Modifications de 1920. - En 1920, ce système était devenu insuffisant; il a fallu reprendre entièrement la question. Il est apparu d'abord, et pour les mêmes motifs qu'en 1914, que la décomposition du prix par mètre courant devait être poussée plus loin. La décision ministérielle du 20 octobre a autorisé le remplacement de chacun des prix relatifs aux ouvrages situés au-dessus des chemins de halage par deux autres, relatifs l'un à l'exécution de la voûte, l'autre à l'enlèvement du stross. La même décision a accepté le relèvement des prix afin de les mettre en concordance avec la situation d'après-guerre. L'augmentation générale, telle qu'elle résultait du détail estimatif des ouvrages restant à exécuter au début de 1920, était de 298 % des prix du marché primitif. Il convient de remarquer d'ailleurs que ce marché datait lui-même de 1909, et qu'une augmentation notable s'était déjà produite de 1909 à 1914. Les prix nouvellement consentis ne sont d'ailleurs pas fermes. Ils varient avec 4 index dans la proportion ci-après (1): Salaire moyen des ouvriers employés dans le souterrain .. 45°% Charbon. Explosifs. Énergie électrique Total.... 5% 100% 20°% 80% Le surplus correspond: Pour 100% aux frais généraux qui doivent être calculés à 1 /8 du total des éléments ci-dessus ; Et pour 100% aux bénéfices, qui restent constants, quelles que soient les variations des éléments ci-dessus. Les modifications des prix du bordereau se déduisent des variations des index en appliquant les règles de la circulaire ministérielle du 15 janvier 1920. Ce système fonctionne depuis un peu plus de deux ans dans des (1) La proportion indiquée est celle des prix par mètre courant de souterrain. D'autres proportions ont été adoptées pour des ouvrages accessoires, tels que les niches, pour les épuisements, etc... conditions satisfaisantes. Le tableau ci-après résume les modifications principales survenues depuis 1920 dans la valeur des index, et les changements qui en résultent pour un prix supposé égal à 100 au début de 1920 : on voit que la baisse est actuellement de 9,9 %. La construction du souterrain était évaluée au début des tra vaux à 45 millions et demi environ, soit : Travaux à l'entreprise... Fourniture de chaux.. Surveillance, imprévus.. 40.000.000 1.500.000 4.000.000 Les dépenses pour immersion des déblais aux emplacements des ouvrages du port de Marseille (un million de francs), ainsi que celles pour l'établissement des tranchées d'accès (900.000 francs au Sud pour 104 mètres de longueur, 6.500.000 francs au Nord pour 1.900 mètres) ne sont pas comprises dans ce total. La construction du souterrain proprement dit devait donc coûter en moyenne 6.400 francs par mètre courant. Les conditions dans lesquelles les travaux s'étaient poursuivis jusqu'au milieu de 1914 permettent d'affirmer que les dépassements auraient été très peu importants. Des économies notables, de l'ordre d'un million, ont été en effet réalisées par la généralisation de l'emploi de voûtes minces partout où la nature du terrain l'a permis. Ces économies auraient sans doute compensé les suppléments de dépenses dus aux imprévisions, et en particulier aux épuisements. Mais la guerre a profondément modifié cette situation. Il a fallu payer à l'entrepreneur des plus-values importantes, de telle sorte que l'augmentation des dépenses prévues est de l'ordre de 64 à 65 millions, portant à 112.000.000 en chiffres ronds les dépenses pour l'exécution du souterrain. Il est vrai que ce dernier chiffre comprend une dépense supplémentaire de 7 millions qui correspond à l'approfondissement de la cuvette de 3 m. à 4 m. La dépense totale se répartit comme suit : Indemnités diverses payées pendant la guerre... Total.... 45.500.000 2.000.000 57.000.000 7.000.000 III.500.000 Par suite de la baisse des prix constatée au paragraphe précédent, il est probable que ce total ne sera pas dépassé malgré les incidents que nous avons signalés plus haut. Nous rappellerons en terminant que les travaux sont exécutés par M. CHAGNAUD, entrepreneur. Ils ont été commencés sous la direction de MM. BOURGOUGNON, Ingénieur en Chef, et ROGIE, Ingénieur ordinaire. Ils ont été continués et se poursuivent sous celle de MM. BEZAULT, Ingénieur en Chef, et MATHIEU, Ingénieur ordinaire, avec le concours de MM. les ingénieurs des Travaux publics de l'État, GONDON (actuellement Ingénieur ordinaire), ROUGY et SICARD. Marseille, le 21 décembre 1922. |