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cée sociale, a soulevées parmi les hommes de science et de pratique. Il l'approuve, principalement parce qu'il y voit une nouvelle application de la tendance moderne à reconnaître dans le travail la personnalité des travailleurs, en leur faisant partager, dans une certaine mesure, les chances de l'entreprise commune. Aussi le regardet-il comme un régime d'avenir, sans se dissimuler les obstacles qui s'opposeront longtemps encore à sa généralisation et qui proviennent non seulement des employeurs, mais peut-être plus encore des ouvriers euxmêmes.

Cte GOBLET D'ALVIELLA.

PRIX JOSEPH GANTRELLE

FONDÉ POUR LA PHILOLOGIE CLASSIQUE.

(Quatrième période : 1897-1898.)

Étude sur l'organisation de l'industrie privée et des travaux publics dans la Grèce ancienne, au point de vue juridique, économique et social.

Un mémoire, sans devise, a été reçu en réponse à cette question. Commissaires MM. Brants, Thomas et Vollgraff.

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PRIX CASTIAU.

(Sixième période : 1896-1898.)

Sur les moyens d'améliorer la condition morale, intellectuelle et physique des classes laborieuses et des classes. pauvres.

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La Classe procède à l'élection de son directeur pour l'année 1900; les suffrages se portent sur M. Mesdach de ter Kiele.

M. Vander Haeghen, en cédant le fauteuil présidentiel à son successeur M. Giron, remercie ses confrères pour leur concours bienveillant et sympathique, qui lui a permis, dit-il, de remplir sa tâche pendant l'année écoulée.

M. Giron propose de voter des remerciements à M. Vander Haeghen. (Applaudissements.)

M. Mesdach de ter Kiele, invité à venir prendre place au bureau, exprime ses remerciements à l'assemblée.

La Classe procède ensuite à l'élection des sept membres du jury chargé de juger la première période du Xe concours (1897-1898, Enseignement primaire) des prix fondés par Joseph De Keyn.

Ont été élus MM. L. Fredericq et J. Neuberg, de la Classe des sciences; MM. Bormans, P. Fredericq, Kurth, Vuylsteke et Wilmotte, de la Classe des lettres.

Il est donné notification de la liste des ouvrages soumis

au concours.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

Les duumvirs dans le nord de la Gaule; par Ch. Piot, membre de l'Académie.

I.

En traitant, au point de vue général, des duumvirs, de leur origine et de leurs fonctions, Pauly dit, dans sa Real Encyclopädie der classischen Alterthumswisschenschaft : « C'est ainsi que l'on appelait, dans les municipalités et les colonies (en Italie et hors de ce pays), les deux magistrats les plus éminents (préfets quinquennaux et défenseurs). On peut, continue-t-il, comparer les duumvirs aux anciens consuls romains. C'est pour ce motif et par vanité qu'ils s'en sont donné le titre et ont été nommés ainsi par les flatteurs et les poètes (voir, par exemple, Ausone, c. 13 et 19), quoiqu'ils n'en aient jamais obtenu la qualification (1). » Telle est la manière de voir de Pauly concernant ces fonctionnaires, et que nous croyons devoir compléter au point de vue de leur situation dans le nord de la Gaule.

Suivant les dispositions du droit romain, reproduites

(1) T. III, p. 1283.

en partie par les Pandectes, ils étaient les défenseurs des municipalités et sont cités à ce titre de la manière suivante dans ce recueil: Duumviri dicuntur defensores municipiorum ac civitatum, — minorem gerebant honorem, dicuntur qui duorum suffragio eligebantur, quorum unus a plebe, alter a majoribus constituebatur, ut in tribu- ex decurionibus eligitur, in ordine decurionum erant, - sunt magistratus, duumviratu vel aliis hono

nis,

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ribus fungi non potest illi qui non est decurio (1).

Nous voyons, en effet, les noms de deux magistrats ou chefs d'administration figurer sur les monnaies des Voconces à partir de l'an 117 avant l'ère chrétienne, jusqu'en l'an 27 de la même période (2).

Si ce sont des duumvirs, c'est la preuve évidente de leur existence ancienne dans la Gaule méridionale et de l'importance du pouvoir administratif dont ils étaient investis.

Dans ses Commentaires, César en cite plusieurs exemples empruntés aux pays méridionaux de la Gaule. C'étaient, selon la définition incomplète donnée par cet auteur, les principaux personnages des localités dans les

(1) Juris civilis septimus tomus Stephani Daoyz. Leiden, 1622. Le tome VII du Grosses universal Lexicon, p. 167, donne des renseignements complets concernant les duumvirs à Rome et dans les colonies, ainsi que sur les auteurs qui en traitent. Ensuite l'écrivain parle des duumviri capitales, quinquennales, sacri, sibellini, viarum, sans s'occuper des duumvirs de la Gaule, si ce n'est d'une manière sommaire.

(2) C.-A. SERRURE, Les monnaies des Voconces, p. 43. — Voy. aussi LONG, Recherches sur les antiquités du pays des Voconciens, pp. 274 et suiv., et Desjardins, Géographie historique, t. III, p. 230.

quelles ils résidaient (1. VII, c. 65). C'est tout ce qu'il en dit, tout ce qu'il veut communiquer à ce sujet, sachant très bien, d'après ses propres aveux, que les institutions gauloises avaient un caractère tout à fait local et variant selon les usages admis dans chaque pays. Omnes, dit-il au commencement de ses Commentaires, lingua, institutis, legibus inter se differunt, faits corroborés par Ammien Marcellin qui écrit: temporibus priscis, cum laterent hae partes barbarae, tripartitae fuisse creduntur, in Celtas eosdemque Gallos divisae, et Aquitanos et Belgas, lingua, institutis, legibus discepnantes (1. XV, c. 11). A ces renseignements, nous croyons devoir ajouter les suivants, fournis par Desjardins (1): Le collège des magistrats annuels nommés par la curie est, dit-il, le plus communément composé de six membres. Ces six magistrats, formant le pouvoir exécutif, sont les duumviri juridicando (justice administrative de la cité, commandement des milices municipales, etc.), les deux aediles, qui avaient la police de la cité, et les duumviri ab aerario, chargés de l'administration financière ou les deux quaestores, qui en tenaient lieu, et quelquefois leurs adjoints. Les duumviri aediles quaestores figuraient à Roussillon et à Narbonne, au nombre de six, sous le nom de praetores ou duumviri juridicando aediles; à Vienne, il y eut des duumviri juridicando et des duumviri aerarii; à Aix, des praetores, dont les deux premiers étaient duumviri; à Vieux, des duumviri; à Colonia Copia Claudia Augusta Lugdinensium, des duumviri ab aerario et des duumviri juridicando;

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(1) Géographie historique et administrative de la Gaule romaine, t. III, pp. 413 et suiv.

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