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veau type de chaussée qui est peu glissant, donne peu de pous-
sière en été, presque pas de boue en hiver, et sur lequel le gel et le
dégel sont sans influence.

Le nouveau procédé nous a paru très intéressant à appliquer
dans la région industrielle de Montbéliard où les chaussées ne
comportant comme liant que du sable et de l'eau commencent
à se désagréger au bout de trois mois à peine sur les routes les plus
fréquentées, et où les goudronnages donnent des résultats mé-
diocres à cause de l'humidité du sous-sol.

Avec l'assentiment de M. l'Ingénieur en chef Blaise, nous avons aussitôt commandé une quantité de silicate de soude suffisante pour qu'il soit possible d'effectuer sur les chemins vicinaux de notre arrondissement sept essais de rechargement avec cette matière (un par subdivision). Chacun de ces essais comporte une longueur de chaussée de 150 mètres environ. Ces essais, effectués avec des matériaux différents (porphyres, graviers siliceux cassés, calcaires), sur des portions de route placées à des altitudes différentes (de 300 à 900 mètres) et reposant sur des sous-sols de natures également différentes paraissent devoir nous donner d'ici à quelques mois d'intéressantes conclusions que nous pourrons compléter au fur et à mesure que le temps s'écoulera.

Un point délicat restait à établir: un mode d'emploi convenable du procédé. Après quelques tâtonnements, nous avons adopté le mode d'emploi relaté sommairement ci-dessous.

MODE DE CONFECTION DES REVÊTEMENTS AU SILICATE DE SOUDE. Disposer de cailloux cassés à l'anneau de 0.04; employer le dosage suivant, par mètre cube de cailloux : o m3 350 de matière d'agrégation calcaire et très propre ; 40 litres de silicate de soude (solution à 35o Beaumé); Ébouer ou épousseter la chaussée à recharger ; l'arroser si elle est sèche.

Répandre sur elle les cailloux, suivant l'épaisseur à obtenir. Faire un mortier avec la matière d'agrégation et le silicate. Étaler sur la pierre cassée le mortier ainsi obtenu et brasser le tout comme un béton.

Régler la surface.

i

Cylindrer rapidement jusqu'à ce que le liant remonte à la surface, et ensuite aussi lentement que possible.

Le liant qui apparaît à la surface doit être constamment poussé vers l'axe de la chaussée à l'aide de balais de piassava, comme la matière d'agrégation dans la confection d'un macadam ordinaire.

Le cylindrage doit être poussé très loin et continué même après que l'empierrement ne fait plus aucun mouvement sous le passage du rouleau. Celui-ci ne devra cesser de fonctionner que lorsque la chaussée, devenue ferme et unie, offrira l'aspect et la solidité d'une ancienne chaussée.

S'il se produit des arrachements, arroser légèrement la chaussée avec de l'eau.

Après cylindrage, répandre une mince couche de matière d'agrégation à la surface de la chaussée, et laisser sécher deux jours au moins. Livrer ensuite la chaussée à la circulation.

Nous jugeons utile de. faire quelques remarques au sujet du mode d'emploi exposé ci-dessus.

Remarque I.

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La proportion de matière d'agrégation doit être à peu près égale au vide de la pierre cassée.

Il convient donc de mesurer celui-ci. Avec des matériaux calcaires susceptibles de s'écraser sous le passage du rouleau, il semble qu'on peut réduire de 1 /5e la proportion de matière d'agrégation. Le but à atteindre est d'obtenir un béton ne présentant aucun vide.

Remarque II. — Le cylindrage doit être effectué rapidement ; par suite, un rouleau lourd (12 à 14t) doit être préféré à un rouleau léger (7 à 9t), surtout avec des matériaux durs.

Remarque III. — D'après les observations faites jusqu'ici sur les revêtements exécutés, il ne paraît pas y avoir intérêt à employer des matériaux durs plutôt que des matériaux calcaires. La matière d'agrégation doit toujours être calcaire et exempte de matières terreuses. Le sable de concasseur serait particulièrement à recommander.

Remarque IV. - Il paraît parfaitement inutile de donner au revêtement une épaisseur supérieure à o m. 10. Nous avons effectué des rechargements de o m. 05 d'épaisseur moyenne.

PRIX DE REVIENT COMPARATIF DE I M2 DE CHAUSSÉE AU SILICATE ET DE I M2 DE CHAUSSÉE EMPIERRÉE ORDINAIRE. Nous supposerons une épaisseur moyenne de revêtement de o m. 07. Un mètre cube de mélange donne environ 14 mètres carrés de revêtement.

Cailloux calcaires à l'anneau de 0.04 à pied d'œuvre :

I m3 à 21 francs.

Matières d'agrégation :

0 m3 350 a 12 francs...

Silicate: 40 litres à 38 francs les 100 kgs (densité 1.38):

40 X 1.38 x 0.38...

Cylindrage et main-d'œuvre..

21

4.20

21

15

61.20

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Avec les procédés ordinaires, en utilisant comme liant du sable et de l'eau, le prix de revient par mètre carré de chaussée exécuté

au même point peut s'évaluer comme suit :

I m3 de pierre à 19 francs...

Matière d'agrégation: 0 m3 12 à 12 francs..
Arrosage..

Cylindrage et mains-d'œuvre...

19

I.44

I.50

ΙΟ

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Une chaussée au silicate de soude coûterait donc 2 fr. 10 environ par mètre carré de plus qu'une chaussée calcaire ordinaire de

sept centimètres d'épaisseur moyenne.

Cette somme est peu élevée comparativement au prix des goudronnages, qui doivent être renouvelés tous les ans, sinon deux fois par an, et dont une seule application coûte dans la région, à l'heure actuelle, o fr. 90 environ par mètre carré.

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AVANTAGES QU'ON PEUT ESCOMPTER DU NOUVEAU PROCÉDÉ. D'après les renseignements recueillis en Suisse les chaussées supportant une circulation journalière de 200 camions et 600 véhicules dureraient au moins six ans avant d'être cylindrées à nouveau, alors que les chaussées ordinaires sont semées de «nids de poules >> six mois après leur réfection, demandent un entretien constant, et doivent être cylindrées à nouveau au bout de deux

ans.

Ces renseignements s'étendent sur un espace de temps trop réduit pour être concluants. C'est pourquoi nous avons jugé utile de faire des essais desquels nous pourrons déduire des conclusions plus nettes.

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CONCLUSIONS. Dans sa dernière session, le Conseil général du Doubs a décidé de poursuivre sur les lignes vicinales les plus fatiguées, l'exécution de rechargements au silicate de soude. Nous rendrons compte, dans une notice ultérieure, tant des résultats obtenus avec les essais actuellement effectués, que de ceux qui pourront l'être l'an prochain, en donnant pour chaque portion de route rechargée avec le nouveau procédé, l'intensité de la circulation.

Montbéliard, le 30 novembre 1922.

N° 4

INFLUENCE DE LA DENSITÉ DE LA MAÇONNERIE ET DE LA PENTE DES TALUS

DANS LES BARRAGES A PROFIL TRIANGULAIRE Courbes d'égale compression maximum. Lignes de glissement. Par M. GRELOT,

Ingénieur des Ponts et Chaussées au Service Central d'Études techniques.

Nous supposons connue la théorie de l'équilibre des barrages triangulaires, telle que l'a exposée M. l'Inspecteur général Pigeaud, dans les Annales des Ponts et Chaussées (année 1917, t. 3, p. 281), puis dans son Cours de résistance des matériaux (p. 735).

Nous adopterons ses notations. En outre, nous limiterons la présente étude au cas des barrages dont le parement amont est à l'abri des sous-pressions.

Les pentes des talus aval: m et amont: n satisfont alors nécessairement à la condition dite de Maurice Lévy:

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- étant la densité de la maçonnerie et K celle de l'eau. Premier aspect de la question. On peut envisager à divers points de vue l'influence de la densité de la maçonnerie, lorsque, pour la construction d'un barrage déterminé, on a le choix entre plusieurs espèces de matériaux.

Il se peut d'abord que les avantages économiques à attendre de la construction d'un barrage de très grande hauteur soient tels que la dépense correspondant à l'accroissement de hauteur n'intervienne que comme un facteur d'ordre secondaire. Dans ces

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