Page images
PDF
EPUB

e trouve aucunes paroles que celles souverains Pontifes, quand ils conisent en consistoire les sièges copaux des pays infidèles: Status andus non describendus, état qu'on beut exprimer que par des larmes! n'ose jeter un regard scrutateur s l'avenir incertain réservé à ces ples. Je sais seulement, comme seignent et les divines Ecritures et stoire du genre humain, que, lorsl'Eglise a épuisé toutes ses resCirces, le Seigneur se lève pour juger cause, et qu'on entend alors gronder bruit avant-coureur de ces terribles tâtiments dont le ciel frappe les nains tout entières, sans épargner les tes couronnées. Certes, nous Hons bien vu de nos jours quelques emples!

en

A l'extrémité opposée de l'Europe présentent à nos regards l'Espagne le Portugal. Ces deux royaumes, remarquables et si célèbres pendant en des siècles par leur piété, leur évouement sincère et leur obéisince filiale au Saint-Siège, eurent le malheur, au milieu du dernier siècle, e voir monter sur le trône des princes stimables par leurs qualités personelles, mais d'un caractère tel que Douvaient le désirer aujourd'hui ces 1ommes qu'on appelle libéraux. Ils règnèrent, ils ne gouvernèrent pas, Ils abandonnèrent les rênes de leurs Etats à des ministres ambitieux et impies: l'un des plus terribles châtiments que Dieu, dans sa juste colère, inflige aux nations coupables, quand leurs crimes, selon l'expression du poète :

De sa miséricorde ont franchi les limites.

En effet, le comte d'Aranda, en Espagne, et Sébastien Carvaglio, plus connu sous le nom de marquis de Pombal, en Portugal, excités, l'un par les philosophes de France, où il avait été ambassadeur, l'autre par les jansénistes, et inspirés tous deux par une haine profonde contre Rome et Je Siége apostolique, ne négligèrent aucun moyen de corrompre l'enseignement public, retirant, éloignant des chaires et des écoles les professeurs attachés aux saines doctrines, pour les remplacer par des hommes imbus des erreurs des Dupin, des Febronius, des Pereyra et des divers auteurs animés du même esprit. Ils s'ef

forcèrent de fermer l'entrée de ces royaumes à tout livre sincèrement catholique, tandis qu'ils laissaient un libre passage aux ouvrages où étaient attaqués les droits sacrés et l'autorité du Souverain-Pontife, et aux productions mêmes de l'impiété philosophique. Sous les successeurs de ces deux ministres, on continna ce coupable système; et maintenant tous ces actes d'hostilité contre le SaintSiége ont produit leurs déplorables effets. Ce qui se passe dans ces royaumes n'est que la douloureuse conséquence de cette œuvre de schisme.

Quand je partis de Lisbonne, l'âme pleine de tristes pensées et de funestes pressentiments, au moment où le vaisseau s'éloignait du rivage, je jetai un dernier regard sur cette ville, et je pleurai sur elle. Mais ma douleur fut encore plus amère en Espagne. Etant monté au sommet élevé du mont Calpe, aujourd'hui Gibraltar, d'où l'œil saisit une partie considérable des côtes d'Afrique, je comparai la dé plorable situation de ces contrées, asservies aux infidèles et aux pirates, avec l'état des habitants qui y vivaient dans les premiers siècles de l'Eglise, lorsque sur ces rivages on voyait les Tertullien, les Cyprien et les Angustin, et qu'on y célébrait les conciles fameux de l'Afrique.

En ce moment je ne sais comment mon esprit se trouva saisi de cette triste pensée que, parmi tant de vicissitudes des choses humaines ici-bas, de même que je déplorais alors le sort de ces malheureux Africains ensevelis dans les ténèbres d'un absurde mahométisme, peut-être aussi un jour, le christianisme renaissant en Afrique, quelque voyageur européen irait contempler du sommet opposé du mont Abila les côtes de l'Espagne et du Portugal, et sentirait dans son cœur une compassion semblable à la mienne pour l'infidélité et l'apostasie de ces deux royaumes auparavant catholiques. Je ne voulus voir dans cette pensée qu'un rêve poétique, et non un fatal pressentiment de l'avenir, comme je l'ai déjà dit dans la relation de mon voyage de Lisbonne en Italie, publiée il y a quelques années.

Mais, hélas! bientôt l'état déplorable des affaires en Portugal et en

Espagne me rappela ces tristes pressentiments, et je craignis que le jour fatal ne fût venu où la foi abandonnerait ces royaumes, jadis si catholiques et si fideles. J'ai vu sur les côtes d'Afrique la vaillante nation française relever en triomphe l'étendart de la croix, redresser les autels, convertir les mosquées profanes en temples consacrés au Seigneur, et construire de nouvelles églises, tandis que, sur les plages opposées, on dépouillait en Espagne les saints autels, et qu'on renversait ou qu'on livrait aux flammes les édifices destinés au culte divin. J'ai vu encore sur les côtes d'Afrique un saint et vénéré pasteur entouré de prêtres zélés, non-seulement accueilli par les acclamations et les cris d'allégresse des catholiques, mais respecté, vénéré des infidèles, des Arabes et des Bédouins eux mêmes, tandis qu'en face, dans la malheureuse Espagne, on citait à des tribunaux laïques les fidèles pasteurs, qu'on leur faisait subir des jugements iniques, à la suite desquels ils étaient jetés dans des prisons ou chassés de leurs sièges, et que, dans le temple même du Seigneur, on égorgeait cruellement les ministres augustes du sanctuaire, au pied des saints autels, en haine de la religion catholique.

[ocr errors]

J'ai vu, enfin, sur les côtes d'Afrique, à Alger, recevoir comme des anges descendus du ciel les filles de Saint-Vincent-de-Paule, les vénérables Sœurs de la Charité, qui, n'ayant pour armes que leur douceur, leur bonté, leur tendre sollicitude pour les malades, armes si victorieuses et si touchantes, excitaient l'admiration et l'enthousiasme des infidèles, et les disposaient à recevoir les lumières de l'Evangile, à embrasser une religion qui inspire et produit tant de vertus. Et de l'autre côté, en Espagne, on chassait de leurs sacrés asiles les vierges consacrées au Seigneur, et l'on cherchait tous les moyens de les priver des ressources nécessaires au soutien de leur vie.

Tout cela ne semblerait-il pas annoncer, comme je l'ai dit, et faire craindre pour l'Espagne que ce moment terrible ne soit arrivé où Dieu, dans sa justice, veut porter ailleurs le flambeau de la foi, et accomplir la fa

:

tale menace que le Sauveur (aisa Juifs dans ces paroles citées par a Mathieu Le royaume des cieu sera ôté pour être donné aux peuple qui en produira les frais : XXI, 43)!

Cependant ces craintes trop p mes sont combattues par des e rances consolantes d'un avenir au leur. Une grande partie de valeureuse nation et de son dep conservé au fond du cœur la foi d ancêtres et un attachement filial le Saint-Siége, 'comme sur les me de Babylone les Israelites captio servaient leurs pensées et lean pour leur chère Jérusalem. D'am l'Espagne compte dans le ciel nombreux intercesseurs, que me rances ne sauraient être vaines. semble voir au pied du trône da Puissant l'ange tutelaire dece ro environné de tous les saints qu terre d'Espagne a enfantes, de fondateurs et de ces réform d'ordres, qui, après avoir fait pers leur vie tant de bien dans l'Egue® leur sainteté, continuent à en gr encore par le zèle de lear s nombreuse postérité, les Dou les Ignace, les Joseph Cazalana Jean de Dieu, les Pierre d'Al les Thérèse. Ah! mon cœur que la voix, les ardentes priem tant d'héroïques intercesseurs që ront la justice divine, et que gneur abaissera sur l'Espagne ei s Portugal les regards de sa corde. Mais, en attendant que le de sa clémence se lève sur ces pet que notre soumission aux ordres sa Providence soit inébranlable:

Je n'ai pu contempler qu'ave leur la situation de l'Eglise cathe dans ces deux royaumes, où elle à autrefois si florissante. C'est ave: sentiment bien différent que je considérer maintenant ce qui se dans un autre pays, où depuis plus siècles elle gémissait sous la plas et la plus tyrannique persécutio on refusait aux infortunes cathol jusqu'à la consolation d'exercer ment leur culte ; et non-seulemen culte n'était pas toléré, mais il proscrit sous les peines les plus res et les plus cruelles. Aujourd'h par un merveilleux changement.

E

dans ces mêmes régions, s'élever l'honneur de Dieu de nouveaux ples et de magnifiques cathédrales; voit se construire des couvents et monastères pour les religieux des Ix sexes, et une bienveillante et gé. euse hospitalité est offerte aux prés des nations étrangères que la perution de leur patrie a frappés. On taisément que je veux parler de Engleterre. Ces faits sont on ne peut is consolants. Cependant il ne faut sse flatter, comme le font quelques rsonnes, que la secte appelée angline soit déjà sur le point d'expirer. e est bien vrai que chaque jour elle erd du terrain, abandonnée comme de l'est, et par d'innombrables sectaurs qui sont déjà tombés dans une crédulité complète, et par beaucoup autres qui, éclairés de la grâce dine, retournent au sein de leur mère, Eglise catholique, qui n'a cessé de ees aimer avec tendresse. Néanmoins ette Eglise anglicane est un édifice -ui, tout délabré et tout chancelant u'il paraît, s'appuie sur deux fermes outiens, la puissance de l'aristocratie et l'opulence du clergé.

Tant qu'il sera permis aux grands eigneurs de ce pays de distribuer à eurs frères, à leurs enfants, à leurs neveux, les opulents revenus des menses épiscopales et des riches bénéfices qui s'élèvent annuellement à six millions de livres sterling, c'est-à-dire, 32 millions 800,000 écus romains (150 millions de francs), c'est en vain qu'on se flattera de voir disparaître cette secte. Mais si le Seigneur continue à で bénir le zèle et les travaux de notre clergé en Angleterre, on verra bientôt les pasteurs protestants abandonnés de la plus grande partie de leur trou peau. Il y a peu de temps que le curé protestant d'une paroisse d'Irlande n'avait plus d'autres paroissiens que sa femme, ses enfants et sa servante. Au reste, ce fait que les anglicans appelet lent défection, que nous nommons conversions, forcera le gouvernement faire des réflexions sérieuses. Dans d'autres temps, on aurait pu craindre qu'il ne servit qu'à rendre la persécution plus violente; mais, dans l'état actuel de l'Europe, on ne peut en attendre que des résultats favorables à la cause des catholiques.

L'Angleterre nous offre donc des consolations au milieu des douleurs de l'Eglise ; mais nos consolations et notre joie s'accroissent encore, lorsque nous considérons l'état de l'Eglise en Belgique. J'ai vu dans le cours de ma vie quatre dynasties différentes régner successivement dans cet industrieux et intéressant pays. Les trois premières, rivales et souvent même opposées par les intérêts politiques et commerciaux, s'accordèrent et se ressemblèrent parfaitement en une seule chose, dans leur application à contrarier, à tourmenter ce bon peuple, si franchement catholique, par des innovations religieuses. Ces trois premières dynasties ayant été chassées, ou par la force des armes étrangères ou par le soulèvement et la résistance des peuples, la divine Providence voulut enfin accorder la paix à ces bons catholiques; et elle exécuta son dessein par un coup merveilleux de sa toute puissance, par un de ces moyens que les vues étroites de la sagesse humaine trouveraient contraire au but proposé, moyens très-bien exprimés par ce proverbe ingénieux de la langue portugaise : Deos escreve direito sobre uma regra estorta: Dieu écrit droit sur une ligne courbe. En effet, le Seigneur, pour procurer la paix aux catholiques, appela la quatrième dynastie. Il éleva sur le trône un nouveau prince, étranger de nation, né et élevé dans le protestantisme, et attaché à la secte de Luther. Qui n'eût pensé que les enne. mis de la religion trouveraient en lui un appui? Eh bien! ce prince, digne d'être proposé pour modèle à ceux mêmes qui ont eu le bonheur de naître dans le sein de la véritable Eglise, a compris parfaitement la vérité et la justesse des célèbres paroles du grand Osius, évêque de Cordoue, à l'empereur Constance: Tibi Deus imperium commisit, nobis quæ sunt Ecclesia credidit: « C'est à vous, prince, que Dieu a confié l'empire; mais c'est à nous qu'il a confié les intérêts de son Eglise.

[ocr errors]

a

Quand le nouveau roi des Belges prit possession du trône, les paroles qu'il adressa au clergé de Belgique exprimaient la même pensée, et il a tenu fidèlement sa promesse; car, pour donner à son peuple une garantie et

une assurance complète de l'attachement de la dynastie nouvelle pour la religion catholique, il voulut que ses enfants fussent baptisés et élevés dans notre sainte et auguste religion.

[ocr errors]

Mais pourrais-je oublier notre chère Italie, qui devait sans doute se présenter la première à ma pensée ? Cette belle et riche contrée de l'Europe, l'une des plus privilégiées, l'une des plus favorisées des dons de la nature, a reçu un doux et bienfaisant climat, un ciel presque toujours serein, un sol fertile qui sait récompenser généreusement les sueurs du cultivateur laborieux elle a produit des peuples intelligents et capables de grandes choses, comme le prouvent assez, dans les temps anciens, les célèbres Romains, et, dans les siècles modernes, les Souverains Pontifes, sortis pour la plupart de notre nation. Et les papes ont fait de bien grandes choses, nonseulement dans le gouvernement de P'Eglise, mais aussi en faveur des intérêts temporels du monde et de la société civile, par leur bienfaisante influence et leur sage autorité. C'est ce que vous avez prouvé d'une manière savante, illustres académiciens, dans le cours des années précédentes. Mais, que sont ces faveurs du ciel en comparaison d'un bienfait beaucoup plus grand, celui d'avoir reçu de l'Orient au sein de l'Italie, dans notre heureuse ville de Rome, la chaire de vérité, le tribunal suprême de l'Eglise, en un mot, le siége de Pierre et de ses successeurs? C'est l'Eglise de Rome, cette bonne et tendre mère, qui a toujours nourri et ne cesse de nourrir du lait le plus pur des doctrines célestes toutes les églises de l'Italie; c'est elle qui a combattu et combat encore chaque jour pour éloigner de son sein le venin infernal de l'hérésie et du schis. me. Depuis ces siècles anciens, où l'on vit d'abord les empereurs de Constantinople, ensuite les rois des Goths, protéger et soutenir l'arianisme, P'Eglise romaine a toujours sû empê. cher les sectes hérétiques de s'établir dans ce pays; et au seizième siècle en particulier, quand du fond des enfers tant d'hérésies fondirent sur le Nord et s'efforcérent de pénétrer en Italie et d'y prendre racine, ce fut Rome qui éloigna de nous le fléau terrible

de ces guerres de religion, qu' dèrent de sang l'Allemagne pe trente années et pendant pres te rante la France d'abord, et e l'Angleterre, la Bohême et hi grie. Cependant nous avo aussi le malheur de voir peneur: Italie, dans le dix-septième un une secte hypocrite, née en Flaz qui, pour cacher plus sûrement marche et ses ténébreux projes savoue sa propre existence. Qua proscrite et frappée des anathemas Saint Siége, elle trouva un faci cès, un accueil bienveillant dans ques cloîtres, dont elle médite perfidement la destruction, et d universités, où des enfants dents de l'Italie, indignes d'en pre nom, et ingrats envers le cider nombreux bienfaits, embrasser erreurs de cette secle et ostre défendre. De cette double source & struction publique se répandi se propagèrent rapidement, pemi hommes politiques, les magistra au sein des tribunaux civils, com cipes de défiance, de jalouse haine pour le Saint-Siége, quu le règne même de princes donts duite privée et publique e tienne, et dont les intentions res et religieuses, réduit l'Eg triste servitude d'Agar, elle qua les choses sacrées, devrait être reine indépendante.

Un des plus illustres évêquesát septième siècle, dans un discoun noncé devant un des plus pas monarques, l'immortel Bossuet, p lant à Louis XIV, disait:

• Sainte autorité de l'Eglise, nécessaire de la licence et unique pui de la discipline, qu'es-tu ma nant devenue ? Abandonnée par uns et usurpée par les autres, ot est entièrement abolie, ou elle est des mains étrangères. Mais il fast un trop long discours pour exposer toutes ces plaies. Sire, le temps i éclaircira Votre Majesté. (3 str pour le dimanche des Rameaus, partie.)

Ainsi parlait Bossuet; mais, depu son temps jusqu'au nôtre, les p faites à l'Eglise dans notre chere trie, aussi bien qu'en beaucoup d' tres pays, ne sont pas cicatrisées; e

[ocr errors]

nent encore, elles saignent abonnment, Mais espérons, dirai-je avec ustre Bossuet, que le temps pourra airer les bons princes, et à la fin les abuser. Peut-être le ciel a-t-il révé cette ère de consolation et de heur au glorieux pontife qui goune aujourd'hui l'Eglise, pour rénpenser cette fermeté sacerdotale, Courage apostolique avec lequel il u faire retentir des hauteurs du Vaan, en présence des grandes puisces de l'Europe, la voix solennelle Pierre, cette voix que les ennemis la religion feignent de ne pas craine, et qu'ils redoutent pourtant, cette ix qui ébranle encore aujourd'hui le onde, et qui peut toujours, sinon rêter en un instant tous les maux, 1 moins consoler et fortifier les justes, préparer aux hommes égarés la voie i les ramènera dans le sein compassant de leur mère !

Ne soyez point étonnés, mes bienmés collègues, et vous tous, illustres diteurs, si j'ai parlé avec liberté et anchise. Pensez qu'un homme courbé ous le poids de quatre-vingt-sept anées, et déja proche du tombeau où il a bientôt descendre, est ordinairenent sourd aux conseils pusillanimes Me la prudence humaine.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

festation faite à Paris par mes amis et par moi. Vous avez parfaitement compris notre intention, Monsieur, qui était d'exprimer un témoignage public de sympathie pour la lutte glorieuse d'un peuple entier pour son indépendance, la foi de ses pères et sa nationalité. Notre réunion a été spontanée, et les démocrates français n'avaient pas besoin de stimulants pour se rappeler ce qu'ils devaient à ces braves Ir landais, dont les légions combattirent côte à côte avec les nôtres.

L'histoire a vu plus d'une fois les forces de l'Irlande unies a celles de la France, et permettez-moi de vous dire que les circonstances politiques actuel. les rapprochent plus que jamais ces deux peuples. Une question de forme nous sépare; vous êtes monarchiques, et nous ne le sommes pas. Mais nous n'avons jamais eu la prétention de nous immiscer dans vos vues ni de révoquer en doute votre loyauté. Mais l'Irlande veut s'émanciper du joug que sept siècles d'oppression ont fait peser sur sa tête; elle réclame l'égalité des droits pour ses citoyens, la liberté pour son culte, le privilége de se gouverner elle-même; elle veut faire une réaction contre une odieuse conquête, et réformer le mode de constitution de la propriété, fruit de la spoliation. En un mot, son ennemi est aussi le nôtre, l'ennemi de l'égalité et de la liberté dans le monde entier, l'aristocratie anglaise. Voilà, Monsieur, tout ce qui nous rassemble; voilà la cause qui fait battre nos cœurs à l'unisson avec les vôtres; voilà la raison qui nous a fait répondre à la voix puissante de nos frères d'Amérique, qui se sont si chaudement ralliés au mouvement" unanime du peuple irlandais. Dans nos vues dénaturées par la vile presse de Paris et de Londres, il n'y a rien eu de secret. Nous avons offert un témoignage de sympathie sincère et profonde pour une lutte pacifique et légale; mais, dans le cas où le gouvernement tory profanerait le sanctuaire de la loi qui vous sert de refuge, nous croyons que la France vous donnera une autre assistance contre cette aggravation de périls. Telle est la substance des vœux et des sentiments exprimés par mes amis et par moi. J'ai voulu vous en réitérer l'expression dans cette lettre,

« PreviousContinue »