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tire les câbles et l'opération est terminée. On jette de nouveau de la pierre uniformément répartie sur touté la surface de ce matelas immergé et on prépare la place pour un autre matelas. Les points d'attache des matelas sont indiqués par des poteauxguides installés à l'extrémité de chaque matelas.

Les saucissons seront construits dans les forêts et transportés en place par des chalands.

Des pieux en sapin disposés en quinconce seront battus à lạ sonnette pour fixer le profil de la jetée.

Avant de commencer la construction on aura soin d'avoir approvisionné la quantité nécessaire de saucissons pour pouvoir vite finir la longueur de jetée projetée.

Il est bien entendu qu'une exploitation régulière et systématique de la carrière ci-dessus mentionnée est absolument nécessaire.

Le talus extérieur des jetées devra être renforcé, soit par de grands saucissons remplis avec de la pierre, construits de la manière indiquée dans le dessin et recouverts avec des blocs, soit par de la pierre.

Travaux complémentaires.

En ce qui concerne les travaux complémentaires sur le bras de Staroe-Stamboul et au point de partage des bras St-Georges et Soulina, des études spéciales devront être faites.

Les travaux de la fermeture du bras Staroe-Stamboul consisteront en l'exécution d'un épi au point le plus étroit et dans les moindres profondeurs pour éviter de trop fortes dépenses. On pourra employer pendant les basses eaux un profil simple composé d'une superposition de fascines remplies avec de la terre. Le procédé est simple et le Service technique de la C.E.D. n'aura pas grande difficulté à le mettre en pratique.

Au contraire les travaux de la répartition des eaux entre les bras Soulina et St-Georges, nécessiteront des études plus approfondies, au moyen de renseignements recueillis sur place.

Évaluation approximative des dépenses.

Les dépenses pour l'exécution des jetées, d'après les prix courants actuels du Service Hydraulique roumain, seront 20.000 lei par mètre courant, soit 6.000.000 lei ou 1.000.000 francs pour une longueur de 300 m.

Si l'on suppose que les appareils de dragage coûteront II 12.000.000 francs et que les autres travaux accessoires pour l'exploitation de la carrière et le transport des matériaux s'élèveront à 1.000.000 francs, les premières dépenses qui devront être engagées par la C. E. D. seront de 12.000.000 à 14.000.000 francs pour la première année.

En comptant pour le moment sur une longueur cumulée de jetées nord et sud de 4.000 m., on peut, à titre d'indication, évaluer la dépense à 15 millions de francs.

Pour ce qui concerne les opérations de dragage, le prix d'acquisition du matériel a déjà été cité comme pouvant atteindre 12 millions de francs, et le fonctionnement qui dépend en grande partie du prix du combustible et des salaires pourra atteindre une dizaine de millions. En y ajoutant une somme à valoir de 20 %, on arrive à un chiffre rond de 45 millions qui, dans les conditions actuelles des marchés et de la main-d'œuvre, ne doit être considéré que comme une indication de l'ordre de grandeur de la dépense.

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Si l'on peut affecter à ce travail une somme annuelle d'environ 5 millions de francs, l'opération se réaliserait dans des conditions satisfaisantes.

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La discussion d'un plan financier pour l'exécution des travaux peut paraître en dehors de la compétence et de la mission d'un Comité consultatif d'ingénieurs.

Néanmoins, il y a plus souvent, dans des cas de ce genre, une relation très intime entre la technique proprement dite et les considérations financières.

Si des conclusions techniques aboutissent à la réalisation dans un délai extrêmement court de travaux très importants, on conçoit que les combinaisons financières à envisager seront tout autres que si les mêmes travaux peuvent être échelonnés sur une période plus ou moins longue. Or, il est possible, en mettant en balance ces considérations de nature différente, que l'Ingénieur soit conduit à considérer comme parfaitement acceptable une certaine durée d'exécution que tout d'abord il serait porté à réclamer beaucoup plus courte.

Nous ne croyons donc pas inutile, en nous plaçant à ce point de vue, de faire connaître notre avis à la Commission européenne du Danube.

Lorsque les travaux seront achevés, les charges qui incomberont à la Commission ne disparaîtront pas. Indépendamment des dépenses d'entretien des ouvrages, des réparations d'avaries..., etc., il y aura lieu de faire face à des dépenses importantes de dragage. Si donc, à ce moment, la Commission était grevée du paiement d'annuités importantes, elle pourrait se trouver dans une situation embarrassante, la réduction des dépenses d'entretien pouvant entraîner des conséquences très graves. Il importe donc d'éviter des emprunts qui, surtout à l'époque actuelle, donneraient lieu au paiement pendant de longues années d'annuités très lourdes.

Or, nous estimons que, techniquement, les travaux peuvent être conduits de manière à'obtenir ce résultat, c'est-à-dire, éviter un emprunt.

Nous avons déjà indiqué que les travaux, qualifiés de complémentaires pouvaient être réalisés aux époques qui paraîtraient les plu convenables (1). Il serait donc imprudent de les entreprendre immédiatement sans l'examen préalable de la situation financière. D'autre part, si la construction rapide des jetées sur la longueur jugée convenable est désirable, nous ne croyons pas que cette rapidité soit une condition absolue du succès de l'œuvre à accomplir.

(1) Réserve faite pour le barrage du bras de Staroe-Stamboul qui ne constitue pas d'ailleurs une forte dépense.

Nous avons déjà dit que cette longueur ne pourrait être déterminée que par l'expérience. Il serait donc tout à fait inopportun, dès que la construction de ces ouvrages sera entreprise, d'en pousser l'avancement plus rapidement que les ressources financières, disponibles pour l'exécution du programme entier, ne-le permettraient.

En adoptant l'ordre des travaux que nous avons préconisé, on commencera par la construction de la jetée Sud, à partir d'un point situé à 500 mètres environ du musoir actuel de la jetée Sud. Des circonstances diverses peuvent retarder la mise à exécution des travaux de la jetée Nord, ou ensuite de ceux de dragage.

On pourrait être tenté, surtout si l'on s'adresse à un entrepreneur, de laisser poursuivre ces travaux de construction des jetées sans limitation. Il est, en effet, bien difficile de réduire volontairement la marche d'un travail lorsque les chantiers sont en activité, que la saison est favorable et que les ressources financières existent. Dans la circonstance il conviendra cependant de s'y résoudre si cela est reconnu nécessaire, pour permettre de ne ralentir sous aucun prétexte les travaux d'ouverture du nouveau chenal dès qu'ils seront entrepris. C'est en partant de cette condition et de l'examen attentif des ressources financières que l'allure de toute l'opération devra être conduite. L'estimation des dépenses donnée dans le chapitre précédent ne peut avoir qu'un caractère indicatif. Trop de causes agissent encore sur les prix de chaque chose, trop d'instabilité règne dans le régime économique du monde, pour qu'il soit possible de croire à l'exactitude d'une estimation. Mais celle-ci donne une idée de l'ordre de grandeur de l'effort financier à accomplir.

Il nous paraît possible qu'en se créant, dès maintenant, des ressources tout au plus égales à celles que nécessiterait le service des emprunts que l'on pourrait envisager et en tenant compte des observations qui précèdent, la Commission européenne du Danube sera en mesure de réaliser l'œuvre dont nous venons de tracer le programme avec ses seules ressources annuelles, sans recourir au crédit. S'il en est ainsi elle se trouvera, après l'exé

cution de ce programme, dans la meilleure situation pour faire face aux dépenses qu'exigera un entretien toujours plus nécessaire et plus onéreux.

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Nous résumons ici les conclusions auxquelles notre examen de la question nous a conduits et dont le présent rapport donne la justification :

I. Acquisition d'un matériel de dragages constitué par une drague à godets porteuse du type de la « Percy Sanderson », desservie par deux porteurs automoteurs de dimensions appropriées au service de la drague.

II. Prolongement des jetées en commençant par la jetée Sud à partir d'un point situé à 500 mètres environ du musoir actuel de la jetée Sud. Après exécution d'une longueur de 300 mètres environ de cette jetée, commencement du prolongement de la jetée Nord, à partir d'un point situé à 500 mètres environ du musoir actuel de la jetée Nord. Les axes de ces deux prolongements seront ceux des jetées actuelles.

L'allure des travaux et la longueur des prolongements devront être réglées d'après les considérations exposées au rapport.

III. Ouverture d'un nouveau chenal, dans l'axe des jetées, au moyen de dragages qui devront être poursuivis avec la plus grande activité.

IV. Fermeture des deux lacunes laissées entre les anciennes jetées et leurs prolongements.

V. Travaux complémentaires consistant :

a) Dans la fermeture de la branche de Staroe-Stamboul du bras de Kilia;

b) Dans la construction d'ouvrages aux points de bifurcation des bras afin de reporter une partie du débit total sur le bras de St-Georges;

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