Page images
PDF
EPUB

Nantes et Saint-Nazaire pourra égaler la pente du lieu géométrique de ces mêmes basses mers en Garonne, soit 0 m. 01 par kilomètre. La cote des plus basses mers Nantes serait alors voisine de la cote (+0.50 C. M.). Cette cote ayant été de (+ 2.00) dans la période 1905-1910, la baisse de l'étiage arriverait à 1 m. 50. Ce chiffre semble être un maximum maximorum qui ne se réalisera probablement jamais.

Au point de vue de l'amélioration du fleuve, un pareil abaissement de l'étiage est extrêmement heureux.

D'une manière générale, le fond du lit de la Loire est constitué par des matériaux mobiles; les formes à basse mer dépendant du volume d'eau débité par le fleuve aux approches du moment où le niveau est minimum, restent à peu près constantes, au fur et à mesure que l'étiage s'abaisse. La cote des hauts fonds, par rapport à un plan de comparaison fixe, a ainsi une tendance naturelle à diminuer. Par suite, si les travaux en cours n'amènent pas un affaissement du lieu géométrique des pleines mers, comme cela est à peu près certain, l'abaissement de l'étiage aura pour conséquence nécessaire l'augmentation du mouillage offert aux navires appelés à circuler dans la Loire maritime.

4o Apports.

Les chenaux sont comblés: soit par des sables, soit par des

vases:

a) Sables. -Les sables viennent de la partie amont, ils sont entraînés par les courants du fleuve, dès que le niveau à Montjean dépasse une cote comprise entre (+1.00) et (+ 1.50). Les dépôts se forment avec une très grande rapidité au moment des décrues, sous forme de sillons de faible largeur qui se déplacent vers l'aval, et, quand la crue précédant la décrue a été suffisamment forte, sous forme de bancs dont la crête supérieure, à peu près horizontale, a une longueur plus ou moins grande.

Les dépôts de sable n'ont qu'un volume relativement limité. M. LÉCHALAS, dans un rapport de 1869, s'exprimait à ce sujet en

ces termes :

« Le volume des sables qui descend chaque année les vals de

la Loire et de l'Allier, est de 1 000 000 de mètres cubes : 600 000 m3 sont enlevés par les riverains, les 400 000 restants se partagent entre les dépôts sur les grèves de l'embouchure et l'écoulement à la mer. »

M. l'Ingénieur JOLY a émis des doutes sur l'estimation du volume des sables entraînés par la Loire annuellement, qui passent devant Nantes. Il a exposé comme suit, dans un rapport du 15 avril 1875, sa manière de voir :

«Il serait fort intéressant de connaître, avec une certaine approximation, le cube moyen des sables qui s'écoulent en aval de Nantes; les chiffres cités ne reposent sur aucune observation suffisamment précise, pour qu'on puisse leur accorder une bien grande confiance. Il est possible que ce volume soit moins élevé qu'on ne l'a admis pendant longtemps.

[ocr errors]

Dans tous les cas, il est très inférieur au cube dragué entre Nantes et la mer, dans une année relativement humide, comme 1909, soit 2 344 119 m3, chiffre se décomposant de la manière suivante :

[blocks in formation]

Il est admissible de supposer que le cube enlevé, soit à Nantes, soit dans la section endiguée, provient exclusivement d'apports d'amont et que les produits des dragages de la section d'aval, sont des vases ou des sables de l'estuaire.

Quant aux dragages de la section intermédiaire, ils ont bien pour objet, en hiver, l'enlèvement des apports fluviaux; mais en été, ils servent surtout à l'approfondissement des chenaux et à l'amélioration de leurs directions.

Dès lors, le cube d'apports de la Loire ne dépasserait pas 1 000 000 de m3, d'après la décomposition ci-après :

Port de Nantes.

Section endiguée..

Section intermédiaire.

soit 1 000 000 en nombre rond.

Total :

48 110 m3 147 793

820 040 1 015 943 m3

Ce chiffre est un maximum. Il suppose que les chenaux de la section intermédiaire n'ont été obstrués en hiver que par des apports d'amont. Cela ne paraît guère vraisemblable, car les apports en question proviennent, en partie, des apports de la section endiguée dont les hauts fonds se sont abaissés, en 1909, de la cote (1.70) (C. M.) à la cote (2.00) (C. M.) à peu près spontanément.

D'un autre côté, on peut admettre que le volume d'apports d'amont se déposant dans une section déterminée, est proportionnel à la longueur de cette section. La section intermédiaire ayant une longueur comparable à la section endiguée, le cube d'apports pourrait ainsi atteindre, approximativement, 400 000 mètres cubes.

Le volume des apports de sables de l'amont serait donc compris entre un minimum de 400 000 m3 et un maximum de 1 000 000 de m3. Il semble qu'il devrait plutôt se rapprocher du chiffre de 400 000 mètres cubes.

b) Vases. Les vases viennent également d'amont. Elles sont entraînées avec les sables, mais elles ne se déposent pas pendant les décrues. Elles augmentent la densité de la zone trouble qui existe toujours aux environs des embouchures des estuaires à marées.

5o Lit.

Le lit est généralement constitué par de l'argile qui peut être attaquée lentement par les courants et qui est surmontée d'une couche de sable d'épaisseur très variable, pouvant atteindre

3 mètres.

Exceptionnellement, dans la partie endiguée : à Basse-Indre, à Coueron et à l'aval de la Martinière; dans la partie intermédiaire, à Pierre-Rouge et à la Calotte et dans la partie aval, aux Brillantes et à Limperlay, il existe, sur l'emplacement ou aux abords du chenal de navigation, des bancs rocheux émergeant à une cote gênante, qui l'obstruent en partie.

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1915-V.

12

[blocks in formation]

Les travaux d'amélioration d'un fleuve à marée ont un double

objet :

Créer, d'une façon normale, sur les hauts fonds, dans les plus faibles hautes mers, la profondeur minima nécessaire à la circulation des plus grands navires pouvant être appelés à circuler sur ce fleuve.

Assurer l'entretien des profondeurs ainsi créées, sans dépenses hors de proportion avec le trafic réalisé ou à réaliser.

cor

D'après les documents préparatoires de la loi du 24 décembre 1903, il fallait prévoir d'abord l'aménagement de la Loire pour permettre la circulation de navires de 6 mètres de calaison, respondant à un tirant d'eau minimum de 6 m. 40; les ouvrages fixes matérialisant les tracés adoptés, étant établis de manière que l'on puisse arriver, le cas échéant, au mouillage de 8 mètres. Une fois la circulation des navires de 6 mètres assurée, les dragages devaient être poussés jusqu'à épuisement de la dotation de la loi, pour dépasser, si possible, le tirant d'eau de 6 m. 40.

Quant à l'entretien, on a estimé d'avance qu'il ne nécessiterait pas des dépenses exagérées, car les travaux compris dans le programme déclaré d'utilité publique en 1903, ainsi que ceux projetés en amont ou dans la traversée de Nantes, vont avoir pour conséquence de faciliter la propagation de la marée. Le cube d'eau emmagasiné en amont, ainsi que la vitesse du jusant, augmenteront donc, et l'importance des dépôts à enlever à la drague pour maintenir les profondeurs exigées par la navigation, sera, très probablement, fort diminuée.

D. COTES MINIMA DES FONDS A PRÉVOIR.

La méthode des routiers graphiques, créée par M. l'Inspecteur général CRAHAY DE FRANCHIMONT, permet de déterminer les cotes minima à réaliser dans l'estuaire d'un fleuve à marée, pour assurer la circulation d'un navire de calaison donnée.

Pour dresser un routier graphique (fig. 3), on porte en

[blocks in formation]

Fig. 3.

[blocks in formation]

2,10

[ocr errors]

3,25

3,50

[blocks in formation]
[blocks in formation]

4.00

[blocks in formation]

2.00

Heure de la basse mer à StNazaire

Routier graphique de la Loire entre Nantes et Saint-Nazaire rapporté à l'étiage local (pour un coefficient de marée de 42)

[blocks in formation]
[blocks in formation]
[blocks in formation]

2,14

(2.15

« PreviousContinue »