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les savants étrangers, on se demande comment, avec une santé aussi chétive, il pouvait suffire à tant de travaux.

Néanmoins, il trouvait encore le temps de remplir tous les devoirs du prêtre. Prélat de la Maison pontificale, chanoine honoraire de la cathédrale de Liége, tant qu'il put se tenir à l'autel, il ne manqua pas de dire la messe dans sa chapelle privée, et lorsque la paralysie eut engourdi ses membres, un ancien missionnaire de Chine venait lui permettre d'y assister.

Miné par la maladie, il vit approcher ses derniers jours avec la sérénité du juste et la foi du prêtre, regrettant de ne pouvoir achever quelques écrits. C'est dans ces dispositions que la mort est venue nous l'enlever à l'improviste, vendredi dernier.

Adieu, cher et savant confrère, vénéré prélat, que votre âme, dégagée de son enveloppe terrestre, jouisse désormais dans les clartés éternelles, près du Dieu des sciences, des biens promis à ceux qui ont employé leurs talents à glorifier leur Auteur!

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES.

J'ai l'honneur d'offrir à la Classe une chrestomathie latine que je viens de publier sous le titre Mœurs romaines, extraits d'auteurs latins à l'usage des classes supérieures d'humanités.

Mon but a été principalement de donner aux études classiques un nouvel élément d'intérêt en initiant les élèves à la vie intime des Romains. Le livre est divisé en

neuf sections: Rome, les Jeux, les Bains, Villas et Villégiatures, la Famille, les Esclaves, les Affranchis, Patrons et Clients, les Humbles.

Les extraits sont accompagnés d'un commentaire assez détaillé et de notices historiques destinées à les relier entre eux. Une table des auteurs cités, avec de courtes indications biographiques et littéraires, termine le volume. P. THOMAS.

L.-M. BILLIA, L'esiglio di S. Agostinò, note sulle contraddizioni di un sistema di filosofia per decreto. Torino, 1899. D. MERCIER, Ecco l'allarme, Un cri d'alarme, Louvain, 1899.

J'ai l'honneur de présenter à la Classe ces deux ouvrages, de la part de leurs auteurs. Dans le premier, M. Billia reproche à l'école de Mercier son servilisme doctrinal, ses contradictions et son opposition à l'idéalisme, dont, à son sens, saint Augustin a été le protagoniste. Je tiens, pour ma part, que l'école de Mercier entend prouver rationnellement tout ce qu'elle avance, que ses contradictions ne sont pas réelles et qu'elle n'a nullement envie d'exiler saint Augustin. Et, en tout état de cause, M. Billia aurait dù viser à la tête et s'en prendre au maître plutôt qu'à un disciple, comme il a fait presque exclusivement.

Mercier répond à son adversaire par une brochure dont le titre un peu tonitruant est en harmonie avec celui qu'a choisi M. Billia. Étant de taille à se défendre hardiment, il le fait avec verve, con sale e pepe, comme on dit delà les monts.

On lira avec intérêt et avec fruit l'attaque et la riposte: elles attestent, chacune à leur manière, la vitalité de l'école de Louvain.

G. MONCHAMP.

ÉMILE VLIEBERGH, Le crédit foncier. Allemagne, France, Italie. 1 vol. in-8° de xx-254 pages. Louvain, Ch. Peeters, 1899.

GEORGES LEGRAND, Le régime successoral. 1 vol. in-12 de XIV-196 pages. Bruxelles, Schepens, 1899.

Ce sont deux travaux concernant surtout la propriété foncière et son organisation que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à la Classe, de la part de leurs auteurs. L'un encore une dissertation de l'École des sciences politiques et sociales de Louvain-traite une question ardue, non résolue dans notre pays celle du crédit foncier. A la suite d'enquêtes prolongées faites personnellement en Allemagne, en France et en Italie, M. Vliebergh expose avec grand détail l'organisation réalisée ou essayée dans ces pays et les résultats obtenus. L'étude très étendue du régime des associations allemandes, dites Landschaften, présente un intérêt particulier; il a les vives sympathies de l'auteur. Il est incontestable que ces études consciencieuses et objectives sont de précieuses contributions à un problème si débattu.

Le second volume que je dépose ici, est dû à M. Georges Legrand, professeur d'économie politique à l'Institut agricole de Gembloux. J'ai déjà eu l'honneur de parler de lui à la Classe en présentant son mémoire relatif à

l'Impôt sur le revenu (1). Cette fois il étudie le Régime successoral et nous présente un exposé des efforts faits en divers pays pour reconstituer ou sauver la propriété paysanne. A ce propos, il nous donne non seulement les lois étrangères et les effets qu'elles ont produits, mais l'état de la question en Belgique. Le mouvement de la propriété y est discuté en se servant des éléments contrôlés de statistiques anciennes et de ceux du dernier recensement agricole, encore en cours de publication.

Nous sommes heureux d'offrir à la Classe ces études de deux jeunes écrivains qui promettent, par de sérieux débuts, un avenir fécond pour l'économie politique.

V. BRANTS.

CONCOURS POUR LES ANNÉES 1900, 1901 ET 1902 et Prix PERPÉTUELS.

PROGRAMME DE CONCOURS POUR L'ANNÉE 1900.

Section d'histoire et des lettres.

PREMIÈRE QUESTION.

On demande une étude critique sur les sources de l'histoire du pays de Liége pendant le moyen âge.

(1) Bull. de l'Acad. roy. de Belgique, 3a série, t. XXIX, no 6(1895).

DEUXIÈME QUESTION.

Faire l'histoire de la littérature française en Belgique au XVIe siècle.

TROISIÈME QUESTION.

Faire la classification des parlers wallons de Belgique au triple point de vue de la phonétique, de la morphologie et du vocabulaire.

QUATRIÈME QUESTION.

Faire l'histoire de la littérature française en Belgique, de 1815 à 1830.

Section des sciences morales et politiques.

PREMIÈRE QUESTION.

Établir la méthode de la psychologie humaine eu égard à l'état actuel de cette science.

DEUXIÈME QUESTION.

Faire une étude historique et critique de l'organisation des banques nationales; comparer les mérites des banques constituées suivant les principes de la Banque nationale belge (loi de 1850) aux mérites des banques d'État proprement dites.

TROISIÈME QUESTION.

Étudier, dans leurs origines et leurs développements, les coutumes ainsi que la législation relatives au duel, principalement en Belgique.

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