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10 Marchés de fonçage de puits et jaugeages.

Un premier

marché de gré à gré a été approuvé le 15 septembre 1919. Les clauses essentielles sont les suivantes :

Art. 1er. La Société « Eau et Assainissement » s'engage à exécuter les travaux de fonçage de puits à établir dans la vallée de la Luce, aux environs de Caix et dans la vallée de la Somme, aux environs de Béthencourt, ainsi que les pompages nécessaires au jaugeage du débit des puits existant dans la vallée de l'Avre aux environs de Contoire, conformément aux ordres de service des Ingénieurs et aux clauses du marché.

Art. 4. - Les travaux sont réglés par le remboursement des dépenses réellement effectuées, majorées de 16 % pour frais généraux et bénéfices.

Les autres articles ne méritent aucune mention spéciale.

Comme on le voit, ce marché porte tout à fait la marque de l'époque à laquelle il est conclu. C'est le marché en régie. La nature des travaux l'exigerait d'ailleurs presque en temps normal.

Sur ce marché ont été exécutés :

1o Le fonçage d'un puits provisoire à Caix ;

2o Le fonçage du puits définitif de Caix;

3o Les sondages aux environs de Béthencourt;

4o Le fonçage d'un puits provisoire à Béthencourt.

Ces travaux, exécutés en 1920 et au début de 1921, ont permis de déterminer le prix d'un certain nombre d'ouvrages, et il a été conclu en conséquence un nouveau marché sur série de prix pour le fonçage du puits définitif de Béthencourt.

Ce marché, approuvé le 13 octobre 1921, comprend des prix de fourniture et mise en place d'un rouet, de terrassements, de maçonnerie, de béton armé, de location de pompes, etc... et des heures de régie pour les puisatiers.

Son application n'a donné lieu à aucune difficulté.

20 Marché pour la fourniture et pose de conduites et la construction de réservoirs en béton armé. Un deuxième marché de gré à gré fut passé avec la Société « Eau et Assainissement », pour la pose des conduites et la construction des réservoirs.

Ce marché fut approuvé par le ministre des Régions libérées le 26 novembre 1919.

Voici le résumé des dispositions essentielles qu'il contient : Art. I à 6. Objet de l'entreprise.

-

L'entrepreneur s'engage à fournir et à mettre en œuvre tous les matériaux nécessaires à l'adduction intercommunale des agglomérations du Santerre, conformément aux ordres de service des Ingénieurs, aux clauses du marché et aux prix du bordereau.

Les canalisations, posées sous les accotements des routes et à une profondeur minimum de o m. 80, sont en fonte à emboîtement et cordon. Les joints sont exécutés au plomb. La qualité, la provenance des matériaux, le mode d'exécution des travaux doivent satisfaire aux conditions du cahier des charges de la Ville de Paris (du 16 janvier 1911).

Les épreuves sont prévues à huit atmosphères.

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Les réservoirs sont en béton armé et établis conformément aux instructions de la circulaire ministérielle du 20 octobre 1906. L'effort du vent est évalué à 200 kilos par m2 de surface normale. La pression sur le sol ne doit pas dépasser 1 k.500 (1). Les aciers des réservoirs travaillent à 10 k. au maximum et ceux des autres parties des ouvrages à 12 k. Le béton a pour composition : 300 k. de ciment de portland, 400 litres de sable de rivière et 800 litres de gravillon.

Les parois extérieures et intérieures sont enduites au mortier de ciment; l'enduit intérieur ayant deux centimètres d'épaisseur et garanti étanche.

Art. 13 et 14.

Mode d'application des prix.

Les conduites sont payées au mètre courant mis en œuvre, toutes fournitures et poses comprises.

Les pièces spéciales et les accessoires de canalisation sont payés à la pièce.

Les réservoirs sont payés au mètre cube logé (150 frs). Une

(1) Pression réduite ultérieurement à 1 kilo, en raison de la nature du sol.

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1923-III.

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plus-value de 10 francs par m3 logé est appliquée par mètre de hauteur d'élévation, entre 5 et 15 mètres.

Enfin, tous les prix unitaires ont pour base :

La tonne de ciment sur wagon départ : 120 francs.

Les aciers pour armatures de 90 mm. à 9 mm. de diamètre : les 100 kilos sur wagon Paris: 78 à 82 fr. 50.

Le prix du ciment varie de o fr. 50 par tonne et par franc de variation dans le prix officiel du charbon (base 60 frs).

Les prix des aciers sont ceux du Comptoir des poutrelles.

Enfin, la fonte a ses cours basés sur ceux de la fonte brute évaluée à 250 francs la tonne et le coke de fonderie évalué à 105 francs la tonne.

Toute fluctuation établie mensuellement dans les prix de base de la fonte brute et du coke au cours du troisième mois précédant celui de la fabrication, se répercute en plus ou en moins pour l'intégralité de la variation de la fonte et pour le cinquième de la variation pour le coke.

Tel est succinctement résumé le marché qui a permis en deux ans de poser 140 kilomètres de conduites desservant 43 localités et d'édifier 12 réservoirs d'une contenance totale de 7.000 m3 environ.

Ce marché donne lieu aux remarques suivantes :

1o Tout d'abord, il esquisse seulement à grands traits le projet donnant toute latitude aux ingénieurs d'étudier ensuite sérieusement le détail de l'installation: diamètre des conduites, chemins à emprunter dans un pays désolé à peine accessible dans certaines régions.

Pour les réservoirs, il en est de même ; il permet de lever les profils du terrain, de déterminer les cotes des points hauts, de définir d'une façon certaine les emplacements les meilleurs au point de vue technique et économique.!

20 Il fixe, bien avant que ce soit devenu la règle, une clause de variation des prix, première étape entre les marchés en régie et les marchés à prix fixe. Ensuite, il permet le commencement immédiat des travaux.

L'application, quoique compliquée, n'a pas présenté de dif

ficultés sérieuses et, en fait, aucune contestation ne s'est élevée au cours du règlement des travaux.

30 Marchés pour la construction des usines.

Deux marchés

de gré à gré ont été passés pour la construction des usines de Caix et de Béthencourt. Ils ont été approuvés le 20 avril et le 12 septembre 1922.

Étudiés par le Service, les travaux ont été exécutés par la Société « Eau et Assainissement », à forfait, ces forfaits ayant été arrêtés, après discussion, au décompte exact des devis estimatifs des travaux s'élevant respectivement à 477.400 francs pour Caix, et à 538.700 francs pour Béthencourt.

Nota. Les travaux du groupe de Guerbigny ont été mis à l'adjudication restreinte entre sept concurrents qualifiés. La Société « Eau et Assainissement » a été déclarée adjudicataire moyennant un rabais de 3 °/% sur les prix du bordereau.

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A titre d'exemple, nous donnons ci-dessous la description des travaux du premier secteur, celui de Caix.

a)

1o FONÇAGE PAR HAVAGE DU PUITS DÉFINITIF DE CAIX. Description de l'ouvrage. Le puits de Caix est supporté à la

base par un rouet métallique surmonté d'une maçonnerie en briques hourdée au mortier de ciment, et de forme annulaire. L'épaisseur de la maçonnerie est de 45 cm., soit deux longueurs de briques. Extérieurement comme intérieurement, elle est revêtue d'un enduit riche au ciment qui a facilité le glissement de l'ouvrage au cours du havage.

Sur 2 mètres de hauteur, des barbacanes sont aménagées pour permettre l'arrivée latérale des eaux sans créer de remous. La maçonnerie dépasse le sol de 1 mètre environ. Enfin, le puits est couvert par une dalle en béton armé munie de deux trappes de visite.

b) Exécution du fonçage. Un premier terrassement fut effectué autour du puits provisoire en vue de préparer la plateforme sur laquelle devait être monté le rouet, à 50 cm. environ au-dessus du niveau des eaux permanentes.

Sur l'un des côtés de la plateforme, une vaste excavation rectangulaire de 5 m. 70 de côté environ fut creusée pour y installer les groupes moto-pompes.

Le 2 avril 1921, le rouet fut amené à pied d'œuvre, descendu dans la fouille et centré sur le puits provisoire. Ses deux moitiés furent boulonnées et la maçonnerie de briques des parois du puits fut immédiatement commencée jusqu'au niveau du sol. A ce dernier niveau, une passerelle de service fut aménagée avec deux puits et deux treuils pour l'évacuation des déblais. Le fonçage commença le 22 avril.

Dès que le rouet fut descendu à 1 mètre environ au-dessous du niveau des eaux permanentes, la petite pompe provisoire devint insuffisante, et il fallut mettre en marche le premier groupe moto-pompe de 250 mm., constitué par un moteur Bignan de 36 HP actionnant par un relai une pompe centrifuge de 250 mm. Cette pompe devait débiter 75 litres à la seconde, sous I ou 2 mètres de hauteur d'aspiration. Pratiquement, ce débit diminua sensiblement au fur et à mesure que la hauteur d'aspiration augmenta pour se fixer à 40 litres environ lorsque le rouet atteignit la cote +54 m. 30.

Le 12 mai, le fonçage reprit dans d'excellentes conditions. La

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