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Seule, la piocheuse Bobe, peut servir à Paris aux défonçages des empierrements à convertir. Ce défonçage revient à un prix inférieur à celui exécuté à la main et dure moins longtemps, ce qui est à considérer dans les villes où les barrages des rues portent un préjudice considérable aux commerçants riverains.

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L'expérience a démontré que les aciers Martin (75 k. à la rupture, 17 à 18% à l'allongement) dont les prix sont peu élevés, suffisaient pour les pics.

On conclut en donnant la préférence aux piocheuses attelées (type Bobe). Celles remorquées par chaîne (type Zettelmeyer) doivent être réservées à des empierrements d'une compacité moyenne.

Les surfaces piochées à l'heure par les machines Bobe et Zettelmeyer ne diffèrent pas. Leurs prix de revient sont identiques et elles produisent plus que 100 ouvriers.

2o Fabrication des pavés de pierre et de bois.

Pour les pavés de grès (Yvette) préparés dans une carrière municipale exploitée en régie on décrit le perforateur à percussion Burton qui y est employé.

L'usine municipale du pavage en bois est pourvue d'une tronçonneuse à 17 lames, très remarquable. Elle débite 200.000 pavés à la journée (4.000m2 de pavage; prix de revient 0 fr. 09 le m2). Dans la même usine, une scie circulaire à 1 lame produit 4.500 pavés (90m2 par jour - coût du m20 fr. 33) et une tronçonneuse à 5 lames 30.000 pavés (surface 600m2 prix 0 fr. 21). Ces machines sont mues par l'électricité.

Pour enlever les fibres écrasées des vieux pavés de bois, afin de les réemployer, on se sert d'ébarbeuses qui préparent chacune 5 à 6.000 pavés en 10 h. (600 pavés seulement sont ébarbés à la hachette pendant le même temps).

3o Outillage pour le nettoiement et l'arrosement.

Il s'agit ici des travaux effectués avec des machines à vapeur et à

essence.

L'auteur décrit d'abord le tonneau à vapeur de Dion arrosant

l'Avenue du Bois de Boulogne, en service depuis 1903, et qui convient surtout aux grandes voies.

Le réservoir d'eau, de 5.000 litres, est fixé sur la plateforme d'un camion à vapeur de 30 chevaux. L'eau est refoulée par une pompe centrifuge dans deux boîtes cylindriques Plainchamp placées à l'arrière du véhicule. Ces boîtes lancent le liquide latéralement et non en éventail, sur une largeur qui peut varier de 5 à 18m. La surface arrosée est de 28.500 m. à l'heure.

A l'allure de 9 km. la consommation d'eau est de 01. 45 en moyenne par m2 (01. 30 à 0 1. 60 à volonté). Le poids de l'appareil à vide est de 8.000 k. et à charge 13.000 k.

Vient ensuite l'arroseuse Mors de 3.100 litres, à moteur à essence 4 cylindres 0,108/0,150,28 chevaux. Cette machine pourvue de deux boîtes Plainchamp placées à l'avant, répand 20 tonnes d'eau chaque jour, à la vitesse de 8 à 9 km. La surface arrosée est de 16 à 18 hectares (à raison de 01. 39 au m2, largeurs arrosées de 8 à 15 m.).

La balayeuse arroseuse à essence de Dion peut être employée exclusivement à l'arrosage. Dans ce cas l'eau répandue au moyen de deux boîtes Plainchamp placées à l'arrière est de 0 1.32 à 01. 40 par m2. La largeur utile arrosée est de 12 au moins. La tonne contient 2.600 litres. A des vitesses variables entre 4 et 8 km., cette machine assure l'arrosage de 18 à 20 hectares en 10 heures.

Le moteur de cette automobile est à 4 cylindres 0,104/0,130,24 chevaux, au régime de 1.500 tours.

Le poids de l'appareil à vide est de 3.700 k. et de 6.370 k. à charge.

On sait, par le tableau comparatif présenté par l'auteur, que le tonneau à vapeur correspond au travail de 4 tonneaux de 1.200 1. à 1 cheval ou de deux tonneaux de 3.000 1. à 2 chevaux. L'arroseuse Mors et la machine mixte de Dion remplacent 3 tonneaux à 1 cheval.

L'hectare arrosé tous frais compris (sauf ceux d'octroi) revient aux prix suivants : 1 fr. 95, tonneau à vapeur ; 1 fr. 93, arroseuse à essence de Dion; 3 fr. 16, arroseuse Mors; 2 fr. 44, tonneau de 1.200 1. à 1 cheval; 2 fr. 52, tonneau de 3.000 1. à 2 chevaux et à 3 fr. 60 pour l'arrosage à la lance.

Le balayage par machines automobiles a donné les résultats suivants :

1° Machine mixte de Dion, surface 15.000m2 à l'heure, 12 hectares par jour entre 4 h. du matin et 4 h. du soir à la vitesse moyenne de 9 km. pouvant monter à 15 km. et descendre à 5 ou 6 km. sur les chaussées flâcheuses.

2o Machine balayeuse à 1 cheval Sohy attelée à l'avant-train Latil à essence (moteur Aster 12 chevaux 2 cylindres 0,105/0,140) surface 5 à 6 hectares dans la matinée.

3o Machine Laffly à essence (moteur Renaud 8 chevaux, 2 cylindres 0,085/0,120) surface, 12.000m2 à l'heure (5 à 6 hectares dans la malinée). Cette machine pèse 1.200 kg. å vide, 1.600 kg. avec son réservoir d'eau de 4001. plein, pour la pulvérisation.

Chacune de ces trois balayeuses automobiles équivaut à 4 machines balayeuses à traction animale. Déduction faite des frais d'octroi sur l'essence, le prix de l'hectare balayé revient à 3 fr. 56 (de Dion), 3 fr. 06 (avant-train Latil) 3 fr. 42 (Laffly) et à 4 fr. 71 (balayeuse à 1 cheval). En faisant état des droits d'octroi, le balayage par la machine automobile est plus économique que celui par la machine à traction animale.

Toutes ces balayeuses sont pourvues d'appareils de pulvérisation d'eau, empêchant les poussières de se soulever.

L'auteur conclut qu'il y a lieu de recourir maintenant au matériel automobile de préférence au matériel ordinaire qui ne produit pas un meilleur travail malgré un prix de revient plus élevé.

RAPPORT DE M. GOLA.

Le matériel pour la propreté des routes en Italie consiste en balayeuses à cheval et automobiles; éboueuses à main ou à cheval; balayeuses ramasseuses, machines à arroser et à décaper les routes, machines pour dresser les accotements et curer les fossés; machines à enlever la neige.

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Les éboueuses mécaniques n'ont pas réussi à Milan et à Spezzia. On a employé à Gênes et à Novare la machine « Savio » à boucher

les ornières. La machine Henschel, à laver les chaussées, a servi à Turin. Un chasse-neige Pozzoli, avec cylindre réglable à vis, a été essayé dans la province de Milan; il est reconnu d'un bon usage. On signale tout spécialement la nouvelle machine balayeuse ramasseuse automobile Guerrini.

Celle-ci se compose d'un châssis en acier embouti supporté par 4 roues en bois avec bandages en caoutchouc plein. Les 2 roues avant sont montées sous ressorts en arc; celles à l'arrière ont des ressorts à boudins dont l'action est neutralisée quand on veut supprimer les oscillations du rouleau brosse. Ce dernier déborde sur les roues arrière et on peut longer facilement la bordure du trottoir. Le rouleau brosse (de 1,28 de D) est formé de 20 petites brosses en piazzava de 1.50 de longueur fixées suivant les génératrices de la surface cylindrique, en prolongement des rayons. Un dispositif spécial éloigne ces brosses de l'axe du rouleau au fur et à mesure que se produit l'usure, de telle sorte qu'elles frottent toujours la surface de la chaussée.

Le rouleau brosse est entouré d'uue enveloppe métallique ouverte à sa partie inférieure. Cette ouverture se ferme à l'arrière du rouleau brosse au moyen d'une bande flexible s'appuyant sur le sol. Cette bande, en cuir, est renforcée par des lames d'acier et des ressorts appropriés la maintiennent sur la chaussée.

La grande vitesse donnée au rouleau brosse (120 tours à la minute) oblige les poussières à s'élever et à tomber ensuite dans une caisse en tôle de 1m3,00 communiquant avec l'enveloppe métallique. On balaie sur route 18.000m2 à l'heure, à une vitesse de 12 km. du véhicule. Celui-ci est actionné par un moteur à essence à 4 cylindres jumelés de 20-30 H. P.

RAPPORT DE M. WAICHT.

En Russie, les rouleaux à chevaux assurent encore les cylindrages sur 75 % de la longueur totale des routes.

Les rouleaux à vapeur sont de 11 tonnes.

La première piocheuse mécanique remorquée par chaîne a été

essayée en 1907. Construite par la maison Geïsler de Varsovie, elle pèse 1.640 kg.; son prix est de 3.100 francs. Elle décape 85m2 à l'heure à 0,06 de profondeur avec le concours de deux ouvriers. M. Waicht a conçu une piocheuse qui travaille avec succès depuis 3 ans. Son poids est de 1.310 kg.; elle coûte 1.500 fr. Traînée par 4 chevaux, cette machine pioche 85 à 105m2 à l'heure et un seul ouvrier, en dehors du charretier, suffit pour son fonctionnement.

Des essais avec des appareils mécaniques pour le balayage et l'enlèvement des boues ont été entrepris en 1908 près de Varsovie. L'auteur conclut qu'en les généralisant, il en résulterait des économies dans l'entretien des routes.

CHAPITRE II.

DISCUSSION EN SECTION, RÉSOLUTIONS PRISES
EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.

Les communications relatives à l'outillage des routes n'ont donné lieu en section (Séance du 4 août 1910- Présidence de M. Belinne, Directeur Général des Routes) à aucune discussion. Le Congrès a ratifié les conclusions suivantes proposées par le bureau de la Section.

« Les communications présentées au Congrès actuel relativement à l'outillage des routes, en dehors des rouleaux compres› seurs à traction mécanique, montrent qu'il peut être avantageux > au point de vue économique, de substituer les appareils ▸ mécaniques aux outils mus directement par l'homme et, pour > ces appareils, la traction mécanique à la traction animale ».

CHAPITRE III.

APPRÉCIATIONS PERSONNELLES DE L'AUTEUR DU COMPTE RENDU.

D'une manière générale, les auteurs des communications constatent la faiblesse de rendement du travail manuel, ainsi que la pénurie des attelages pour l'entretien des routes. Ils reconnaissent la nécessité de recourir aux moyens mécaniques pour assurer cet entretien,

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES. 1911-III.

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