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applicable au bureau de la comptabilité centrale, le chapitre des crédits spéciaux du ministre des finances. Fallait-il blâmer ces tendances même exagérées? On pouvait en douter. Mais il était du moins regrettable qu'à ces louables intentions d'économies, peut-être peu sérieuses, ne se joignit pas une activité réelle et féconde en lois administratives et financières d'une importance véritable.

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contre M. Lesseps. → Démission de M. de Salvandy. — Manifestation radicale en faveur d'Espartero. M. de Glucksberg accrédité comme

chargé d'affaires. — Politique française en Orient. Affaire de JéruRéparation. Traité de commerce et de navigation avec la Mariage de la princesse Clémentine.

salem. Sardaigne.

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de Joinville.

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Mariage du prince

Visite de la reine d'Angleterre. - Résultats politiques. -Solution de la question des pêcheries. - Conventiou postale.

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Voyage du duc de Bordeaux.

legitimistes. Procès de la France.

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Attitude du gouvernement an

glais. Voyages des princes en France. - Discours du maire du Mans. Conseil municipal d'Angers. Pétition contre les fortifications. L'Église et l'Université. Tremblement de terre de la Guadeloupe. Inauguration des chemins de fer d'Orléans et de Rouen.

Ambassade

en Chine.Affaire Ratti-Menton,

Situation financière.

Un véritable progrès se manifesté tous les ans dans les mœurs politiques de la nation, et l'opposition des partis devient de jour en jour moins ardente, moins tranchée, moins aggressive. Nous sommes loin de ces temps de lutte, où l'antagonisme des idées se traduisait à toute heure par des injures et des menaces, et trop souvent par des violences matérielles. Si, cette année encore, quelques hommes égarés s'associent dans l'ombre et rêvent le renversement de l'ordre établi, il ne faut voir là qu'une tentative sans portée, qu'un complot moins odieux que ridicule (Affaire de la rue

Pastourel, 15 sept (Voy. la Petite Chronique). Ces oisifs turbulents n'appartiennent à aucun parti et sont desavoués par toute opposition qui se respecte.

C'est dans la presse et dans les Chambres que s'est concentrée la lutte : c'est là qu'il nous faut l'étudier.

La représentation nationale paraît tendre à se rapprocher de ce qui est l'état naturel des gouvernements parlementaires, la division en deux partis nets et tranchés. Déjà nous avons vu, au commencement de cette session, le chef du centre gauche se séparer de l'opposition pour se ranger provisoirement sous la bannière dynastique. Cette évolution, commandée par les circonstances et qui n'avait rien que d'honorable en soi, avait eu cependant pour résultat de désaggréger ce tiers-parti si long-temps maître des situations importantes, par le fait même de sa faiblesse numérique, qui en avait fait l'appoint nécessaire de sa majorité. Un nouveau fait, plus significatif encore, s'est passé dans la discussion des fonds secrets: la déclaration de MM. Dufaure et Passy, ce renoncement solennel à des prétentions administratives a été comme le suicide de la fraction tiers-partiste. Quelques esprits distingués comprennent ce mouvement des masses politiques vers l'unité. Ainsi, M. de Tocqueville, esquissant la situation intérieure de la France, exhorte l'opposition à organiser, dans une unité véritable, le parti démocratique; et, pour l'honorable publiciste, cette unité n'est possible que par la résistance, que par l'abandon des alliances et des intrigues politiques.

On se rappelle que, l'année dernière, étaient parties des bancs de l'opposition de graves accusations contre l'influence illégitime du ministère sur la représentation nationale un membre, entre autres, M. Thiers, avait (4 août 1842. Voy. le précédent annuaire) accusé hautement l'administration d'actes de corruption et de manœuvres odieuses; le scandale des reproches et des récriminations avait été si grand, que le parti conservateur s'était vu forcé de prendre

l'initiative d'une proposition d'enquête. Une commission nommée à cet effet avait été chargée de préparer les résolutions de la Chambre, et avait, d'après les indications mêmes de l'opposition, choisi trois élections contestées, celles de MM. Pauwels, Floret et Allier, à Langres, Carpentras et Embrun. La commission avait travaillé dans l'intervalle des deux sessions, appelé devant elle de nombreux témoins fonctionnaires et électeurs, des agents des ministères des finances et de l'intérieur : peu à peu, et par suite même de l'importance de ses fonctions, la commission d'enquête était devenue une sorte de tribunal qui avait fait comparaître à sa barre le ministre de l'intérieur lui-même. Ainsi, le rapport de la commission constatait que le gouvernement avait reconnu en fait son mandat spécial, et il y était mentionné une lettre de M. Duchâtel, adressée, le 15 août 1842, à M. le président de la commission, et conçue en ces termes :

« La commission peut compter que je la seconderai de tous mes moyens pour la recherche de la vérité; le gouvernement ne redoute pas la vérité; il l'appelle de tous ses vœux. La commission me trouvera toujours disposé à lui procurer les renseignements qu'il me sera possible d'obtenir sur les divers faits qu'elle jugera convenable d'éclaircir. »

Ces prétentions de la commission d'enquête à s'ériger en tribunal spécial furent jugées sévèrement, et soulevèrent d'irritantes controverses sur les principes de la séparation des pouvoirs et de la responsabilité ministérielle. N'y avaitil pas là, en effet, un empiétement sur les fonctions administratives qui n'appartiennent pas à la Chambre ?

Enfin, le rapport de la commission fut présenté à la Chambre le 8 mai. A la presque unanimité, les commissaires proposaient d'annuler les élections de MM. Pauwels et Floret. L'élection de Langres leur avait paru surtout entachée d'actes de corruption évidente. L'élection d'Embrun n'était pas restée pure de manœuvres, et la commission y signalait des actes simulés, des tentatives de corruption par argent: Ann. hist. pour 1843.

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mais ces manœuvres avaient été communes aux deux candidatures, à celle du candidat de l'opposition, comme à celle de M. Allier lui-même, qui, du reste, était resté étran ger aux intrigues de ses partisans. En conséquence, la commission avait proposé de valider l'élection d'Embrun.

De toutes ces accusations d'immoralité portées contre le gouvernement il ne ressortait que ce fait : L'administration supérieure n'avait été mise en cause sur aucun point, et, là où les fonctionnaires locaux avaient encouru un blâme, les actes de ces fonctionnaires avaient été inspirés par leur situation particulière, plutôt que déterminés par leur caractère officiel. Les révélations de l'enquête avaient soulevé un scandale inutile, et dont l'opposition elle-même se voyait forcée de prendre sa part; et il restait prouvé que, dans les comparaisons faites entre la France et l'Angleterre, l'exagération de l'esprit de parti avait calomnié l'administration et le pays lui-même.

Quoi qu'il en soit, le ministère n'avait vécu pendant cette session qu'à la condition de céder, dans les hautes questions politiques, aux impulsions de la Chambre. Le droit de visite en fut la preuve et donna la mesure des intentions de la majorité. Profondément divisés d'opinions sur la valeur des traités de 1831 et de 1833, le ministère et le sentiment national s'étaient rencontrés sur le terrain législatif dans une lutte décisive. Il avait été prouvé que les protestations de la dernière législature, à propos du traité des cinq puissances, n'étaient pas le résultat d'un entraînement passager, de répugnances superficielles. Il y avait là véritablement une question nationale, et le bon sens public avait trouvé sur tous les bancs de la Chambre de dignes interprètes. Une commission, presque entièrement ministérielle, avait formulé dans le projet d'adresse un blâme contre les négociations entamées, et le vœu de voir retirer les traités antérieurs. Même à la Chambre des pairs, les protestations avaient été plus énergiques que l'année dernière, malgré le désac

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