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CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 10 mai 1899.

M. JEAN ROBIE, directeur.

M. le chevalier EDMOND MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. Cluysenaar, vice-directeur; Éd. Fétis, F.-A. Gevaert, G. Guffens, Th. Radoux, J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Jos. Stallaert, Alex. Markelbach, Max. Rooses, G. Huberti, A. Hennebicq, Éd. Van Even, Ch. Tardieu, J. Winders, Ém. Janlet, H. Maquet, J. Van Ysendyck et J. Dupont, membres ; J.-B. Meunier, Ém. Mathieu et G. Bordiau, correspon

dants.

M. Constantin Meunier fait exprimer ses regrets de ne pouvoir assister à la séance.

CORRESPONDANCE.

M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique envoie, pour la bibliothèque de l'Académie, un exemplaire des ouvrages suivants :

1° Rapport sur la situation de la Bibliothèque royale

durant les années 1896-1897; par Éd. Fétis, conservateur en chef;

2o OEuvres de Grétry, 23° et 24 livraisons, publiées par la Commission pour rééditer les œuvres des anciens musiciens belges.

Remerciements.

M. le Secrétaire perpétuel offre, au nom des auteurs, les ouvrages suivants :

1° Les cloches d'Anvers. Les fondeurs anversois; par M. Fernand Donnet, administrateur de l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers et secrétaire perpétuel de l'Académie royale d'archéologie de la même ville. 1 vol. in-8° de 371 pages avec portraits, planches, armoiries, monogrammes, etc.;

2o L. Dalmau, peintre espagnol, élève de Jean Van Eyck; par Joseph Nève, directeur honoraire des beauxarts. 1 brochure in-8° avec photographies.

M. le Secrétaire perpétuel donne en même temps lecture d'une note sur le livre de M. Donnet. La Classe en vote l'impression au Bulletin.

NOTE BIBLIOGRAPHIQUE.

Les cloches d'Anvers. Les fondeurs anversois, tel est le titre d'un intéressant volume in-8° avec portraits, planches, armoiries, monogrammes, etc., que M. Fernand Donnet offre à la Classe des beaux-arts.

Le distingué secrétaire perpétuel de l'Académie royale d'archéologie d'Anvers et en même temps administrateur

de l'Académie des beaux-arts de la même ville a condensé dans les 371 pages de son livre l'histoire des cloches des édifices religieux de notre ancienne métropole artistique.

Cette monographie des grandes voix aériennes qui dans nos vieilles communes flamandes sonnaient aussi bien le tocsin d'alarme et l'appel aux armes que les heures de la prière, du travail et l'annonce des joyeux événements, ne peut que susciter un vif intérêt chez tous ceux qui s'occupent d'archéologie.

Ces célestes messagères ont tenu une grande place dans les fastes de nos communes, et c'est avec raison que l'auteur, dans les premières pages de l'Introduction de son livre, fait remarquer que « personne ne pourra nier le rôle important que les cloches ont joué dans la vie publique et religieuse de nos pères; dans Anvers surtout, on peut dire que leurs appels sonores ont pendant plusieurs siècles été en quelque sorte le régulateur et l'indicateur fidèle des nombreuses générations qui se sont succédé, et qui ont vécu au sein de cette antique cité ».

L'une de ces cloches, le Carolus, de l'église Notre-Dame, a rivalisé en célébrité avec la cloche Roland, du beffroi de Gand, qui portait sur sa ceinture l'inscription qu'un fondeur y grava en 1314:

Roland, Roland, bin ich genannt,
Wen ich kleppe, so is 't brand,

Als ich lude, orlog in Flanderland.

Si Roland, détruit en 1659, pesait 12,485 livres gantoises et a présidé à la célèbre révolte de 1539, Carolus, baptisé de ce nom en l'honneur de Charles-Quint, et

dont le poids est d'environ 15,000 livres anversoises, a vu les horreurs de la Furie espagnole et les assauts des bandes de Martin Van Rossum. Ce n'est donc pas un personnage de mince envergure qui préside, dans le livre de M. Donnet, à l'histoire des cloches de la ville d'Anvers. Cette histoire même est précédée de deux intéressants chapitres sur l'origine et la fonte des cloches, et suivi, entre autres, de considérations sur les fondeurs anversois, parmi lesquels figurent trois célébrités du métier : Melchior de Haze, Georges Dumery et Guillaume Witlock.

Les nombreuses contributions de M. Donnet à l'histoire archéologique et artistique de la ville d'Anvers, ses titres à l'Académie royale d'archéologie et à l'Académie royale de beaux-arts sont les meilleurs garants de la science et de l'érudition que comporte son histoire des cloches de la ville d'Anvers, que je suis charmé de pouvoir mettre sous les yeux des membres de la Classe comme un hommage de l'auteur.

Chev. EDMOND MARCHAL.

ÉLECTION.

La Classe renouvelle par acclamation le mandat de M. Éd. Fétis comme membre de la Commission administrative de l'Académie pendant l'année 1899-1900.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

La chaire à précher du couvent de Leliendael, à Malines; par Ch. Piot, membre de l'Académie.

Dans son livre intitulé: Voyage pittoresque de la Flandre et Brabant (Paris, 1769), Descamps parle, à la page 130, de la chaire à prêcher du couvent de Leliendael, à Malines, dans les termes suivants : « La chaire de bois de chêne, presque de bas relief, n'a d'autre mérite que la singularité; la voici gravée. » L'auteur a reproduit la planche dans son ouvrage précité. C'est tout ce qu'il en sait, tout ce qu'il a pu recueillir à ce sujet.

Selon cette gravure, la chaire représente un prédicateur placé dans une cuve en forme de rocher, abritée par un arbre duquel s'élancent le Saint-Esprit et le serpent présentant la pomme défendue à Adam et à Ève. A côté se trouvent le Rédempteur attaché à la croix et trois femmes, dont deux sont assises. Dans la partie inférieure de la chaire est pratiquée une grotte, de laquelle s'échappent un cheval et un cavalier renversés, scène relative à la conversion de saint Paul.

Cette composition très fantaisiste est conçue dans le style de celles qui furent placées en plusieurs églises de Belgique, à l'époque où les chaires à prêcher, primitivement portatives, y prirent un développement extraordinaire par suite des controverses religieuses soulevées

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