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FIG. 3.

Largeurs à l'étiage et sections d'écoulement (Bras de Macau non compris

en 1892, qui constituait entre les deux systèmes ci-dessus une solution transactionnelle intéressante, tenant compte à la fois des lois régissant le tracé en plan et des lois régissant la succession des sections; ce sont ces dernières propositions qui ont été effectivement suivies en exécution.

On a vu que le succès des travaux effectués à Bassens de 1894 à 1900 avait largement dépassé les prévisions. Le rétrécissement projeté avait été obtenu au moyen d'épis de rive en charpente clayonnés établis entre 1896 et 1900; un rescindement prévu tout d'abord pour la partie aval de la digue n'avait pas été réalisé et la largeur en ce point se serait trouvée notablement réduite si la ligne d'étiage ne s'était fixée à 50 mètres environ en arrière de la ligne de tête des épis, laissant une largeur libre de 490 mètres environ jusqu'à la digue de rive droite. La tenue particulièrement favorable des fonds montrait que cette largeur s'harmonisait de façon heureuse avec le régime général du fleuve. Il n'en était pas de même au Caillou où, malgré la construction de quelques épis de rive en charpente, la profondeur moyenne obtenue était restée légèrement insuffisante (3 m. 45 au lieu de 3 m. 50); encore n'avait-elle été maintenue qu'au prix de plusieurs dragages; la largeur de 860 mètres à l'étiage subsistant en ce point à l'inflexion était d'ailleurs exagérée par rapport à celle réalisée à Bassens, et le rétrécissement qui s'imposait au cours des nouveaux travaux pouvait être utilisé pour faire disparaître une discontinuité des courbures de rives existant en amont de la Seiglière.

On a appliqué pour fixer la largeur qu'il conviendrait de réaliser en chaque point la loi logarithmique de M. l'Inspecteur Général MENGIN LECREULX, L = Lo (1 + p.), p étant la distance entre le profil considéré et le profil d'origine dont la largeur est Lo, p. étant un coefficient caractéristique du régime individuel du fleuve. Pour déterminer ce dernier, on a choisi deux points assez distants, exactement homologues au point de vue des courbures du tracé, ayant une fixité de régime bien établie et où la présence d'ouvrages fixes ne risquait pas d'apporter un élément étranger on ne pouvait les trouver que dans le voisinage des sommets; on prit le P.K.6.400 où de 1905 à 1910 les variations de largeur

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et de section n'ont pas dépassé 5 % et le P.K.17.400 où ces variations sont restées inférieures à 3 %. Il résultait des largeurs de 550 m. et 740 m. trouvées en ces deux points que la valeur de entre Bordeaux et le Bec d'Ambès ressortait à 0,027; de plus, en raison de la faiblesse de ce coefficient, l'application de la loi logarithmique se confondait pratiquement dans les limites indiquées avec une variation linéaire.

μ

Les lois expérimentales formulées par M. l'Inspecteur Général FARGUE conduisaient par ailleurs à faire séparément pour les sommets et pour les inflexions l'application de la formule d'accroissement en partant de la valeur de 500 m. à Bassens on trouvait ainsi en chiffres ronds des valeurs de 585 m. au Caillou (K. 14.600), de 690 m. à Belle-Rive (K. 20.200) en amont du bras de Macau; de même pour les sommets la largeur primitive de 550 m. à Carriette (K.6.800) donnait 645 m. à Grattequina (K. 12.400), 740 m. au Marquis (K. 17.800), et 835 au Bec d'Ambès (K.23.800). Sauf au Caillou, et au Bec d'Ambès où la division des deux bras ne permet plus d'appliquer la formule générale pour les largeurs, toutes ces données concordaient sensiblement avec les valeurs effectives résultant des travaux poursuivis en exécution de la loi du 3 août 1881 : on ne pouvait d'ailleurs espérer de la réduction de largeur à effectuer au Caillou un résultat supérieur à celui obtenu dans des conditions identiques à Bassens, où l'entretien naturel des fonds s'est établi aux environs de la cote (- 3,80).

Il convenait par suite d'agir sur le dernier élément disponible, c'est-à-dire sur les sections et en particulier sur les sections sous étiage restées vierges jusque là et dont la succession apparaissait comme extrêmement défectueuse. Aux lois énoncées par M. FRANZIUS il faut toutefois ajouter que les sections doivent être plus grandes aux sommets qu'aux inflexions. C'est une règle tout à fait analogue à celle que M. FARGUE a formulée pour les largeurs. On conçoit en effet que les actions de creusement dues, au voisinage des sommets, à la force centrifuge doivent être demandées aux abords des inflexions à une majoration de vitesse des molécules liquides. Le fait s'accorde d'ailleurs parfaitement avec les

observations très nettes que l'on a pu faire sur la Garonne en amont de Bordeaux dans les diverses sections offrant une tenue des fonds satisfaisante. Le rapport avait été par suite fixé de 1 à 1,30 dans divers projets établis pour cette région et en particulier dans les deux derniers, ceux de Langon à Preignac et de Castets à Langon. Or, que l'on considère pour la section de Bordeaux au Bec d'Ambès soit une des années les plus maigres observées, comme 1905, où les actions du flot avaient exercé leur effet maximum, soit une année comme 1910, caractérisée par des eaux hautes d'une continuité exceptionnelle et une prépondérance considérable du jusant, on constatait :

1° que si la succession des sections moyennes de flot et de jusant apparaissait à la suite des travaux précédents comme suffisamment continue et régulière, elle ne présentait toutefois à aucun degré le caractère sinusoïdal défini ci-dessus;

2o que d'autre part la courbe des sections sous étiage présentait un allure désordonnée accusant en particulier sur les diverses inflexions des valeurs très exagérées et sensiblement supérieures à celles des sommets.

Or, s'il était utile d'assurer en premier lieu l'écoulement normal pour les conditions moyennes de niveau et de débit, il devenait indispensable, avec les nouvelles profondeurs nécessaires, de réaliser un modelage du lit entièrement satisfaisant, même dans les conditions extrêmes, et en particulier d'assurer l'entraînement rapide par les courants des matières arrêtées à chaque étale de basse mer.

Les sections devant, comme les largeurs, suivre d'une part pour les sommets, d'autre part pour les inflexions, une progression logarithmique qui se ramène pratiquement à une variation. linéaire, on a déterminé le module en considérant les deux points voisins des sommets de Carriette et du Marquis déjà utilisés précédemment; on a reconnu que les sections en ces points ayant des valeurs de 1820 et 2780 m2, la valeur du module ressortait ici à 0,0791 et que les valeurs aux sommets de Grattequina (K.12.400) et du Bec d'Ambès (K.23.800), (bras de Macau compris) devaient être voisines de 2 300 et 3 260 m2. La section.

relevée à Grattequina avant les travaux pouvait être considérée comme normale, celle du Bec d'Ambès étant à modifier sensiblement. D'autre part la section normale à chaque inflexion devait représenter environ les trois quarts de la moyenne des sections des deux sommets qui l'encadrent: on devait prendre par suite pour Bassens, le Caillou et Belle-Rive, des surfaces voisines de 1 545, 1 905, 2 265 m2, c'est-à-dire très notablement inférieures aux valeurs existantes en divers points.

Mais en ramenant la surface de ces sections à une valeur convenable, il importait de modifier ce que leur forme avait de défectueux. En rapprochant les plans de sondages correspondants des courbes de succession des sections considérées, il était en effet facile de constater que les anomalies des surfaces sous étiage, constatés sur les seuils de Bassens et du Caillou provenaient, ainsi que pour celui du Bec d'Ambès, d'une discordance en ces divers points des chenaux de flot et de jusant : les fosses correspondantes se prolongeaient parallèlement, côte à côte, sans réussir à se souder, laissant ainsi subsister entre elles une crête longitudinale où il était à peu près impossible d'entretenir une passe par des dragages. La suppression des faux chenaux constituait par suite, à tous points de vue, la mesure la plus urgente: l'examen des plans de sondages successifs du fleuve montrait d'ailleurs les résultats qu'il était possible d'escompter de ce côté, la situation à réaliser artificiellement sur diverses passes ayant existé à certaines époques antérieures: à Bassens, aussitôt après la suppression du faux bras de Grattequina (1856), au Caillou dans les années qui suivirent la construction de la digue de rive gauche (1868) et au Bec d'Ambès périodiquement dans certaines conditions caractérisées par un régime favorable des hauteurs d'eau relatives en Garonne et en Dordogne (1860-1876-1897). La traversée du chenal navigable se trouvait alors assurée sur ces divers points dans des conditions excellentes (4,30 à 4,70) absolument analogues à celles

qu'on devait chercher à obtenir.

En fin de compte, il paraissait possible d'assurer les améliorations nécessaires pour la navigation en effectuant en même

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