages, des naissances et des décès, et à changer le mode de célébration des mariages. — Bill pour l'émancipation des juifs. Affaires extérieures. - Bills divers.- Discussions.incidentes dans les deux Chambres,-Clôture de la session.-Discours du roi.Etat des partis. Formation d'une association générale en Irlande, pour obtenir la solution de la question des dîmes et la réforme municipale. Question des taxes d'église en Angleterre. - Manifestations du parti tory. Crise commerciale. Événemens extérieurs.

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La réforme parlementaire avait été accomplie en 1832, grâce à un de ces efforts du peuple qui, remuant la société jusqu'au fond de ses entrailles, ne peuvent par cela même se manifester qu'à de rares intervalles et seulement pour une question de vie ou de mort. Maintenant, après avoir été forcée de concéder le principe, il restait à l'aristocratie anglaise à disputer les conséquences; après s'être laissé arracher l'instrument, il lui restait à en restreindre l'usage; et comme il est impossible à une nation d'exprimer continuellement sa volonté avec cette énergie qui touche à l'état révolutionnaire, cette aristocratie pouvait dorénavant se mettre avec plus d'avantage sur la défensive. D'abord le ministère qui avait fait passer l'acte de réforme, ce ministère où se trouvaient lord Grey, M. Stanley, sir J. Graham, ne parais sait pas déterminé à marcher très-vite ni très-hardiment dans

la nouvelle voie ouverte par lui-même. Ainsi la collision prévue entre les deux branches de la législature britannique, avait pu être ajournée. Mais quand ensuite était venu un ministère disposé à suivre plus facilement l'impulsion des idées réformatrices, le torysme avait dû songer à prépa rer tous ses moyens de résistance. Son premier acte avait été de dissoudre la Chambre des communes élue sous l'influence d'une administration qui favorisait le parti réformateur, et dans tout l'enthousiasme de sa récente victoire, pour tenter de nouvelles élections sur lesquelles un cabinet tory agirait avec tous les avantages que donne toujours la possession du pouvoir. Ce changement dans la position des partis, joint à un revirement ou à un refroidissement de l'opinion publique, permettait aux tories d'espérer que les rênes du gouvernement resteraient définitivement entre leurs mains, ou tout au moins d'affaiblir tellement les forces de leurs adversaires, qu'il deviendrait très-difficile à ceux-ci et peut-être impossible d'exécuter leurs plus importans projets de réforme. La chance électorale avait tourné dans ce dernier sens au commencement de 1835, et une lutte s'était bientôt engagée, d'autant plus propre à exciter la curiosité, qu'on ne voyait pas comment, la dissolution ayant trompé le premier espoir des tories, et la ressource d'une nombreuse création de pairs manquant aux réformateurs, cesserait enfin le conflit de la Chambre des communes et de la Chambre des lords. C'est cette lutte arrivée à un haut degré d'opiniâtreté et d'ardeur, qui va faire l'intérêt dominant de la session de 1836.

Après quelques mots sur la satisfaction qu'il éprouvait de se retrouver au milieu du grand conseil de la nation assemblé en parlement, le roi, dans le discours (voyez l'Appendice) par lequel il ouvrit cette session, le 4 février, déclarait qu'il continuait à recevoir de toutes les puissances étrangères l'assurance de leur constant désir de cultiver avec lui ces relations amicales, qu'il désirait également d'en

tretenir avec elles; ajoutant que l'union intime qui subsistait heureusement entre l'Angleterre et la France, était un gage du maintien de la paix générale en Europe. Il avait encore à déplorer la continuation de la guerre civile dans le nord de l'Espagne; mais la conduite prudente et vigoureuse du gouvernement actuel de ce royaume lui faisait concevoir l'espérance que l'autorité de la reine serait bientôt établie sur tous les points de son territoire, et que la nation espagnole jouirait de nouveau des bienfaits de l'union et de la tranquillité.

Arrivant aux affaires intérieures de l'Angleterre, le roi annonçait que la nécessité de maintenir les forces navales du pays, et d'assurer au commerce étendu de ses sujets une protection convenable, avait occasioné quelque augmentation dans le budget particulier du service maritime.

Entre les questions sur lesquelles le parlement aurait à délibérer, le roi signalait spécialement à son attention l'établissement ecclésiastique, qu'il fallait rendre plus propre à remplir les objets sacrés de son institution; l'état des dîmes en Angleterre et dans le pays de Galles ; le redressement des griefs dont se plaignaient les dissidens; l'amélioration de quelques branches de la législation, particulièrement dans la cour de chancellerie.

L'Irlande était ensuite l'objet de deux paragraphes ainsi

conçus :

« J'ai la confiance que vous parviendrez à effectuer un juste arrangement de la question des dîmes en Irlande, sur des principes tels qu'ils tendent à établir enfin l'harmonie et la paix dans ce pays.

» Vous êtes déjà en possession du rapport de la commission nommée pour examiner l'état des corporations municipales en Irlande, et j'espère qu'il sera en votre pouvoir d'appliquer aux vices et aux abus qu'on a pu signaler dans ces institutions, un remède fondé sur les mêmes principes que ceux des actes qui déjà ont été adoptés pour l'Angleterre et pour l'Ecosse.»

Telles étaient, avec la condition des classes pauvres en Irlande, les questions de politique intérieure que S. M. remettait entre les mains du parlement, persuadé, disait-elle en terminant, qu'il saurait les résoudre de manière à accroître

le bonheur et la prospérité du pays, en développant la religion et la moralité de son peuple.

La discussion de l'adresse en réponse à ce discours, eut lieu le même jour dans la Chambre des lords, maintenant prési dée par le baron de Cottenham (sir Charles Pepys), qui, de la place de maître des rôles, avait été, vers le milieu de janvier, élevé sous ce titre à la pairie en même temps qu'au poste de lord grand-chancelier, resté vacant depuis la reconstitution du cabinet whig, au mois d'avril 1835.

Cette discussion fut très-courte et n'eut de remarquable que la présentation, par le duc de Wellington, d'un amendement tendant à effacer du paragraphe relatif à la réforme des corporations municipales d'Irlande, le passage portant qu'elles seraient basées sur les mêmes principes que ceux des actes qui avaient déjà été adoptés pour l'Angleterre et l'Écosse. Suivant le duc de Wellington, l'usage n'était pas d'indiquer dans le discours de la couronne les principes particuliers d'après lesquels seraient établies les mesures qui devaient être soumises au parlement; et les ministres ne pouvaient engager ainsi la Chambre sur tel ou tel système de politique. Lord Melbourne se félicita de ce que toute la difficulté portait sur un point de si peu d'importance. Ne voyant pas une grande différence entre les termes de l'adresse et ceux que proposait le noble duc, il croyait qu'il était plus convenable pour la Chambre et plus respectueux pour S. M. d'adhérer à une adresse qui reproduisît d'aussi près que possible les expressions du discours du trône. Le comte de Winchilsea appuya l'amendement en déclarant, qu'il se mettait non seulement en opposition, mais en hostilité décidée contre le système adopté par le cabinet dans le gouvernement des affaires intérieures et extérieures de l'Angleterre ; système qui avait conduit au bord de l'abîme les institutions civiles et religieuses qu'elle avait long-temps chéries. Lord Wharncliffe ayant aussi engagé le noble duc à persévérer dans son amendement, le marquis de Lansdowne acquiesca

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