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de Scanafe (1), jusques à Hickenbeke, pour le desbaet que li chastellain de Leuse mettoit en l'Escaut de par madame de Leuse; et trouva li dis baillis, par chinc parroches marchisans à ledit Escaut, de leur commun accort, qu'il avoient veut, passeit aveit chinquante ans ou environ, que uns hons fut cachiés de ses anemis et s'en fuit parmi l'Escaut et noya au leys devers Haynau contre le terre de Scanafe; dou quel mort li bailli d'Audenarde fist de par monseigneur de Flandres pour le temps adont, une franque vériteit des hommes monseigneur de Flandres, selonc le coustume dou paiis, et li hommes monseigneur aiuwirent le vériteit en une neif qui fut arivée devers le costey de Haynaut; ne onques puis ne devant li anchiens dou paiis. ne virent, ne ne sceurent que autres sires, fors que monseigneur de Flandres, eust droit ou justice en l'Escaut en ces mètes. Lequelle justice fut ainssi tourblé pour les werres que li marchisans de Flandres ni pooient boinnement pesquier, ainssi qu'il fisent devant, pour les gens madame de Leuse, devant chou que la prise fut faite, ainssi que devant est dit; et encoire mettent les gens madame de Leuse débat à le pesquerie; mes les gens de Flandres qui demeurent en costé la rivière de l'Escaut sont en possession de le pesquerie par li commandement Jehan Li Zamen, bailli d'Audenarde.

Chambre des comptes de Lille. Art. B, 1565, cinquième cartulaire de Flandre, pièces 115 et 116.

(1) Escanaffles, arrondissement de Tournai.

IV.

Jacques Van Hasselt, châtelain de Waes, revendique devant Anvers les droits du comte de Flandre sur l'Escaut.

12 janvier 1332.

A tous chiaus qui ces présentes lettres verront ou orront, Jakemes de le Hasselt, chastellains adont dou chastiel de Rupelmonde, salutz et dilection. Sacent tout que, par chertain et espécial commandement que je euch de mon très-amey et redoubté seigneur, monsigneur Loys, conte de Flandres, de Nevers et de Rethiest, je, le samedy prochain après la typhane, l'an de grâce mil trois centz trente et un, men alai vers Anwers, et vinch, entour eure de prime, devens le franquise d'icelle ville, en l'yauwe, à tout deus neifs venans de Rupelmonde, si avant que elles pooient floter; et amenai avoec mi deus tabellions, assavoir est, maistre Jaquemon de le Hecke et maistre Bauduin de Rozebeke, chinq hommes de fief mon dict seigneur de se terre de Waize, chi après nommeis: Pierre Piil, Wautier Le Pan, Henri dou Bos de Barziele, Sohier son frère et Leurench dou Boegard; et encore chinq eschevins de le ville mon dit seigneur de Rupelmonde chi après nommeis : Pierres De le Peerre, Jehans le Reise, Jehans Coedweider, Gillion Stoerm et Gillion Boene; et pluisseurs autres gens dignes de foy, anchiens et jouenes. Et là endroit, de par mon dit seigneur de Flandres, en le présence de toutes les persones dessus dites, entre une tour con appielle Coust Verloren et le église de le abbaye Saint Michiel, qui sécnt dedens la franquise de le ditte ville de Anwers, je calengai toute la rivière del Escaut, aussi avant que elle puet vloien et ebben, entre Hontemude, par deseure Chaeftinghes, et Ekervliet, gisant entre Rupelmonde et Malines; et dis illoec

que toute la dite rivière, entre les deus lieus chi dessus nommeis, apartenoit et doit apartenir à mon dict seigneur franchement; exepteit tant seulement que li ducs de Braibant puet ester, s'il lui plaist, sur le werf à Anwers, éant une cuignié de fier en sa main pesant diix et siept livres, et giéter le, en le dite rivière, aussi avant qu'il puet hors de sa main; et autre droit je ne li connuch de par mon dit seigneur. Et tantost le dite calenge faite ensi que dit est, je me dréchai tous drois en le neif flotant en le dite rivière devens le franquise de le dite ville, aussi avant que mes neifs que illoec avoie pooient floter, et pris une cuignié de fier, lequeile je giétai à une main dusques desous les murs de le ditte ville d'Anwers à secke terre. Et ce fis-je en connissance et souvenance que li dus de Braibant ne y avoit, ne puet, ne doit avoir ne demander autre droit que deseure est dit. Et par ce que je woeil que ceste calenge vaille pour monseigneur et soit retenue et mise en souvenanche à tous jours, si ai-jou mis mon saiel à ches présentes lettres; et requier, de par mon dit seigneur et puis de par mi, as hommes de fief dessus nommeis, que il, en connissance de toutes et chascunes les choses dessus dittes, il voeillent pendre leur saiaulz à ches présentes lettres avoec le mien. Et nous Pierres Piil, Wautier Le Pan, Henris dou Bos de Barziele, Sohiers ses frères et Leurens dou Boengard, hommes de fief mon dit seigneur de se terre de Waze, connissons que à toutes les choses dessus dittes faire, en le manière que dit est, fumes présent et à che appiellet dou dit chastellain; et en connissance de ce, à sa requeste, avons-nous à ches présentes lettres mis et pendus nos seiauls avoec le sien. Encore de habundant, pour plus grant seurteit et connissance des choses dessus dittes, requier je Jakes de le Hasselt, chastellains dessus nommeis, de par mon dit signeur et prie de par mi, à tous les eschevins de le dite ville de Rupelmonde communalment, que, il aussi pour le dite ville, voeillent pendre le grant

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saiel d'ycelle à ces présentes lettres, avoec le mien saiel et les seiauls des hommes de fief dessus nommeis. Et nous Jehans le Reise, Pierres de le Peerre, Jehans Coedweider, Gilles Stoerm, Gilles Boene et Gilles fil Claus, adont eschevin en le dite ville de Rupelmonde, à la requeste et prière de Jaquemon de le Hasselt, chastellain dessus nommei, avons pendu le grand saiel de no dite ville de Rupelmonde, en forche, en vertut et connissance des choses dessus escriptes, à ches présentes lettres avoec le sien et avocc les séiauls des dis hommes de fief. Les queiles lettres furent faites à Rupelmonde, le dousime jour dou moys de jenvier, en l'an de grâce dessus dict mil trois centz

trente et un.

Au dos: I. Calainge faite devant Andwers, sur le juridiction de l'estroom de l'Escaut, par Jaqueme de Lasselt (sic), castellain de Ruppelmonde.

Chambre des comptes de Lille. Art. B, 672,
Original en parchemin scellé.

V.

Le comte de Flandre commet Sohier Le Fèvre en qualité de bailli du stroom de l'Escaut.

6 septembre 1335.

Nous Loys, etc., faisons savoir à tous que nous, nostre amé Sohier Le Fèvre, avons fait, etc. bailli de nostre estroem par tout contre Brabant en l'eauc del Escaut et ailleurs, et li avons donné, etc. pooir et auctorité, avoec mandement espécial, de gouverner ct maintenir et garder nostre juridiction dudit estroem, et de fère tout che que à office de bon bailli appartient à fère, sauf notre hiretage et jusques à nostre rapel. Si mandons à nos baillis de Wase et de Bevere, à noz chastellains de Rupelmonde et de Bevere, et à tous nos autres justiciers, leur lieutenant, et à tous

nos subgez nobles et non nobles, sour quelconques (?) il pueent meffaire vers nous et à ceste deux, que audit Sohier prestent confort et ayde, à armes se besoinz est et autrement, toutes foiz que il les en requerra ou fera requerrer, pour garder, maintenir et gouverner nostre dit estroem et juridiction d'iceli, et en che faisant à li obéissent. Requerrons touz autres que au dit Sohier, ès choses dessus dictes, entendent diligemment. Par le tesmoing, etc. Donné à Bruges, le vi jour de septembre, l'an de grâce M. CCC. trente et chinc. Par monseigneur le conte: Wastine.

Chambre des comptes de Lille. Art. B, 1565, cinquième cartulaire de Flandre, pièce 491.

VI.

La Gouvernante générale des Pays-Bas déclare retenir devers elle le débat existant, au sujet de la juridiction de l'Escaut, entre le magistrat d'Anvers et le seigneur de Burcht et de Zwyndrecht.

18 juillet 1539.

Comme les tuteurs et mambours des enffans mineurs d'ans de feu messire Joseph de Montmorency, en son temps chevalier, seingneur de Nevele, de Borcht et de Zwyndrecht, ayent par leur requeste fait remonstrer à la Royne douaigiere de Honguerie, de Boheme, etc., Régente et Gouvernante des Pays de pardeça, que, aus dits mineursd'ans, a cause des dites seignouries de Borcht et Zwyndrecht tenuz en fief de l'empereur comme conte de Flandres, compecte et appartient toute juridiction haulte, moyenne et basse, en la riviere de l'Escault devant la ville d'Anvers, et que culx et leurs predécesseurs, de temps immemorial, sont en possession de pugnir et corriger tous crismes, delictz et mesuz, faictz et advenuz sur la dite riviere, jusques aux portes du dit Anvers, a l'endroit et du costé de ladite ville; et comme,

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