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pinceau la plus remarquable. Mais nul part M. H. Vernet n'a montré le talent qui le distingue, l'expression du sentiment, comme dans cette scène de bataille, où un jeune trompette vient d'être frappé au front du plomb meurtrier. Son chien, haletant de douJeur et d'effroi, lèche sa plaie avec une ardeur qui fait mal, car il ne peut plus le rendre à la vie ; son cheval, blessé lui-même par une balle qui Ini a traversé le flanc, semble oublier sa douleur, regarde son maitre d'un œil inquiet, d'où s'échappent des larmes un de ses pieds de devant est ployé et soulevé sur le cadavre qu'il semble craindre d'offenser, et l'on sent qu'il va tomber lui-même. Rien ne peut rendre l'effet de cette scène : on plaint ces deux panvres animaux; on est presque effrayé, dit M.Ké ratry, d'y surprendre une pensée humaine; le trompette n'a qu'eux encore pour le regretter, ils acquittent d'avance la dette de la famille et de la patrie. Tout près, M. Vernet nous a fait voir aussi un petit chien blessé que pansent des soldats derrière un retranchement attaqué. J'ai entendu dire souvent, en regardant cette scène: Pauvre petit chien!.... Mais personne à côté ne disait: Pauvre trompette!.....

Au rang où M. H. Vernet vient de se placer, il n'a plus qu'à se défier de P'extrême fécondité de son pinceau original, de sa mémoire, qui retient les formes comme d'autres retiennent. les mots. Il est à craindre qu'entrainé par sa verve et par le sentiment, il ne s'écarte des principes sévères qui doivent contenir les effets de l'art dans les limites du goût.

Entre les tableaux anecdotiques ou de genre, le public a encore distingué Sully au tombeau d'Henri IV, par M. Coupin de la Couperie, composition pleine de grâce, d'une exécution, d'un fini et d'une sensibilité vraie; la Communion de la Reine, par M. Menjaud, scène touchante rendue avec expression; une Leçon de géographie à Reichnau, par M. Couder, trait historique de la vie du duc d'Orléans, rendu avec sentiment; Laurent de Médicis, par M. Mauzaisse, d'un riche coloris et d'une large exécution; François Ier accordant à Diane de

Poitiers la grace de son père, et des Scènes villageoises pleines de suavité, par Mlle Lescot; Blanche de Castille, par Mme Servière; Philippe-Auguste à Bovines, par M. Blondel; des Intérieurs et des Ruines, par M. Bouton, comme il les fait; Jeanne-d'Arc à Rouen, par M. Revoil, et Tanneguy du Chatel, par M. Richard: ces deux derniers sont les chefs d'une école qui s'est formée à Lyon.

Tout ce qui vient de l'école lyonnaise porte le caractère de patience des Hollandais: c'est encore une preuve de l'influence des mœurs sur les beauxarts. Lyon est une ville manufacturière.

MM. Bonnefond, Genod, Trimolet, ont envoyé de petits tableaux qué n'auraient pas désavoués les Metzu, les Mieris et les Gérard-Dow: ce sont des miracles d'exécution. Celui de M. Trimolet, représentant l'intérieur d'un atelier, a paru d'une délicatesse de pinceau et d'une justesse de teinte dont la peinture offre peu d'exemples. Paysages. De la peinture de genre au paysage, un tableau de M. le général Le Jeune est la transition la plus heureuse et la plus naturelle ; elle réunit ce qui en fait le charme et le mérite.

Vue de l'attaque du grand convoi, près de Salinas en Biscaye, le 25 mai 1812, par M. le général baron Le Jeune.

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Si l'on jugeait de la valeur d'un tableau par l'affluence des curieux qu'il attire, celui-là vaudrait tous ceux du salon ensemble. Du premier au dernier jour de l'exposition, on n'a pu le voir qu'en attendant long-temps sa place tous les détails de la scène, ou plutôt des scènes multipliées qu'il offre, sont historiques. On y voit au milieu des sites agrestes et des délais de quelques châteaux des Maures ruinés par le Cid, des dames espagnoles et françaises, des prisonniers, des troupeaux de mérinos qui composent le convoi ; les guerillas de Mina, sortant tout à coup de leurs embuscades, attaquent de toutes parts; les Français font un rempart de leurs corps aut femmes saisies d'effroi; les prisonniers se révoltent; d'autres (des An

glais) refusent les armes qu'on leur apporte pour combattre les Français qu'ils veulent défendre. Affreuse bagarre, où la générosité, l'amour filial, la tendresse maternelle ou conjugale, animent d'une égale valeur tous les sexes et tous les âges.

Dans un pareil tableau, la scène représentée est tellement terrible, elle se rattache à tant de grands souvenirs, que la critique reste muette; l'âme est profondément émue, et la raison ne juge pas. Il faut se reposer de l'effet qu'il produit; alors on y trouve, quant à la composition, le paysage bien disposé; le vieux chatean du Cid, situé dans le fond, sur une hauteur, d'un effet très-pittoresque quant aux figures, beaucoup d'action, mais pas assez d'unité: elles sont, quant au faire, trop détaillées; c'est de la miniature. La lumière n'est pas répartie avec assez d'art sur chaque groupe on cherche meme l'ombre portée de quelques uns. Mais, en tout, l'exécution est pittoresque et dramatique; c'est plus qu'il n'en faut pour justifier P'empressement du public.

Les paysagistes déjà célèbres MM, Bertin, Bidault, Demarne, Dunouy, Sweback, Roehn, ne sont pas restés dans cette exposition au-dessous de leur renommée. M. Chauvin a exposé quelques sites d'Italie, où la suavité des effets et la transparence des teintes sont fort remarquables.

M. Michalon a envoyé de Rome, où il se trouve comme pensionnaire du gouvernement, un tableau de paysage offrant à la fois imitation de la nature et invention poétique, la mort de Roland à Roncevaux, dont la composition est måle, austère, d'un effet sombre et bien approprié au caractère de la scène; l'exécution libre, singulière, originale, se rapprochant de la manière de Salvator Rosa.

On pourrait citer encore, après ces paysagistes, MM. Regnier, Hue et Crépin ( ces deux derniers, peintres de marine,) Lecomte, Ronmy, etc.

Mais à la tête de tous, nous aurions dù nommer M. Watelet, à qui l'on doit le plus grand tableau de paysage historique du salon ; on y reconnait le

bean résultat des études sévères faites d'après nature. Le même peintre a donné une Vue générale de la campa gne du Plessis-Piquet, près Paris, chef-d'œuvre de vérité et d'effet piquant, que l'on serait tenté de prendre pour un Ruisdael.

Des portraits en grand nombre tapissaient, comme à l'ordinaire, les murs du salon. Il faut nommer, entre ceux que l'école française peut enregistrer comme des titres, celui de de Chartres, par M. Gerard, dont la Mme la duchesse d'Orléans et du duc disposition est pleine de goût, et où l'expression de la naïveté et de l'enfance est très-heureusement saisie; de celui de M. le comte Alcide de.... par M. Gros, qu'on peut comparer, pour le coloris et le dessin, avec ceux des Titien et des Van-Dick; de Charette, par M. Paulin Guérin ; du docteur Alibert et de lady Morgan, par M. Berthon; de M. D***, par Panest (Amable-Louis-Claude), admirable et dernière production d'un jeune artiste, qui n'a fait que trois ou quatre portraits, mort à vingt-huit ans, consumé par l'amour de l'art et dont on voit l'effet dans ce portrait. un désir extraordinaire de perfection (On nous a certifié que des étrangers en avaient offert 50,000 fr.)

Nous ne quitterons pas le salon sans rappeler à la mémoire du lecteur les miniatures de MM. Augustin, Saint, Aubry, Singry, etc.; les portraits sur émail de M. Counis; les peinde MM. Constantin et Georget; les tures sur porcelaine de Mme Jaquotot, aquarelles de M. Garnerey, les dessins de M. Desenne, les vignettes de MM. Muller et Plonski, qui menatistes anglais encore nos maitres dans cent d'une rivalité prochaine les arburin facile et fécond de M. Godecette partie, et la gravure sortie du froy, d'après le dessin du congrès de Vienne, par M. Ysabey, dont le miraculeux talent ne s'est fait admirer au salon que par des dessins litographiques, dont la perfection sert de modèle et d'encouragement dans cette nouvelle carrière ouverte aux artistes par le hasard et la pauvreté, qui tant de fois ont été les promoteurs des découvertes,

Sculpture. Cet art, qui tenait le premier rang chez les anciens où il récompensait les services rendus à la patrie, est tombé chez les modernes bien au-dessous de la peinture; on ne le considère que pour faire l'ornement des places publiques, des palais ou de quelques habitations riches. Il ne suffit pas à l'artiste de son génie pour tirer la vie d'un bloc de marbre, il faut que l'opulence vienne à son secours. Il ne manque pas de bourgeois qui veuillent se voir en marbre sur leur cheminée; il est trop peu d'amateurs qui, comme M. de Sommariva (1), sachent employer la fortune à honorer le génie. Aussi notre salon n'offre-t-il que peu de morceaux de sculpture à remarquer.

La Salmacis de M. Bosio, le modéle en plâtre d'une Vénus se décou vrant devant Páris, par M. Dupaty. -Une statue en marbre d'Epaminondas expirant, par M. Bridan, statue dont on connaissait le modèle, et dont l'exécution a montré la science d'un professeur consommé; quelques autres ouvrages de MM. Lecomte, Cartellier, Marin, Milhomme, Ramey, Bra, etc., composent toutes nos richesses. Leurs ouvrages ne sont point indignes de la réputation de Icurs auteurs; mais, à ce titre, ils avaient moins de droit à l'intérêt du public, que deux productions qu'on peut regarder comme les prémices d'un beau talent.

M. Cortot, jeune sculpteur, arrivant de Rome, a exposé deux statues en marbre, Narcisse et Pandore. Cette dernière surtout a réuni tous les suffrages.

La mythologic nous dit que Vénus donna à Pandore la beauté, Minerve, la sagesse, Mercure le don de charmer par la parole, et les Grâces, sa parure, etc. Le ciseau de M. Cortot semble avoir réalisé cette ingénieuse fiction sa statue, faite à Rome, est vierge de l'inspiration de l'antiquité. Que les émotions de la terre classique des arts ne l'abandonnent pas dans sa

patrie, et la France comptera un véritable sculpteur de plus!

ronne,

Hors des salles de l'exposition, dans la cour du Louvre, était exposée aux regards du public une statue pédestre en bronze d'Henri IV, don que M. le comte Dijon, député de Lot-et-Gafait à la ville de Nérac. Cette statue, haute de deux mètres et demi, modelée par M. Raggi, jetée en fonte et ciselée par M. Carbonneau, représente le bon roi sous son armure. mais sans casque, la main gauche sur son épée, la droite tendue vers son peuple, qu'il semble assurer de son amour et de sa protection. L'attitude en est noble, la figure pleine de majesté, de calme et de bonté; on lisait sur le socle cette inscription :

Alumno

Mox patri nostro, Henrico quarto.

attribuée au digne petit-fils du bon roi, dont l'inspiration a été plus heureuse que les méditations de toute l'académie. Cette statue devait faire le plus bel ornement de l'exposition des sculptures; elle semblait présider à la fête populaire que tous les arts étaient appelés à embellir.

En résumant les opinions sur l'effet général du salon, on les trouve partagées sur ce point comme sur bien d'autres choses. Des juges sévères, remarquent dans les compositions les plus vantées une altération sensible de la pureté du dessin, une affectation de soigner les détails négligés par le génie, dans la foule des autres, le retour aux défauts de la vieille école, à l'afféterie du style, à la manière des Boucher et des Vanloo; alarmés surtout de voir partout l'envie de produire, et la manie qui arrache les jeunes peintres à leurs études historiques pour les jeter dans les tableaux de genre, ils n'hésitent pas à regarder la décadence de l'art comme imminente. Ils soutiennent que la direction et les encouragemens donnés aux artistes par le gouvernement ne tournent pas

(1) Le goût de M. de Sommariva pour les arts est connu. On pourrait encore citer à cet égard M. le baron Bethmann, banquier à Francfort, qui a formé dans sa maison de campagne un muséum, où tous les étrangers vont admirer une Ariadne de Danneker, qui réunit l'élégance de formes et la pureté du style antique.

SCULPTURE.

Morceaux de sculpture exposés. 208

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Femme sculpteur (Mlle Carpentier) 1

Morceaux de sculpture achetés ou commandés.

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– la préfecture du dép. de la Seine. 2

GRAVURE.

Estampes exposées.
Gravures.

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INDUSTRIE FRANÇAISE.

au profit de l'art, quand les artis-
tes sont dans une fausse route; ils
voient le mauvais goût se reproduire
de toutes parts. D'autres appuient Sculpteurs.
une opinion contraire sur l'ensemble
assez satisfaisant des grands tableaux,
et sur le mérite supérieur et incontes-
table des petits qui se sont présentés
en foule à l'exposition. (Voyez en ci-
après la statistique.) Quant à nous, Par la maison du Roi.
entre deux opinions egalement exagé-
le ministère de l'intérieur
rées, nous pensons que les talens.ne
nous manquent point, mais que l'é-
cole où ils se sont formés va nous
manquer. L'état actuel des arts a été
produit par des causes qui ne se re-
nouvellent point; nos artistes ont
recu une éducation pittoresque à la-
quelle la génération future des pein-
tres ne peut plus prétendre. Le gou-
vernement n'y peut rien, parce que
nos mœurs nous entraînent à la dé-
gradation de l'art; et à moins de ra-
mener les élèves aux études sévères de
l'antique, à moins de former une
bonne école, d'établir un corps de
doctrine, une théorie fixe et complète
qui nous manque, il faut renoncer a
voir le génie des arts soutenir long-
temps l'éclat de son flambeau. Quel-
ques hommes s'élèveront encore; ce
seront des peintres philosophes comme
le Poussin. La peinture d'imitation
offrira long-temps ses petits chef
d'œuvres; mais la véritable peinture,
la seule digne d'être appelée l'art, la
peinture héroïque sera perdue.

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R.

Exposition des produits de l'industrie française au Louvre, 25 août 1819.

Si l'exposition des produits de l'ind'oeuvre brillans de l'art, elle pourdustrie ne s'entendait que des chefsrait contribuer beaucoup à l'illustration d'un peuple, et satisfaire l'orgueil virait peu à sa prospérité. En constaou la vanité nationale; mais elle sertant sa supériorité dans les oeuvres du de la société, ce peuple n'en pourrait génie et de l'imagination, ornemens pas moins rester au dernier rang de l'échelle politique, comme l'Italie, si riche en monumens admirables, si pauvre en industrie.

Quand M. Fox vint visiter l'exposition de 1802, on s'empressait de lui montrer les magnifiques produits de nos manufactures de Lyon, de riches étoffes, des meubles précieux. « Montrez-moi, dit-il, ce que votre indus1230 trie a fait pour procurer au peuple des 387 objets à son usage, de bons ustensiles Si de ménage, des vêtemens, des instrumens, des outils solides, propres, d'une fabrique soignée, et à bon marché. »

Tableaux achetés ou commandés.

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C'est là, en effet, ce qui constitue la supériorité industrielle d'une nation sur les autres; c'est avec ces produits grossiers en apparence, et né3 gligés par le spectateur, qu'un peuple 25 fournit à ses besoins essentiels et de

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tous les jours, qu'il remplit les marchés de l'Europe, et s'amasse des

trésors.

C'est sous ce rapport surtout qu'il faut examiner nos expositions, et les progres réels qu'elles attestent dans l'industrie française.

A cet égard, il n'est pas hors de propos de remarquer que l'ouvrage de M. Chaptal, malgré le soin qu'il avait pris de reconnaitre les merveilles de l'industrie anglaise, n'en a pas moins excité beaucoup d'humeur dans un pays où l'idée seule d'une concur rence heureuse est trop souvent regar dée comme une injure. Un écononuste anglais a soumis le livre de notre compatriote à l'examen le plus sévère (1). Quelques inexactitudes, quelques exagerations échappées à son zele patriotique sont devenues pour le critique le texte d'amères censures, et d'une comparaison raisonnée des deux industries. Le résultat facile à prévoir est un holocauste de nos fabriques à la gloire britannique, et un anathème répété pour la millième fois contre la frivolité et la vanité françaises.

Dissimuler notre infériorité en

beaucoup de points, prétendre, sans titres suflisans, la supériorité sur quelques autres, n'est point une tache que nous veuillions nous imposer. L'amertume des avis qu'on nous donne ne doit pas nous empêcher de les mettre à profit, des qu'il y a de l'avantage pour nous à les suivre.

Convenons donc que d'anciennes habitudes, peut-être aussi une prédilection naturelle pour ce qui brille, impriment encore trop à nos efforts une direction qui a besoin d'etre rectifiée. Nous ferons mieux, sans doute, en nous occupant toujours moins de travailler pour le luxe et l'éclat, et davantage de l'utilité publique. Nous serous d'accord avec nos censeurs sur une observation dont la vérité nous parait frappante. Les arts de luxe sont faits pour les états despotiques de l'Asie; les arts usuels, pour les pays libres de l'Europe; et quand ceux-ci s'occupent d'objets de luxe, la magnificence même doit encore y être empreinte d'un sceau d'utilité.'

Nous l'avouerons encore avec nos censeurs; c'est moins, en général, le génie des fabricans d'une nation, la perfection de leurs travaux, que la quantité des demandes et le goût universel pour la bonne qualité des produits qui y déterminent les progrès réels de l'industrie. Là où le besoin des objets utiles, commodes et bien fabriqués, à un prix modéré, n'est pas generalement senti, l'aisance n'a, d'ordinaire, pas fait encore assez de progrès; l'industrie n'est pas assez avancée, quelque magnifiques produits qu'elle étale. L'Angleterre, nous le croyons aussi, nous a precédes depuis long-temps dans cette carrière d'aisance et de travail; mais de ce que son marché est infiniment plus étendu et plus exigeant que le nôtre, il n'y a rien à conclure contre nons, puisque, grâce à la fortune autant qu'à l'habileté des Anglais, leur marché, c'est le monde. Le goût ou l'habitude des objets commodes et bien fabriqués, mais un peu plus chers, quoique favorable à la production, n'est pas toujours non plus un symptôme assuré d'aisance générale dans le pays producteur. Un paysan, un ouvrier, peuvent, avec plus de numéraire, réel ou fictif, avec des habits, des ustensiles, des meubles plus soignés, y vivre moins bien, moins a l'aise, même plus génés, plus malheureux qu'un grand nombre d'hom◄ mes de leur classe dans un autre pays où on recherche beaucoup moins les objets usuels très-soignés. Où serait donc, pour une multitude souffrante, l'avantage de confectionner et de preférer pour elle-même une immense quantité de produits de bonne qualité, vendus dans le globe entier, si les profits s'entassaient dans les coffres des capitalistes, où se convertissaient en impôts, si le plus étonnant essor de l'industrie n'amenait pour cette multitude qu'une diminution progressive dans la quantité et le taux des salaires?

Pour être juste envers la France au lieu de s'appesantir sur ce qui lui manque, il faut examiner d'ou elle est partie, les obstacles qu'elle a eus

(1) V. l'Edimburg Review, n'. 64, octobre 1819, pag. 340-389.

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