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s'est opposé, pour des raisons d'aspect, à la construction d'un pont métallique.

C'est ainsi que nous avons été amené à prévoir un pont à tablier supérieur avec surélévation des chemins d'accès, cette surélévation ayant d'ailleurs pour résultats de les mettre mieux à l'abri des inondations.

L'ouvrage comporte, sur le grand bras, un pont à deux travées solidaires avec deux ouvertures de 27 m. 32, à poutres inférieures en béton armé (Fig. 6); sur le petit bras, un pont à travée indépendante de 25,50 d'ouverture.

Les poutres ont une semelle de 0,70 de largeur et de o m. 24 de hauteur à la partie inférieure, la semelle supérieure étant constituée partie par le hourdis de trottoir de o, 18 d'épaisseur et de 1, 25 de largeur (y compris le garde-corps) et partie par le hourdis de chaussée de 0,16 d'épaisseur; le voile réunissant la semelle inférieure et les hourdis a 30 cm. d'épaisseur et une hauteur constante sauf au voisinage des appuis. (Fig. 7).

Un voile transversal de 14 cm. d'épaisseur réunit au droit de la pile les deux poutres de rive.

Les poutres du grand bras reposent sur l'appui central par l'intermédiaire d'une partie rétrécie entre deux parties frettées formant articulation d'appui fixe et sur les appuis extrêmes par des rouleaux de dilatation en acier moulé. (Fig. 8).

Les poutres du petit bras prennent appui sur les culées par des appareils en acier moulé.

La chaussée à deux voies charretières a 5 m. 50 de largeur; le tablier constitué par un hourdis de 16 cm. repose sur des entretoises de 0,20 de largeur et 0,75 de hauteur et un longeron médian de 0,18 de largeur et de 34 cm. de hauteur.

L'ouvrage solidaire a été calculé comme un ouvrage simplement hyperstatique en déterminant tout d'abord la ligne d'influence du moment fléchissant sur appui qui est, à un coefficient 1 près, le polygone funiculaire des forces Toutes les autres lignes

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d'influence s'en déduisent très facilement ainsi que nous l'avons fait

observer plus haut (note), au sujet du pont de Lagny (1 p. 132).

Pour le moment d'inertie à prendre en compte, on a pris soit le béton comprimé seulement, soit le béton total suivant que l'une ou l'autre hypothèse donnait les résultats les plus défavorables (1).

Des frettages sont établis pour certaines des sections comprimées, les frettes étant constituées par des rectangles en fers de 8 ou 10 cm. à l'espacement de 3 cm.

Les sections maxima d'aciers sont constituées dans le pont à travée indépendante, dans la semelle inférieure, de 25 barres de 44 mm.; dans la semelle supérieure, de 24 barres de 40 mm; dans le pont à travées solidaires, de 14 barres de 42 mm., dans la semelle inférieure ; et 24 barres de 30 mm. dans la semelle supérieure.

L'appui sur pile comporte une partie rétrécie de 80 cm. et un frettage hélicoïdal en ronds de 12 mm. au pas de 3 cm.

Le béton armé est dosé à 400 kg. de ciment portland pour 400 litres de sable et 800 litres de gravier.

L'ouvrage repose sur les anciennes culées et les anciennes piles, les terres en arrière des culées étant maintenues par un masque en béton armé renforcé par des nervures horizontales.

La reconstruction de l'ouvrage n'est pas encore achevée à l'heure actuelle les travaux préparatoires ont commencé le 15 avril 1924 par le repliement des ponts provisoires qui s'est fait en soutenant l'une des extrémités par un échafaudage sur péniche et en amenant les ponts au moyen de 2 treuils à la rive agissant sur l'autre extrémité. Ce démontage a été terminé le 28 mai.

La mise en place de l'échafaudage, y compris le battage des pieux au nombre de 16, a duré pour le pont à travées solidaires du 27 mai au 23 juillet.

Le coffrage, la mise en place des fers des semelles et leur bétonnage a été fait du 24 juillet au 27 août; les mêmes opérations pour les âmes ont eu lieu du 24 août au 6 septembre; le coffrage,

(1) Il eût été conforme à la circulaire de 1906, sur le calcul des ouvrages en béton armé, de tenir compte uniformément du béton total.

le ferraillage et le bétonnage du tablier ont eu lieu du 10 septembre au 21 octobre.

Pour le pont à travée indépendante, la mise en place de l'échafaudage a eu lieu du 10 au 28 octobre (le battage des 8 pieux avait été fait en même temps que pour l'autre pont).

Le coffrage, la mise en place des fers et le bétonnage des semelles ont eu lieu du 10 octobre au 26 novembre (les travaux ont été interrompus pendant 8 jours par la crue de la Marne).

Le bétonnage des âmes des poutres a eu lieu du 4 au 16 décembre; le coffrage et la mise en place des fers du tablier ont eu lieu du 17 décembre au 13 janvier; le bétonnage commencé le 15 n'est pas actuellement terminé, et le sera avant la fin de janvier.

L'ouvrage entier, y compris le remblaiement des accès comportant 5.230 m3 de remblais, sera terminé avant l'expiration du délai de 12 mois avec un effectif de chantier qui n'a jamais dépassé 27 ouvriers.

Le cube du béton armé est de 229 m3 pour le pont à travées solidaires, pour 437 m2 de surface couverte, soit o m3 525 par mètre carré ; pour le pont à travée indépendante, de 110 m3 pour 204 m2 de surface couverte, soit o m3 540 par m2.

Les poids d'aciers sont de 55 tonnes pour le pont à travées solidaires, soit 240 kg. par mètre cube de béton; de 40 t. 4 pour le pont à travée indépendante, soit 366 kg. par m3 de béton et respectivement de 126 kg. et 198 par m2 de surface couverte.

Le montant des dépenses peut être évalué approximativement à 758.200 francs, y compris le rabais d'adjudication, dont 245.300 francs pour le pont en béton armé proprement dit, le béton pour béton armé à 400 kg. étant évalué à 180 francs le m3 et l'acier à I fr. 40 le kilogramme.

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Ponts d'Annet et Trilbardou. Ces deux ouvrages sont identiques, à l'exception des fondations et de certains détails des culées.

Ils se composent de deux arcs en béton armé et fretté en section en double té, encastrés, d'une portée de 67 mètres entre retombées, d'une flèche de II mètres et distants de 7 mètres d'axe en axe. (Fig. 3, page 125 bis).

Les arcs sont constitués par deux membrures octogonales de o m. 40 de hauteur, o m. 70 de largeur, réunis par un voile de 0,20 d'épaisseur en section courante et d'une hauteur variable, la hauteur totale atteignant I m. 65 à la clé et 2,05 aux naissances.

Les arcs sont réunis au voisinage des culées, d'une part, par un voile courbe inférieur, de o m. 30 d'épaisseur et 3 m. 15 de hauteur, renforcé par une nervure N fortement armée, de o m. 70 d'épaisseur, destinée à reporter sur les membrures extrêmes solidaires des arcs la poussée provenant du voile courbe et des terres qu'il supporte et à assurer le contreventement de l'ouvrage; d'autre part, à leur extrémité inférieure et vers leur partie supérieure par une nervure transversale inférieure fortement armée, de o m. 70 d'épaisseur à sa partie courante et de 2 m. 40 de hauteur, destinée également à contreventer l'ouvrage et à répartir sur toute la largeur de la fondation les efforts transmis par les arcs. (Fig. 9).

Le tablier est constitué par un hourdis de 16 cm. d'épaisseur porté par des longerons de rive de o m. 85 de hauteur et o m. 16 de largeur, suspendus aux arcs par des aiguilles sans rigidité, de o m. 17 de largeur et d'une épaisseur variant de 0,46 à 0,56; et par des entretoises, de hauteur variant de o m. 64 à l'extrémité des trottoirs, à o m. 82 au milieu et d'une épaisseur de o m. 24. Un joint de dilatation est établi dans le tablier à 10 mètres de l'un des appuis.

Le contreventement supérieur, en croix de Saint-André, est limité à deux portiques comportant des montants de 95/32 et une poutre supérieure de 32 cm. de largeur, de hauteur variant entre I mètre au droit des montants et o m. 50 au milieu.

Ces ponts ont été décintrés sur trois articulations provisoires aux naissances et à la clé, de manière à pouvoir être, pour les calculs, considérés comme isostatiques sous l'effet des charges permanentes et du retrait, et hyperstatiques sous l'effet des surcharges et des variations de température. (Fig. 10).

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Retombée des arcs des ponts d'Annet et de Trilbardou.

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