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fallu engager pour obtenir ce résultat, et de l'impossibilité d'utiliser le canal pendant l'exécution des travaux de transformation des buscs, on n'aurait pas supprimé le très grave inconvénient de la perte d'une marée pour les navires qui auraient dû s'en servir. Cette transformation n'aurait donc été qu'un pis aller.

Au contraire, les critiques formulées en 1869 contre le projet Léchalas, s'atténuaient au fur et à mesure que les engins de dragages se perfectionnaient, que leur puissance augmentait dans des proportions considérables, et que les prix de revient subissaient une marche inverse. Il devenait, dès lors, pratiquement possible d'envisager l'exécution du cube de terrassement très important à prévoir pour matérialiser les tracés théoriques du fleuve.

Ce sont ces motifs qui ont amené l'Administration supérieure à proposer à la sanction du Parlement, la mise en état de navigabilité de la section dite intermédiaire, et l'appronfondissement de la section endiguée.

Les travaux compris dans ce programme déclaré d'utilité publique par la loi du 24 décembre 1903, sont en cours; leur avancement est suffisant à l'heure actuelle, pour qu'il soit possible de préciser les résultats que l'on obtiendra lorsqu'ils seront achevés.

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En aval de Nantes, le régime de la Loire est très influencé par ses crues. Les cubatures faites au moment de l'étiage, en différents points du fleuve, ont donné les résultats suivants :

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Le débit du fleuve à l'échelle de Montjean, située à 46 kilomètres en amont du point où la marée cesse de se faire sentir, en grande vive eau d'étiage, est donné par la formule de M. l'Inspecteur général SAINJON :

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h étant la hauteur des eaux au-dessus du zéro de cette échelle. En l'appliquant, on trouve les différentes hauteurs à partir desquelles le débit fluvial est supérieur au cube d'eau emmagapar les marées dans les périodes d'étiage.

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Si on considère que les crues moyennes prises entre les cotes (+ 3.50) et (+ 4.50) à l'échelle de Montjean, que la hauteur maximum de la Loire en crue aurait atteint, en décembre 1910, à cette échelle, la cote (+7.10) si les digues insubmersibles protégeant les vals contre les inondations en amont et en aval, avaient résisté, on arrive à la conclusion que le débit fluvial de la Loire a une répercussion des plus importantes sur les niveaux des hautes et basses mers, même à SaintNazaire.

Le gonflement de la pleine mer à Saint-Nazaire dans la crue de décembre 1910, a été de 0 m. 95; celui de la basse mer a atteint 1 m. 10. A Paimbœuf, le gonflement de la pleine mer est près de 0 m. 30 lorsque les eaux arrivent à la cote (+3.00) à Montjean.

A Nantes, les phénomènes constatés sont du même ordre que ceux existant à Bordeaux et en amont de cette ville. Les crues ont l'influence maximum sur le niveau des basses mers. Il arrive, dès lors, un moment où la marée ne marne plus sensiblement devant Nantes, quand les eaux atteignent en morte eau, la cote (+3) à Montjean, et en vive eau, la cote (+ 4.00).

Lorsqu'on ne constate pas de marnage appréciable, le niveau,

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Fig. 2.

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Lieux géométriques des pleines mers et des basses mers pendant la période 1905-1909.

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pour une crue donnée à Nantes, augmente avec le coefficient de la marée jusqu'au moment où les eaux, à Montjean, arrivent au voisinage de la cote (+ 5.00). A partir de cet instant, la cote des grandes crues est indépendante du coefficient de la marée.

2o Régime des marées avec un faible débit fluvial.

a) PLEINES MERS. D'après des relevés faits dans la période quinquennale 1906-1910 (fig. 2), les pleines mers de vives. eaux d'équinoxe sont à peu près horizontales entre Saint-Nazaire et Nantes, puisque leur différence de niveau dans cet intervalle n'est que de 10 centimètres. La pente des pleines mers de mortes eaux est, au contraire, sensible; elle atteint 0 m. 50 au moment des équinoxes.

b) BASSES MERS. Entre La Martinière et Nantes, le lieu géométrique des basses mers est sensiblement horizontal. Les plus faibles basses mers correspondent aux plus faibles marées de mortes eaux d'équinoxe, et les plus fortes basses mers, aux marées de vives eaux d'équinoxe. Les différences de niveau atteintes par ces marées sont de 0 m. 28 à Nantes, et de 0 m. 24 à La Martinière (marégraphe du Pellerin situé à deux kilomètres en amont de La Martinière).

De La Martinière (Le Pellerin) à Paimbœuf, la pente des basses mers n'est pas négligeable, quel que soit le coefficient ; mais, au droit de ce dernier poste marégraphique, les basses mers de quadrature sont plus élevées que les basses mers de sizygie. Il en est de même à Saint-Nazaire. En outre, le lieu géométrique des basses mers de quadrature se relève entre Paimbœuf et Saint-Nazaire.

Le lieu géométrique des basses mers de mortes eaux d'étiage, recoupe alors le lieu géométrique des basses mers de vives eaux en aval de La Martinière. Cette intersection se trouve à 4 kilomètres de La Martinière et à 19 kilomètres de Nantes.

Saint-Nazaire étant à 56 kilomètres de cette dernière ville, la longueur de la région qui était soumise au régime maritime proprement dit, jusqu'en 1910, atteignait ainsi 37 kilomètres.

c) MARNAGE. Le marnage est donné par le tableau ci-après :

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Le marnage à Saint-Nazaire est le même que celui observé à la Pointe de Grave, à l'embouchure de la Gironde, dans les mêmes circonstances de marée.

3o Baisse d'étiage.

Les travaux d'amélioration de la Loire aval, exécutés depuis le milieu du siècle dernier, ont amené une baisse sensible du niveau des basses mers, dans la région avoisinant Nantes. En considérant l'étiage, c'est-à-dire le point correspondant à la basse mer minimum, on constate qu'il s'est abaissé de 0 m. 35 dans la période comprise entre 1855 et 1891, et de 0 m 85 dans la période comprise entre 1891 et 1910. Cette baisse d'étiage augmente au fur et à mesure de l'avancement des travaux d'amélioration du fleuve.

Pour déterminer sa valeur maximum, deux procédés ont été employés :

Le premier consiste à admettre que, à la suite des travaux en cours, le régime de la section intermédiaire au point de vue de la propagation de la marée, sera le même que le régime de la section aval, et que la contrepente du lieu géométrique des basses mers de mortes eaux d'équinoxe en aval de Paimbœuf se prolongera jusqu'à La Martinière (Le Pellerin). A partir de ce point, ce lieu géométrique serait très sensiblement horizontal. L'abaissement de l'étiage à prévoir atteindrait 0 m. 75 par rapport au niveau minimum constaté dans la période 1905-1910.

Le second a pour base l'hypothèse que l'aménagement de la Loire maritime arrivera à être aussi parfait que l'aménagement de la Garonne, entre la Pointe de Grave et Bordeaux, et que la pente du lieu géométrique des basses mers de vives eaux entre

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