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l'inconvénient de remplir le bief aval au moyen de l'eau tirée du bief amont même quand ce dernier est déjà trop bas. Si cette E action se prolonge elle peut conduire à un abaissement intempestif et dangereux de ce bief. Cet inconvénient s'est, dans plusieurs écluses du canal de la Marne à la Saône, montré suffisant pour qu'on ait jugé opportun de renoncer au maintien en service des alimentateurs.

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Le problème de la régulation automatique du niveau des biefs sur le canal Saint-Denis est à l'étude depuis de nombreuses années ; il a été repris récemment non seulement en vue d'économiser l'eau d'alimentation, mais aussi pour éviter l'obligation de maintenir en permanence, pendant toute la nuit, à chaque écluse, des agents dont la seule occupation est de régler la tenue de l'eau. Les canaux Saint-Denis et Saint-Martin sont en effet alimentés par le tiers de l'eau qu'amène le canal de l'Ourcq dans le bief de partage constitué par le bassin de la Villette. Les deux autres tiers de l'apport de ce canal sont envoyés par les usines élévatoires du carrefour de la Villette dans les réservoirs et les canalisations du Service municipal des eaux (Voir figure 2). Comme la consommation est beaucoup plus forte le jour que la nuit, le niveau du bassin de la Villette s'abaisse quand vient le soir et se relève de 0,20 à 0,30 au matin. Il est donc nécessaire de manœuvrer les vannes des écluses pour régler, suivant ce niveau, l'alimentation des biefs d'aval et, au besoin, pour évacuer l'excès des eaux amenées par le canal de l'Ourcq, et ce réglage doit être fait avec d'autant plus de soin que, dans tous les biefs des canaux Saint-Denis et Saint-Martin, se trouvent en permanence une quantité de bateaux en cours de chargement et de déchargement et pour lesquels des abaissements intempestifs du plan d'eau pourraient être fort dangereux.

M. l'Inspecteur général Mesnager, alors Ingénieur des canaux de la Ville de Paris, avait installé, en 1901, à la sixième écluse du canal Saint-Denis un appareil fort ingénieux consistant en un

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1923-I.

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siphon placé entre le bief amont et le bief aval et dont l'amorçage était commandé, soit par l'abaissement du bief aval, soit par la surélévation du bief amont. Le désamorçage résultait de la variation inverse du niveau de ces biefs. La figure 3 représente sché

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matiquement les dispositions adoptées. Un tuyau de 1 m. 10 de diamètre affleure à o m. 20 environ au-dessus du niveau du bief amont. Il est coiffé d'une cloche qui plonge de o m. 40 dans ce

bief et laisse un intervalle de o m. 27 entre son fond et le bord supérieur du tuyau. Sur le fond de la cloche est branché un tuyau aboutissant à une trompe à vide actionnée par l'eau du bief amont dans les deux cas suivants :

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d'abord quand, après surélévation de o m. 10, le bief amont se déverse dans un entonnoir,

puis quand un flotteur placé sur le bief aval actionne, par suite

2,00.

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de l'abaissement de ce bief, un petit clapet placé en amont de la trompe.

Quand le niveau du bief aval est remonté suffisamment, le clapet se ferme, la trompe se désamorce et l'air rentrant par l'entonnoir dans la trompe et dans la cloche désamorce également le grand siphon.

L'appareil remplit la triple condition :

1o De ne fonctionner que quand le bief amont est suffisamment haut pour noyer l'orifice inférieur de la cloche-siphon, ce qui évite d'affamer l'amont par un fonctionnement intempestif ; 2o D'empêcher une surélévation exagérée de ce bief; 3o Enfin d'alimenter le bief aval quand besoin en est. L'appareil, mis en service, s'est révélé d'un fonctionnement très énergique, attendu que son débit atteignait plus de 2 mc. par seconde. Mais son usage a été abandonné en raison de quelques rrégularités du désamorçage et surtout en raison des perturbations qu'apportaient à son fonctionnement les fluctuations violentes qui se produisaient dans les galeries d'amenée et d'évacuation des eaux dont les dimensions n'avaient pas été déterminées originairement pour l'installation de l'appareil et qui recevaient, au moment des éclusées, des afflux violents bouleversant leur régime. Dans des écluses neuves, avec une mise en communication avec les biefs d'amont et d'aval indépendante des galeries de sassement, et avec quelques remaniements des dimensions de certains organes, il est possible que cet appareil ingénieux puisse trouver heureusement sa place.

Nous avons récemment repris l'étude de la question en admettant comme données du problème les trois conditions énoncées plus haut :

éviter la surélévation intempestive du bief amont,

alimenter le bief aval quand il s'abaisse,

mais ne l'alimenter ainsi que quand il ne doit pas en résulter un affamage du bief amont.

Il est nécessaire également que l'appareil soit aussi rustique que possible et, à ce point de vue, le déversoir circulaire du canal de la Marne à la Saône a paru excellent. Cet appareil satisfait à la première condition. Il satisfait également à la troisième si on limite l'amplitude de sa descente. Pour le rendre apte à satisfaire à la seconde l'idée venait tout naturellement de faire commander le cylindre mobile par un flotteur placé sur le bief aval. Malheureusement on sait que la puissance d'un flotteur de dimensions limitées par les nécessités de la pratique est minime et certainement insuffisante pour vaincre les frottements d'un déversoir cylindrique qui coulisserait, même à frottement très doux, dans un cylindre concentrique. De plus les surfaces frottantes plongées dans l'eau ne tarderaient pas à s'oxyder et à gripper, entraînant l'arrêt de tout le système. Aussi un jeu de o m. 03 a-t-il été laissé entre le cylindre extérieur et le cylindre mobile. Le guidage est réalisé seulement par trois coulisseaux fixés le long de trois génératrices du cylindre et qui passent dans des encoches du siège avec un jeu atteignant encore 6 m /m. (Voir fig. 4 et 5.)

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Pour empêcher que l'eau se déverse dans l'intervalle annulaire des deux cylindres ce qui, non seulement correspondrait à un fonctionnement intempestif de l'appareil, mais risquerait de coincer le cylindre mobile par entraînement de corps flottants dans cet intervalle, une lame de caoutchouc annulaire ayant comme hauteur un peu plus que la course du cylindre mobile a été placée entre le bord inférieur de ce cylindre et le cylindre fixe. Lorsque le cylindre mobile s'abaisse, cette lame, gonflée par l'eau du bief amont, forme une poche annulaire très régulière sans à-coup ni frottement. Afin d'éviter qu'elle ne soit percée par les corps flottants qui passent par-dessus le déversoir circulaire, elle est protégée par une sorte d'entonnoir en tôle fixe placé concentriquement à l'intérieur du déversoir.

Le flotteur est une caisse en tôle soudée à l'autogène. Il commande le déversoir par un système de chaînes et de poulies avec contrepoids de rappel, le tout du type des signaux de chemin de fer et dont la figure 4 fait apparaître le fonctionnement. La partie mobile du déversoir pèse environ 68 kg., ce qui avec la pres

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