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M. le chevalier EDM. MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. S. Bormans, T.-J. Lamy, G. Tiberghien, L. Vanderkindere, le comte Goblet d'Alviella, F. vander Haeghen, Ad. Prins, J. Vuylsteke, le baron

1899. LETTRES, ETC.

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J. de Chestret de Haneffe, God. Kurth, H. Denis, G. Monchamp, P. Thomas, E. Discailles, V. Brants, Pol. de Paepe, A. Beernaert, membres; J.-C. Vollgraff, associé; Jules Leclercq et Ern. Gossart, correspondants.

CORRESPONDANCE.

La Classe prend notification officielle de la mort de l'un des membres titulaires de la Section d'histoire et des lettres, M. le chevalier Charles-Joseph de Harlez de Deulin, né à Liége le 31 août 1852, décédé à Louvain le 14 juillet dernier.

Des remerciements sont votés à M. Lamy, qui a bien voulu se faire l'organe de l'Académie aux funérailles. Son discours paraîtra au Bulletin.

M. Jules Leclercq accepte d'écrire pour l'Annuaire la notice de M. de Harlez.

M. Piot, agent de la Banque nationale à Ostende, remercie la Classe pour les sentiments qui lui ont été exprimés au sujet de la mort de son père, M. Charles Piot, membre titulaire de la Section d'histoire et des lettres.

M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. le général Brialmont, la notice nécrologique d'Émile Banning.

Des remerciements sont votés à M. Brialmont pour cette notice, qui paraîtra dans le prochain Annuaire.

Hommages d'ouvrages :

1o Mœurs romaines. Extraits d'auteurs latins à l'usage

des classes supérieures d'humanités, avec des notices et des notes; par P. Thomas (présenté par l'auteur, avec une note qui figure ci-après);

2o a) L'esiglio di S. Agostino, note sulle contraddizioni di un sistema di filosofia per decreto; par L.-M. Billia;

b) Ecco l'allarme. « Un cri d'alarme »; par D. Mercier (présentés par M. Monchamp, avec une note qui figure ci-après);

3o a) Le crédit foncier (Allemagne, France, Italie); par Émile Vliebergh;

b) Le régime successoral; par Georges Legrand (présentés par M. Brants, avec une note qui figure ci-après); 4o Poésies chrétiennes (4o partie); par le chanoine Toussaint;

5o Le compte moral de l'an XIII des hospices civils d'Anvers; par Edm. Geudens;

6o a) Le subjectivisme et l'objectivisme; b) Les asiles antialcooliques; par Fernand Thiry;

7° Actes et documents anciens concernant Hasselt; par H. Van Neuss;

8° De slag der Gulden Sporen; par Maurice de Maere d'Aertrycke.

Remerciements.

Discours prononcé aux funérailles de M. le chevalier CharlesJoseph de Harlez de Deulin; par T.-J. Lamy, membre de l'Académie.

Dans ce deuil de la science, je remplis le douloureux devoir d'exprimer les regrets qu'éprouve l'Académie royale de Belgique, frappée au cœur par la perte d'un de

ses membres les plus laborieux, d'un de ses écrivains les plus féconds, qui jouissait de l'estime de tous ses confrères.

Le chevalier Charles-Joseph de Harlez de Deulin naquit à Liége le 31 août 1852, d'une noble et vieille famille liégeoise où il puisa, dès ses plus tendres années, ces sentiments d'honneur et de foi compatissante et ces vertus chrétiennes qui en firent plus tard un ministre des autels.

Après de brillantes études, il obtint à l'Université de Liége le diplôme de docteur en droit. Ses succès dans la carrière du barreau semblaient assurés, lorsqu'on apprit que le jeune avocat avait abandonné la défense des droits de l'homme pour se consacrer à la défense des droits de Dieu et étudiait la théologie. Il fut ordonné prêtre en 1858.

Ce n'est pas le moment de retracer, près de ce cercueil, la carrière sacerdotale de notre regretté confrère. L'autorité épiscopale lui confia d'abord la direction de l'important établissement de Saint-Quirin, à Huy, puis de l'École normale des humanités qui venait d'être érigée pour les jeunes ecclésiastiques à l'Université de Louvain.

Mais les fonctions administratives n'allaient pas à son goût pour les travaux de l'esprit. Il avait pour l'étude des langues une facilité exceptionnelle; sa mémoire n'oubliait rien et son génie s'intéressait à toutes les branches de la science; il abandonna l'École normale et consacra toute son ardeur à l'étude du zend qu'il apprit sans maitre. Il fut bientôt assez fort pour traduire l'Avesta, que Spiegel mettait en allemand et qu'Anquetil du Perron avait le premier fait connaître en Europe. Il revint à Louvain enseigner le zend, se procura en Allemagne les

caractères particuliers de cette langue et imprima à Louvain son Manuel de la langue de l'Avesta, qui fut suivi en 1880 d'une seconde édition de sa traduction annotée des livres de Zoroastre et d'un Manuel de la vieille langue des Perses, le pehlevi.

Mais ces travaux ne suffisaient pas à sa dévorante activité. Entretemps il avait pénétré dans l'Inde, s'était initié par lui-même au langage des Brahmanes et avait publié une grammaire de la langue sanscrite et divers écrits de polémique orientale. Ces travaux attirèrent l'attention de l'Académie, qui ne comptait que deux orientalistes dans son sein. Il fut élu correspondant le 7 mai 1883 et membre cinq ans plus tard.

Nous eûmes rarement le bonheur de le voir à nos séances. Sa santé délicate ne lui permettait pas le voyage de Bruxelles. Nous savons tous qu'il ne sortait que bien rarement de chez lui. Mais il nous dédommagea par la part active qu'il prit à nos travaux en dix ans, il nous envoya huit mémoires considérables, sans parler des notes. et des rapports insérés dans les Bulletins.

Des Indiens il était passé aux Mandchoux, puis aux Chinois. Toujours sans autre guide que lui-même, il s'était initié à cette antique langue monosyllabique et à ces caractères symboliques qui embarrassent même les lettrés du Céleste Empire. Il fit paraitre successivement la Philosophie de Lao-tze, la Religion des Tartares orientaux et des anciens Chinois, le Rituel de l'empereur Kien Long, 'Y King, les Systèmes philosophiques de la Chine, la Religion et les cérémonies de la Chine moderne, et diverses traductions de textes originaux.

Si l'on fait attention aux nombreux articles de revues qu'il publia et à sa volumineuse correspondance avec

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